Dans la nuit du 26 juin, le secrétaire de presse de la Maison Blanche a publié une déclaration, par Twitter, que « les États-Unis ont identifié des préparatifs potentiels pour une nouvelle attaque d’armes chimiques par le régime d’Assad qui entraînerait probablement le meurtre en masse de civils, y compris des enfants innocents ». Le tweet a déclaré : « les activités sont similaires aux préparatifs du régime avant l’attaque par armes chimiques du 4 avril », avant d’avertir que si « M. Assad mène une autre attaque de meurtre en masse en utilisant des armes chimiques, lui et son armée paieront un prix lourd ».
Un porte-parole du Pentagone a appuyé le tweet de la Maison Blanche, en affirmant que les services secrets américains avaient observé une « activité » sur une base aérienne syrienne qui indiquait qu’une « préparation active à l’utilisation des armes chimiques » était en cours. La base aérienne en question, Shayrat, avait été impliquée par les États-Unis comme origine des avions et munitions utilisés dans une prétendue attaque d’armes chimiques sur le village de Khan Sheikhun le 4 avril. L’activité observée se situe dans un hangar d’avion qui avait été frappé par des missiles de croisière tirés par des destroyers de la marine américaine lors d’une frappe de représailles le 6 avril.
La déclaration de la Maison Blanche fait suite à la publication d’un article du journaliste d’investigation élogieux et lauréat du Prix Pulitzer Seymour Hersh dans la publication allemande Die Welt, [ version française ] qui remet en question, entre autres, la validité des renseignements qui sous-tendent les allégations contre la Syrie relatives aux événements du 4 avril dans et autour de Khan Sheikhun. (Dans un souci de clarté, je précise que j’ai aidé M. Hersh à vérifier certains éléments de son article et que je ne suis pas une des sources de son article.) Il n’est pas surprenant que l’article de M. Hersh ait été attaqué par de nombreux cercles, le plus virulent étant un activiste citoyen britannique nommé Eliot Higgins qui, à travers son blog Bellingcat, a été largement cité par les médias aux États-Unis et au Royaume-Uni comme source d’information impliquant le gouvernement syrien dans ce prétendu attaque chimique contre Khan Sheikhun.
Ni Hersh ni Higgins ne fournissent de preuve incontestable en appui de leurs opinions respectives ; ce dernier s’appuie sur les déclarations de prétendus témoins oculaires confirmés par des tests médico-légaux sur les éléments présumés prélevés sur les lieux de l’attaque et qui indiquent la présence de sarin, un gaz neurotoxique mortel, tandis que le premier s’appuie sur des sources anonymes au sein de l’armée américaine et des organismes de renseignement qui fournissent un récit alternatif à la version officielle du gouvernement des États-Unis. Ce qui est clair, cependant, c’est que les deux ne peuvent pas avoir raison, soit le gouvernement syrien a effectivement mené une attaque d’armes chimiques contre Khan Sheikhun, soit il ne l’a pas fait. Il n’y a pas de juste milieu.
La recherche de la vérité est aussi ancienne que la civilisation. Les philosophes à travers les âges ont lutté avec les difficultés de rationaliser le début de l’existence et les relations entre l’individu et la masse. Aristote a abordé ce défi par ce qu’il a appelé le développement de la potentialité à l’actualité, qui examine la vérité en fonction des causes qui agissent sur les choses. Cette approche est aussi pertinente aujourd’hui qu’il y a deux mille ans, et son application au cas de Khan Sheikhun permet de déconstruire les déclarations de la Maison Blanche concernant les préparatifs chimiques syriens et le débat Hersh-Higgins.
Selon Aristote, il faut examiner quatre causes dans la recherche de la vérité - matérielle, efficace, formelle et finale. La cause matérielle représente ce à partir de quoi une chose est créée. En ce qui concerne la présente discussion, la cause matérielle serait une arme chimique réelle qui aurait été utilisée à Khan Sheikhun. Cependant, ce qui est étrange à propos de la frappe contre Khan Sheikhun et les déclarations de la Maison Blanche, c’est que personne n’a produit de preuve physique qu’il y ait effectivement eu une arme chimique, et encore moins quel genre d’arme aurait été employée. Comme un procureur dans une affaire de meurtre qui ne produit pas l’arme du crime, les accusateurs de la Syrie ont monté un dossier d’accusation basé uniquement sur des présomptions - beaucoup de victimes mortes et agonisantes, mais rien qui relie ces victimes à un objet physique réel.
