Philippe a 36 ans. Marié et père de deux jeunes enfants, il se trouve au chômage depuis deux ans suite à un licenciement pour « raison économique ».
Entre deux missions d’intérim, il vient de passer un nouvel, un énième, entretien d’embauche.
Sa femme raconte.
Odieux, abject, le comportement de la personne qui l’a reçu et interrogé.
Savait-elle d’emblée qu’il n’avait pas le « profil » ?
Cette personne n’a cessé de lui poser des questions hors de propos, pour le mettre en difficulté, l’humilier, lui faire ressortir ses faiblesses…. Alors que Philippe avait passé des soirées et des soirées à étudier la proposition, à se conditionner, à se motiver…
« Mais comment ? Vous n’avez pas fait ceci ? Vous n’avez pas fait cela ?... ». Alors que, bien évidemment, aucune de ces spécifications ne figuraient sur la fiche de poste ou l’appel à candidature.
Comment, pourquoi, de quel droit… une telle méchanceté, un tel acharnement à humilier, à abaisser, à détruire le demandeur d’emploi ?
N’’est-il pas déjà assez en fragilité, en souffrance ?
Pourquoi en rajouter encore une couche ? Veut-on le dissuader/le mettre hors d’état de chercher à tout jamais du travail ?
Qui dira la perversité, la cruauté qu’exercent ces « sergents-recruteurs » ?
Qui dira la souffrance infligée aux chômeurs-chercheurs d’emplois/la « descente » qu’on leur fait subir ? *
Qui dira la correction que mériterait ces sergents-recruteurs ? Qui la leur infligera jamais ?…
* Voir le livre de Claude Halmos paru aux éditions Fayard en 2014 (aujourd’hui en
poche) : Est-ce ainsi que les hommes vivent ?. A la différence des salariés en activité, les chômeurs ne bénéficient pas des services de la médecine du travail !...
P.S. : Le sénat a sorti le « burn-out » des maladies professionnelles (25/06/15).