RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les États-Unis creusent leur propre piège de guerre en provoquant la confrontation

L’hypocrisie étasunienne. Illustration : Liu Rui/GT

Être ou ne pas être, telle est la question. Cette célèbre phrase de Hamlet, de Shakespeare, ne pourrait être plus appropriée pour décrire la mentalité de certaines personnes à Washington à l’égard de la Chine.

Faire la guerre ou rester en paix avec la Chine est une question qui, bien que la plupart des gens soient d’accord sur la réponse, semble rendre les Etasuniens de plus en plus anxieux.

Jeudi, Raja Krishnamoorthi, le principal démocrate de la commission spéciale de la Chambre des représentants sur la Chine, a déclaré lors d’une audition que l’une des questions souvent soulevées par ses électeurs est de savoir comment les États-Unis peuvent éviter un conflit ouvert avec la Chine : "La majorité des Américains considèrent la Chine comme un concurrent, mais ils craignent que cette concurrence ne se transforme en guerre. Il a cité une enquête réalisée fin 2021, selon laquelle 71% des Etasuniens s’inquiètent d’une guerre potentielle avec la Chine au cours des cinq prochaines années.

Pourquoi les Etasuniens ont-ils de telles craintes ?

La réponse est facile à trouver si l’on considère les politiques successives que Washington a introduites à l’égard de la Chine. Lors de cette audition, des voix se sont élevées pour réclamer des sanctions complètes contre le géant chinois de la technologie Huawei et des mesures de contrôle élargies à d’autres entreprises chinoises.

Il y a quelques jours, au Capitole, certains législateurs ont proposé une législation pour la République démocratique du Congo, dans la lointaine Afrique, parce que la Chine "contrôle" les ressources minérales du pays. Des projets de loi similaires se succèdent. Plus de 1 300 entreprises chinoises ont été sanctionnées par les États-Unis sous divers prétextes.

Dans le voisinage de la Chine, les troupes des EU sont mobilisées de manière intensive. Les diverses alliances que Washington est en train de mettre en place, prétendument au nom de l’équilibre de la sécurité, ont toutes une cible tacite : la Chine.

Même le New York Times sent l’odeur de la guerre. Le titre de l’article publié dans l’édition en ligne du 13 juillet est le suivant : "An Act of War" : Inside America’s Silicon Blockade Against China".

L’ancien président américain Ronald Reagan a déclaré : "La paix n’est pas l’absence de conflit, mais la capacité de faire face à un conflit par des moyens pacifiques". Il suffit de changer un mot pour que cela corresponde aux circonstances actuelles : la paix n’est pas l’absence de concurrence, mais la capacité de faire face à la concurrence par des moyens pacifiques.

En apparence, l’administration Biden a reconnu que la confrontation avec la Chine n’est ni dans l’intérêt de la Chine, ni dans celui des États-Unis, ni dans celui du monde en général.

Vendredi, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré qu’il existait une "véritable possibilité" de stabiliser les relations entre les États-Unis et la Chine, en dépit de la concurrence inhérente et des tensions persistantes entre les deux puissances.

Néanmoins, Washington a adopté un jeu d’endiguement à somme nulle et vise à "vaincre la Chine". En fait, il réduit constamment l’espace de gestion pacifique et sa capacité à gérer la concurrence par des moyens pacifiques.

La contradiction entre ce que dit la Maison Blanche et ce qu’elle fait est une réponse typique de l’anxiété psychologique.

Henry Kissinger, qui s’est récemment rendu en Chine, a mis en garde en 2020 contre le danger d’un conflit entre la Chine et les États-Unis qui pourrait déboucher sur une guerre, déclarant que "s’il n’y a pas de base pour une action coopérative [entre la Chine et les États-Unis], le monde glissera vers une catastrophe comparable à la Première Guerre mondiale".

L’avertissement souligne également le concept de prophéties autoréalisatrices, selon lequel les attentes ou les croyances concernant une situation peuvent influencer un comportement qui, en fin de compte, confirme ces attentes.

À Washington, on croit fermement que la Chine a l’intention de remplacer les États-Unis en tant que puissance mondiale dominante et que ces derniers doivent se montrer beaucoup plus sévères à son égard. Et il est peu probable que la Chine reste en retrait sur ce point. Un nombre croissant de Chinois pensent que les États-Unis ont l’intention de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour entraver le développement de la Chine.

L’histoire nous apprend que l’anxiété d’une puissance hégémonique est toujours liée au malaise qu’elle éprouve à l’égard de ses adversaires, et que cette peur perpétuelle pourrait finalement conduire à des guerres contre ces derniers. Nous craignons que l’administration Biden ne soit confrontée à une situation de plus en plus complexe dans l’ajustement de sa politique chinoise, ce qui l’empêcherait d’adopter une approche plus durable et plus souple de la gestion de la concurrence avec la Chine. La question est de savoir si Washington peut ou non gérer sa politique chinoise incontrôlée.

23 juillet 2023

»» https://www.globaltimes.cn/page/202307/1294891.shtml
URL de cet article 38801
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Interventions (1000 articles).
Noam CHOMSKY
à l’occasion de la sortie de "Interventions", Sonali Kolhatkar interview Noam Chomsky. Depuis 2002 le New York Times Syndicate distribue des articles du fameux universitaire Noam Chomsky, spécialiste des affaires étrangères. Le New York Times Syndicate fait partie de la même entreprise que le New York Times. Bien que beaucoup de lecteurs partout dans le monde peuvent lire des articles de Chomsky, le New York Times n’en a jamais publié un seul. Quelques journaux régionaux aux Etats-Unis (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Comment devenir un expert médiatique millionnaire :

- Ne jamais avoir la moindre idée de ce dont vous parlez.
- Avoir systématiquement tort sur tout.
- Ne jamais admettre qu’on vous a prouvé que vous aviez tort.
- Dire la vérité uniquement lorsque cela sert le pouvoir.
- Ne jamais recevoir d’invités de gauche ou anti-impérialistes.

Caitlin Johnstone

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.