RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Quelle gueule faut-il avoir pour paraître honnête en Macronie ?

Je rentre, en voiture, de faire des courses dans la zone commerciale de la petite ville où j’habite.

Sur le trajet de mon domicile, je vois, sur le bas côté de la route, un trio : un couple de jeunes et une seconde femme. Le couple porte à bout de bras et avec difficulté, un chariot à roulette (sorte de caddy) qui sert à faire les courses. Celui-ci semble encombrant, très lourd pour eux. Je ne comprends pas tout de suite.

Au premier rond-point, je fais demi-tour et viens me garer à leur hauteur de façon à les accoster. J’ai mes explications : le chariot de la dame est cassé (la tige qui supporte les deux roues est cassée) et le jeune couple s’est proposé pour l’aider à porter son fardeau jusqu’au prochain arrêt de bus. Je demande où se rend la propriétaire du caddy. Dans un quartier du centre ville où j’avais projeté d’aller après être passé chez moi chercher un paquet. Je propose à la dame de la mener à destination. Elle accepte. Les jeunes chargent son lourd fardeau dans le coffre de ma voiture et nous quittent. Je démarre et nous partons. En route, je lui explique que je la mène bien à destination, puisque c’est aussi dans ce quartier que j’avais prévu de me rendre, mais après être passé chez moi pour récupérer un paquet. Elle ne comprend pas trop cette volonté de faire un crochet. Je lui répète mon explication, et lui dis que chez moi, j’en profiterai aussi pour essayer de réparer son chariot. Sa méfiance ne tombe pas. Je lui dis alors que je suis marié, père de famille et aussi grand-père et que, chez moi, je lui présenterai ma femme. Je lui propose encore de lui montrer/de lui donner ma carte d’identité… pour lui prouver ma bonne foi, mon honnêteté. Rien n’y fait.

Nous approchons de ma maison, je quitte la route principale pour une autre, beaucoup plus petite.

Sa méfiance repart au galop. Je lui répète que je suis un type honnête, connu dans mon quartier…, que mon arrêt ne va durer que quelques minutes, qu’elle va voir ma femme. Rien n’y fait. Dans un virage, elle essaye d’ouvrir la portière. J’arrête aussitôt la voiture et sort avec elle. Panique maximum ! Je lui demande si elle a un téléphone pour appeler ma femme. Elle ne répond pas. Je comprends que la situation est alors irrécupérable. Elle ne remontera pas dans la voiture. J’ouvre le coffre pour sortir son chariot. Je regarde l’essieu cassé : irréparable de façon rapide. Elle veut partir et prend son chariot à bout de bras. Je lui conseille la route à prendre pour regagner le centre ville et sa destination, en lui disant que très bientôt j’allais emprunter cet itinéraire et que je lui proposerai alors de la conduire chez elle, après avoir fait le crochet chez moi, puisque telle était aussi ma destination.

Elle ne répond pas et se précipite sur son paquet.

Je fonce chez moi (j’étais tout près), récupère les affaires qui me manquaient et reprend la route du centre ville. Cette femme encombrée avec un lourd caddie dans les bras disparu a.

Je refais l’itinéraire une seconde fois, en essaye un autre, passe devant des arrêts de bus. Peine perdue !

Encombrée comme elle était, comment sera-t-elle rentrée chez elle ? Je me culpabilise : habitant à l’extérieur de la ville, avec mon « crochet », j’ai, involontairement, allongé son trajet !

Qui lui réparera son caddy ?

L’image, forcément négative, qu’elle a pu se faire de moi disparaîtra-t-elle de son esprit ?

Je crains que non.

Pourquoi est-ce si difficile, aujourd’hui en Macronie, d’être honnête, de vouloir rendre service à son prochain ?

J’enrage…

Jean Marga,

qui s’est déjà trouvé plusieurs fois dans des situations semblables, dans lesquelles il n’a pas pu rendre service.

URL de cet article 35423
   
Les caisses noires du patronat
Gérard FILOCHE
A quoi servent les 600 millions d’euros des caisses noires du patronat, et où vont les 2 millions d’euros distribués chaque année en liquide par l’UIMM et le Medef ? Gérard Filoche dénonce ce scandale du siècle au coeur du patronat français. Il soulève toutes les questions posées par ce trafic d’argent liquide qui circule depuis si longtemps au Medef et montre comment le patronat se servait de cette caisse anti-grève pour briser la fameuse concurrence libre et non faussée. Denis (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Croire que la révolution sociale soit concevable... sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés, sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., c’est répudier la révolution sociale. C’est s’imaginer qu’une armée prendra position en un lieu donné et dira "Nous sommes pour le socialisme", et qu’une autre, en un autre lieu, dira "Nous sommes pour l’impérialisme", et que ce sera alors la révolution sociale !

Quiconque attend une révolution sociale “pure” ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution.

Lénine
dans "Bilan d’une discussion sur le droit des nations", 1916,
Oeuvres tome 22

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.