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Thème : Bresil

Entretien avec João Pedro Stedile, membre du Mouvement des travailleurs ruraux sans terres (MST)

« Au Brésil, les classes dominantes ont abandonné le pacte d’alliance passé avec Lula et Dilma » (Brasil de Fato)

Brasil de Fato (BdF) : Quel regard portez-vous sur la scène politique brésilienne actuelle ? João Pedro Stedile (JPS) : Le Brésil se trouve dans une période historique très difficile et complexe. Les débats que nous avons menés au sein de nos assemblées de mouvements populaires nous ont conduit à observer que nous traversions trois crises majeures. La première est une crise économique. L’économie du pays est paralysée, elle connaît un manque de croissance dans le secteur de l’industrie, des signes de chômage et une baisse des revenus des travailleurs. La seconde est une crise sociale. Nous constatons une aggravation des problèmes, surtout dans les grandes villes : manque de logements, de transports publics, augmentation de la violence contre la jeunesse dans les périphéries, accès fermé à l’université pour des millions de jeunes. Ainsi, les huit millions d’étudiants inscrits à l’ENEM (examen national de l’enseignement secondaire, pré-requis obligatoire pour rentrer dans les (…) Lire la suite »

C’est le moment de dénoncer au monde le coup d’état en cours au Brésil (Blog da Cidadania)

Eduardo Guimarães

Les forces conservatrices ont le vent en poupe en Amérique Latine, et les coups de boutoir se succèdent pour tenter de renverser des gouvernements démocratiquement élus. Dans le cas du Brésil, l'opposition n'a jamais accepté la réélection de la Présidente Dilma en octobre dernier, et cherche par tous les moyens à mener la présidente à quitter le pouvoir par une procédure d'impeachment. L'emballement de l'Opération Lava Jato contre la corruption à la Petrobras prend des proportions démesurées et se rapproche inexorablement de la présidente et de l'ex-président Lula, comme le souhaite l'opposition, celle-ci rencontrant le soutien des institutions judiciaires, sans parler des médias. La corruption est un mal endémique au Brésil, et touche tous les partis, dont le PT au pouvoir (le gouverneur PT de Bahia arrive en premier de la liste des gouverneurs bénéficiaires des donations suspectes) et l'on pourrait se réjouir que les malversations ne soient pas balayées sous le tapis, comme cela a été la coutume pendant des décennies. Pourtant, Eduardo Guimarães, sur son Blog da Cidadania, lance un cri d'alarme, en dénonçant le caractère partisan de la marche du procès de l'Opération Lava Jato et des inculpations en cours, qui fait de la loi l'instrument d'un unique bord politique, une pratique caractéristique des dictatures. Il nous demande de dénoncer ce coup d'état politico-institutionnel en cours.

C'EST LE MOMENT DE DÉNONCER AU MONDE LE COUP D'ÉTAT EN COURS AU BRÉSIL La couverture de la dernière édition de la revue Veja a dépassé toutes les limites acceptables par les forces politiques progressistes de ce pays. Et lorsque je cite les forces politiques progressistes, je ne fais pas uniquement référence aux partis de gauche de la base allié (du gouvernement NdT), comme le PT et le PC do B, mais à tous les partis de gauche – dont ceux d'opposition – et aux mouvements sociaux. Bien qu'elle ait été démentie publiquement par la défense de l'ex-vice-président de l'entreprise OAS, Léo Pinheiro, l'affirmation de Veja selon laquelle ce dernier aurait autorisé ses avocats à négocier avec le Ministère Public Fédéral un accord de délation contre une remise de peine (delação premiada- « délation récompensée » NdT) - au cours de laquelle il présenterait des « preuves » contre l'ex-président Lula – on se demande vraiment ce qu'attendent les forces démocratiques de ce pays pour réagir de (…) Lire la suite »
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Impeachment au Brésil : le serpent de mer aurait-il appris à nager ?

Teresa CRUVINEL
Nous avons accompagné, après les élections présidentielles d'octobre dernier et durant cette première moitié de 2015, les efforts infructueux de l'opposition brésilienne pour mettre dehors la Présidente Dilma, en particulier par l'ouverture d'une procédure d'impeachment. Tout y est passé, le lynchage médiatique incessant, les manifestations contre « la corruption », qui semble être un fléau soudainement apparu avec le PT, et où fleurissaient les banderoles demandant le retour des militaires (et en anglais, s'il vous plaît) ; le procès lié à l'Opération Lava Jato, entreprise sophistiquée de démolition de la Petrobras, et ses fuites très sélectives et encore une fois dans une seule direction : le Gouvernement ; les gesticulations du candidat battu aux élections, Aécio Neves (dernière en date : un voyage calamiteux de quelques sénateurs de l'opposition au Venezuela, pour visiter les membres de l'opposition emprisonnés, qui a duré 5 heures en tournant au fiasco). Mais jusqu'à présent, (…) Lire la suite »

Chico Mendes doit se retourner dans sa tombe (Carta Capital)

Felipe MILANEZ

Pour le compagnon de lutte de Chico Mendes, il n'y a rien à célébrer aujourd'hui : « Ce que nous devons faire, c'est protester. Nous avons été mis en déroute par la politique du gouvernement menée de concert avec le négoce agroalimentaire ».

