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Révolution Bolivarienne N°10- Avril - Mai 2005.

Bulletin d’informations sur l’Amérique latine, N°10, Avril-Mai 2005

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Pour bien juger des révolutions et des révolutionnaires, il faut les observer de très près et les juger de très loin. (Simon Bolivar).

SOMMAIRE

Extrait du N° 10.
Pour recevoir l’ intégralité du bulletin écrire à bolivarinfos@yahoo.fr.

L’INVENTION DU SOCIALISME DU XXIe SIECLE

Le présent bulletin est consacré à des réflexions en rapport avec la situation au Venezuela et la proposition d’Hugo Chavez d’ "inventer le socialisme du XXIe siècle". Cette invitation du Président vénézuélien s’adresse non seulement à son propre peuple, mais aux peuples du monde, et notamment aux pauvres et aux opprimés de la planète.

1. La Révolution Mondiale passe par Hugo Chavez, par Heinz Dieterich, Aporrea des 2, 5 et 12-03-05.

2. Apports au Débat Révolutionnaire du Cercle Bolivarien "El Momoy" par Jutta Schmitt, Aporrea du 31-03-05.

3. Ce que doit être notre socialisme, par Franz J.T. Lee, Aporrea du 04-03-05.

4.Il faut être socialiste. Entretien avec Ernesto Cardenal, par Nirma Acosta, in La Jiribilla (Revue digitale de culture cubaine), du 12 au 18-02-05.

5.Mission Idéologique, par William Izarra, Aporrea du 27-03-05.

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1. La Révolution Mondiale passe par Hugo Chavez.

A Luis Eduardo Guerra, victime du terrorisme d’Etat d’Alvaro Uribe

Par Heinz Dieterich*

(Source : Aporrea des 2, 5 et 12-03-05)

Lire ICI

2. APPORTS AU DEBAT REVOLUTIONNAIRE DU CERCLE BOLIVARIEN "EL MOMOY"

Par Jutta Schmitt

Source : Aporrea 31-03-05- www.aporrea.org

Nous avons constitué, il y a déjà quelque temps, un Cercle Bolivarien à Chiguara dans l’Etat de Mérida, dans le cadre duquel nous nous réunissons régulièrement pour analyser et discuter de notre réalité politique actuelle, et nous doter d’un fonds théorique sur ce qui se passe dans notre Venezuela Bolivarien et dans le monde. Dans la mesure du possible, nous essayons de synthétiser nos analyses et débats sous la forme de protocoles après chaque séance, et nous voulons partager notre expérience théorique avec vous, pour la discussion, la révision et l’impulsion d’initiatives similaires.

Partie 1

Dans cette première réunion nous avons établi les lignes générales des séances et discussions à réaliser, dans les termes suivants :

-Dans le cadre de notre optique commune, nous développerons la réflexion propre et la diversité de la pensée pour éviter de tomber dans une "pensée unique" qui ne serait pas autre chose que continuer à être pris dans les dangereux labyrinthes de l’idéologie (1).

- Dans ce qui est et sera notre théorie et praxis révolutionnaire-émancipatrice, nous restons fidèles à nos rêves diurnes juvéniles et en ce sens nous conserverons et développerons notre propre créativité et individualité au sein du collectif.

Dans notre effort pour comprendre notre réalité contemporaine globale et vénézuélienne, et pour définir et comprendre la Révolution Bolivarienne, afin de pouvoir contribuer par notre grain de sable à sa bonne réussite, nous avons été obligés d’entrer dans le contexte historique général, à l’intérieur duquel se déroule notre présent immédiat. Il en résulte que :

-Nous comprenons l’histoire comme le processus de travail (2) historique avec ses 5 caractéristiques principales :

1. L’exploitation économique

2. La domination politique

3. La discrimination sociale

4. La militarisation universelle

5. L’aliénation humaine

Jusqu’ à aujourd’hui, toutes les révolutions sociales se sont produites et sont demeurées à l’intérieur du processus de travail lui-même avec ses caractéristiques énumérées ; à savoir à l’intérieur d’un système fermé (3).

Avec cette limitation mentale, nous sommes entrés dans le processus de travail, dans l’histoire, pour analyser ce qu’est une révolution à l’intérieur de ce système fermé. Le premier constat que nous avons pu faire est que les temps historiques sont des "temps révolutionnaires" lorsque :

1. meurt un vieil ordre social et en même temps en naît un nouveau. La nouvelle réalité sociale "impulse" la pensée critique et la pensée critique "impulse" la nouvelle réalité sociale ; c’est-à -dire qu’il existe une dynamique entre les facteurs objectifs et le facteur subjectif de l’histoire, qui s’exprime dans une révolution de pensée et d’action ;

2. les forces productives menacent de "faire sauter" les chaînes imposées par les relations de production existantes, causant des tensions sociales, économiques et politiques entre les classes sociales, qui aboutissent à une révolution ;

3. une nouvelle classe sociale qui déjà détient le pouvoir économique parvient à conquérir le pouvoir politique et à établir des conditions propices au plein déploiement sans entraves de son pouvoir économique ;

4. les changements qui se produisent ne sont pas des changements simplement quantitatifs ou de façade (réforme), mais des changements qualitatifs ou d’essence (révolution), qui touchent les problèmes à la racine et couvrent tous les aspects de la production, reproduction et organisation de la société dans sa totalité ;

5. les changements provoqués ont la potentialité de s’étendre au monde entier (globalisation).

En second lieu, nous avons constaté que la seule révolution réussie, qui historiquement et jusqu’à aujourd’hui s’est déroulée en ce sens a été la Révolution Française, démocratique-bourgeoise ou capitaliste.

