RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le pétrole de Doha à Washington

Fausse alerte. L’absence d’accord à Doha, dimanche dernier, entre les producteurs de pétrole n’aura pas plus d’incidence sur le prix du baril qu’avant cette réunion.

Après une légère baisse, lundi dernier, due à l’effet d’annonce, le baril est remonté hier à près de 44 dollars pour le Brent. Au-delà des raisons qui divisent l’Arabie saoudite et l’Iran qui sont, comme chacun le sait, d’ordre politique, d’autres paramètres, strictement mécaniques ceux-là, interviennent dans le cours des hydrocarbures. La plupart des médias évoquent les conséquences de l’effondrement des prix sur l’économie de pays qui n’ont pas de grandes réserves financières comme le Venezuela mais ils oublient de citer le cas des Etats-Unis qui reçoivent de plein fouet cette chute des prix.

Pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis avaient, en 2011, réussi à atteindre l’indépendance énergétique grâce à l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste. Sauf que l’exploitation des schistes a un coût. A moins de 70-80 dollars le baril, sur le marché, l’exploitation de ces schistes n’est pas rentable. C’est sur quoi a misé l’Arabie saoudite en refusant de baisser sa production. Ce qui n’a d’ailleurs pas tardé à se révéler exact. Le nombre d’entreprises étasuniennes dans ce type d’exploitation et qui font faillite s’accélère. La production de pétrole étasunien a, de ce fait, baissé de près d’un million de barils/jour en un an à la fin du mois de mars. Et ce n’est pas fini. Sachant que c’est le principe de l’offre et de la demande qui fixe le prix du baril, les surplus ont tendance à fondre.

Comme l’a si bien expliqué Chakib Khelil, grand expert dans ce domaine, la demande mondiale évolue, naturellement, chaque année d’environ 1,5 million de barils/jour. D’autre part, les prix bas et une croissance économique mondiale toujours plus forte incitent à une plus grande consommation de pétrole. Deux facteurs qui influent forcément sur la hausse de la demande alors que le désinvestissement dû à l’affaissement du prix du baril agit a contrario sur l’offre. L’agence internationale de l’énergie confirme cette analyse et prévoit des surplus de 200.000 barils/jour pour la fin 2016 alors qu’ils étaient estimés à 2 millions de barils/jour à la fin de 2015. Ce qui revient à dire que même avec le retour de l’Iran, la hausse du prix du baril est inévitable après une période de transition autour de 50-60 dollars dès le second semestre de cette année. Ceci s’explique évidemment par le recul du schiste américain.

A noter que les Etats-Unis reviennent militairement en Irak. A noter également que le président Obama sera à Riyadh (Arabie saoudite) demain jeudi. Officiellement c’est pour participer au sommet du Conseil de coopération du Golfe. En réalité, ces deux événements interviennent à un moment où l’indépendance énergétique américaine est menacée. Gageons qu’un équilibre du marché pétrolier sera vite retrouvé !

20 Avril 2016

»» http://www.lexpressiondz.com/edito/239949-le-petrole-de-doha-a-washington.html
URL de cet article 30244
  

Même Thème
Une histoire populaire des États-Unis - De 1492 à nos jours
Howard ZINN
Cette histoire des États-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d’histoire parlent habituellement peu. L’auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu’aux victimes contemporaines de la politique (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Soit dit en passant, c’est une chose assez hideuse que le succès. Sa fausse ressemblance avec le mérite trompe les hommes.

Victor Hugo

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.