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Vous n’êtes pas censé faire confiance au gouvernement.

Je n’en reviens toujours pas de l’audace dont fait preuve l’administration Biden en annonçant qu’il lui appartient de déterminer qui doit être banni des plates-formes de médias sociaux et du peu de réactions qu’elle suscite.

Imaginez l’indignation si Trump avait dit ça. Sérieusement, imaginez ça. L’administration Biden donnant des instructions à la plus grande plateforme de médias sociaux du monde pour savoir qui censurer est jusqu’à présent le plus grand moment de "Imaginez si Trump avait fait ça" .

Ils ont dit que nous avions besoin de la censure d’internet à cause de la Russie.
Ils ont dit que nous avions besoin de la censure d’internet à cause de Covid.
Ils ont dit que nous avons besoin de la censure d’internet à cause de la sécurité des élections.
Ils ont dit que nous avons besoin de la censure d’Internet à cause de l’émeute du Capitole.
Ils ont dit que nous avions besoin de la censure d’Internet à cause de l’extrémisme intérieur.

Je suis presque sûre qu’ils veulent juste la censure d’internet.

Le gouvernement américain est sans exception la force la plus corrompue et la plus destructrice sur cette planète. C’est la dernière institution sur terre qui devrait être en charge de décider quel contenu en ligne est vrai ou faux. Absolument la dernière.

Je fais confiance à la sagesse collective pour trier le vrai du faux infiniment plus que je ne fais confiance à la sagesse du gouvernement américain et des ploutocrates de la Silicon Valley pour le faire à notre place.

Si les gens pensent que leur gouvernement leur ment et essaie de leur faire du mal, c’est entièrement la faute du gouvernement et de personne d’autre.

Vous n’êtes pas censé faire confiance au gouvernement, et les gouvernements ne sont pas censés agir d’une manière qui requiert votre confiance. Si vous vous retrouvez gouverné par une structure de pouvoir obscure qui exige votre foi aveugle en sa justesse, quelque chose a terriblement mal tourné.

Les États-Unis pourraient peut-être mettre fin à l’extrémisme intérieur en adoptant des politiques qui ne donnent pas envie à tout le monde de mettre le feu au pays.

* * *

C’est drôle comme nous avons tous grandi en regardant des films sur des méchants qui essaient de prendre le contrôle du monde et de tuer des millions de personnes et ces films ont tous été réalisés dans le pays qui est justement ce méchant, sauf que le méchant a gagné.

C’est bien de penser que tous les gouvernements sont mauvais, tant que vous êtes également conscient qu’un de ces gouvernements est beaucoup, beaucoup plus puissant et destructeur que tous les autres et que le comportement des autres gouvernements est souvent une réponse défensive aux agressions de celui-là.

Si votre discours anti-étatique ne reflète pas cette réalité, alors il ne peut que profiter à l’État le plus puissant et le plus meurtrier de la planète. Le fait de lancer des critiques aveugles à l’encontre de tous les États sans discernement ne fait que favoriser les objectifs de la propagande impérialiste américaine.

On dirait vraiement que la moitié des fois où un compte anarchiste avec drapeau noir apparaît dans mes notifications Twitter, c’est pour promouvoir les récits de propagande impérialiste américaine contre la Syrie, la Chine, la Russie, etc. et je me dis "ouais, sympa l’anarchiste, mais tu es un propagandiste bénévole pour le pire gouvernement de la planète".

Chaque fois que l’empire américain lance une campagne de propagande contre un gouvernement désobéissant, il est impossible de faire circuler des récits s’opposant à ce gouvernement sans faciliter la campagne de propagande américaine, et donc tous les projets létaux que cette campagne est destinée à promouvoir.

Avant de lancer des missiles, ils lancent des campagnes de propagande. Avant de mener une guerre de siège, ils mènent une guerre narrative. Vous êtes responsables des récits que vous choisissez de faire circuler dans le monde. Vous êtes responsables de choisir de participer aux agressions impérialistes.

* * *

Le gouvernement américain mène des guerres dans le monde entier, encercle la planète avec des centaines de bases militaires, intensifie les impasses sur les traités nucléaires et travaille à détruire toute nation qui lui désobéit, alors naturellement les médias d’information nous mettent en garde de toute urgence contre l’horrible gouvernement tyrannique de Cuba.

La réponse correcte à la question "Que faut-il faire pour résoudre les problèmes de Cuba ?" est que les États-Unis mettent fin au blocus. Pour le reste, la réponse correcte à la question "Que faire des problèmes de Cuba ?" est "Ce ne sont pas vos affaires".

"Je suis contre l’embargo, mais le régime cubain..."

Mais-mais-mais-mais-chuut. Tais-toi avec ta belle bouche. Le gouvernement américain a tous les médias milliardaires du monde occidental qui font de la propagande pour lui. Il n’a pas besoin de ton aide. Contente-toi de t’opposer à l’embargo.

"L’embargo n’est pas la raison pour laquelle Cuba est pauvre ! Elle est pauvre à cause du communisme !"

