La question maintenant est de voir comment va évoluer la révolution bolivarienne au Venezuela. Elle n’est pas homogène et les deux tendances qui peuvent l’emporter sont soit aller vers une sociale-démocratie à la brésilienne, et là c’est adieu la révolution, soit continuer les réformes vers plus de justice sociale et environnementale.
Quand à dire que les théories de la gauche ne peuvent être attaquée sur le fond, je ne suis pas d’accord. Une théorie ne doit pas être gravée dans la pierre, elle doit être confrontée à la pratique. De plus, la gauche occidentale n’est pas homogène non plus, il y a de tout, des socialo-capitalistes aux marxologues partisans de la lutte pour la lutte.
Sur les raisons non pas des succès de la droite mais des échecs de la gauche dans un contexte qui est toujours celui d’une minorité d’exploiteurs et d’une majorité d’exploités, Wilhelm Reich a beaucoup écrit là -dessus (voir notamment La psychologie de masse du fascisme). Mais malheureusement bien peu de marxistes semblent même l’avoir lu et se contentent de ce que d’autres pensent de lui.
Je considère aussi que les échecs de la gauche occidentale ne se limitent pas à enrayer la prise du pouvoir par la droite ou la sociale-capitalisterie, mais aussi à ne pas avoir pu empêcher la récupération de l’écologie par les capitalistes. Ceci m’amène à un point fondamental du marxisme, c’est une théorie matérialiste qui, si elle a compris que notre forme de rapport avec la nature conditionne la forme de tous les autres rapports humains, qu’ils soient économiques, sociaux ou politiques, n’en fait pas moins un dogme, à l’instar de Plekhanov qui dans La conception matérialiste de l’histoire, affirme que ce rapport est une lutte.
Que je sache, il y a de cela plusieurs millénaires que l’être humain est l’espèce dominante et qu’elle n’a plus besoin de lutter pour sa survie. Et ceci encore moins depuis la révolution industrielle. Donc nous avons 2 idéologies, une, le capitalisme, pour laquelle le rapport de l’homme avec la nature est un rapport d’exploitation, et l’autre, le marxisme, pour laquelle ce rapport est une lutte.
Si je puis comprendre de la part de capitalistes d’accepter un dogme peudo-religieux, je trouve regrettable que beaucoup de marxistes puissent confondre ainsi dogme superstitieux et principe scientifique, ceci surtout quand il s’agit d’un point aussi fondamental que de donner une forme au rapport humain qui conditionne toutes les autres formes de rapports humains.
Entre l’exploitation de la nature et de tous par tous, et la lutte de tous contre la nature et contre tous, mon choix est vite fait. Je choisi le respect. Le respect est la seule forme de rapport de l’homme avec la nature qui puisse lui permettre, ceci quel que soit son niveau technologique, de développer une forme de société durable et harmonieuse.