La grande Révolution Russe d’Octobre 1917 n’a pu subsister dans le temps faute d’avoir touché aux racines fondamentales et pour n’avoir pas pu s’étendre à l’échelle globale (la révolution permanente perdue).

Nous sommes arrivés à la critique suivante : il ne suffit pas de toucher aux racines du système de travail fermé, mais il faut éradiquer le travail lui-même, c’est-à -dire il faut en finir avec la relation pervertie entre société et nature, exigence qui jusqu’à aujourd’hui n’est à l’horizon d’aucun débat révolutionnaire-émancipateur.

Explication de termes

(1) Idéologie : C’est le reflet mental généralisé de notre réalité existante, qui est le mode de production capitaliste ou la société de classes. L’idéologie s’exprime dans les domaines économiques, politiques, législatifs, sociaux et culturels, et remplit la fonction de justifier l’injustifiable société de classe, et de faire croire qu’elle est éternelle, naturelle, statique et par conséquent pas échangeable alors que, en réalité, elle est temporaire, historiquement provoquée, dynamique, et par conséquent transformable. L’idéologie opère au moyen de composants d’ "analyses" et de "vérités" illusoires, et de composants subconscients, la manipulation du subconscient étant le facteur le plus problématique à résoudre. La théorie, à savoir la conscience de classe et le démantèlement des contenus cachés de la subconscience par la rupture avec les sujets tabous de la société, est l’unique antidote contre l’idéologie.

(2) Processus de travail : L’histoire du travail ; le travail compris comme la "relation" unilatérale et perverse entre la société et la nature, ou plutôt la non-relation entre la société et la nature, qui s’exprime par une attitude de mépris total et absolu de la société à l’égard de la mère nature, dans son éternelle dégradation, exploitation et destruction au nom de la "satisfaction des besoins humains" ou dudit "progrès humain", qui exclut le progrès de la nature. Sous cette forme, la production humaine est et sera, en même temps, destruction humaine. Production et destruction sont les deux côtés du travail. Ce dont il s’agit, c’est de sortir du système de travail et d’ouvrir l’horizon de la création : création énergique et énergie créative, qui laisse derrière la production-destruction qui est en train de mettre fin à la vie sur terre.

(3) Système fermé : Système qui se fonde sur une seule prémisse, laquelle prévaut absolument sur tout le reste. Dans le processus de travail, la prémisse prédominante et absolue est la société (qui prévaut sur la nature), et plus précisément les classes dominantes à l’intérieur de la société, qui prévalent sur elle et sur la nature

Partie 2

Dans notre seconde séance nous avons abordé le problème de l’Auto-Défense de la Révolution Bolivarienne sur tous les plans. Nous avons rappelé la nécessité d’avoir nos concepts bien clairs, et en ce sens nous avons poursuivi l’élucidation du terme "révolution" afin de déterminer son contenu, sa portée et ses limites :

-Une révolution est un changement qualitatif qui demeure dans un système fermé, dont l’axe et le centre intouchable (et par conséquent la limite absolue) est la relation pervertie et unilatérale entre la société et la nature, que nous appelons le travail. Le travail, à savoir la dégradation, l’exploitation et la destruction de la nature par la société, est la vache sacrée, tant pour le capitalisme que pour le marxisme-socialisme.

Quant à notre Révolution Bolivarienne (RB) et prenant en compte sa limite absolue dans le système fermé qu’est le processus de travail, nous avons tenté de l’identifier à partir de la question : Réforme ou Révolution ? Nous avons observé ce qui suit :

1. La réalité immédiate qui doit être dépassée par la RB est la pauvreté, une des manifestations les plus aiguës et visibles de la société de classe, le résultat inévitable et logique du capitalisme, qui est un mode de production qui génère des besoins artificiels et produit des profits ou des valeurs d’échange, au lieu de satisfaire les besoins réels et de produire des valeurs d’usage.

2. Le Projet de Pays, contenu dans la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela, se caractérise comme un beau projet, audacieux, humaniste, écologiste, indigène-autochtone et moderniste-universel à la fois, mais il lui manque un élément ultime et décisif qui le qualifierait de véritablement révolutionnaire dans le sens expliqué dans la séance antérieure. La Constitution de 1999 consacre le droit à la propriété privée des moyens de production, et garantit ainsi la perpétuation de l’essence exploiteuse, dominatrice, discriminatoire et aliénante du mode de production, ou plus encore de destruction capitaliste.

3. A partir du constat de l’observation numéro 2, nous sommes arrivés à la conclusion que le Projet Bolivarien est (à ce jour) un projet de Réforme Sociale, lequel, pour propulser des réformes profondes, se heurte aux intérêts de cette classe sociale qui possède les moyens de production au Venezuela et qui défend ses privilèges exorbitants, même s’ils n’ont jamais, à aucun moment, été menacés d’extinction.

4. Cependant, on ne peut exclure la possibilité que la dynamique du Processus Bolivarien parvienne à le pousser vers une véritable révolution sociale, surtout grâce à la féroce résistance de la classe privilégiée en coopération avec les intérêts ou facteurs externes qui opèrent sur le plan international, et qui continueront à employer toutes les méthodes afin de mettre un terme à ce que nous avons dénommé l’Expérimentation Bolivarienne.

5. Les intérêts étrangers qui opèrent sur le plan international affectent directement le rayon d’action de l’Expérimentation Bolivarienne, laquelle s’est trouvée obligée de forger des alliances progressistes non seulement au niveau latino-américain mais aussi global.