Human Rights Watch (HRW), en s’appuyant sur l’analyse des images qui leur ont été fournies par l’organisation de secours White Helmets [Casques Blancs], de fragments prétendument récupérés sur les lieux de l’attaque, a affirmé que la cause matérielle de l’événement à Khan Sheikhun était une bombe chimique soviétique KhAB-250, conçue spécialement pour délivrer du gaz sarin. L’évaluation de HRW pose plusieurs problèmes. D’abord et avant tout, il n’y a pas de eu de vérification indépendante que les objets en question sont bien ce que HRW affirment qu’ils sont, ni qu’ils étaient même physiquement présents à Khan Sheikhun, encore moins déposés à la suite d’une attaque aérienne menée par le gouvernement syrien. En outre, la bombe KhAB-250 n’a jamais été exportée ni par les gouvernements soviétique ni par le gouvernement russe, ce qui rendrait hautement suspect la présence d’une telle arme dans l’arsenal syrien.
Le sarin est un agent chimique volatil dont la fonction militaire consiste à infliger des pertes par exposition directe. Toute munition destinée à délivrer du Sarin serait, comme le KhAB-250, conçue pour diffuser l’agent sous forme d’aérosol, de fines gouttelettes qui seraient inhalées par la victime ou absorbées par la peau de la victime. En combat, l’avion livrant des munitions de Sarin devrait minimiser son exposition à des tirs ennemis, en volant en rase-mottes et à haute vitesse. Pour avoir un semblant d’utilité militaire, les armes larguées de cette manière nécessitent un mécanisme de freinage intégré, comme des ailerons déployables ou un parachute, pour ralentir leur vitesse de chute, permettant une application plus concentrée de l’agent neurotoxique sur la cible.
Les munitions chimiques ne sont pas destinées à des attaques précises sur des cibles précises, mais plutôt à être répandues sur une zone. Pour cette raison, elles ne sont pas larguées à l’unité, mais plutôt en grand nombre. (L’AB-250, par exemple, a été conçue pour être larguée par un bombardier TU-22 qui en dépose 24 sur la même cible.) L’arme elle-même n’est pas complexe : une enveloppe d’acier munie d’un détonateur qui explose au contact du sol ou à une altitude prédéterminée. Le détonateur provoque l’éclatement de l’enveloppe et la dissémination de fines gouttelettes de produit sur la cible. L’explosion qui en résulte est très faible, un « pop » plutôt qu’un « bang », et la munition et ses composants seraient pratiquement intacts, facilement identifiables comme tels, et seraient éparpillés dans les environs immédiats. Bref, si une KhAB-250, ou toute autre bombe chimique larguée par les airs, avait été utilisée à Khan Sheikhun, il y aurait une preuve physique significative, dont la totalité de l’enveloppe de la bombe, du tube de détonation, des ailerons de queue, et du parachute. La présence d’aucun de ces éléments dément l’affirmation selon laquelle une bombe chimique a été utilisée par le gouvernement syrien à Khan Sheikhun.
En poursuivant la méthode d’Aristote sur la relation entre le potentiel et le réel, la cause efficace représente le moyen par lequel l’objet est créé. Dans le contexte de Khan Shiekhun, la question (c’est-à-dire l’objet) n’est pas l’arme physique elle-même, mais plutôt sa manifestation sur le terrain en termes de cause à effet. Rien n’a symbolisé cela plus que les images choquantes de victimes civiles qui sont apparues après la prétendue attaque chimique, dont beaucoup de femmes et d’enfants. (Ce sont ces images qui ont poussé le président Trump à ordonner l’attaque de missiles de croisière sur la base aérienne de Shayrat.) Ces images ont été fournies par l’organisation White Helmets en prises lors des opérations de secours organisées dans et autour de Khan Sheikhun le 4 avril. Ces opérations de secours, par conséquent, peuvent être considérées comme la cause efficace dans tout examen de l’actualité concernant les allégations d’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien.