Osmarino : une voix critique Le compagnon de lutte de Chico Mendes dit qu'aujourd'hui le capitalisme est en train de détruire la forêt et les fleuves, « alors que notre mouvement a montré qu'il existe une manière de vivre qui ne menace pas l'environnement ». Dans le documentaire de Miranda Smith, Chico Mendes, la voix de l'Amazonie (dont a été extraite cette photo, avec l'autorisation de la réalisatrice), il rappelle d'autres compagnons morts, comme Wilson Pinheiro. Osmarino Amancio Rodrigues était sur la même liste noire qui a conduit Chico Mendes à la mort en 1988. Jusqu'à aujourd'hui, il a continué à vivre dans la réserve extractiviste [1], dans la forêt. Lors d'une de ses rares visites en ville, j'ai réussi à le contacter par téléphone, et il m'a fourni ce témoignage. Osmarino est très critique sur la transformation du système capitaliste, qui a trouvé une manière plus « suave » et plus « verte » de s'occuper des forêts. Pour lui, Chico Mendes était libertaire, et beaucoup (…) Lire la suite »

Brésil : l’État, la corruption et le marché (Rede Brasil Atual)

Emir SADER

Le discours de la droite contre la corruption cherche à disqualifier le rôle de l’État et le mouvement de transformation démocratique de la société ; Pendant ce temps, le marché favorise les crises internationales.

La dénonciation de la corruption est un thème récurrent de la droite. Mais son objectif n'est pas la moralisation de la politique, car quand elle gouverna selon son bon plaisir – pendant la dictature et les gouvernements Collor et de Fernando Henrique Cardoso – elle oublia cette question, justement au moment où celle-ci se pratiquait d'une manière débridée dans le pays. L'objectif de la droite est de disqualifier l'État et la gauche qui valorise l'État comme instrument de transformation démocratique de la société. Le caractère sélectif des dénonciations est évident lorsque le seul sujet des médias sont les plaintes au sujet de la Petrobras, tandis que HSBC et le cas appelé Zélotes [1] (énorme scandale de fraude fiscale impliquant de grandes entreprises NdT) sont complètement occultés. Quelle est la différence ? C'est que la première dénonciation implique l'État, en tentant de montrer que c'est l'État qui est à la source de la corruption, avec tous ses organes et ses tentacules (…) Lire la suite »

Enfoncer Dilma Roussef : mission accomplie pour l’agent Paranagua - le rapport fictif (?)

Paulo PARANAGUA

Fiction journalistique réalisée pour un projet dans le cadre des Nouvelles Ecritures de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, le Blog https://agentparanagua.wordpress.com/ narre les aventures imaginaires de l’agent Pablo Paranagua, recruté par la CIA suite à son entrée au desk Amérique Latine du quotidien Le Monde, dans le but de favoriser la diffusion du point de vue du Département d’Etat des USA auprès de l’opinion publique française. Les personnages et les situations de ce Blog étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. Ou pas.

PARIS TO WASHDC / LANGLEY / BRASILIA / BUENOS AIRES / CARACAS / MOSCOW 15PARIS#202 2015-04-06 AGENT.P.PARANAGUA CLASSIFIED AM.EMBASSY.PARIS RFFAZESA5429 CASE OFFICER #0286 0772307 [CIA] LOCAL 789 / WASHDC 8417 PARIS 000402 E.O. 12965 : N/A TAGS : POLIT LATINAM PROPAG BRAZIL MEDIA CAMPAIGN LE MONDE PARANAGUA SUBJECT : MISSION ORDER #0279 COMPLETED - PABLO PARANAGUA – - - - - - - 1. MISSION ACCOMPLIE. 2. L’AGENT PARANAGUA A ACCOMPLI SA MISSION [TKUPTCVV6978]. 3. L'ARTICLE COMMANDE LE 29/03/15 A ETE PUBLIE LE 30/03/2015 EN PAPIER + NUMERIQUE. 4. VOIR "LE BRESIL FACE AU "CHAOS POLITIQUE" (VERSION ELECTRONIQUE) http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/03/30/le-bresil – face-au-chaos-politique_4605638_3232.html 5. IL A SUIVI LES INSTRUCTIONS A LA LETTRE : – UTILISATION DES #ELEMENTS DE LANGAGES DE LA FICHE [BR807] ; – UTILISATION DE LA PHOTOGRAPHIE [BR-sdfozef/887] DANS LAQUELLE LE MINISTRE THOMAS TRAUMAN A UNE IMAGE TRES DEFAVORABLE ; – (…) Lire la suite »

Revue crade des printemps et des automnes - 21 mars 2015 ou revue des « blogs sujos » brésiliens, ces « blogs sales », comme les appellent les médias dominants.