6. La question demeure de savoir si la dynamique internationale, nourrie par l’expérience de l’Expérimentation Bolivarienne, contient aussi la possibilité de générer un processus de changements qui se termine par une révolution sociale globale et rétro-alimente ainsi le véritable Révolution Bolivarienne (ce qui serait le révolution permanente victorieuse).

Nous avons établi, comme point de vue critique et "impératif catégorique" (1), qu’il est absolument nécessaire de développer une théorie révolutionnaire au Venezuela, qui contrecarre le courant réactionnaire à l’intérieur de l’Expérimentation Bolivarienne et avec lui le danger de son "idéologisation", c’est-à -dire sa transformation en une justification de plus du capitalisme et de la société de classe encore existante au Venezuela et dans le monde.

Cette théorie révolutionnaire comprendrait expressément un aspect psycho-politique, qui identifierait les facteurs psychologiques qui empêchent le changement si nécessaire de ces coutumes et mentalités qui s’opposent à la révolution et à l’émancipation humaine.

Explication de termes

(1) Impératif catégorique : Prémisse morale qui réside dans la volonté humaine comme volonté essentiellement rationnelle. Concept du philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804).

Partie 3

Aujourd’hui un groupe dense de visiteurs, des professeurs et des étudiants membres de la Mission Sucre et de l’UBV (Université Bolivarienne du Venezuela) nous a honoré de sa présence. La visite était organisée par notre camarade Otto.

Le cadre de cette troisième séance a été constitué par l’observation récente du président Chavez sur le caractère non soutenable du mode de production capitaliste, que ce soit au niveau national vénézuélien ou au niveau global, et la nécessité de le remplacer par un modèle socialiste propre, vénézuélo-latinoaméricain ; observation qui a eu pour conséquence l’attaque attendue des médias nationaux et internationaux.

Nous avons parcouru superficiellement ce qu’a été la trajectoire des idées radicales dans le Mouvement Bolivarien, et nous avons rappelé que le Mouvement originaire, le MBR-200 avait bien projeté la lutte de classe, la prise du pouvoir politique par la voie armée, et l’abolition du capitalisme. Néanmoins, le courant modéré, qui avait opté pour la voie électorale, l’Assemblée Constituante, la refondation de la République et des réformes sociales profondes, l’a emporté, et a constitué par la suite une alliance électorale à spectre large, sous le sigle MVR (Mouvement Cinquième République). C’est ainsi que la Constitution de 1999, produit de l’Assemblée Constituante et approuvée par référendum populaire, laisse intacte la pierre angulaire du mode de production capitaliste, qui est le droit de propriété privée des moyens de production, consacré par l’Article 115, Titre III, des droits humains, garanties et devoirs, Chapitre 7, Des droits économiques :

Article 115. Le droit à la propriété est garanti. Toute personne à droit à l’usage, la jouissance, l’usufruit et la disposition de ses biens. La propriété sera soumise aux contributions, restrictions et obligations que la loi établira à des fins d’utilité publique ou d’intérêt général. Seulement pour cause d’utilité publique ou d’intérêt social, par jugement définitif et contre paiement d’une juste indemnisation, pourra être déclarée l’expropriation de tout type de biens (1).

De cette manière, la Constitution elle-même, en partie, est une expression idéologique de la réalité capitaliste qui continue d’exister au Venezuela, quand bien même un effort considérable a été engagé pour réduire son impact négatif par l’action éminemment protagonique de l’Etat Bolivarien.

Nous avons observé que malgré l’action décisive et positive de l’Etat pour la protection et la promotion des intérêts des classes opprimées, comme par exemple sur la base des articles 302 et 305 à 309, le fait d’avoir laissée intacte la propriété privée des moyens de production signifie la perpétuation de la société de classe et avec elle l’exploitation économique, la domination politique, la discrimination sociale et l’aliénation humaine.

Pour mieux comprendre en quoi consiste l’essence du mode de production capitaliste, nous avons réalisé un bref et synthétique rappel historique des différents modes de production depuis l’esclavagiste, en passant par le féodal et jusqu’au capitaliste, et nous avons pu faire les constatations suivantes :

1. Dans tous les modes de production antérieurs au capitalisme, a persisté au moins un minimum de propriété des moyens de production aux mains des vrais producteurs ou classes opprimées, comme par exemple la terre ou les outils de production.

2. L’établissement et la généralisation du mode de production capitaliste a signifié une transformation de tous les composants du processus productif, y inclus le travail lui-même, en marchandises, autrement dit en valeurs d’échange. Cela présuppose l’expropriation totale et absolue des producteurs ou travailleurs, auxquels ont a enlevé leurs moyens de production, leurs instruments de travail et jusqu’à leurs produits, fruits de leur travail individuel. L’unique "propriété privée" que possèdent les travailleurs est leur force de travail, qu’il doivent vendre au "plus offrant".

3. Dans le capitalisme, les possesseurs des moyens de production ne sont pas les producteurs eux-mêmes, mais des classes séparées. La rémunération que reçoivent les travailleurs pour leur force de travail leur permet à peine de reconstituer leur énergie vitale, afin de pouvoir continuer à se vendre le jour suivant (cela, s’il y a un offre de travail sur un marché toujours plus restreint), pendant que ceux qui possèdent les moyens de production s’enrichissent par l’exploitation du travail d’autrui.

