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Auteur : Numancia Martinez Poggi

Venezuela : une opposition si gentille

Numancia Martinez Poggi
Les élections parlementaires vont avoir lieu au Venezuela le 6 décembre 2015. Le dimanche 20 septembre 2015 à Caracas Henry Ramos Allup, secrétaire général du parti Action démocratique (AD), héritier de l'ancien régime et leader de l'opposition, s'adresse à son public. Le passage ci-dessous, une minute et six secondes, n'est coupé à aucun moment : « […] (8:24) Une recommandation Maduro : Quand tu vas perdre ces élections, parce que tu vas les perdre – et à partir de là nous allons te mettre un chronomètre pour ton compte à rebours à la présidence, par les voies constitutionnelles, démocratiques, pacifiques, électorales, indiquées par la constitution – je te recommande, et je te le dis avec beaucoup de décence, et même avec charité chrétienne, parce que chrétien je suis : Ne sors pas dans la rue (8:59), ne vas pas dans la rue, après ce résultat électoral, il ne faudrait pas qu'un conducteur te renverse, commettant une erreur, ne respectant pas la signalisation (9:14). Fais (…) Lire la suite »
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L’opposition vénézuélienne et l’Assemblée nationale

Numancia Martinez Poggi

Le dimanche 26 septembre 2010 les Vénézuéliens ont voté pour élire les 165 députés de leur Assemblée nationale, chambre unique de la République bolivarienne. Allié à quelques petits partis, le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) obtient 98 députés ; le PPT, parti qui a récemment quitté l’alliance révolutionnaire, obtient 2 députés ; La MUD, alliance hétéroclyte de l’opposition, obtient 65 députés.

Enjeu limité L'opposition ferait donc son « entrée » dans l'Assemblée nationale et les médias du système impérialiste signalent avec insistance le grand événement démocratique. En fait dans l'Assemblée qui finira en décembre prochain il y a déjà une dizaine de députés qui appartiennent à l'opposition. Ismael Garcà­a par exemple, membre du parti Podemos, élu en 2005 avec les voix révolutionnaires, avait vite retourné sa veste afin que la chaîne de télévision Globovisión lui fasse concession de quelques minutes d'écran. Son parti est l'une des voix de l'opposition dans l'Assemblée depuis déjà longtemps. Il vient d'être réélu député, cette fois avec les voix réactionnaires, ce qui est somme toute un peu plus naturel. La situation dans l'Assemblée nationale n'est donc guère modifiée, excepté le fait que les députés de l'opposition sont plus nombreux qu'auparavant, bien que toujours minoritaires. On souligne, pour s'en réjouir ou pour le regretter, le fait que si les chavistes (…) Lire la suite »

Les Camerounais massacrés, Chomsky et l’Himalaya

Numancia Martinez Poggi

En 1988, il y a 20 ans, Noam Chomsky et Edward S. Herman publiaient, chez Pantheon Books aux États-Unis, Manufacturing Consent avec le sous-titre The Political Economy of the Mass Media. « Manufacturing Consent » signifie à peu près « Générer l’approbation ». Dans cet ouvrage Chomsky et Herman analysaient de façon détaillée la production médiatique, au moyen de comparaisons, de cas mis en regard, par exemple le Salvador et le Nicaragua durant les années 1980.

En effet tout le monde, ou presque, a bien l'intuition qu'il existe une forte propension à fausser la réalité dans les médias de référence, en France Le Monde, aux États-Unis le New York Times, et tous leurs équivalents partout dans le monde. Même s'il existe sans aucun doute des nuances et y compris des différences entre certains de ces journaux, des différences de ton, de style, de ligne, il ne fait néanmoins aucun doute qu'ils ont tous comme caractéristique commune d'être émotionnellement et idéologiquement alignés sur les grands intérêts de l'impérialisme. L'intuition existe. De plus, toute personne un peu au fait d'un sujet donné a déjà empiriquement pris connaissance de ce grave travers. Mais un travail patient et minutieux est nécessaire pour que nous disposions d'arguments étayés permettant d'aborder le débat avec davantage que des slogans attendus. Notre affirmation doit être démontrée. Le Monde se prévaut du fait qu'il est à la fois, par les uns, accusé d'être un journal (…) Lire la suite »

Emmanuel, l’enfant colombien, ou le karma de l’Union Patriotique.

