RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Irak, Syrie, Libye, massacre et destruction à tout-va !

Commençons par ces images diffusées par l’Etat islamique (EI) montrant des djihadistes détruire joyeusement des statues, frises et autres trésors pré-islamiques du musée de Mossoul, réduire en miettes à coups de masse des statues de l’époque mésopotamienne déboulonnées de leur socle, utiliser un perforateur pour défigurer un imposant taureau ailé assyrien en granit, sur le site archéologique de la porte de Nergal de Mossoul. Toujours est-il qu’en quelques instants, le passé de l’Irak a été effacé. « Fidèles musulmans, ces sculptures derrière moi sont des idoles pour les peuples d’autrefois qui les adoraient au lieu d’adorer Dieu », explique un djihadiste, sûrement le chef d’équipe de ces ouvriers d’un jour, face à la caméra. Arguant que « les soi-disant Assyriens, Akkadiens et d’autres peuples avaient des dieux pour la pluie, pour les cultures, pour la guerre ». En clair, à voir les illuminés de l’EI qui se veulent plus musulmans que les musulmans, on se demande pourquoi au 7e siècle les premiers combattants de l’Islam n’ont pas détruit ces « vestiges païens », pourquoi ont-ils respecté les religions pratiquées par les populations des territoires conquis, pourquoi n’ont-ils jamais détruit d’églises, ni de synagogues ? Citons le plus illustre d’entre eux, le calife Omar Ibn al-Khatab, qui lors de la prise de Jérusalem en 638, a visité le Saint Sépulcre, avant de publier cet écrit stipulant : « La sécurité des personnes et des biens est garantie pour les habitants de Jérusalem. Leurs églises et les croix doivent aussi être sécurisées. Ce traité s’applique à tous les habitants de la ville. Leurs lieux de culte doivent rester intacts. Ceux-ci ne seront ni repris, ni démolis. Les gens sont tout à fait libres de suivre leur religion. Ils ne doivent être affectés à aucune difficulté ». Omar Ibn Al-Khatab a bien écrit : « Les gens sont tout à fait libres de suivre leur religion ».

Plus de quinze siècles après, au 21e siècle, des gens se réclamant de l’Islam, en l’occurrence le wahhabisme, dynamitent des sanctuaires et des mausolées de saints de l’Islam (Mali, Tunisie, Libye, Syrie et Irak), détruisent les tombeaux des deux princesses de la Casbah d’Alger, saccagent des églises, brûlent des livres anciens, profanent des cimetières (cas du M’zab). L’objectif étant de faire table rase du passé des peuples par la destruction planifiée des lieux de mémoire, de sorte que les générations à venir n’aient plus aucune conscience de leur identité et de leur appartenance à une civilisation ancienne et millénaire.

Et, pour reprendre le propos de l’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie, Abderahmane Hadj Nacer (El Watan), à propos du M’zab dont il est originaire : « pour rendre fluides et malléables les populations, il faut les couper d’avec le lien de l’ancestralité ».

En Libye, l’assassinat mardi dernier d’Intissar al-Hassaeri, 35 ans, membre fondatrice du mouvement Tanweer, une association culturelle et sociale, est symptomatique de la dérive consécutive à l’intervention de l’Otan de ce pays, intervention dont l’un des résultats les plus probants aura été l’apparition de la version libyenne de l’EI. Après le massacre des 21 coptes, l’Etat islamique, qui s’est constitué une assise territoriale à Derna, pris le contrôle de Syrte, puis Sabratha (ouest de la Libye) accentue son emprise sur le pays, menace d’envoyer 500 000 migrants sub-sahariens en Italie, et se trouve désormais aux portes de la Tunisie. Ici également, cette nébuleuse veut faire taire des voix, ramener le pays à l’âge de pierre, réaliser ce que le colonialisme n’est pas parvenu à faire.

Concernant la Syrie, on observera que ce qui provoque la colère et les protestations de certains politiques en France, le Premier ministre français Manuel Valls en tête, et certains médias et commentateurs français, ce n’est pas le dernier enlèvement de centaines de chrétiens syriens, ou le fait que la Turquie continue de fermer les yeux sur les allées et venues des djihadistes de l’EI de part et d’autre de la frontière, mais le voyage de quatre parlementaires français à Damas.

Bien que le régime de Bachar n’ait jamais été ma tasse de thé, pour des raisons que j’ai déjà expliquées dans Le Soir, il n’en reste pas moins surprenant qu’avec ce qui se passe en Libye, et aujourd’hui en Syrie et en Irak, Paris mais aussi Washington, qui a décidé d’entraîner et d’armer des islamistes dit « modérés » pour combattre à la fois Daesh et le régime de Bachar, s’entêtent à faire de la chute de Bachar leur priorité.

Certes, on nous dira que Washington et ses alliés bombardent Daesh. Mais ne leur a-t-il pas fallu moins de 15 jours pour détruire le régime de Saddam autrement plus armé que Daesh !

Hassane Zerrouky

»» http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/02/28/
URL de cet article 28107
  

Vive le Che !
Jean ORTIZ
Comment expliquer en 2017 le prestige têtu de Che Guevarra, la fascination qu’il exerce encore et toujours ? Le nouvel ouvrage de Jean Ortiz propose une analyse et un point de vue fournis et argumentés, à contre-courant des poncifs et des contre-vérités qui ne manqueront pas de ressurgir en ce cinquantième anniversaire de son assassinat. Il est évident que se joue sur cette figure du combat anticapitaliste comme dans son legs au mouvement pour l’émancipation humaine, une bataille toujours aussi (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

C’est seulement quand le nombre de cadavres de l’oppresseur est suffisamment grand qu’il commence à écouter.

Amilcar Cabral

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.