4. A la croissante concentration de la richesse dans les mains d’une classe sociale toujours plus réduite, possédant les moyens de production, correspond la marginalisation et la paupérisation croissante de la classe sociale toujours plus vaste qui doit vendre sa force de travail. Avec la totale et absolue globalisation du mode de production capitaliste, cette réalité se traduit aujourd’hui à l’échelle mondiale dans la dichotomie entre les "centres développés" industrialisés et de haute technologie, et la "périphérie sous-développée", pourvoyeuse de ressources naturelles et de travail bon marché.

5. Le Venezuela n’échappe et n’échappera pas à cette réalité, tant que restera en vigueur, comme processus dominant, le capitalisme, qualifié par le président Chavez lui-même de modèle économique non soutenable et non viable, que ce soit au niveau national ou au niveau global.

Nous nous sommes trouvés pleinement d’accord dans ce tour d’horizon avec la proposition du président de chercher une alternative socialiste propre aux problèmes insolubles du capitalisme, et a surgi l’interrogation du comment et du où commencer à construire notre socialisme authentique, original et nouveau. A ce sujet, nous avons déterminé que :

1. Toute critique que nous faisons à notre réalité capitaliste existante, pour ainsi pouvoir établir les critères de notre socialisme authentique et nouveau, doit être une critique radicale et doit rompre avec tous les vieux schémas de raisonnement et d’action, c’est-à -dire avec tous nos usages, coutumes, traditions, valeurs et normes qui font obstacle à la naissance de la nouveauté véritable. Le point névralgique est la religion, qui doit être le point de départ de notre critique, car ainsi que nous l’a enseigné Marx, toute critique de la société commence par la critique de la religion : "Exiger qu’il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c’est exiger qu’il soit renoncé à une situation qui a besoin d’ illusions" (Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel, trad. Molitor, Oeuvres philosophiques, t. I, p. 84, ndt).

2. Le nouveau ne peut être "l’ancien vêtu de nouveaux habits". Le nouveau consiste à penser et faire ce qui n’a jamais été pensé et fait avant, et qui ne va jamais se répéter. En cela consiste justement la si nécessaire théorie et praxis révolutionnaire.

3. Historiquement, le socialisme est né avec le capitalisme, comme sa négation. Le socialisme est né comme le Non à l’exploitation économique ! Le Non à la domination politique ! Le Non à la discrimination sociale ! Le Non à la militarisation universelle ! Le Non à l’aliénation humaine !

4. Ce n’est que si notre socialisme authentique-autochtone et universel à la fois parvient à ajouter un autre Non, le Non décisif des négativités énumérées, que nous nous acheminerons vers la véritable émancipation humaine et l’humanité émancipée : le Non au travail qui est le Non à la destruction de la mère nature par la société, et par suite le Non à l’auto-destruction de l’espèce humaine.

Dans la partie finale de notre séance d’aujourd’hui, nous avons présenté et discuté sur un brouillon de ce qui pourrait être la constitution du futur "Noyau de Développement Endogène Kléber Ramirez" à Chiguara. Avant de présenter le texte, nous nous sommes efforcés de définir ou en tous cas d’approcher le terme "développement", en faisant les observations suivantes :

1. Le concept de "développement", tel qu’on nous le présente généralement, est trompeur en ce qu’il est fondé sur le modèle de "développement" européen et/ou nord-américain, à savoir qu’il suggère que l’on peut imiter les modèles d’industrialisation, de consommation et de "prospérité" de l’Occident.

2. Il en résulte, cependant, qu’historiquement le si envié "développement" industriel d’Europe n’a pas été autre chose que la constitution du marché mondial par la colonisation, le génocide, le pillage, la violation, la militarisation, la christianisation et l’éradication de croyances et de cultures autochtones des continents et pays qui aujourd’hui constituent le "Tiers-Monde". De cette manière, le côté pile de la monnaie du "développement" européen a été le "sous-développement" de pays et de continents entiers.

3. Comprenant que "développement" et "sous-développement" sont les deux visages du mode de production capitaliste tel qu’il s’est imposé à l’échelle globale à travers le marché mondial, il est clair que cela n’a rien à voir avec notre idée de développer la créativité sociale et naturelle, laquelle ne trouve pas de réponse dans le concept de "développement".

Jutta Schmitt

Traduit du castillan par Max Keler

Ndt

(1) Pour une traduction intégrale de la Constitution Bolivarienne, nous renvoyons au Cercle Bolivarien de Paris : www.cbparis.free.fr.

(2) Brièvement :

-l’article 302 prévoit l’intervention étatique pour des "raisons d’intérêt national" sur les activités d’ "intérêt public" et de "caractère stratégique", comme l’activité pétrolière, expréssement citée ;

-l’article 305 donne compétence à l’Etat pour intervenir en matière agricole, afin notamment d’ assurer la sécurité alimentaire... ;

-l’article 306 prescrit à l’Etat d’initier le développement rural intégral... ;

-l’article 307 autorise l’Etat à intervenir contre la grande propriété foncière "contraire à l’intérêt social", à légiférer au sujet des terres incultes, proclame le droit des producteurs à la propriété de la terre... ;

-l’article 308 proclame que l’Etat favorise les petites entreprises, notamment celles à caractère associatif, coopératif, familial et communautaire et soutien l’initiative populaire sous régime de propriété collective ;

-l’article 309 garantit la protection de l’Etat à l’artisanat et aux industries populaires de la Nation...