Les White Helmets sont apparus après les troubles qui ont éclaté en Syrie après le printemps arabe en 2012. Ils disent qu’ils sont neutres, mais ils ont utilisé leur réputation désormais mondiale comme unité de secours pour promouvoir les thèmes anti-régime et pour encourager une intervention extérieure pour renverser le régime de Bashar al-Assad. De leur propre aveu, White Helmets dispose de grandes ressources, et ses membres sont formés et financés par des ONG et des gouvernements occidentaux, y compris l’USAID (Agence américaine pour le développement international), qui a financé le groupe à hauteur de 23 millions de dollars en 2016.
Une société basée au Royaume-Uni, avec de solides liens avec le ministère britannique des Affaires étrangères, May Day Rescue, a largement géré les opérations de secours des casques blancs. S’appuyant sur un budget de dizaines de millions de dollars accordés par des gouvernements étrangers, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, May Day Rescue supervise un programme de formation complet conçu pour délivrer des diplômes de niveau le plus bas - « léger » ou Niveau Un - pour la Recherche et Secours en milieu urbain. Le personnel et les unités formés à la norme « légère » sont en mesure de mener des opérations de recherche et de sauvetage de surface - ils ne sont ni formés ni équipés pour sauver les victimes piégées. Les équipes formées à cette norme ne sont pas qualifiées pour effectuer des opérations dans un environnement dangereux (comme c’est le cas en présence d’un agent neurotoxique comme le gaz sarin).
Les Casques Blancs ont acquis leur réputation grâce à la diffusion de vidéos produites par eux-mêmes et qui les montrent ostensiblement en action en Syrie, en train de sauver des civils des structures bombardées et de fournir des soins médicaux d’urgence pour sauver des vies. (Il convient de noter que le documentaire éponyme consacré les Oscars montrant les Casques blancs en action a été entièrement filmé par les Casques blancs eux-mêmes, ce qui soulève une vraie question d’éthique journalistique.) Pour un œil inexpérimenté, ces vidéos constituent une mise en scène dramatique de l’Héroïsme en action. Aux yeux d’un professionnel formé (je peux offrir ma propre expérience en tant que spécialiste des matériaux dangereux avec l’équipe USAR du New York Task Force 2), ces vidéos représentent une preuve d’incompétence dangereuse ou, pire, de fraude.
Le principe de base qui alimente la réputation auto-fabriquée des Casques Blanc est la présentation du sauvetage d’une victime - généralement un petit enfant - sous un tas de décombres, généralement de béton armé lourd. Tout d’abord, en tant qu’équipe de secours « léger », les Casques Blancs ne sont pas formés ni équipés pour porter secours à des victimes piégés. Et pourtant, leurs vidéos montrent leurs secouristes en train d’utiliser des équipements et des outils d’excavation, tels que des marteaux-piqueurs, pour accéder aux victimes supposément coincées sous les décombres d’un bâtiment. Les techniques employées par les Casques Blancs ne sont pas seulement techniquement erronées, mais dangereuses pour quiconque pourrait être pris au piège - l’utilisation de pelles pour déplacer des débris, ou le forage et le martelage au hasard de béton à proximité immédiate d’une victime piégée, provoque invariablement un déplacement des décombres et écraserait la victime piégée. À mon avis, les vidéos sont soit de pures mises en scène montées pour impressionner un public naïf, soit réelles et du coup démontrent un mépris total envers les victimes.
De même, le sauvetage des victimes lors d’un incident avec des matières dangereuses, et particulièrement lorsqu’il s’agit d’un produit aussi dangereux que le sarin, relève uniquement de personnel et d’équipes spécialement équipés et formés pour la tâche. Les équipes « légers » ne reçoivent aucune formation sur les matières dangereuses dans le cadre de leur certification et il n’y a aucune preuve ni même de prétention de part des Casques Blancs qu’ils ont bien reçu la formation spécialisée nécessaire pour effectuer un sauvetage dans le cas d’une attaque d’armes chimiques.