Ok, si ça ne fait aucune différence, pouvez-vous s’il vous plaît mettre fin à l’embargo ?

"Non."

"Cuba prétend qu’elle peut prendre soin de tous ses habitants grâce au socialisme, mais elle connaît la pauvreté lorsque nous l’appauvrissons délibérément. Échec et mat, les cocos."

"Vous pensez que le communisme est si génial ? Alors pourquoi les gens fuient-ils les pays communistes pour vivre dans des nations impérialistes qui se sont enrichies grâce à des générations de vol et de massacres à grande échelle, hein ?"

Dire que votre modèle économique est supérieur à celui d’une nation socialiste parce que vous avez pu utiliser la guerre économique pour appauvrir cette nation, c’est comme dire que votre philosophie morale est meilleure que celle de votre voisin parce que vous lui avez cassé la gueule.

Il n’y a aucune raison de laisser la pression en faveur d’une intervention militaire américaine à Cuba se transformer en un débat idéologique sur le socialisme contre le capitalisme, alors que l’argument le plus fort à faire valoir est que l’interventionnisme américain est littéralement toujours désastreux et littéralement jamais utile.

Imaginez à quel point il faut être sacrément stupide pour regarder l’histoire des invasions américaines de changement de régime et ensuite penser que ce serait une chose merveilleuse pour le peuple cubain.

* * *

La réponse est : jamais, jamais, jamais, jamais d’intervention militaire américaine. Jamais. C’est toujours la mauvaise réponse à n’importe quel problème. Vous n’allez jamais améliorer les choses en utilisant quelque chose qui, littéralement, ne fait qu’empirer les choses. C’est incroyable que cela ait besoin d’être dit.

Le but de l’empire est de fracturer et de neutraliser la gauche et de supprimer ce qui reste de l’analyse de classe et de l’anti-impérialisme jusqu’à ce que nous ne soyons plus que de minuscules groupes de trous du cul sans intérêt se disputant sur des questions de genre.

Le facteur ultime pour déterminer ce qui va se passer dans notre monde n’est pas le contrôle du capital, ni le contrôle du gouvernement, ni le contrôle des ressources, ni le contrôle des armes, mais le contrôle du récit. En comprenant cela, vous comprenez pourquoi les gouvernements, les ploutocrates et les médias se comportent comme ils le font.

Et, en fin de compte, il s’est avéré que tuer l’écosystème était plus facile que de prendre aux riches l’argent avec lequel ils s’offrent des fusées.

Les forums de discussion politique sont comme un couple qui se chamaille à propos de la vaisselle dans l’évier alors qu’il est coincé dans la chambre d’une maison en feu. Tout est voué à l’effondrement - l’écosystème, le capitalisme, l’empire américain - en supposant que nous ne nous exterminions pas tous d’abord dans une guerre nucléaire.

Il est si facile de se perdre dans les querelles et les conneries. Je sais que je le fais de temps en temps. Mais cela paraît tellement insensé quand on prend un peu de recul et qu’on regarde la nature insignifiante de nos discours par rapport aux multiples crises existentielles massives qui se profilent à l’horizon.

On pourrait penser que cela nous rapprocherait tous, mais au contraire, nous nous éloignons plus que jamais. S’il y a jamais eu un moment crucial, d’adaptation ou de mort pour une espèce, c’est bien celui-là. Le choix est entre nous réveiller et devenir conscients, ou disparaître. C’est LA question que nous devrions tous nous poser, et nous la poser ensemble.

Caitlin Johnstone

Traduction "plus de vérités en quelques paragraphes que des milliers d’heures d’analyses de spécialistes dans les grands médias" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

»» https://caitlinjohnstone.substack.c...
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Etat de siège. Les sanctions économiques des Etats-Unis contre Cuba
Salim LAMRANI
Début du chapitre IV Les citoyens étasuniens sont autorisés à se rendre à Cuba mais il leur est strictement interdit d’y dépenser le moindre centime, ce qui rend quasiment impossible tout séjour dans l’île. Le Département du Trésor considère donc tout voyage dans l’île comme une violation de la législation sur les sanctions économiques, à moins que les personnes ayant visité Cuba puissent démontrer qu’elles n’y ont effectué aucun achat. La justice étasunienne poursuit sans relâche les (…)
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"Au Salvador, les escadrons de la mort ne tuent pas simplement les gens. On les décapite, on place leurs têtes sur des piques et on garnit ainsi le paysage. La police salvadorienne ne tuait pas seulement les hommes, elle coupait leurs parties génitales et les fourrait dans leurs bouches. Non seulement la Garde nationale violait les femmes salvadoriennes, mais elle arrachait leur utérus et leur en recouvrait le visage. Il ne suffisait pas d’assassiner leurs enfants, on les accrochait à des barbelés jusqu’à ce que la chair se sépare des os, et les parents étaient forcés de garder."

Daniel Santiago,prêtre salvadorien
cité dans "What Uncle Sam Really Wants", Noam Chomsky, 1993

Commandos supervisés par Steve Casteel, ancien fonctionnaire de la DEA qui fut ensuite envoyé en Irak pour recommencer le travail.

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