Numancia Martinez Poggi
Vendredi 11 janvier 2008 Au milieu du XXe siècle Jorge Eliécer Gaitán, défenseur de l'idéal socialiste, avait appelé à la concorde et à la patience avant de tomber sous les balles de la CIA - des centaines de milliers de Colombiens, libéraux ou présumés tels, disparaissent dans la tourmente. Camilo Torres Restrepo, débonnaire curé universitaire, de forte sensibilité sociale, avait au début des années 1960 mobilisé les énergies dans le Front Uni, avant d'être cerné par la répression et de devoir rejoindre les maquis de l'ELN. Mal préparé le novice guérillero meurt le 15 février 1966 ; une croix lumineuse sort de terre et traverse l'Amérique latine pour éclairer les âmes prostrées et les inviter à la lutte. Au début des années 1980, quand les FARC acceptent de tenter l'expérience d'une réinsertion dans la vie politique non armée, d'aucuns considèrent que le risque est élevé, d'autres plus alarmistes, ou plus lucides, crient folie. L'analyse qui s'impose cependant dans la (…) Lire la suite »

Il n’est pas (encore) trop tard : Lisez la biographie d’à lvaro Uribe Vélez, Président de la Colombie.

Numancia Martinez Poggi
Décembre 2007. La biographie d'à lvaro Uribe Vélez, pas du genre autorisée, avait été complètement passée sous silence par la presse francophone. Elle était pourtant écrite par deux journalistes issus de l'un des piliers culturel de l'empire, le magazine Newsweek. "'El señor de las sombras" de Joseph Contreras et Fernando Gavarito, livre paru en 2002, n'a bien entendu jamais été traduit en français, malgré le grand intérêt que suscite la Colombie. Cet ouvrage est disponible gratuitement en espagnol sur le site d'ARLAC : www.arlac.be/2007/biografia_auv.pdf On pouvait dès 2002 savoir qu'à lvaro Uribe Vélez était le représentant de la néobourgeoisie issue du narcotrafic et du paramilitarisme. Mais toutes ces informations, disponibles en anglais et en espagnol, étaient soigneusement cachées par le dispositif culturel dominant habituellement si tapageux sur ces questions. Cette biographie n'est visiblement pas écrite par des sympathisants de la guérilla, ni même par des (…) Lire la suite »

Tchad - Les bonnes dictatures de Reporters sans Frontières, par Numancia Martà­nez Poggi.

Numancia Martinez Poggi
Nicolas Sarkozy - Idriss Déby. Mercredi 7 novembre 2007, 15 heures, heure de Paris. Sur la page d'accueil général du site internet de l'agence de pub Reporters sans Frontières, vous pouvez accéder à des pages d'accueil en plusieurs langues, question de moyens. Sur la page d'accueil en français, il n'y a, le mercredi 7 novembre 2007, absolument aucun lien qui puisse vous mener à un article concernant le Tchad. Mais vous pouvez aussi accéder à une page d'accueil en espagnol, sur laquelle vous trouvez un lien, 5.11 - Chad "Alegrà­a alivio" ante el anuncio de la liberación de los periodistas franceses, qui vous mène à un article sur le Tchad. Voici un extrait de deux paragraphes de cet article : Extrait : [...] « "La justicia tchadiana ha dado muestras de perspicacia y sabidurà­a al poner en libertad a los tres periodistas franceses. Ahora deseamos que en un plazo razonable se dicte una orden de no ha lugar. La movilización de todos, tanto de las familias como (…) Lire la suite »

Les racines de l’internationalisme vénézuélien.