Cette réalité apparaît sur les images fournies par les Casques Blancs sur leurs actions dans et autour de Khan Sheikhun le 4 avril. De l’utilisation hasardeuse d’équipements de protection individuelle (qui sont soit inexistants, soit employés de manière incorrecte qui ne protège en rien), à la prise en charge des victimes et les efforts dits de décontamination, tout ce que les Casques Blancs font est opérationnellement incorrect et expose les victimes, et eux-mêmes, à des dommages encore plus importants. Comme ce fut le cas pour les « secours » portés aux victimes sous des décombres, je crois que les efforts de sauvetage des Casques Blancs à Khan Sheikhun n’étaient qu’une performance théâtrale conçue pour impressionner les ignorants.
Je ne dis pas qu’il ne s’est rien passé à Khan Sheikhun, évidemment. Mais les Casques Blancs ont exploité tout ce qu’ils pouvaient, exagérant les « sauvetages » et la « décontamination » dans des mises en scène filmées et rapidement diffusées à l’aide des médias sociaux d’une manière conçue pour influencer l’opinion publique en Occident. Nous ne voyons pas le sauvetage réel sur les lieux de l’événement, les corps retirés des maisons, couchés dans les rues. Ce que nous voyons, c’est du grand théâtre, avec les corps qui arrivent dans un hôpital de campagne, avec beaucoup de gens en train de courir par ci par là, et une activité sans signification qui aggraverait l’état des victimes et contaminerait les secouristes.
Cependant, grâce à leurs actions, les Casques Blancs ont pu donner vie à l’histoire d’une attaque par arme chimique, ce qui détourne l’attention du fait que l’arme en question n’a jamais existé, et favorise ainsi la cause efficace par laquelle l’objet - l’arme chimique inexistante - a été créé.
Après avoir défini la création de l’objet (l’arme chimique inexistante) et les moyens par lesquels elle a été créée (la théâtralité maladroite des Casques Blancs), nous passons à la troisième cause formelle qui est l’expression de la nature de l’objet. Dans le cas de Khan Sheikhun, il s’agit des résultats d’un examen médico-légal des échantillons prétendument prélevés sur les victimes de l’attaque chimique et sur le lieu de l’attaque elle-même. L’organisation responsable de la supervision de ces tests médico-légaux était l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ou l’OIAC. Grâce à son travail, l’OIAC a déterminé que l’agent neurotoxique Sarin, ou une « substance semblable au sarin », a été utilisé à Khan Sheikhun, ce qui compenserait apparemment l’absence matérielle d’une bombe et les mises en scène amateurs des secouristes.
Le problème, cependant, est que l’OIAC n’est pas en mesure de faire de telles affirmations. L’un des aspects essentiels de ce type d’enquête médico-légale menée par des organisations telles que l’OIAC, à savoir l’application de méthodes et techniques scientifiques au cours d’une enquête sur un crime, est la notion de « chaîne de détention » de tout échantillon prélevé. Cela exige une transition transparente de la collecte des échantillons en question, dont le processus doit être enregistré et observé, l’étanchéité des échantillons, la documentation des échantillons, le transport escorté des échantillons au laboratoire, la confirmation et la rupture des sceaux sous surveillance et le traitement ultérieur des échantillons, le tout sous la supervision de l’OIAC. Tout écart de procédure signifie que l’intégrité de l’échantillon est compromise – autrement dit, qu’il n’y a pas d’échantillon.
L’OIAC reconnaît que son personnel n’a jamais eu accès à Khan Sheikhun. Cependant, l’équipe d’enquête affirme qu’elle a fait appel à des relations avec des « parties ayant des connaissances et des connexions à la zone en question » pour accéder aux échantillons recueillis par des « organisations non gouvernementales (ONG) » qui ont également fourni des représentants pour être interrogés, ainsi que des vidéos et des images pour l’équipe d’enquête. L’ONG à laquelle l’OIAC a fait appel n’est autre que les Casques Blancs.
