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Les dérives d'une certaine extrême-gauche

Parallèlement à la clarté des intentions des "amis du peuple syrien", la situation dans le pays n’en finit pas de mettre en évidence la confusion qui règne dans des mouvements européens dits d’extrême-gauche et labélisés révolutionnaires, avec cette conséquence que l’on ne distingue presque pas leurs positions de celle de l’Alliance atlantique. Les analyses à l’emporte-pièce, faites des instantanés que le téléspectateur le moins futé de France 24 ou de I-Télé pourrait produire, sont étalées sur la place publique, comme contribution à la "révolution" syrienne, quand on s’attend à plus de circonspection et plus de rigueur de milieux qui se réclament d’une extraction théorique infiniment plus sourcilleuses sur les processus qui affectent les formations sociales. La raison en est que la révolution sociale est fondamentalement considérée comme une chose sérieuse, censée produire un stade supérieur de développement politique de la société en mouvement. C’est la raison d’être affichée de la militance marxiste révolutionnaire. A contre courant de ce principe s’affirme le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), qui a inventé le concept "unité d’action" entre "révolutionnaires" et "OTAN" en Libye, récidive pour la Syrie où il s’évertue, cette fois-ci, à minorer l’hystérie des puissances occidentales et l’implication ostentatoire des monarchies arabes et de la Turquie dans le recrutement, l’entraînement et l’armement des "révolutionnaires". Pour conforter son point de vue le NPA utilise les mêmes témoignages que les médias de l’OTAN. Dans une dernière livraison, il présente à l’opinion, Shadi Abu Fakher, jeune cinéaste syrien, qui a été emprisonné dans son pays et libéré depuis, disposant ès qualité du statut d’opposant. Présenté comme "un des fondateurs des coordinations des quartiers de Damas", afin d’en faire un témoin de premier plan, Shadi, qui déclare que le "régime de Bachar El Assad ne contrôle plus que 30% du territoire", considère que "L’Armée syrienne libre (ASL) est vue comme une composante de la révolution ", quand même la presse la plus favorable ne parle plus que de groupes armés incontrôlés et de milices d’Al Qaïda. Ce que Shadi tente de minorer en rappelant que l’ASL a adopté "un pacte qui interdit à ses membres d’entrer dans tel ou tel parti. Elle est là pour servir la révolution ". Et le NPA doit bien être le seul à croire à cette niaiserie, que même les Etats-Unis rejettent, eux qui ont des moyens bien plus élaborés de connaître le terrain des opérations. En termes d’ingérence étrangère, le témoin du NPA ne voit que celle "de la Russie, de la Chine, du Hezbollah, de l’Iran qui consolide le régime". Concernant l’autre ingérence, celle qui se cache pas, Shadi Abu Fakher pense au contraire que "le souci de l’administration US n’est pas le sort de la révolution syrienne, mais celui des armes chimiques et des missiles quand le régime s’effondrera". A contrario il lance une supplique : "nous avons besoin d’armes, d’entraînement aussi". Le journaliste du NPA ne lui a pas demandé à qui il s’adressait. Le feu d’artifice est enfin donné avec la présentation du futur pouvoir "révolutionnaire" qui sera "composé de 25% de forces de l’opposition, de 25% des comités de coordination, 25% de personnalités qui ont aidé la révolution, de leaders locaux et 25% de technocrates de l’ancien régime à condition qu’ils ne soient pas mêlés à la répression". Le journaliste du NPA n’a pas cherché à savoir qui dirigeait quoi pour le moment et en quoi les quotas additionnés feraient une "révolution". Dont acte pour la perspicacité marxiste.

Ahmed Halfaoui

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