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Presse alternative, fin du monopole de l’information.

A lire et entendre ce que disent de la presse alternative sur le web, certains tenants de la presse classique, bouffis furieux de se voir déposséder de leur monopole d’orienteurs exclusifs des consciences, il faut regarder de près les dessous de ce malaise des grands informateurs publics. Relais et présentateurs partisans des faits et événements politiques, économiques et écologiques frappant les différents états et sociétés au coeur de la réalité planétaire, des chaînes de télévision, des individus de la presse traditionnelle que j’appelle classique manifestent leur désaveu de la presse alternative paraissant essentiellement sur Internet. Vu le ton indigné de certains de ces contempteurs de cette rivale naissante qu’est l’alternative journalistique sur le web, l’on mesure à quel point le droit à la diversité de sources d’informations et la divergence dans la manière de présenter les faits survenus, soient on ne peut plus dérangeants pour les obsédés de mainmise sur l’opinion publique. Accusée de dire n’importe quoi, la presse alternative serait un désordre dans l’information convenante et ses protagonistes, des inconvenants ! On croirait la masse de mensonges dont est affublé le monde, naître sur l’internet par la nouvelle presse dite alternative. Comme si toutes les inepties et aberrations journalistiques et hagiographiques dont nous repaissent la télévision et les journaux écrits sur le système, l’injustice sociale le sort des minorités ethniques, le désespoir des majorités..., sourdaient du sol de l’internet par le cynisme grossier de la presse alternative ! Projection infâme que cette accusation de mensonge venant de ceux dont la seule fonction est de mentir au peuple ! Nulle part ailleurs que dans la presse classique, le mot idéologie n’épouse pleinement son sens marxien de « mensonge des classes dominantes raconté aux masses ». En effet, la révélation des événements dissimulés partiellement ou intégralement par la presse classique, et, la mise en question plurielle de l’information, cet ensemble constitué de la nouvelle et de son cadre de présentation, vu le non contrôle de tout un nouveau secteur d’agents informateurs analystes, placent le monde dans un désordre où se sentent malaisés voire lésés les grands manipulateurs idéologiques, les patrons de journaux et d’éditions, jusqu’à récemment exclusifs dans leur dictature de publication de ce qui doit être su du public et de rétention de ce qui ne le doit pas. L’on sait déjà que par réflexe pathologique, les tyrans considèrent tout ami de la liberté comme ennemi et criminel contre leur essence de maîtres et la nature supérieure voire métaphysique de leur privilège. Jadis seuls dispensateurs du droit de publier, les éditeurs de presse et de livres enfermaient les non investis de leur pouvoir dans la terrible claustration de l’anonymat et du silence ; aujourd’hui, ce pouvoir les fuit et leur ostracisme éditorial ne peut plus réduire à l’exclusion despotique qui est la leur, tout ce qui ne leur convient guère, tous ceux qui les déplaisent.

Internet, l’interverbe recréateur de la vision collective.

Dans les propos liminaires de l’évangile de Jean, il est écrit un éloge sans égal du Verbe. Jean l’évangéliste, le grand mystique, sait et proclame que le Verbe divin a créé le monde, Dieu s’en servant comme instrument démiurgique. A l’échelle de l’homme, nous savons la parole proclamée, dite ou écrite, crée le statu quo collectif au fil des conjonctures et détermine la mécanique sociale à travers cette fonction de cybernétique humaine que constitue l’idéologie. Le verbe social contradictoire lui aussi peut donc - par son nouveau pouvoir rassembleur des jeunes et aînés lassés des mensonges de la presse classique - créer un nouvel étant de l’être social à contre courant des mécréants de la démocratie factice, des imposteurs qui fignolent l’asservissement et le totalitarisme dans nos soit disant sociétés ouvertes. L’on comprend un peu pourquoi les scélérats d’une certaine presse classique se révulsent devant le terrain gagné par la presse alternative sur Internet. Pourquoi aussi des dirigeants politiques, tous les monopoleurs du droit de savoir, s’offusquent de cette libération du verbe augurant de multiples autres libérations probables.

