RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

« Mettre de l’ordre là où ils ont semé le désordre »

En 2006, la secrétaire d’État des États-Unis, Condoleeza Rice, qualifiait l’implosion de l’Irak de « chaos créateur », en référence à la stratégie de l’Administration Bush de « remodelage du Moyen-Orient ». Huit ans après, le « chaos créateur » a fait plus que son œuvre.

L’Irak a de fait implosé. Et ce qui reste comme Etat n’existe pratiquement plus depuis l’irruption de l’Etat islamique sur un territoire à cheval sur le nord de l’Irak et une partie de la Syrie, avec à l’horizon la possibilité d’un Etat kurde indépendant. La Syrie est dans le même cas de figure : elle est le théâtre d’une guerre destructrice. Plus à l’ouest, en Libye, pays sans Etat où les rivalités politico-religieuses structurent plus que tout le champ politique, la situation ne prête guère à l’optimisme. Partout dans ce « Moyen-Orient compliqué » comme le qualifiait le général De Gaulle, mais aussi au Maghreb, aucun pays, pas même l’Algérie, n’est pratiquement à l’abri de ce « chaos créateur ».

C’est dans ce contexte que Barack Obama, ne pouvant plus maîtriser les « monstres djihadistes » que lui et ses alliés arabes et occidentaux ont créés pour combattre le régime de Bachar al-Assad, a dû se résoudre à mettre en place une coalition internationale pour soi-disant les éradiquer ! Selon l’expression de Jean Daniel, les Occidentaux veulent « mettre de l’ordre là où ils ont semé le désordre ». Et selon Jim Carper, directeur du renseignement national américain, Barack Obama « a reconnu qu’ils (les experts) avaient sous-estimé ce qui se passait en Syrie ». Allons donc ! Les services de renseignement américains ne savaient pas à qui Washington avait affaire et à qui étaient destinées les armes fournies aux insurgés syriens via leurs alliés saoudiens et qataris ? Les Etats-Unis ne savaient pas que l’Etat islamique (ex-EIIL) et ses alliés le Front al-Nosra et Ahrar Cham avaient pris le contrôle de l’insurrection syrienne réduisant l’Armée syrienne libre (ASL) à une peau de chagrin et que la Coalition nationale syrienne (CNS) créée de toute pièce par les pétromonarchies du Golfe n’avait aucune maîtrise sur les insurgés syriens ? Quant aux esprits éclairés, je pense à cette opposition syrienne non partisane de la militarisation de la contestation populaire au régime de Bachar, opposée à toute intervention militaire occidentale ou arabe et qui semblait prêcher dans le désert quand elle demandait aux capitales occidentales d’agir en faveur d’une solution politique basée sur un compromis entre tous les protagonistes de la crise, y compris les islamistes, ces esprits éclairés on ne les entendait pas. La raison ? Washington et ses alliés occidentaux et arabes croyaient à l’imminence de la chute de Bachar à l’instar de ce qui était arrivé à Khadafi en Libye où, du fait de l’intervention de l’Otan, le pays est aujourd’hui l’otage de milices islamo-mafieuses.

Qui plus est, Barack Obama tout comme François Hollande savaient parfaitement que le massacre du village alaouite de Houla (plus de 100 civils alaouites dont 32 enfants égorgés) le 25 mai 2012 par des djihadistes, a constitué le tournant de cette guerre civile. C’est à ce moment-là que les insurgés syriens ont perdu la guerre. A l’époque, ce massacre avait été attribué aux forces syriennes par Washington, Paris et Londres, lesquels ont aussitôt rompu leurs relations avec Damas en expulsant ses ambassadeurs. La France, elle, avait fait mieux, en reconnaissant la Coalition nationale syrienne (CNS) comme « unique représentant » du peuple syrien ! Et depuis, en dépit des multiples vidéos et témoignages montrant à voir les crimes commis par ces djihadistes, prétendument musulmans, agissant à la manière des Sonderkommandos nazis entre 1939-45, cet Occident donneur de leçons a choisi de regarder ailleurs.

Aujourd’hui, ils bombardent en Syrie et en Irak pour « mettre de l’ordre dans le désordre » qu’ils ont semé, et ce, après avoir réalisé que le régime de Damas tient encore.

Mais sans nous dire ce qu’ils veulent faire après avoir écrasé l’Etat islamique. En revanche, on sait par expérience, au moins une chose : les djihadistes tirent leur force des désastres en chaîne provoqués par ces interventions et du délitement sociopolitique et moral (corruption) des régimes autoritaires en place.

Hassane Zerrouky

»» http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2014/10/02/article.php++cs_INTERRO++sid=1692...
URL de cet article 27103
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

CUBA OU L’INTELLIGENCE POLITIQUE - Réponses à un président des États-Unis (Livre format PDF)
Jacques-François BONALDI
365 JOURS APRÈS Aujourd’hui 22 mars 2017, voilà un an jour pour jour que Barack Obama entrait de son pas caractéristique sur la scène du Grand Théâtre de La Havane pour une première : un président étasunien s’adressant en direct et en personne au peuple cubain. Trois cent soixante-cinq jours après, que reste-t-il de ce qui était le clou de sa visite de deux jours et demi à La Havane ? Pas grand-chose, je le crains… Les événements se déroulent maintenant si vite et tant de choses se sont passées depuis – (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le domaine de la liberté commence là où s’arrête le travail déterminé par la nécessité.

Karl Marx

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.