Je rentre, en voiture, de faire des courses dans la zone commerciale de la petite ville où j'habite.
Sur le trajet de mon domicile, je vois, sur le bas côté de la route, un trio : un couple de jeunes et une seconde femme. Le couple porte à bout de bras et avec difficulté, un chariot à roulette (sorte de caddy) qui sert à faire les courses. Celui-ci semble encombrant, très lourd pour eux. Je ne comprends pas tout de suite.
Au premier rond-point, je fais demi-tour et viens me garer à leur hauteur de façon à les accoster. J'ai mes explications : le chariot de la dame est cassé (la tige qui supporte les deux roues est cassée) et le jeune couple s'est proposé pour l'aider à porter son fardeau jusqu’au prochain arrêt de bus. Je demande où se rend la propriétaire du caddy. Dans un quartier du centre ville où j'avais projeté d'aller après être passé chez moi chercher un paquet. Je propose à la dame de la mener à destination. Elle accepte. Les jeunes chargent son lourd fardeau dans le (…)Lire la suite »
Ce devait être une fin de semaine tranquille, de fraternité et de solidarité ().
Pierrette devait aller participer à une collecte au profit de l'association « France-Alzheimer » et moi à une journée d'information sur la retraite organisée par la CARSAT.
Le soir du premier jour de collecte, en s'arrêtant sur le parking d'une grande surface pour discuter avec une seconde équipe de bénévoles qui eux aussi collectaient, Pierrette s'est fait voler dans sa voiture son sac - soit son propre argent liquide ainsi que tous ses papiers - et son smartphone.
La cata, la totale ! La consternation, le goût très amer dans la bouche… Ce geste, ce don d'une journée au profit de gens malades, et cet autre, brutal et violent, de gens sans foi ni valeurs, qui vient vous faire douter de votre engagement dans la société, de votre idéal de construire un monde meilleur… Construire, bénévolement, pendant que d'autres, « à la base », détruisent, impunément…
Douleur aussi de l'intrusion et du viol que (…)Lire la suite »
Philippe a 36 ans. Marié et père de deux jeunes enfants, il se trouve au chômage depuis deux ans suite à un licenciement pour « raison économique ».
Entre deux missions d'intérim, il vient de passer un nouvel, un énième, entretien d'embauche.
Sa femme raconte.
Odieux, abject, le comportement de la personne qui l'a reçu et interrogé.
Savait-elle d'emblée qu'il n'avait pas le « profil » ?
Cette personne n'a cessé de lui poser des questions hors de propos, pour le mettre en difficulté, l'humilier, lui faire ressortir ses faiblesses…. Alors que Philippe avait passé des soirées et des soirées à étudier la proposition, à se conditionner, à se motiver…
« Mais comment ? Vous n'avez pas fait ceci ? Vous n'avez pas fait cela ?... ». Alors que, bien évidemment, aucune de ces spécifications ne figuraient sur la fiche de poste ou l'appel à candidature.
Comment, pourquoi, de quel droit… une telle méchanceté, un tel acharnement à humilier, à abaisser, à détruire le demandeur d'emploi (…)Lire la suite »
Ce début de semaine, ayant une course à faire, je prends ma voiture et "monte en ville".
J' emprunte quelques rues en direction du magasin où je dois me rendre. De mon véhicule, je vois une voiture de police garée en travers d'un trottoir, tous gyrophares allumés, et à proximité deux policiers en tenue, visiblement en train de procéder au contrôle d'identité d'un routard.
Je fais ma course et, m'étant garé à proximité, quelque temps après, j'ai l'occasion de repasser dans le coin, à pied donc. Les policiers sont partis ; le routard est encore là. Je l'interpelle : "Bonjour, je peux vous demander ce que vous voulaient ces deux policiers tout à l'heure ?" L'homme, la trentaine, sac à dos et cheveux longs, qui manifestement ne fait que traverser la ville, me répond : "Oh ! un simple contrôle d'identité". Et il ajoute : " Je suis tranquille, j'ai mes papiers". Je m'insurge alors :" Mais pourquoi vous ? Pourquoi pas moi, pourquoi pas ce monsieur, bien de sa personne, avec son (…)Lire la suite »
Journal de 20H00 ce dimanche 20.09, sur FR2 :
Au menu : au moins six sujets et deux autres encore, traités sous la forme de « grands formats ». Parmi ces derniers, « les militaires blessés mais champions ».
Pendant 5.11 sur les 44.21 que dure le journal, on va donc tout savoir des mesures prises pour « reconvertir » les centaines de militaires qui, chaque année, parce qu’atteints de blessures irréversibles, sont obligés de cesser le maniement des armes et d’abandonner les lieux de combat.
Fort bien !
Grâce au service public, j’apprends donc que des mesures sont prises pour « recycler » nos militaires et que certains d’entre eux pourront continuer à défendre les couleurs de la France, non plus sur des terrains de combat, mais aux jeux militaires mondiaux (les J.O. de l’Armée).
J’aimerais que le même service public m’informe des mesures de soutien prises, non pas pour quelques centaines de personnes, mais pour les millions de chômeurs (1), travailleurs pauvres et précaires, (…)Lire la suite »
Janvier 1997 (18 ans déjà !) Viviane Forrester sort son livre qui connaîtra aussitôt un grand succès : L’horreur économique.
Dans celui-ci, elle cite un rapport de l’O.C.D.E. : « Pour obtenir un ajustement donné des salaires, il faudra un niveau plus élevé de chômage conjoncturel ».
Et encore celui-ci, plus explicite, émanant de la Banque Mondiale : « L’empressement des travailleurs à accepter des emplois faiblement rémunérés dépend en partie de la générosité relative des prestations de chômage… Il y a lieu, dans tous les pays, de raccourcir la durée des droits lorsqu’elle est trop longue ou de rendre les conditions d’admission plus strictes. »
Juin 2015. On me rapporte cette confidence :
D’un chômeur à sa compagne pour la réconforter, en la rassurant sur son sort : « Tu sais, avec mes missions d’intérim j’ai la chance de faire des semaines complètes ; j’ai une collègue qui elle, n’a que des contrats de deux heures !... ».
Nous y sommes ! On a bien liquidé la générosité (…)Lire la suite »
Bien sûr il ne faut pas les embêter avec les analyses politiques que développent les vieilles barbes (il en reste encore quelques-unes).
Pensez ! C’est d’un rasoir, d’un triste !
Et il y a tellement mieux à faire ! Vroum-vroum, sortir, frimer, s’éclater, le buzz, le clinquant, ma tablette…
Et puis. Et puis patatrac !
Tu tombes là où ce n’était pas prévu, dans la trappe du chômage. Et là, plus personne ne te vois, tu ne brilles plus pour personne : l’oubli.
Tu ne comptes plus pour personne.
Adieu les repères, les relations finalement factices. Seul. Tu te retrouves seul face à cette merde, face à cette infamie.
Seul face à ces patrons, les mêmes que ceux qui faisaient tourner la machine dans l’autre sens pour tout autant t’exploiter lorsque tu travaillais, sans que tu t’en rendes compte : la machine qui t’appâtait avec les clinquants de sa publicité de pacotille et ses fausses promesses de vie meilleure.
Ces patrons qui usent et abusent de ta détresse et de ta solitude pour jouer avec toi, comme le chat avec la souris. Et là, tu n’es plus dans un décor carton-pâte de Walt Disney.
Tu es en détresse et (…)Lire la suite »