La Corée du Nord vient de procéder à son troisième essai nucléaire. En décembre dernier elle avait réussi à envoyer une fusée dans l’espace. Ce qui lui permet de disposer, aujourd’hui, d’une tête nucléaire pour missile longue portée. Mais à qui la faute ?
Nullement impressionnée par les mises en garde du monde occidental, la Corée du Nord vient de procéder, mardi dernier, à son troisième essai nucléaire. La particularité cette fois est que la bombe est miniaturisée. En décembre dernier, Pyongyang avait réussi, en décembre dernier, à envoyer une fusée dans l’espace. Le tout permet à la Corée du Nord de disposer, aujourd’hui, d’une tête nucléaire pour missile longue portée. Parmi les raisons qui poussent les dirigeants nord-coréens à se doter de l’arme nucléaire, se trouve l’objectif de contraindre les États-Unis à s’asseoir à la table de négociations pour signer un traité de paix qui sortirait le pays de l’isolement dans lequel il est confiné depuis l’armistice de 1953 par lequel a pris fin la guerre de Corée (1950-1953).
Il n’en reste pas moins qu’elle représente désormais davantage de danger pour plusieurs pays. Il faut savoir qu’elle est soupçonnée d’aider l’Iran dans son programme nucléaire. D’aider aussi la Syrie, toujours dans le domaine nucléaire. Et quel est l’adversaire le plus résolu de ces deux pays ? C’est l’État d’Israël ! Un État lui-même hors la loi dans le domaine nucléaire. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. C’est en 1949 que David Ben Gourion, alors Premier ministre, a lancé le programme nucléaire israélien. Mais c’est en 1956 que le gouvernement français, dirigé par Guy Mollet, fournit à Israël la technologie pour construire le fameux réacteur de Dimona. Le vis-à -vis israélien n’était autre que Shimon Peres, qui reçut par la suite le...prix Nobel de la paix. Le tout sans divulguer, à ce jour, la moindre information sur son arsenal nucléaire.
64 ans d’arrogance et de mépris vis-à -vis de la communauté internationale qu’il sollicite aujourd’hui pour arrêter les programmes de ses voisins de la région, notamment l’Iran. Depuis sa création en 1948, l’État d’Israël n’a tenu compte d’aucune résolution votée contre lui par l’ONU et son Conseil de sécurité. La énième et dernière résolution date du 3 décembre 2012. Elle « appelle Israël à ouvrir rapidement ses installations nucléaires aux inspecteurs internationaux ». Elle rejoindra dans les tiroirs les dizaines d’autres adoptées par principe et sans réaction aucune des puissances qui les votent. Comment s’étonner aujourd’hui que la Corée du Nord fasse de même ? Par quelle logique croirait-on pouvoir imposer à l’un et pas à l’autre ? Des observateurs « s’amusent » à avancer mille causes à la « surdité » de la Corée du Nord. Alors que l’antécédent créé par Israël est totalement éludé. Ce qui encourage Israël à « pousser le bouchon » jusqu’à vouloir interdire même le nucléaire civil aux autres pays comme l’Iran. Il n’en demeure pas moins vrai que les Occidentaux qui « ferment les yeux » sur le programme israélien ne suivent pas ce gouvernement dans ses intentions d’attaquer les installations iraniennes. Que de fois n’avons-nous pas entendu Tel-Aviv se vanter d’aller attaquer lui-même ces installations. Personne ne croit un instant qu’il en est capable. Sauf à mettre son existence en péril. L’Iran l’a prévenu : sa riposte sera immédiate et massive. Dans ce jeu à « se faire peur » les États-Unis font de l’équilibrisme. Pour faire bonne figure, le département d’État américain a indiqué, mardi dernier, que les autorités nord-coréennes l’avaient informé « de leur intention de conduire un essai nucléaire, sans donner de calendrier spécifique de l’événement ». Ils le savaient donc, mais que pouvaient-ils faire pour l’empêcher ? Rien ! Et cela, Pyongyang en est convaincue. D’autant qu’elle a un allié de taille en la Chine pour alléger le poids des « sanctions » économiques surtout (tout comme pour l’Iran d’ailleurs) prises contre elle par la communauté internationale. C’est tout ce que peut obtenir Israël de ses alliés. Comment pourrait-il en attendre plus, alors qu’il ne répond à aucun de leurs appels pour reprendre le processus de paix ou pour arrêter ses implantations de nouvelles colonies en Cisjordanie ? Il est clair qu’à cette allure, Israël, qui fait de plus en plus l’unanimité contre lui, finira par se retrouver dos au mur. Ses dirigeants, Nethanyahu en tête, donnent l’impression de confondre « patience » et « impuissance » du reste du monde.
Comme il est clair que si l’on veut sauver la Terre de toute conflagration nucléaire comme semblent s’y acheminer les États-Unis et la Russie après la signature, en 2010, du traité Start de désarmement nucléaire qui devrait être suivi par « des pourparlers avec la Russie pour rechercher des réductions supplémentaires de nos arsenaux nucléaires » annoncés par Barack Obama dans son discours sur l’état de l’Union prononcé mardi dernier, il faut au préalable « remettre Israël dans le droit chemin ». C’est là qu’est le mauvais exemple. C’est là que se trouve la vraie menace pour toute la planète. Ni à Pyongyang, ni à Téhéran et encore moins à Damas !
Zouhir MEBARKI
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/lenvers_du_decor/168998-nucleaire-coreen-et-israelien-quelle-difference.html