Passé sous silence : Le président étasunien continue de contrôler tous les revenus pétroliers irakiens, décision qui remonte à 2003. C'est ainsi que les États-Unis contrôlent les gouvernements irakiens et l'élaboration de ses politiques !
Ces derniers jours, la classe politico-médiatique occidentale a soudainement ressuscité la formule de « l’Axe du mal » pour faire référence à l’intimité croissante entre la Russie et la Chine, juste à temps pour le 20ème anniversaire de l’invasion de l’Irak.
Il est des dates-anniversaires dont on aimerait bien ne jamais se souvenir. À moins qu’elles ne permettent de dénoncer un atroce et impardonnable crime. Ces jours-ci marquent celui de l’intervention des États-Unis en Irak, il y a 20 ans. Non contents de leurs sanctions meurtrières – personne n’oubliera les propos de M. Albright justifiant leur application au nom des « valeurs » occidentales, malgré la mort de près de 600 000 enfants privés de médicaments – le monde entier sait aujourd’hui que cette intervention avait comme prétexte un mensonge grossier de la part des plus hautes autorités étasuniennes en la personne du secrétaire d’État Colin Powell et sa fiole devant les instances de l’ONU, censée contenir des produits hautement toxiques détenus en quantité industrielle par le gouvernement du président Saddam Hussein et qualifiés d’Armes de Destruction Massives (ADM) par ceux-là mêmes qui allaient incendier le pays à l’aide de leur arsenal dévastateur.
Les effets toxiques de l'ingérence et de l'échec des politiques américaines affectent encore aujourd'hui le secteur agricole irakien.
L’ancien journaliste de Reuters Dean Yates était responsable du bureau de Bagdad lorsque ses collègues irakiens Namir Noor-Eldeen et Saeed Chmagh ont été tués. Une vidéo de WikiLeaks intitulée "Collateral Murder" (Meurtre collatéral) a ensuite révélé les détails de leur mort
24 mars 2020. Au Moyen-Orient, Trump parle de « repositionnement » de ses troupes. Qu’il aie au moins le courage de parler de « retraite », sinon de « débâcle » ! La Maison Blanche n’a pas le temps de s’occuper de l’Irak et de l’Afghanistan : elle a une autre guerre primordiale sur les bras, celle contre le coronavirus. Peu de gens peuvent oublier les paroles de l’assistant du gouvernement de Tony Blair quelques heures après la destruction du World Trade Center le 11 septembre 2001 : « C’est une très bonne journée pour sortir tout ce que nous voulons enterrer », a écrit Jo Moore. Donald Trump pensait évidemment la même chose.