Numancia Martinez Poggi
Dimanche 21 octobre 2007. De nos jours, les médias vénézuéliens ont pris l'habitude de dénoncer de façon permanente la soi-disant politique du président Chávez qui aurait la fâcheuse tendance à offrir partout dans le monde la richesse de tous les Vénézuéliens. L'objectif de Chávez serait selon ses accusateurs de se gagner les faveurs des gouvernements facilement achetables, ou, à défaut, de se gagner des loyautés parmi certains secteurs bien précis. Cette façon de dénoncer la « regaladera » [la manie de faire généreusement des cadeaux] du président n'est pas de la plus haute élégance. Mais l'élégance n'est pas le fort de l'opposition vénézuélienne, à tout point vue, d'ailleurs, le clinquant, le dernier cliché parvenu de Miami, la musique braillarde états-unienne, voilà leur esthétique. Généralement les riches vénézuéliens trouvent le vallenato, savoureux rythme colombien, vulgaire et ennuyeux. Inutile de dire que lorsque le pétrole de tous les Vénézuéliens était offert (…) Lire la suite »

Les conséquences des déséquilibres de RSF, par Numancia Martà­nez Poggi.

Numancia Martinez Poggi
Guy-Christian Mavioga Samedi 6 octobre 2007. L'affaire RCTV avait en mai 2007 mobilisé RSF, conférences de presse à Caracas, à grand renfort de pub par les transnationales médiatiques, etc. La chaîne privée oligarchique Radio Caracas Télévision (RCTV), née sous la féroce dictature de Marcos Pérez Jiménez, avait en effet en mai 2007 dû libérer une fréquence hertzienne, fréquence hertzienne qui appartient au peuple vénézuélien. La même chaîne privée RCTV a ensuite diffusé à partir des réseaux câblés sans la moindre encombre. Il n'en demeure pas moins que grâce à RSF, et d'autres certes, une bonne partie de l'opinion publique mondiale croit que le président Hugo Chávez a fermé une chaîne de télévision. La seule alternative pour échapper à cette accusation serait donc de conserver éternellement les concessions hertziennes des individus qui ont un beau jour été triés sur la volet par les régimes dictatoriaux pro-états-uniens. RSF reconnaît d'ailleurs quelques mois plus tard que (…) Lire la suite »

Les Insurgés colombiens prêts au dialogue.

Numancia Martinez Poggi
Chavez-Uribe Jeudi 6 septembre 2007. Sollicité par la sénatrice colombienne Piedad Córdoba, le président vénézuélien Hugo Chávez vient de s'engager à jouer un rôle de facilitateur dans la recherche de l'Échange humanitaire de prisonniers en Colombie. Chávez entretient des relations cordiales avec le président colombien Uribe Vélez malgré des visions, politiques et stratégiques, diamétralement opposées. Par principe Chávez souhaite entretenir des relations cordiales avec tous les pays du monde, même si avec la Colombie uribiste la diplomatie bolivarienne a dû montrer davantage de patience, davantage de nerfs. Les provocations et les insidieuses invitations à l'affrontement n'ont pas manqué ces dernières années, mais Chávez considère raisonnablement que rien ne serait pire qu'un affrontement ouvert, l'interpénétration entre les deux pays voisins étant si forte. Le vendredi 31 août 2007 Chávez s'est donc rendu à Bogotá, pour converser longuement avec le président Uribe Vélez. (…) Lire la suite »

Venezuela - Couple tumultueux : Globovisión et Reporters Sans Frontières.

Numancia Martinez Poggi
Ménard et Globovision couple heureux malgré tout ! Mardi 29 mai 2007. Le lundi 28 mai 2007 au matin, à Caracas, Robert Ménard de Reporters sans Frontières (RSF) donne une conférence de presse, laquelle est bien entendu retransmise en direct sur Globovisión. Il dénonce le gouvernement Chávez évidemment en termes assez rugueux et élucubre à son habitude. Il parle par exemple de la création récente par le gouvernement de plus de soixante journaux... (N'importe quoi). Mais ce n'est pas tout. Il se lamente donc des conséquences : le gouvernement a une position hégémonique en terme de presse au Venezuela. C'est faux, mais simplement Ménard considère comme chavistes tous les médias qui ne sont pas acquis à la cause de l'opposition radicale - tendance Posada Carriles. Les radios AM et FM sont majoritairement hostiles au gouvernement. C'est quand même un peu fort de café. En plus là où les gouvernements exercent un contrôle total, ou quasi-total, de la presse écrite, radiophonique et (…) Lire la suite »