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Démocratie, mon amour d’un jour.

La "démocratie" moderne est une forme de gouvernement conçue pour être contrôlée de l'extérieur, ce qui le rend naturellement vulnérable à la corruption et à la fraude. Et le peuple chinois en a eu les preuves lorsque la Chine a expérimenté des élections démocratiques de style occidental dans les zones rurales.

Au début de 2014, à Changsha, capitale du Hunan, un vaste scandale électoral de pots-de-vin a eu lieu, au cours duquel près de 60 personnes ont été accusées de fraude électorale, de malversations, de perturbation des élections et de corruption impliquant plus de 500 législateurs et responsables politiques locaux du parti qui ont étés démis de leurs fonctions.

Ce n’est qu’un cas parmi tant d’autres.

Dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine, deux élections ont été annulées en un mois.

Avec deux fois plus de voix que d’électeurs, il faut avouer que la fraude électorale ne faisait guère de doute.

Et en septembre 2016, un vaste scandale de fraude électorale a éclaté dans le Liaoning.

Plus de 500 membres de l’Assemblée populaire de cette province, composée de 619 membres, ont été démis de leurs fonctions ou ont démissionné, et plusieurs ont été arrêtés.

Ce qui serait de loin le plus étonnant, ce serait d’être surpris par cela.

C’est la démocratie. C’est comme ça que ça marche.

En Occident, la différence étant que nous avons beaucoup plus d’expérience et des outils de contrôle plus élaborés. Mais le résultat est le même. Tant que l’argent pourra acheter les pouvoirs législatifs, tout ce qui fait la richesse d’un pays sera transféré vers des intérêts extérieurs privés.

Pour autant, et j’insiste bien là-dessus, les dirigeants chinois affirment encore et toujours que leurs pratiques ne peuvent pas servir de modèle.

Où se trouvent en Occident les traditions légistes, taoïstes, confucéennes ? (Et dieu sait que nous sommes fiers de nos "valeurs judéo-chrétiennes").

Et où pourrait-on trouver l’équivalent de l’université centrale du parti (fondée à Beijing en 1933) où, non seulement les étudiants admis sont les meilleurs et les plus brillants parmi les 0,01% qui réussissent l’examen de la fonction publique, mais où les professeurs sont parmi les plus compétents du pays.

Lorsque nous combinons cela avec le fait que cette sélection s’est opérée à partir d’une population de 1,5 milliard de personnes, vous pourriez être en droit de penser que les membres du Gouvernement central chinois sont plus qualifiés que ceux de la plupart des autres pays. Et bien oui, en fait, ils le sont.

Dans cette école, il n’y a pas de sujets tabous, pas même des positions réactionnaires, révolutionnaires ou purement bizarres qui seront discutées, analysées et débattues pour résoudre un problème donné. Divers plans, problèmes, solutions et alternatives seront discutés, examinés, débattus et expliqués avec le plus grand nombre d’experts renommés.

Avec pour résultat que les fonctionnaires qui auront été au départ sélectionnés avec un niveau d’éducation élevé, une compréhension étendue et une intelligence extraordinaire auront de plus reçu des couches supplémentaires de formation et d’éducation qui engendrent un ensemble de pratiques et de compétences avant d’entrer dans le Gouvernement.

Ces gens n’ont pas appris à devenir de meilleurs « politiciens », ils auront appris à gouverner un pays sous tous ses aspects : un tel système n’existe pas en Occident.

Car en Occident, la plus grande des valeurs démocratiques, c’est de permettre à des individus sans éducation, formation ou expérience, qui n’ont ni intelligence ni capacité autre qu’un caractère extrêmement corrompu, de devenir Président. Et pas seulement aux États-Unis.

Et dans toute discussion que j’ai pu avoir dans un cadre familial sur le système de gouvernement chinois, j’entendrais dire inévitablement que "oui mais, la supériorité du système démocratique, c’est que nous avons le droit de vote pour éliminer nos politiciens qui se sont avérés incompétents ».

Outre le fait que cet argument peut-être aisément démonté, il est difficile d’imaginer à quel point une telle déclaration peut sembler étrange en Chine.
Avant de vanter la supériorité de notre système politique, ne faudrait-il pas se demander pourquoi il est possible, dès le début, d’élire des dirigeants incompétents.

Dire que nous avons – hypothétiquement – le droit de les renvoyer après des années, c’est une reconnaissance de fait d’avoir à supporter inévitablement les années perdues.

C’est un échec qui devrait être d’entrée inacceptable.

Quant aux alternatives habituelles à l’européenne, royauté ou dictature, elles ne sont évidemment pas meilleures. Car elles n’empêchent pas plus la possibilité de se retrouver avec un(e) crétin(oïde) au pouvoir, fut-il de droit hériditaire et/ou religieux.

Pas plus qu’elles n’empêcheront les habituels profiteurs de se goinfrer.

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Point de non-retour
Andre VLTCHEK
LE LIVRE : Karel est correspondant de guerre. Il va là où nous ne sommes pas, pour être nos yeux et nos oreilles. Témoin privilégié des soubresauts de notre époque, à la fois engagé et désinvolte, amateur de femmes et assoiffé d’ivresses, le narrateur nous entraîne des salles de rédaction de New York aux poussières de Gaza, en passant par Lima, Le Caire, Bali et la Pampa. Toujours en équilibre précaire, jusqu’au basculement final. Il devra choisir entre l’ironie de celui qui a tout vu et (…)
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Henri Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT
Extrait sonore du documentaire de Gilles Balbastre "Le chômage a une histoire",

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