Le processus de prélèvement d’échantillons provenant d’une zone contaminée tient compte d’un certain nombre de facteurs conçus pour aider à créer une image aussi large et précise que possible de la scène de l’incident lui-même ainsi que de protéger la sécurité de la personne qui prélève l’échantillon ainsi que l’intégrité de la scène du crime elle-même (c-à-d. réduire la contamination). Rien ne prouve que les Casques Blancs ont reçu ce type de formation spécialisée requise pour le prélèvement de tels échantillons. En outre, les Casques Blancs ne constituent en aucun cas une branche de l’OIAC, et en aucun cas les échantillons prélevés par le personnel des Casque Blancs et transmis à l’OIAC ne peuvent être considérés comme fiables. Ceci est tout aussi vrai pour tous les échantillons biomédicaux examinés par l’OIAC - tous ces échantillons ont été prélevés sur des victimes qui avaient été transportées dans des hôpitaux turcs ou fournies par des non-membres de l’OIAC en violation de la chaîne de détention.
Enfin, il y a la cause finale d’Aristote, qui représente la finalité de l’objet - à savoir, quel était l’objectif ultime de l’attaque par armes chimiques à Khan Sheikhun. Pour répondre à cette question, il faut rester cohérent avec le cadre de l’actualité présentée ici. Dans ce cas, nous trouvons une similitude entre les quatre causes dont le lien ne peut pas être ignoré lors de l’évaluation de la vérité sur ce qui s’est passé à Khan Sheikhun, à savoir la présence d’une seule entité - les Casques Blancs.
Il y a deux récits distincts en ce qui concerne Khan Sheikhun. L’un, avancé par les gouvernements des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et soutenu par Bellingcat et les Casques Blancs, est que le gouvernement syrien a mené une attaque d’armes chimiques en utilisant une seule bombe larguée sur un objectif civil. L’autre, avancé par les gouvernements de la Russie et de la Syrie, et soutenu par les enquêtes de Seymour Hersh, est que l’armée de l’air syrienne a utilisé une bombe classique pour frapper une cible militaire, libérant par inadvertance un nuage toxique de substances stockées dans cette installation et tuant ou blessant des civils à Khan Sheikhun. Il ne fait aucun doute que la survie même des Casques Blancs en tant qu’organisation et la cause qu’ils soutiennent (c-à-d. le changement de régime en Syrie) ont été favorisées par le récit qu’ils ont contribué à fabriquer et à vendre des événements du 4 avril à Khan Sheikhun. C’est une manifestation éclatante de la cause finale d’Aristote, la finalité pour laquelle tout ce mensonge a été construit.
L’absence d’informations significatives pour confirmer les allégations des Casques Blancs et de ceux qui les soutiennent, comme le gouvernement des États-Unis et Bellingcat, soulève de sérieuses questions sur la validité des dernières déclarations de la Maison Blanche sur la Syrie et sur les allégations qu’il préparait de nouvelles attaques chimiques. Si les Etats-Unis ont appris une chose de leur histoire douloureuse avec l’Irak et des fausses allégations sur les armes de destruction massive, c’est que se précipiter dans un conflit militaire au Moyen-Orient sur des allégations non étayées d’une des parties en présence (à savoir Ahmed Chalabi et le Congrès national irakien) est se rendre victime d’un jeu de dupes.
Il appartient au public exigeant de choisir le récit sur les événements en Syrie – celui présenté par un journaliste d’investigation lauréat du Prix Pulitzer qui a bâti sa carrière en révélant des vérités qui dérangent, de My Lai à Abu Ghraib et au-delà, ou celui qui s’effondre sous l’application de la méthode d’Aristote, comme le fait clairement la narrative fabriquée et promue par les Casques Blancs.
Scott Ritter
Scott Ritter est un ancien officier du renseignement du Corps des Marines qui a servi dans l’ancienne Union soviétique à mettre en œuvre des traités de contrôle des armements, dans le golfe Persique pendant l’opération Tempête du désert et en Irak sur le désarmement des ADM. Il est l’auteur de ’Deal of the Century : How Iran Blocked the West’s Road to War’ (Clarity Press, 2017).
Traduction « oui, mais que dit le Decodex ? » par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.