Presse alternative et vérité critique

En vérité, en dehors d’un journalisme critique digne de ce nom, un journaliste actuel ne mérite pas d’être perçu utile ou professionnel. Car par les satellites, toute information est accessible en tant que fait, c’est seulement en tant phénomène c’est-à -dire comme conséquence provenue pouvant impliquer de nouvelles conséquences que le journaliste est à même d’interroger et de juger, que les nouvelles peuvent exiger un journalisme valide et utile où le journaliste n’est plus juste un écho biologique. Puisque désormais plus que l’écho médiatique qu’est le reportage ou la présentation sommaire, nous avons aujourd’hui, à moins qu’on les dissimule, les brouille ou les efface, les bandes audiovisuelles de tout événement, de toute action politique ou autre agitant la société, l’environnement et l’économie. Là l’on appréhende l’aspect éminemment idéologique du journalisme d’aujourd’hui plus qu’hier. Puisque à fortiori, tandis que les faits parlent d’eux-mêmes, les tenants de l’institution sociale et étatique, doivent les enrober et les dénaturer, inférant par des breloques de propagandes, des illogismes infantilisants au populo. C’est là que la présentation de la nouvelle du soir sur nos chaînes de télé se dilue dans le façonnement imageant de l’actualité, la représentation-people du présentateur vedette, acteur insoupçonné et inavoué d’une mise en scène que l’on n’ose appeler par son nom.

Israël et Palestine, le cas de Gaza dans la grande presse classique.

Un exemple d’actualité jouée par le présentateur, l’impropriété de l’information officielle des grandes chaînes télévisuelles et de plusieurs grands journaux écrits classiques sur Gaza. On élude toute l’histoire et l’on nous présente la seule face immédiate et visible de l’événement du Hamas intransigeant avec ses roquettes lancées plaçant Israël délibérément en position d’agressé qui se défend ! Nos grands journaux et télévisions ne nous présentent qu’une doléance mineure contre Israël victime usant malheureusement de force exagérée. Pourtant, dans le cas précis du conflit israélo-palestinien, seules l’histoire et les sciences humaines peuvent vraiment informer le public. L’arrivée juive sur la terre palestinienne d’abord sous prétexte de terres achetées pour habitat privé ensuite transformées en état souverain selon la soi disant ancienne géographie historique que le monde occidental a accepté par culpabilisation due à la Shoah, la volonté des Etats-Unis de l’après-guerre de se faire un avant-poste dans le Moyen-Orient, qui a permis et encouragé la colonisation israélienne et les annexions illégales de la Palestine à coups de meurtres et massacres d’arabes vivant aux alentours pour étendre sans cesse l’état hébreu jusqu’à transformer le peuple palestinien en population errante et sans terre. L’incapacité de l’Onu à fixer des limites territoriales et les graves spoliations et ghettoïsation de tous ordres infligées aux palestiniens par les sionistes riches et puissants dans les establishments occidentaux assujettis par l’argent juif et frileux après l’antisémitisme dont ils firent montre tout au long des deux mille ans derniers. Et aussi la grave tare d’une frange dirigeante sioniste qui, il faut le dire, est entrain de réagir par introjection agressive de leur histoire. Il s’agit inconsciemment pour eux de faire ce qu’on a fait à leurs ancêtres juifs comme pour exorciser ses propres traumatismes en les projetant sur autrui. Le bouc émissaire que le psychanalyste juif Henry Baruch perçoit comme un "complexe" à combattre parce que générateur "des complexes de haines", n’est-il pas un mythe d’origine juive ? Et puis, réduire le Palestinien à l’errance n’est pas non plus sans rappeler l’allégorie du juif errant !

Rendre précisément l’innocent coupable, en faire l’exutoire cathartique d’un besoin de revanche sur l’histoire - et ce, par lâcheté et incapacité de se venger des occidentaux qui ont traité les juifs du passé comme moins que rien - les sionistes aux crocs carnassiers s’y adonnent lâchement et à satiété sur plus faibles qu’eux afin de se convaincre d’exister et de prouver qu’ils comptent comme puissance régionale. Puissance qui n’aurait besoin que de quelques massacres et génocides pour régner, sans résoudre les problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés en fondant l’État d’Israël sur la ruine des droits palestiniens. En vérité, rien n’est plus malsain. Rien n’est plus inhumain non plus dans cette occurrence où seule la force prime toute autre logique. C’est exactement le cas de l’esclave qui, parvenu à chasser le maître, ne peut se faire à l’idée de la liberté pour se sentir digne et apprendre à s’estimer. Alors l’esclave resté asservi en esprit, ne sait que remplacer le maître vaincu ou passé en devenant à son tour esclavagiste et féroce... Blessure dévorante et agressante que la libération extérieure qui n’a point extirpé les meurtrissures intérieures du traumatisé pour libérer son être global ! Traumatisme historique qui voit la libération extérieure devenir liberticide pour les victimes du traumatisé.

