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Passation de témoin en Chine - une alternance en pente douce

«  Peu importe que le chat soit noir ou gris, pourvu qu’il attrape la souris » Den XiaoPing

Hasard du calendrier, dans la même semaine les deux géants du XXIe siècle ont procédé à des élections pour élire de nouveaux dirigeants. Si aux Etats-Unis on a fait que tout le monde était en apnée du fait d’une couverture médiatique démesurée, en Chine c’est la discrétion. Le mode d’élection n’a rien à envier au système américain, ce sont les membres du Parti communiste, l’équivalent des grands électeurs, qui choisissent le président

« Le Parti communiste chinois écrit Pierre Haski, fonctionne par générations : Mao Zedong, qui l’a amené au pouvoir en 1949 et l’a dirigé jusqu’à sa mort en 1976, incarnait la « première génération » de dirigeants communistes. Xi Jinping, qui sera intronisé au Congrès, représente la « cinquième génération ». Deng Xiaoping, devenu l’homme fort de l’après-Mao et l’incarnation de la « deuxième génération », obtint que la fonction de numéro un du Parti et de l’Etat soit limitée à deux mandats de cinq ans et que la direction devienne collégiale et non plus concentrée entre les mains d’un seul homme. De 1989 à 2002, Jiang Zemin dirigea le pays, avec Hu Jintao en vice-président, silencieux et attendant son heure. En 2002, pour la première fois, la Chine vécut sa première transition institutionnelle à la tête de l’Etat : Hu Jintao, devint le numéro un chinois. Lorsque Hu Jintao accéda aux commandes, il était un illustre inconnu, dans son pays comme à l’étranger. C’est Xi Jinping, aujourd’hui âgé de 59 ans, qui a été désigné lors du 17e Congrès du Parti communiste chinois, il y a cinq ans, et qui est donc devenu vice-président comme Hu Jintao l’avait été avant lui. » (1)

Le président Hu Jintao a appelé à un « nouveau modèle de croissance ». La Chine est confrontée à un ralentissement économique, bâti autour de la fin des privilèges du puissant secteur étatique et d’une réorientation vers la consommation intérieure. Le numéro un du régime chinois a arrêté l’objectif d’un doublement du Produit intérieur brut et des revenus de la population entre 2010 et 2020. Un objectif qui suppose le maintien de la croissance au-dessus de 7% en moyenne. L’objectif était d’arriver en 2020 à une « société de moyenne aisance », éliminant la pauvreté. Selon une étude publiée par le Boston Consulting Group, la classe moyenne en Chine, dont les revenus sont compris entre 7300 et 23.200 dollars par an, devrait doubler en nombre d’ici à 2020 pour atteindre 50% de la population, contre 28% aujourd’hui. L’économie chinoise reste trop dépendante de l’investissement et des exportations, au détriment de la consommation des ménages, alors que le taux d’épargne est très élevé en l’absence de protection sociale suffisante.

Hu Jintao a appelé à accélérer la stratégie de « sortie des frontières » des entreprises chinoises et à former « un nombre important de multinationales de niveau mondial ».

L’élection de Xi Jinping et la lutte contre la corruption

Dans son discours d’ouverture, le président sortant, Hu Jintao, a lancé un cri d’alarme contre la corruption qui pourrait« s’avérer fatale » si rien n’est fait pour l’endiguer. Le président Hu Jintao a fait allusion aux scandales politico-financiers impliquant les familles des plus hauts dirigeants, dont un membre du Bureau politique, Bo Xilai, exclu du parti. D’autres révélations ont porté sur les fortunes colossales des familles du Premier ministre, Wen Jiabao, et du futur numéro 1, Xi Jinping. Il a insisté sur« la réforme politique [qui] représente une part importante de l’ensemble des réformes à mener dans le pays ». Et d’appeler les communistes à « attacher plus d’importance à l’amélioration du système démocratique ». Lors du précédent congrès, M. Hu avait déjà mis l’accent sur une indispensable démocratisation. Avec le succès que l’on sait. Son successeur ira-t-il plus loin ? Il s’agit de M.Xi Jinping qui sera élu président de la République par l’Assemblée nationale populaire en mars 2013, tout comme le futur Premier ministre Li Keqiang. (2)

Qui est Xi Jinping ?