Pour en savoir plus sur le rôle de la Constitution dans le processus en cours initié en 1999, cf. Le Venezuela à la recherche d’un projet contre-hégémonique, par Edgardo Lander, in RISAL, traduction de Max Keler, 08-10-04 : http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=1138

Sur les Cercles Bolivariens (CB) on consultera les articles publiés par RISAL, en particulier -Les CB et la révolution. Interview de Léo, délégué d’un CB, par Frédéric Lévêque, septembre 2002, http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=17

- Pourquoi les classes privilégiées du Venezuela ne comprennent pas les Cercles Bolivariens, par Charles Ardi, traduction de Gil B. Lahout, 12-12-02, http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=38

-Le vrai visage de nos "Cercles Bolivariens", par Alvaro Sanchez, traduction de Gil B. Lahout, 20-01-03, http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=18

- Sur les Cercles Bolivariens, interview de Rodrigo Chavez, coordonnateur des Cercles Bolivariens, par Tom Burke, traduction de Gil B. Lahout 02-09-03, http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=623

D’autre part, il existe des Cercles ou Collectifs Bolivariens ou sympathisants un peu partout dans le monde, y compris en Belgique, au Canada, en France (Marseille, Montpellier, Paris, Pau, Toulouse, etc), en Suisse...

3. VENEZUELA : CE QUE DOIT ÊTRE NOTRE SOCIALISME

Par Franz J. T. Lee

En espagnol sur le site Aporrea, le 04-03-05

Original en anglais : http://vheadline.com/readnews.asp?id=27130

"Nous devons inventer le nouveau socialisme pour le XXIe siècle. Le capitalisme n’est pas un modèle de développement soutenable" (Hugo Chavez Frias, le 4 mars 2005).

Une chose est d’inventer quelque chose de nouveau, d’original, d’authentique et d’indigène, qui n’a pas d’équivalent et n’a jamais existé nulle part. Autre chose, complètement différente, est d’ "inventer un nouveau socialisme" au Venezuela et en Amérique Latine. Au niveau global cela signifie précisément que nous devons inventer "notre socialisme", créé par notre réalité historique contemporaine, servant nos nécessités révolutionnaires et émancipatrices et par là -même les intérêts prolétariens des classes travailleuses et de tous les peuples exploités, dominés, discriminés et aliénés de la planète.

Pour atteindre ce but capital, une condition sine qua none est de savoir ce qu’est le socialisme, ce qu’est le capitalisme, ce qu’est une révolution socialiste et ce qu’est une révolution capitaliste partout. Premièrement, nous devons identifier scientifiquement le socialisme lui-même comme une réalité historique et seulement alors nous pouvons différencier philosophiquement notre nouveau socialisme.

Nous ne devons pas oublier qu’au travers des 150 dernières années nous avons expérimenté une galaxie de différentes apparences du socialisme : "socialisme vrai", "socialisme utopique", "démocratie sociale", "communisme", "socialisme soviétique", "Marxisme", "Marxisme-Léninisme", "socialisme chinois", "socialisme arabe", "socialisme chrétien", "socialisme africain", "socialisme international", "socialisme démocratique", "démocratie socialiste", "socialisme coopératif", "socialisme révolutionnaire", et le pire de tous, le "socialisme national" du Nazisme et du Fascisme.

En fait, pour couronner le tout, à une époque Carlos Andrés Pérez était un "socialiste international" et en outre, nous avons fait prêter serment à un nouveau Premier Ministre "socialiste" dans le Portugal capitaliste !

Il est extrêmement dangereux d’utiliser imprudemment des concepts philosophiques comme "révolution", "théorie" ou "socialisme", et en conséquence de les transformer en inutile façade idéologique ou coquilles vides, en armes réactionnaires qui ne peuvent servir que les campagnes de désinformation des agences de presse internationales comme Reuters, Fox News, CNN, etc., au service des intérêts de classes impérialistes.

Si nous ne connaissons pas la signification d’un concept spécifique, nous ferions mieux d’éviter complètement son usage et de prendre nos concepts théoriques pour leur donner nos connotations révolutionnaires propres. C’est ce que fit le Président Julius Nyerere en Tanzanie il y a 40 ans, en donnant simplement à son projet de libération le style africain : Ujamaa. Cela était nouveau parce que ce n’était pas la résurrection de quelque façade idéologique obsolète ou de dogmes et de doctrines usées, archi-usées.

Si nous savons avec précision scientifique et incision philosophique ce que nous faisons et de quoi nous parlons au sujet du Socialisme au Venezuela et en Amérique Latine, alors il nous faut appliquer cela dans sa réalité totale, dans son contexte trans-historique, comme processus global révolutionnaire et émancipateur. Alors, le Socialisme n’a même pas besoin des adjectifs "scientifiques" et "philosophiques", parce qu’il est essentiellement et existentiellement science et philosophie prolétarienne, des travailleurs, c’est-à -dire praxis citoyenne créatrice et théorie créative populaire.

A l’époque de l’Inquisition Espagnole, alors que l’Europe était tombée dans la barbarie, dans l’obscurité totale et dans la contemplation, la méditation, la théologie et la métaphysique catholique, romaine, impériale, absolutiste et idéaliste, déjà Avicenne et Averroès, les ancêtres matérialistes aristotéliciens de l’actuel honoré Président de la République Islamique d’Iran Mohammad Katami, savaient ce que cela signifie réellement et ce qu’est le Socialisme partout : ils connaissaient la Natura Naturata (Nature Naturée) et la Natura Naturans (Nature Naturante), la nature et la société dialectique, créatrice, créative et créée (ces concepts de la philosophie antique ont été repris par Spinoza, qui en a fait sa base systémique, cf. L’Ethique, Partie I, De Dieu, Ndt).

