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Venezuela - Couple tumultueux : Globovisión et Reporters Sans Frontières.








Ménard et Globovision couple heureux malgré tout !


Mardi 29 mai 2007.


Le lundi 28 mai 2007 au matin, à Caracas, Robert Ménard de Reporters sans Frontières (RSF) donne une conférence de presse, laquelle est bien entendu retransmise en direct sur Globovisión. Il dénonce le gouvernement Chávez évidemment en termes assez rugueux et élucubre à son habitude. Il parle par exemple de la création récente par le gouvernement de plus de soixante journaux... (N’importe quoi).

Mais ce n’est pas tout. Il se lamente donc des conséquences : le gouvernement a une position hégémonique en terme de presse au Venezuela. C’est faux, mais simplement Ménard considère comme chavistes tous les médias qui ne sont pas acquis à la cause de l’opposition radicale - tendance Posada Carriles. Les radios AM et FM sont majoritairement hostiles au gouvernement. C’est quand même un peu fort de café. En plus là où les gouvernements exercent un contrôle total, ou quasi-total, de la presse écrite, radiophonique et télévisuelle, dans les pays amis de la France ou des Etats-Unis, monsieur Ménard n’a jamais daigné se déplacer. Quant aux pays où ce sont des médias privés qui sont en situation hégémonique Ménard trouve cela tout à fait normal... C’est tout une philosophie, celle des grands capitalistes qui n’ont toujours eu que mépris pour la démocratie.

Lors de la conférence de presse, un moment donné, vers 10 heures 40, il s’en prend à un député socialiste qui aurait apparemment eu l’outrecuidance de relativiser le crime commis par Chávez en parlant de la fin de la licence de Radio Caracas Televisión (RCTV) et non de la fermeture de la chaîne. Ménard dit que le député socialiste (non nommé) qui recourt à ce genre de bas argument « se moque du monde » [sic]. Le problème pour Globovisión ce n’est pas tellement le ton assez familier de Robert Ménard, ton qu’il n’emploierait jamais pour parler de la maffia encastrée dans la Maison Blanche suite à une fraude électorale, ou pour parler d’un sarkosyste facho-censeur.

Depuis toujours certains courants d’une « gauche » pro-impérialiste, au Venezuela et ailleurs, tentent en vain de faire croire au monde que Chávez n’est pas de gauche. Depuis quelques jours Globovisión faisait courir le bruit que Chávez était abandonné par ses amis de la gauche dans le monde, surtout en Europe -le seul endroit qui compte vraiment à leurs yeux-. Or, là , Robert Ménard apporte une information que les Vénézuéliens ne sont pas censés connaître : un député socialiste a pris la défense de Chávez.

Résultat : Robert Ménard a instantanément été retiré de l’écran de Globovisión. C’est donc hors antenne que l’interprète a traduit en espagnol la phrase de Robert Ménard stigmatisant un député socialiste parce qu’il avait pris la défense de Chávez. Le téléspectateur de Globovisión -généralement non francophone malgré sa connaissance du Bordeaux et du gratin dauphinois- continuera donc d’ignorer ce fait fort intéressant : ce n’est pas vrai que toute l’Europe, droite et gauche unies, soutient RCTV. L’interprète, bon professionnel et honnête homme à en juger par son travail lors de cette conférence de presse, n’est évidemment pas en cause. Tout au contraire.

Tout le monde a connu des couples où la relation ne va pas pour le mieux. Mais ils restent ensemble par habitude et surtout « à cause des gosses ». Quand monsieur parle madame soupire en regardant le plafond. Quand madame commence à parler monsieur la coupe avec des phrases du genre : « Ne l’écoutez pas, elle est folle ». C’est de cette dernière façon que Globovisión traite RSF. Mais pourtant, comme tous les couples tumultueux, ils restent ensemble. Le tout est de savoir qui sont les gosses...

Numancia Martà­nez Poggi




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La mort de la démocratie ne sera probablement pas le résultat d’une embuscade. Ce sera une lente extinction par apathie, indifférence et privation.

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