L’Allemagne espionne la France, on attend toujours la réaction de Paris
Source : Actualités Politique, Monde, Economie et Culture - L’Express
Les autorités françaises ont très peu réagi après que le quotidien Süddeutsche Zeitung a indiqué que le BND allemand avait espionné le quai d’Orsay et l’Elysée pour le compte de la NSA étasunienne.
Tous les ingrédients d’un scandale international sont réunis : des écoutes par des services de renseignement et une amitié trahie. Pour l’heure pourtant, l’affaire de l’espionnage de hauts fonctionnaires français par le BND, les services de renseignement allemands, pour le compte de la NSA, ne fait pas beaucoup réagir en France.
Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, des diplomates du ministère français des Affaires étrangères, des fonctionnaires du Palais de l’Elysée et de la Commission européenne ont été écoutés depuis la station d’écoutes bavaroise de Bad Aibling. Selon plusieurs médias allemands, le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maiziere, qui était à l’époque chef de la chancellerie ne pouvait donc pas ignorer les activités du BND. Ce dernier a proposé de s’expliquer la semaine prochaine devant la commission d’enquête parlementaire allemande chargée de faire la lumière sur les pratiques de la NSA. L’opposition allemande accuse Berlin d’avoir menti en déclarant le 14 avril ne rien savoir d’un quelconque espionnage économique pour le compte de la NSA.
Le quai d’Orsay "en contact étroit avec nos partenaires allemands"
Ni l’Elysée ni Matignon n’ont réagi jeudi. Seul le ministère des Affaires étrangères, contacté par L’Express, répète comme un mantra être "en contact étroit avec nos partenaires allemands sur ce sujet". Sans plus de précisions.
L’opposition est elle aussi muette. "Tout le monde est en vacances", glisse un élu. Pierre Lellouche, chargé des relations internationales à l’UMP, se dit "scandalisé mais pas surpris" par les faits allégués. "C’est bien possible que les services de renseignement allemands nous aient espionnés pour le compte des Américains. De tout temps, il a existé des connivences entre services", explique l’élu qui s’est fait remarquer récemment par son opposition frontale au projet de loi de Bernard Cazeneuve sur le renseignement. Pierre Lellouche accorde "la bonne foi au gouvernement allemand" qui, selon lui, pouvait tout à fait ne pas être mis au courant de ces écoutes. "Il faut tirer tout cela au clair mais faut-il provoquer pour autant une crise diplomatique avec l’Allemagne ?", demande-t-il. "On ne va pas monter au rideau tant qu’on ne sait pas précisément ce qui s’est passé." Selon lui, l’UMP demandera "des explications" au ministre français des Affaires étrangères lors des prochaines questions au gouvernement à l’Assemblée nationale mardi prochain. Mais pas avant.
L’extrême gauche et les souverainistes en colère
Jean-Luc Mélenchon, lui, n’a pas la patience d’attendre jusque-là. Dans un communiqué envoyé jeudi, il exige que le gouvernement français convoque l’ambassadeur d’Allemagne à Paris et que François Hollande demande à Angela Merkel de présenter des excuses à la France. Le responsable politique, pas spécialement connu pour sa germanophilie, demande enfin l’ouverture conjointe d’une enquête parlementaire et d’une enquête judiciaire "pour faire toute la lumière sur ces atteintes à la souveraineté de la France".
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La France, demande lui aussi des "excuses" d’Angela Merkel "à la France et aux Français". "De son côté, écrit le député souverainiste, le gouvernement français doit défendre la dignité nationale, en réservant à cette ténébreuse affaire toute la fermeté, l’attention et le sérieux qu’elle mérite, sans se laisser intimider par la place centrale que sa voisine occupe dans l’Union européenne".
Pour sa part, le vice-président du FN Florian Philippot, sur son compte tweeter, a évoqué la "honte" que représente, selon lui, le manque de réaction de la France : " L’Allemagne a espionné la France pour le compte des États-Unis. Aucune réaction des autorités françaises : quelle honte !"
Autre "victime" de l’espionnage allemand, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a réagi jeudi : "Je ne sais pas ce qui s’est passé. Ceci devra être réglé par les autorités allemandes, y compris parlementaires, et nous verrons."
Waouuuh ! Quelle surprise ! Quel scoop ! L’Allemagne nous espionne ... Mais quel est l’abruti qui le découvre ? Quel est le simplet qui ne s’en doutait pas ?
Et en plus c’est pour le compte des États-Unis !!! Hooo ! Indignation !
Pour ceux qui s’indignent en découvrant celà : Wikipedia, vous connaissez ? Et bien, allez vous en servir pour autre chose que pour connaître la taille de Leonardo Di Caprio, le nombre d’ex-futures femmes de Georges Clooney, le nombre de buts marqués par Zlatan, le palmarés du festival de Cannes, ... et les mensurations de Nabila !
Car sur wikipedia, sans donc aller fouiller sur les sites classés "complotistes", on peut lire celà :
Liste des bases militaires des États-Unis dans le monde
Source :http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_bases_militaires_des_%C3%89tats-Unis_dans_le_monde#.C2.A0Allemagne
Cet article contient une liste non exhaustive des bases militaires des forces armées des États-Unis d’Amérique dans le monde hors du territoire métropolitain au début du XXIe siècle. Suite à des programmes de réorganisation (notamment BRAC 2005), des bases ont été fermées et de nouvelles ont été installées dans d’autres régions du monde.
Formations de la VIIe armée des EU en Allemagne de l’Ouest en 1987 :
Bases militaires étasuniennes en Allemagne en 2009 :
En 1987, la guerre était finie depuis longtemps ; en 2009, le mur était tombé depuis 20 ans. Mais il reste toujours 27 bases étasuniennes en Allemagne, dont voici la liste :
Ansbach
Bad Aibling
Bad Kreuznach
Bamberg
Baumholder
Darmstadt
Friedberg
Garmisch
Geilenkirchen (Geilenkirchen Air Base)
Giebelstadt
Grafenwöhr
Hanau
Heidelberg
Hohenfels
Illesheim
Kaiserslautern
Kitzingen
Mannheim
Ramstein Air Base
Rhein-Main Air Base (fermé le 30 décembre 2005)
Schweinfurt
Spangdahlem Air Base
Stuttgart
Vilseck
Wiesbaden/Mayence
Wurtzbourg
(Pour info : zéro base en France, une en Belgique, trois en Espagne, une en Grèce, une au Pays-Bas, une au Portugal, et quand même sept au Royaume-Uni et en Italie). Mais la somme de tous les pays d’Europe est en dessous de l’Allemagne à elle seule.
Et vous voulez nous faire croire que l’Allemagne n’est pas sous influence étasunienne ? Mesdames et Messieurs des medias, cessez donc de prendre le peuple pour des demeurés, et cessez de faire semblant de vous indigner en balançant des "scoops" qui sont des faits avérés depuis des années.
Vous, dont le métier est d’informer, sachez que l’infantilisation de vos lecteurs, que vous cultivez, n’a pour résultat que de faire grimper les statistiques du Front National. C’est ce que vous souhaitez ? Si "oui", continuez, votre carrière prend forme ; si "non", ressaisissez-vous avant que le peuple ne vous étripe un jour, au matin du Grand Soir !
L’article dans sa Niche (avec les graphiques) : L’Allemagne espionne la France : ou quand les français découvrent l’eau chaude !