Notre patrimoine historique « national » doit-il inclure l’histoire de la colonisation et de l’esclavage colonial ? La réponse positive, de bon sens, ne fait pas l’unanimité : soit parce que parler sans tabou du domaine colonial serait « faire repentance », soit parce que l’ignorance ou la négligence entretenues depuis plusieurs générations font qu’il ne vient même pas à l’esprit de beaucoup de nos concitoyens que notre culture nationale héritée n’est pas seulement hexagonale. La culture française (que d’aucuns veulent appeler « identité nationale ») résulte de tous les héritages mêlés dans un passé complexe et cosmopolite où le fait colonial a joué et continue par ricochet de jouer un rôle important.
Professeure émérite d’histoire contemporaine de l’Afrique (université Paris-Diderot), Catherine Coquery-Vidrovitch a notamment fait paraître Des victimes oubliées du nazisme (Le Cherche-Midi, 2007) ; et L’Afrique noire de 1800 à nos jours (avec Henri Moniot, PUF [1999] 2005).
Au sommaire
La prise de conscience de la question coloniale - L’histoire du statut de l’indigène - La première génération des historiens post-coloniaux - L’histoire des colonisés « vue d’en bas » - Un hiatus à combler - La relativité du silence colonial - Le déficit de l’école - Le cas particulier de l’esclavage - La fin d’un tabou ? - Travers & apport du postcolonial - Une histoire « postcoloniale » française en train de s’écrire - Mémoire & histoire : un débat amputé ? - Une querelle politique séculaire - De la confusion entre histoire & politique - Le quiproquo sur les « abus » coloniaux - Un faux concept : la repentance - Du « communautarisme » à la « fracture coloniale » - Du racisme colonial - Le mythe des peuples premiers - Le passé colonial au présent
Parution : 22/05/2009 ISBN : 978-2-7489-0105-4 192 pages 12 x 19 cm 14.00 euros
http://atheles.org/agone/passepresent/enjeuxpolitiquesdelhistoirecoloniale/
Soit dit en passant, c’est une chose assez hideuse que le succès. Sa fausse ressemblance avec le mérite trompe les hommes.
Victor Hugo