Il n’y a pas de presse neutre

La presse alternative peut et doit donc contourner et dénuder ces mensonges, contrevérités et demi-vérités, pour révéler les mécanismes historiques et systémiques sous-tendant la plupart des grands dossiers de notre quotidien planétaire. Il ne peut plus y avoir de journaliste bêtement vedette ou répéteur, ceux-là ne sont que singes simulant un métier avachi et vétuste que les nouvelles exigences intellectuelles frappent d’obsolescence !

Dans un monde où la traque des individus par l’État court au très prochain profilage génétique attendu de chacun pour mieux contrôler, ficher la vie des citoyens et les asservir au système ignoble, la voix de la presse alternative authentique doit laisser toute ambiguïté et se dresser imparable contre la tyrannie des nouveaux ostracismes d’une société de plus en plus fermée et policée malgré l’apparence contraire. Le journalisme responsable ne peut plus être qu’une scène de minois et d’acteurs faisant le pitre en mimant le sérieux à l’écran, sur les ondes ou sur papier, mais un combat contre l’agressivité des esclavagismes souriants de ce temps.

Dans une société où toutes les inepties sont permises une fois présentées par de soi disant spécialistes à la solde du système, dans un monde rendu prison sans mur par la haute surveillance des individus au profit des commerçants et des politiciens, le cri du journaliste digne de ce nom doit être celui du militant révolté appelant à la révolte. Le reste, les flagorneurs du jet set, les thuriféraires de la reine d’Angleterre ou du prince de Monaco, peuvent continuer leur idolâtrie, leur courtisanerie, leur larbinisme. De même les chiens de garde de la presse d’État ou de commerce continueront à conspuer ceux qui ne font guère allégeance à l’ordre de leurs maîtres. Mais notre devoir est de combattre le syndrome du courtisan larbin, caractéristique de la horde des publicistes faisant leur flagornerie de l’establishment dans la presse. Il nous faut par ailleurs, un maximum de discernement vis-à -vis de la grande presse qui emprisonne l’essentiel de la vérité par des « idéaux » bien vus du public mais vite transformés en alibis et lieux communs tels les droits de la personne, le remboursement de la dette, le déficit budgétaire, la lutte à la pauvreté, la non démocratie de la Chine... pour ne présenter que ce qui convient aux patrons de leur presse nécessairement associée aux multinationales et aux banques qui encouragent et profitent des horreurs décriées. Presse qui, pour avoir la confiance du peuple, présente des documentaires percutants sur la faim, mais en même temps appuie le pouvoir et l’ordre économique provoquant les famines que les gouvernements et chefs commerciaux dont ils dépendent, entretiennent ! Que ces « journalistes » domestiques des oligarchies esclavagistes, véritable assise idéologique des impérialistes, des bellicistes agresseurs sachent qu’ils ne peuvent être porte-parole des despotes masqués de notre temps, et en même temps prétendre défendre la liberté des peuples qu’ils aiment tellement appeler droits de l’homme !

La presse alternative digne de sa vocation, est un espace de décodage des faits dénaturés au prisme de l’horreur du pouvoir de la grande presse qui simule la neutralité idéologique. Neutralité de la presse, imposture et ânerie bon marché des manipulateurs d’opinion publique. Camouflet grossier à l’intelligence des peuples pour les désinformer. La presse, toute presse, participe malgré elle du manichéisme de fait d’un monde partagé entre tyrans et victimes. La vraie presse alternative, quant à elle, ne cache guère son parti pris pour la décence en tant qu’elle s’engage à dire et expliquer ce qui est obscurci dans le consensus complaisant des médias gouvernementaux et commerciaux. L’intervenant de la vraie presse alternative sait que l’engagement social est un dévolu de la citoyenneté et que la politique, c’est à dire la prestation dans l’espace public où il est une figure privilégiée, demeure le mode suprême de cet engagement en tant qu’elle est l’instrument suprême de l’action influençant le social en bien ou en mal, pour la liberté ou pour la prison sans mur imposée par les oligarques maîtres de l’État et de la grande presse classique.

La presse alternative a pour mission de restituer la vérité au coeur d’un monde sous-produit de la figuration dont il est esclave et qui s’abîme dans les reflets d’idéals que substituent le système socio-économique et ses journalistes aux voeux légitimes des hommes.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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