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La grande menace

Les Etats-Unis reprennent pied au Grand Moyen-Orient. En Irak plus précisément avec l’intention annoncée de Washington de combattre les terroristes de l’Etat islamique, Daech pour les Arabes. La menace des hordes de l’EI, avec l’exécution d’un troisième otage, a donné la pleine mesure de ce que peut constituer pour le monde libre le degré de nuisance de ce nouveau groupe terroriste que certains qualifient comme étant même une création des services de renseignements américains. Qu’importe, le fait est que l’EI, solidement implanté en Irak et en Syrie avec la bénédiction des Étasuniens, menace tous les pays de la région. Et, par ricochet, les intérêts étasuniens, en premier lieu ses approvisionnements en pétrole.

Ce foyer de tension qui fait peur à la communauté internationale n’est pas sans rappeler la terreur vécue en Afrique par des millions de personnes. Outre le danger que représente Boko Haram pour les pays de l’Afrique de l’Ouest, il y a aujourd’hui cette grande épidémie d’Ebola qui menace les peuples africains et au-delà le monde. Y a-t-il un antidote pour ce virus mortel ? Des pays comme le Liberia, la Sierra Leone ou la Guinée sont aujourd’hui directement menacés d’une réelle catastrophe sanitaire, humanitaire. Les Etats-Unis, pour l’heure, et leurs alliés européens, qui possèdent la technologie et le savoir pour vaincre Ebola, ne semblent pas s’y intéresser. Car, en face d’eux, il y a plus urgent : redonner vie à la belle époque de la guerre froide, en soutenant la ‘’souveraineté et la démocratie’’ en Ukraine contre les velléités expansionnistes de Moscou. Au point que la situation actuelle en est revenue à la plus déprimante des périodes où les deux camps, Est et Ouest, se tournaient le dos, ne se parlaient pas, mais s’affrontaient directement dans une dangereuse course aux armements stratégiques, dont le nucléaire.

A croire que Russes et Américains sont les seuls propriétaires de ce qui se trouve d’un côté et de l’autre des deux hémisphères de notre planète et qu’ils en sont réduits à régenter la vie sur terre. Sinon, comment interpréter leur fausse guerre sur ce qui se passe en Ukraine, un ex-pays de l’Est qui veut passer à l’Ouest, quand, ailleurs dans le monde, les défis civilisationnels, sécuritaires et humanitaires menacent ? Sinon, comment ne pas pointer du doigt cette barbarie israélienne contre le peuple palestinien, cette pluie de bombes pendant plus d’un mois, quand Étasuniens et Russes se chamaillent sur tout et rien et laissent faire ? En vérité, le terrorisme qui menace de faire imploser la Libye, qui ronge l’Irak, un des plus importants producteurs de pétrole, Ebola qui fait des ravages en Afrique, les calamités qui font que des millions de personnes ne mangent pas à leur faim ne sont pas au-devant des priorités des grandes puissances industrielles, militaires. Leur réalité ne prend pas en compte les immenses attentes, l’angoisse de lendemains incertains des pays en proie à des calamités, dont le terrorisme que ces Etats industrialisés, riches et bien armés ont eux-mêmes enfanté. Sans en mesurer les conséquences.

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Toute manifestation à Cuba (ou à Miami, d’ailleurs) qui ne commence pas par "Abajo el bloqueo" (quoi qu’on dise ensuite) est une escroquerie ou une croisade de fous. Et brandir un drapeau états-unien à Cuba, c’est comme brandir un drapeau israélien à Gaza.

Viktor Dedaj

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