RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Geneve 2 : Quand l’ONU sombre dans le ridicule !

Beaucoup de choses ont été dites, d’autres le seront encore à propos de l’ONU qui – depuis la fameuse apostrophe de Charles De Gaulle a eu à essuyer des interpellations peu amènes – a pareillement récidivé et certifié le peu de crédit qui lui est accordé par analystes et observateurs.

Le singulier faux pas que vient de commettre son Secrétaire général Ban Ki-moon n’ajoute rien à une notoriété onusienne amplement érodée. Est-il concevable en effet, que le patron de la plus haute institution planétaire, l’ONU, puisse de la sorte se laisser manoeuvrer et singulièrement outrager par des pays membres de l’institution internationale, aussi puissants qu’ils pouvaient être ?

En retirant à l’Iran l’invitation à assister à la conférence sur la Syrie, dite Genève 2 qu’il lui a solennellement délivrée, Ban Ki-moon, montre la cruelle impuissance où se trouve l’organisation qu’il dirige à accomplir les objectifs de paix internationale que lui assigne la Charte fondatrice de l’ONU. L’institution et son Secrétaire général viennent encore d’exposer et d’illustrer le fait qu’ils ne pèsent vraiment pas lourds face aux oukases des membres permanents occidentaux (la précision s’impose) du Conseil de sécurité, détenteurs du droit de veto. Ainsi, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont imposé sans état d’âme à l’ONU, présumée organisatrice de la conférence dite Genève 2, leur feuille de route, comme leur seule lecture du conflit qui déchire la Syrie. Notamment la lecture qu’ils font de la déclaration dite Genève 1 de juin 2012, laquelle n’évoque à aucun moment le départ du président syrien comme condition sine qua non ou que la seule visée de Genève 2, comme le suppute l’opposition syrienne, consiste à écarter Bachar al-Assad du pouvoir. Il n’en est rien.

De fait, la déclaration de Genève 1 à propos de la transition en Syrie stipule que « l’organe de gouvernement transitoire exercera les pouvoirs exécutifs. Il pourra inclure des membres du gouvernement actuel et de l’opposition et d’autres groupes et doit être formé sur la base d’un consentement mutuel », rapportait l’émissaire de l’ONU de l’époque, l’ex- Secrétaire général onusien, Kofi Annan en ajoutant que l’avenir de Bachar al-Assad « sera leur affaire (des Syriens) ». En accédant aux desiderata des pays occidentaux, l’ONU s’est disqualifiée en revenant sur l’invitation faite à l’Iran, l’un des acteurs principaux du conflit syrien. Mais ce n’est pas la première fois que l’ONU cède de façon dégradante ses prérogatives face au diktat, notamment étasunien et israélien. En 2003, contre l’avis de l’ONU et du Conseil de sécurité, les États-Unis n’en ont pas moins envahi et détruit l’Irak, un des berceaux de la civilisation humaine. Après le fait accompli – notamment après que le chef de la diplomatie étasunienne de l’époque, Collins Powell, ait admis avoir été abusé et à lui-même leurré l’ONU en affirmant que l’Irak détenait des armes de destruction massive (ADM), rien n’a été fait pour rectifier le tir et sanctionner les États-Unis. Deux ans plus tôt, en 2001, l’armée d’occupation israélienne avait commis d’horribles crimes de guerre à Jenine en Cisjordanie occupée. L’ONU n’a pu effectuer l’enquête commandée par le Conseil de sécurité, d’abord par le refus d’Israël d’autoriser la mission onusienne conduite par l’ancien président finlandais, Martti Ahtisaari, d’aller à Jenine, ensuite par le veto opposé par les États-Unis.

Ban Ki-moon, qui n’a d’autres pouvoirs que celui d’obéir, n’a pu qu’obtempérer au diktat des pays occidentaux et des riches monarchies du Golfe qui arment, forment et financent les rebelles syriens, qui seront bien présents à Genève 2 comme des pays qui n’ont aucune relation avec le conflit syrien à l’instar du Danemark, de l’Inde ou de l’Indonésie. En fait, d’aucuns pouvaient être présents à cette conférence sur la Syrie, mais pas l’Iran et même... Bachar al-Assad aurait été empêché d’y participer si l’Occident et les monarchies avaient eu les moyens de le faire. Et l’on vient parler de paix lorsque seuls les intérêts géostratégiques et la domination du monde animent ceux qui se sont autoproclamés la conscience de la communauté des nations, alors qu’ils sont les premiers à fouler aux pieds droits et justice internationaux pour peu qu’ils n’y trouvent pas leur compte ou ne répondent pas à leurs appétences. Otage du nouvel « Empire », l’ONU est désormais un instrument qui ne travaille pas pour la paix internationale, mais oeuvre à consolider la mainmise d’un quarteron d’Etats sur le monde. Genève 2 en témoigne largement.

Karim MOHSEN

»» http://www.lexpressiondz.com/edito/188409-quand-l-onu-sombre-dans-le-r...
URL de cet article 24147
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

En finir avec l’eurolibéralisme - Bernard Cassen (dir.) - Mille et Une Nuits, 2008.
Bernard GENSANE
Il s’agit là d’un court ouvrage collectif, très dense, publié suite à un colloque organisé par Mémoire des luttes et la revue Utopie critique à l’université Paris 8 en juin 2008, sous la direction de Bernard Cassen, fondateur et ancien président d’ATTAC, à qui, on s’en souvient, le "non" au référendum de 2005 doit beaucoup. La thèse centrale de cet ouvrage est que l’« Europe » est, et a toujours été, une machine à libéraliser, au-dessus des peuples, contre les peuples. Dans "La fracture démocratique", (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Au Salvador, les escadrons de la mort ne tuent pas simplement les gens. On les décapite, on place leurs têtes sur des piques et on garnit ainsi le paysage. La police salvadorienne ne tuait pas seulement les hommes, elle coupait leurs parties génitales et les fourrait dans leurs bouches. Non seulement la Garde nationale violait les femmes salvadoriennes, mais elle arrachait leur utérus et leur en recouvrait le visage. Il ne suffisait pas d’assassiner leurs enfants, on les accrochait à des barbelés jusqu’à ce que la chair se sépare des os, et les parents étaient forcés de garder."

Daniel Santiago,prêtre salvadorien
cité dans "What Uncle Sam Really Wants", Noam Chomsky, 1993

Commandos supervisés par Steve Casteel, ancien fonctionnaire de la DEA qui fut ensuite envoyé en Irak pour recommencer le travail.

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.