C’est un diplomate français de longue date et proche de la retraite qui le susurre désabusé : « Sur Israël et la Palestine, on navigue à vue, sans savoir qui tient le manche ».
La déclaration l’autre soir à la mi-temps du match de football Pays-Bas- Argentine de François Hollande provoque toujours dans les couloirs du Quai d’Orsay étonnements et ricanements. Qui tenait le « manche » lorsque l’Elysée rendait publique la déclaration soulignant qu’il « appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population » ? Selon plusieurs sources, le Premier ministre israélien et son cabinet ont procédé à un véritable assaut téléphonique auprès de François Hollande pour obtenir ce texte écrit pratiquement sous la dictée.
Au Quai d’Orsay, Laurent Fabius reste discret. Il partage l’alignement sur Tel-Aviv mais semble regretter la manière. Il aurait préféré y mettre des formes. Question « formes » son collègue ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, en connaît un rayon. Il demande à Israël « de faire preuve de mesure dans sa riposte contre Gaza ». De la mesure, pas plus. Bombardez, mais avec « retenue ».
On connaît les liens de François Hollande et de son gouvernement avec Israël. Presque fusionnels. Comment vont-ils réagir à la proposition du président palestinien Mahmout Abbas de placer la Palestine « sous protection internationale des Nations unies » ?
José Fort