Lucien

Si le Brésil m'était traduit... passe en revue quelques événements importants de ces dernières semaines au Brésil, traités par la blogosphère brésilienne d'information alternative. Comme la presse dominante a nommé cette blogosphère les blogs sujos, ces « saletés de blogs, cette blogosphère dégueulasse et cradoque », nous avons choisi d'appeler cette revue la Revue crade.

La dernière Revue crade, commencée le 7 janvier et mise en ligne le 29 du même mois, s'était arrêtée avant l'élection du président de la Chambre des Députés. [1] 1er février 2015 - l'élection du nouveau président de la Chambre des Députés Il faut savoir, tout d'abord, que cette élection du président de la Chambre des Députés aurait dû être une formalité, puisque traditionnellement, ce poste revient à un membre du parti qui compte le plus d'élus, en l'occurrence le PT au pouvoir. Mais le député Eduardo Cunha, du PMDB (parti de la base alliée du gouvernement), en avait décidé autrement et menait une campagne féroce pour son élection. Cette campagne lui a servi, et la majorité des membres du PMDB, appuyée par l'opposition, a voté pour lui. Cette élection, le gouvernement à peine installé au pouvoir, a considérablement fragilisé celui-ci, en mettant la majorité du PMDB contre lui et, de fait dans l'opposition. Cette élection a fait passer le gouvernement de la coalition à la (…) Lire la suite »

Brésil : Stedile, le néo-fascisme et le 15 Mars

Gerardo GALINDO

Quelques jours avant les manifestations contre le gouvernement brésilien qui ont eu lieu le 15 Mars, un avis de recherche était diffusé sur les réseaux sociaux : « On recherche : João Pedro Stedile, leader du MST – ennemi de la patrie – mort ou vif, récompense de 10.000 reais ».

Comme on le sait, João Pedro Stedile est le plus important dirigeant du MST (Mouvement des Sans-terre), un des mouvements les plus organisés, dynamiques et combatifs dans le pays, qui lutte pour la réforme agraire, contre les grandes propriétés foncières (latifúndios) et l’agroalimentaire. Il est un leader respecté de la gauche brésilienne et internationale et n’hésite pas une seconde quand il s’agit d’affronter les classes dirigeantes du pays. En Novembre 2014, il a rencontré le pape François, suscitant la colère et l’envie de réactionnaires. Au chef de l’Église Catholique, Stedile a rapporté les injustices dans les campagnes brésiliennes ; il aurait entendu le pape dire que « redistribuer les terres est une question d’éthique ». Dans les manifestations réalisées par la droite brésilienne, dans une association explicite avec les médias golpistes, nous avons été confrontés à une escalade de la haine qui doit mettre en alerte tous ceux qui agissent dans les mouvements sociaux et (…) Lire la suite »

Défendre la Petrobras c’est défendre le Brésil (Cartamaior)

Federação Única dos Petroleiros - Fédération Unitaire des Travailleurs du Pétrole
Depuis près d'un an, le pays assiste à une opération de police contre l'évasion fiscale (l'affaire Lava-Jato NdT), qui a détecté d'autres crimes pour lesquels sont poursuivis des personnes participant à la gestion de Petrobras, ainsi que des fournisseurs de cette dernière. L'action institutionnelle contre la corruption rencontre un fort soutien dans la société, dans l'attente de la pleine clarification des faits et la punition rigoureuse des coupables. Il est urgent de dénoncer, cependant, le fait que cette action a servi à une campagne visant à la destruction de l'image de la Petrobras, avec des conséquences directes sur le secteur du pétrole et du gaz, responsable d'investissements et de la création d'emplois dans tout le pays ; notons que cette campagne, qui a déjà porté préjudice à l'entreprise et à l'industrie, est infiniment plus étendue que les malversations sur lesquelles porte l'enquête. La Petrobras a fait l'objet d'un bombardement d'annonces souvent fausses, sans (…) Lire la suite »

Brésil : le coup d’état sans « Impeachment », mode d’emploi – suite (et fin).

Lulu
C'est raté. Après la mystérieuse rencontre de l'un des propriétaires de la TV Globo avec la présidente Dilma, qui eut pour résultat significatif un ton (un tout petit peu) moins acerbe au Jornal Nacional (JT du soir), et l'énorme répercussion de l'article du journaliste indépendant Luis Nassif (1) sur la possibilité d'un golpe préparé par le président du TSE (Cour Suprême Électorale) qui avait (par un miraculeux tirage au sort, défiant toutes les lois de la probabilité) attribué l'analyse des comptes de campagne de la présidente à l'un de ses plus féroces ennemis, Gilmar Mendes (et sans doute pour d'autres raisons) ... ... les comptes de campagne de la présidente récemment élue ont été... approuvés (et le spectre d'une procédure d'« impeachment » s'est éloigné). Ce fut dur. Dans une argumentation de deux heures, que soutenait une visible mauvaise humeur, et où entrèrent beaucoup de sujets étrangers aux comptes eux-mêmes, du mensalão (procès sur l'achat de votes de groupes (…) Lire la suite »