Dans un commentaire précédent sur Vheadline, sous le titre "Venezuela : Le Talon d’Achille de l’Empire"[http://www.vheadline.co/readnews.asp?id=26528], j’expliquais les processus trans-historiques et les liens révolutionnaires du Socialisme comme Opposé, comme Négation du Capitalisme. "Le fait est que le Socialisme est la Négation dialectique d’un véritable Processus et Système Mondial défini, qui partout prend des formes apparemment variées d’une même réalité, le Capitalisme. Son trait d’union global est l’argent, les relations d’agent, les relations de choses et l’aliénation. En tant que Socialisme la Révolution Bolivarienne doit nier : le Capitalisme au Venezuela, en Amérique Latine et dans l’Univers".

De là , à l’échelle mondiale, le Socialisme comme Négation s’identifie à travers sa propre Affirmation qu’est le Capitalisme. Quand on sait ce qu’est le Capitalisme au Venezuela, on sait ce qu’est le Socialisme en Amérique Latine. Et cela nous savons que c’est la Révolution Mondiale Permanente de Trotsky, le processus dialectique, les luttes de classes violentes et inexorables entre les deux versants d’une même chose : de la Globalisation, de la Production, du Processus de Travail, de l’Histoire.

Nous devons en urgence introduire une "Mission Marx et Engels" dans nos Universités Bolivariennes. Ici à Mérida on a déjà apporté notre petite contribution à cette nécessité émancipatrice internationale [http://www.franzlee.org/titulo2.html].

Tout ceci révèle précisément ce que le Président Chavez est en train de nier, ce qu’est le quo vadis de la Révolution Bolivarienne, ce que sont l’Anti-Capitalisme, l’Anti-Impérialisme, l’Anti-Corporatisme, et ce qu’est le Socialisme qui, dans tous les cas, ab ovo est nôtre.

Alors nous savons aussi ce qui doit être surpassé, dépassé et annihilé, pour réaliser la Constitution Bolivarienne et atteindre l’Emancipation.

Cependant, la vieille Constitution puntofijiste (de la IVe République, ndt) et l’actuelle Constitution Bolivarienne continuent de coïncider sur un sujet essentiel très délicat : toutes deux protègent la quintessence du capitalisme, à savoir la propriété privée des moyens de production. Cela, Compatriotes, est quelque chose sur lequel nous devrions réfléchir sérieusement. Bien sûr, la Révolution Bolivarienne offre de multiples alternatives, mais le mode de production dominant au Venezuela reste le Capitalisme. C’est pourquoi le Socialisme est une nécessité révolutionnaire au Venezuela. Tout autre type de "socialisme" entraînerait sans aucun doute la ruine et la destruction totale de l’Amérique Latine, conduirait à la Seconde Conquête et à l’Empire Orwélien Nord-Américain.

Un "socialisme" qui a besoin d’un adjectif spécial pour son identification n’est pas sur ses propres pieds dialectiques, mais est logico-formel, boiteux, idéologique et dès lors ne peut ni survivre ni exister.

Actuellement, bien que nous nous trouvions au pied de la tour de guet émancipatrice et qu’ainsi nous ne puissions pas voir très clairement son signal lumineux, que nous ne puissions pas comprendre son véritable anti-capitalisme, son authentique socialisme, il n’en reste pas moins que la Révolution Bolivarienne, dans l’accélération de son impulsion, de son élan et de sa vélocité, poussée par les féroces attaques de la Globalisation, s’est transformée, dans une progression géométrique, en la pointe même de l’iceberg de la Révolution Globale Permanente qui vient choquer mortellement le Titanic capitaliste, lequel sombre rapidement.

Franz J.T. Lee

franzjutta@cantv.net

Traduit par Gérard Jugant

4. Entretien avec Ernesto Cardenal : Il faut être socialiste

Par Nirma Acosta, in revue La Jiribilla (Cuba), semaine du 12 au 18 février 2005

Ernesto Cardenal, le poète et ami nicaraguayen, nous rappelle le souvenir de cette époque où, avec son habituel gilet de coton et son béret noir, nous l’écoutions lire ses poèmes les plus chers dans la salle Che Guevara de la Casa de las Americas. Ernesto est né en 1925 dans la ville de Granada (Nicaragua). On l’a rangé dans le courant poétique connu comme l’extériorisme et il a partagé sa vocation pour l’écriture avec la sculpture et la peinture. Sa résistance contre la dictature de Somoza a été un symbole pour l’Amérique latine. Signalons, dans son oeuvre poétique, des titres comme "Epigramme", "Prière pour Marilyn Monroe et autres poèmes", "L’étroit doute", "Hommage aux indiens américains", "Psaumes", "Les ovnis en or", "Télescope dans la nuit obscure", "La vie perdue" et "Chant Cosmique" qui a été présenté l’an dernier à La Havane.

Il n’y a guère d’espace pour le doute chez cet homme qui a vécu suffisamment pour savoir délimiter le Bien du Mal. "Je suis révolutionnaire", nous répète t-il, "avec la même foi, conviction et la même espérance". Le poète a reçu l’Ordre José Marti de la République de Cuba et lorsqu’en 2003 la campagne médiatique battait son plein pour servir de prétexte à une possible invasion, il ne resta pas silencieux et signa avec d’autres intellectuels l’appel "A la conscience du monde". C’est justement ainsi qu’il a commencé cette conversation, en rappelant ces temps où miser sur Cuba était aussi une belle manière de dire : "J’ai distribué des papiers clandestins/j’ai crié Vive la liberté en pleine rue, défiant les gardes armés."

Comment conjuguez-vous littérature et politique dans votre vie ?

