![Des matons contrôlent notre courrier](local/cache-vignettes/L250xH194/arton20912-b61fd.jpg?1683688545)
Imaginons que dans chaque bureau de poste, comme dans une prison, il y ait un agent de sécurité qui ouvre les lettres des citoyens pour les lire, en vérifier le contenu et en faire copie s’il y a lieu. Nous y sommes en plein.
Seulement, le courrier a profité du développement technologique et il n’y a pas besoin de recourir à ce travail fastidieux et trop voyant. Internet a balayé la poste et la téléphonie mobile connecte des milliards de personnes. Les lettres, messages et autres communications circulent à la vitesse électronique entre les correspondants sur un support infaillible en efficacité.
Alors, le régime au pouvoir dans la plus puissante « démocratie » du monde n’a qu’à se servir directement dans les réseaux qui maillent la planète. À travers ses services de renseignement, il peut avoir accès à tout ce qui se dit, s’écrit ou se transmet.
La National Security Agency (NSA), le FBI et d’autres officines certainement se servent directement sur les serveurs ou sur la Toile. Et voilà que le Washington Post et le Guardian découvrent la chose et la jette en pâture aux Étatsuniens, très frileux lorsqu’il s’agit de leur vie privée. Religion néolibérale oblige, où il n’y a rien de plus sacré avec la propriété, bien sûr. La vérité établie, le président Barack Obama doit rattraper le scandale. Écoutons-le : « Personne n’écoute vos appels téléphoniques. » Il parle à ses concitoyens, car pour le reste du monde, c’est permis. Il insiste en assurant que l’opération consiste à examiner " « les numéros et la durée des appels », mais que les services de sécurité « ne regardent pas le nom des gens » et « n’examinent pas le contenu ». Nous ne savons pas encore si les Étatsuniens ont compris ce qu’il a voulu dire et s’ils ont cru à son explication, mais le fait est qu’il y a plus que l’écoute téléphonique, les sites de Microsoft, Google, Yahoo !, Facebook, YouTube, Skype, AOL, Apple et PalTalk sont intégrés dans un programme qui permet de consulter directement et en temps réel les courriels envoyés sur Hotmail ou Gmail ainsi que toute conversation, images, vidéos et discussions instantanées sur ces sites. Et cela depuis quelques années.
Nous comprenons un peu plus précisément, s’il c’est nécessaire, pourquoi Hillary Clinton tenait tant à la liberté d’internet et pourquoi le gouvernement qu’elle représentait avait classé la censure de cet outil au rang de crime. Certains « révolutionnaires du clavier » ont dû croire qu’ils étaient seuls concernés et que c’est pour leurs beaux yeux que la dame gesticulait ses menaces. Alors que l’intérêt était ailleurs, dans ces gigantesques flux d’informations qui alimentaient le renseignement du Pentagone.
Suppléant Obama, le chef des services apporte l’éclairage suivant : « Les informations récoltées par ce programme font partie des informations les plus importantes que nous collectons à l’étranger et sont utilisées pour protéger notre pays d’une grande variété de menaces. » Une attitude de profond mépris pour l’humanité. Une insulte faite aux peuples de la Terre, auxquels sont déniés les droits des « Américains », ce peuple qui aurait tous les droits envers et contre tous, y compris ces Américains qui n’en sont pas et qui sont connus en tant que Mexicains, Brésiliens, Argentins, Vénézuéliens…