Xi Jinping a passé les premières années de sa vie à Zhongnanhai, la « nouvelle cité interdite », le « compound » privilégié des dirigeants du Parti communiste, situé près de la place Tiananmen, au centre de Pékin. Mais cette enfance « nomenklaturiste » a pris fin brutalement lorsque son père a été « purgé » par Mao, et quand il s’est lui-même retrouvé, à 15 ans, exilé à Liangjiahe, une bourgade située dans les « terres jaunes » de loess du Nord-Shaanxi, une région aride et misérable de la Chine d’hier et d’aujourd’hui, celle-là même où Mao et son propre père avaient trouvé refuge dans les années 30. Pendant sept ans, le jeune Jinping, dépourvu de tout appui familial en ces temps troublés, a partagé le quotidien ingrat des paysans pauvres

Les journalistes, qui se sont rendus récemment à Liangjiahe enquêter sur le passé de Xi Jinping ont rencontré des vieux qui se souviennent de lui, En 1975, alors que la Révolution culturelle touchait à sa fin, Xi Jinping fut autorisé à revenir à Pékin, et entra par la grande porte à la prestigieuse Université scientifique de Tsinghua. A sa sortie de l’université, diplôme d’ingénieur en poche, son père avait été réhabilité, et fit entrer son fils dans l’Appareil, en commençant à la Commission militaire centrale du Parti communiste. Premier pas d’une trajectoire jusqu’au sommet. Au cours de sa carrière au sein du Parti, Xi Jinping a eu des postes de responsabilité dans trois régions et villes au coeur de la transformation économique de la Chine : le Fujian, le Zhejiang et la ville de Shanghai. Le Zhejiang l’a particulièrement marqué. Située au sud de Shanghai, c’est aujourd’hui la province la plus riche de Chine, et sa capitale, Hangzhou, détient le record du nombre de Rolls Royce par habitant. Peng Liyuan, l’épouse de Xi Jinping, est une star, chanteuse vedette de l’Armée populaire de libération (APL). Elle a le grade de général. Xi Mongze, la fille unique de Xi Jinping et Peng Liyuan, est actuellement étudiante à l’Université de Harvard, aux Etats-Unis. La jeune fille âgée de 20 ans est protégée en permanence par des gardes du corps chinois et des agents du FBI américain. Xi Jinping confie sa passion pour les films américains de Hollywood consacrés à la Seconde Guerre mondiale,... Voilà les Américains rassurés : un homme qui aime Hollywood et le secteur privé, marié à une chanteuse et dont la fille étudie à Harvard, ne peut être totalement mauvais. Même s’il dirige un Parti communiste. (3)

La passation en pente douce

«  Ce jeudi 15 novembre lit on sur le journal Asia Times, Xi Jinping devient son secrétaire général. Mais il a créé la surprise en annonçant que Xi succède également au président Hu Jintao à la direction de la Commission militaire centrale (CMC, le poste clé du pouvoir en Chine) est officiellement le chef suprême du pays. Par ailleurs, la désignation de Wang Qishan [un homme rompu à la finance et connu pour sa capacité à résoudre les problèmes] comme responsable de la lutte contre la corruption montre également les nouvelles priorités que le PCC s’est fixé. (..) Après avoir passé les rênes de l’Etat à Xi en mars, Hu n’occupera plus aucun poste officiel [contrairement aux rumeurs qui ont circulé sur ce point pendant des mois]. Cela permettra aux six autres nouveaux membres du Comité permanent de donner la pleine mesure de leurs capacités. Ils sont plus instruits que leurs prédécesseurs. Xi et Li ont tous les deux un doctorat (le premier en droit à l’université Qinghua, le second en économie à l’université de Pékin). C’est une première. En ce sens, on peut dire qu’ils sont tous des réformateurs, même si cela ne signifie pas nécessairement qu’ils seront d’accord sur toutes les politiques et mesures à mettre en oeuvre [la nouvelle composition du Comité permanent fait plutôt la part belle aux conservateurs]. Le XVIIIe Congrès s’est fixé deux objectifs - le doublement du PIB et du revenu des Chinois d’ici 2020, par rapport à 2010. Cela suppose une croissance annuelle d’au moins 7,5% du PIB et des revenus au cours des huit années à venir. Si la nouvelle direction ne parvient pas à réaliser ces objectifs, elle suscitera le mécontentement populaire. Xi et son équipe vont devoir faire face à tous ces problèmes, dont aucun n’est facile à résoudre. Sur tous ces fronts, ils seront à la peine ». (4)