Je ne me considère pas comme un politique mais comme un révolutionnaire, et je suis révolutionnaire parce que je suis un poète. J’ai toujours cru que nous étions faits des mêmes éléments que les étoiles. Notre corps est fait d’atomes, comme le coeur des étoiles. Nous venons d’elles et nous sommes les mêmes étoiles avec conscience et amour de l’univers.

La poésie m’a conduit à une conversion à Dieu, à un monastère et aussi à la Révolution. Il y a eu une conversion première : celle de la rencontre avec Dieu. Ensuite ce que j’ai appelé une seconde conversion : quand j’étais à Cuba, en 1970, durant ma première visite à l’île, à la Révolution et au peuple.

Alors, la rencontre avec la Révolution Cubaine a été d’une certaine manière celle qui compléta et définit le chemin d’Ernesto Cardenal ?

Oui. Ici j’ai réalisé que le chemin était celui-là  : celui de Cuba. Depuis lors j’ai milité avec la Révolution.

Après la chute du camp socialiste, certains ont même eu peur de dire ce que vous défendez avec tant de force : l’ "être révolutionnaire". Que pourriez-vous leur dire à ceux qui sont sortis du chemin ou qui ont choisi de marcher sur un chemin de traverse vers la droite ?

Je suis autant révolutionnaire qu’avant, avec la même foi, conviction et espérance. Je n’ai jamais eu une hésitation à ce sujet. Il n’y a que deux systèmes économiques possibles : l’appropriation privée des richesses de la terre, et la mise en commun de ces richesses. Il n’y a pas de chemin intermédiaire entre le capitalisme et le socialisme. Il n’y a pas de troisième voie. Il faut être socialiste

Comment voyez-vous l’avenir ?

Comme un avenir socialiste.

La poésie vous a t-elle aidé dans les moments les plus difficiles ? Comment avez-vous reçu cet hommage des Cubains pour votre quatre-vingtième anniversaire ?

La poésie m’a aidé, mais pas elle seule. Ce qui m’a le plus aidé, je dirais que c’est mon amour pour l’humanité, pour le peuple et mon amour pour la Révolution. Il n’y a pas d’hommage pour mes 80 ans plus important que celui qu’on m’a fait à Cuba. Justement parce qu’il s’agit de Cuba, qui est le seul pays socialiste qui reste, et l’unique qui se maintient rebelle face à l’impérialisme. Qu’en serait-il de nous en Amérique latine sans Cuba ? Alors, ma première et plus grande reconnaissance je la dédie à ce pays.

Traduit du castillan (Cuba) par Gérard Jugant

5. MISSION IDEOLOGIQUE

Par William Izarra, Aporrea, 27-03-05

Pour les révolutionnaires au sein de ce processus, qui s’identifient à Bolivar, à Hugo Chavez, les militants du courant du nouveau socialisme et de la démocratie révolutionnaire, dont la lutte se nourrit de la conscience révolutionnaire et du bien commun, pour tous ceux-là la tâche immédiate est la formation politique et la diffusion idéologique. Créer partout où il y a de la bonne volonté les Centres de Formation Idéologiques (CFI). Détecter et réunir au moins 30 militants engagés, trouver un local pour les réunir une journée entière et commencer avec eux à constituer l’atelier de "Promoteurs Révolutionnaires du Pouvoir Populaire". Cela permettra, à partir de ce noyau de trente, de démarrer les tâches des CFI : le prêche quotidien pour inventer la route par où faire passer la révolution. Fait qui nous conduit à être persévérants pour solidifier la structure idéologique du Processus. Insister sur la diffusion de la méthode révolutionnaire (du bas vers le haut ) pour démocratiser le pouvoir populaire, ainsi que l’indique "Le Bond en Avant".

Pour cela la constitution des CFI comporte la mission implicite d’alphabétisation idéologique. Cet aspect est vital pour atteindre la conscience révolutionnaire dont nous ne disposons pas encore. L’alphabétisation oblige à l’étude, à la lecture, à la discussion et à la recherche. L’alphabétisation idéologique nous procure la clarté nécessaire pour savoir qu’est toujours en vigueur le système réformiste qui fait obstacle à la consolidation de la Révolution Bolivarienne. Il s’agit, dans les CFI, d’apprendre à penser avec les paramètres du nouveau cadre conceptuel défini par le Président Chavez : (I) démocratie révolutionnaire, (II) socialisme bolivarien, (III) développement endogène, (IV) multipolarité. L’action de production intellectuelle dans les CFI nous conduit à la maîtrise de la conscience révolutionnaire.

Cependant, cette maîtrise ne s’atteint que si nous sommes capables d’inventer les voies pour installer les CFI dans notre aire d’influence. Nous qui croyons à la révolution bolivarienne avons l’obligation de créer du néant l’infrastructure requise pour lui consacrer une paire d’heures quotidiennes afin : (I) d’enrichir notre cadre de référence individuel, (II) d’apprendre à mettre en relation ce que nous observons, (III) d’établir la signification des faits sociaux, et (IV) d’émettre des jugements sur la base de l’idéologie bolivarienne. Cet espace d’infrastructure correspond à une salle de maison d’habitation, ou à un local libre le soir, ou à un patio dans lequel on puisse facilement placer des chaises et un tableau. Le moment du "Développement Endogène" exige du révolutionnaire authentique qu’il ouvre une parenthèse dans son quotidien pour se rendre au lieu d’enseignement (le CFI). Le révolutionnaire engagé doit apprendre à analyser les événements politiqu es du moment, à faire des recherches sur la situation géopolitique mondiale, à interpréter les faits observables des Etats-Unis, à demander leur avis à des experts et à confronter les positions. Par l’installation de CFI dans tous les lieux où vivent des révolutionnaires, nous pourrons alors apprendre à exposer l’abstrait (interprétation subjective) pour produire le symbolique (modèles d’analyse), et en résultat, élaborer des conclusions rationnelles (conscience révolutionnaire).

La culture réformiste héritée (démocratie représentative), en vigueur à pratiquement tous les niveaux de la gestion de l’Etat, continue à opérer comme "usufruitière" du pouvoir, inspiratrice de la corruption. L’appareil bureaucratique fonctionne avec en son sein un haut pourcentage d’éléments antichavistes.

La réforme, opposée à la révolution, n’est pas seulement vivace dans la pratique du bureaucrate, mais aussi chez des individus puntofijistes usurpateurs de la dignité bolivarienne. Idéologiquement, ces "resquilleurs" portent tort au Processus. Ils le dénature en formant un kyste contre-révolutionnaire favorisé par une fameuse "institutionnalité" qui n’est rien d’autre que l’antichavisme pur. Cependant, ce kyste est amputable.

Pour l’extirper, le révolutionnaire doit le combattre avec talent et clarté idéologique. Les adversaires du Processus ne seront écartés des chemins que nous sommes en train de construire par nos engagements dans le chavisme et la révolution, que quand nous maîtriserons la conscience révolutionnaire. Dès que vous avez votre équipe de trente bolivariens pour créer les CFI, appelez-nous au (0212) 201-4635 ou au (0412) 956-9152.

izarraw@cantv.net

ideasdebolivar@yahoo.es.

Traduit du castillan vénézuélien par Max Keler

William Izarra Caldera est une des principales têtes pensantes de la Révolution Bolivarienne.

Actuellement Vice-Ministre des Relations Extérieures pour l’Asie, le Moyen-Orient et l’Océanie, cet ancien officier des Forces Aériennes, Docteur en Sciences du Développement, a joué un rôle de premier plan dans la victoire du NON au référendum révocatoire du président Chavez du 15 août 2004, en tant que directeur idéologique national du "Comando Maisanta" (organisme coordinateur de la campagne en faveur du non).

William Izarra fait partie de l’aile révolutionnaire du Mouvement Bolivarien, et le Parti qu’il a fondé, le MDD (Movimiento por la Democracia Directa) est une des composantes du Bloc du Changement au pouvoir.

Compagnon de longue date d’Hugo Chavez, William Izarra est membre fondateur du MBR 200 (Mouvement Bolivarien Révolutionnaire 200 fondé en décembre 1984, ancêtre du MVR, le principal parti bolivarien) et animait, dans les années 80, un groupe conspiratif à l’intérieur des Forces Armées, l’ARMA (Alianza revolucionaria de Militares Activos).

Son fils Andrés est l’actuel ministre de l’Information et de la Communication de la République Bolivarienne du Venezuela.

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Ce qu’il n’a pas accompli ne l’est toujours pas aujourd’hui : Bolivar a encore beaucoup à faire en Amérique. (José Marti).

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Pour nous contacter : bolivarinfos@yahoo.fr.

- Notre initiative politique est celle d’individus, militantEs certes, mais n’est au service d’aucune organisation en particulier, et encore moins, cela va sans dire, de pouvoirs ou d’intérêts vénaux, médiocres ou à courte vue.

La référence explicite à Simon Bolivar et au mouvement bolivarien est fortement symbolique. Simon Bolivar, qui était un grand aristocrate, n’est en aucun cas pour nous un modèle ou une référence théorique. Il y avait néanmoins dans son projet d’unité des peuples, d’indépendance et de liberté quelque chose d’une parfaite actualité, au coeur des enjeux, singulièrement en Amérique latine.

Une fois par mois environ Révolution Bolivarienne présentera à une sélection d’articles de presse (la grande parfois mais surtout l’alternative, la militante, la rebelle), de contributions, d’analyses, d’événenements et d’initiatives. Une part plus ou moins conséquente de nos textes seront des traductions par nos soins (ou par des réseaux amis), le plus souvent de l’espagnol, mais aussi d’autres langues. Ces textes seront donc pour la plupart inédits en français. A ce sujet, si vous disposez d’un peu de temps et de la connaissance de langues étrangères, votre contribution sera particulièrement bienvenue ! De même qu’un récit de voyage. D’autre part, une tribune libre est à la disposition des lecteurs-trices.

Pour reprendre une image de l’antique mythologie, il nous semble que l’Amérique latine est un fil d’Ariane susceptible de nous aider à sortir de notre labyrinthe en nous émancipant de nos propres Minotaures.

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Révolution Bolivarienne est envoyé directement à un réseau strictement privé. Les propos publiés dans nos bulletins n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Reproduction libre en mentionnant les sources.

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- Révolution Bolivarienne N° 1 - Juin 2004.

- Révolution Bolivarienne N° 2 - Juillet 2004.

- Révolution Bolivarienne N° 3 - Août 2004.

- Révolution Bolivarienne N° 4 - Septembre-Octobre 2004.

- Révolution Bolivarienne N° 5 - Novembre 2004.

- Révolution Bolivarienne N° 6 - Décembre 2004.

- Révolution Bolivarienne N°7- Janvier 2005.

- Révolution Bolivarienne N° 8- Février 2005.

- Révolution Bolivarienne N° 8- Février 2005.

- Révolution Bolivarienne N° 9- Mars 2005.

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Noam Chomsky, in "What Uncle Sam Really Wants"

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