Un géant économique

Est-ce que la prospérité actuelle de la Chine est une singularité ? Apparemment non, l’histoire nous apprend que pendant plus de 1500 ans, l’Empire du milieu a dominé économiquement le monde en monopolisant près de 30% de la richesse mondiale, s’en est suivi ensuite un interminable déclin. La Chine fut la proie des puissances européennes (notamment l’Angleterre et la France avec la guerre de l’opium). La part de la Chine est descendue à moins de 4% vers 1950. Un demi-siècle plus tard, suivant la devise de Deng Xiaoping « Enrichissez-vous », les dirigeants communistes ont fait de la Chine l’atelier du monde et la ferme du monde. Près de 18% de la richesse du monde se trouvent en Chine avec un PIB de 7600 milliards dépassé uniquement par les Etats-Unis qui, dit-on, seront dépassés dans une dizaine d’années. Une partie de la dette colossale américaine de 160.000 milliards soit plus de 2 000 milliards de dollars est détenue par la Chine qui achètent 25% des produits chinois. La Chine s’est imposée à la seconde place du podium, grâce à son économie et en devenant l’« usine du monde ». Cependant, le ralentissement économique observé actuellement en Chine devrait conduire à une croissance de 7,5% en 2012. Les usines chinoises notent une baisse des commandes en provenance d’Europe.

La croissance économique forte de la Chine l’oblige à sécuriser et diversifier ses importations d’énergie et de matières premières. Ainsi, la Chine noue de nombreux accords de coopération avec de nombreux pays d’Afrique noire. Ainsi, en novembre 2006, le gouvernement chinois a accueilli à Pékin quarante-huit chefs d’État et de gouvernement pour un grand sommet Afrique-Chine La Chine accorde aussi de l’aide au développement à ces pays. L’idée est de faire de cette région du monde un réservoir de matières premières (notamment de pétrole), un débouché pour les produits chinois, ainsi que de fidèles alliés politiques par exemple lors de votes à l’ONU.

«  Pour rappel, le montant de 50 milliards de APD - chantée par les médias occidentaux sur tous les tons - n’a jamais été respectée. Les Etats occidentaux conditionnent cette aide à de multiples contraintes, alors que le président chinois vient d’annoncer que la Chine met, à elle seule, 20 milliards de dollars sur la table. Sans faire dans l’angélisme, les affaires sont les affaires, il n’y a pas d’Opération publique d’achat (OPA), qu’elle soit amicale ou non. L’Afrique a besoin de la Chine pour son développement et réciproquement. Il n’y a pas cette posture paternaliste comme avec l’Europe et c’est tant mieux. (5)

Géostratégie de la Chine

Après une longue période de crises graves face à l’Occident et à ses avantages techniques nés de la Révolution industrielle, la République populaire de Chine redevient une grande puissance. Il lui faut désormais se positionner, face aux Occidentaux justement, et en particulier aux États-Unis ; et trouver sa voie, sur le plan idéologique, entre communisme, capitalisme et nationalisme. La vision qu’ont les Chinois de leur place dans les relations internationales se présente ainsi : au milieu du monde se situe l’« Empire du Milieu », celui des Chinois.

Le deuxième cercle est celui des peuples asiatiques empreints de la culture chinoise : Japonais, Coréens, Inochinois. Enfin, on trouve au-delà de cette sphère d’influence tous les autres peuples. Selon cette vision, très ancienne, les relations avec le deuxième cercle doivent être institutionnalisées, celle avec les autres doivent être évitées. La Chine est encore aujourd’hui le seul pays d’Extrême-Orient à être un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

La stratégie dite du « collier de perles » est une stratégie mise au point par la République populaire de Chine dans le but de garantir la sécurité de ses voies maritimes, notamment vers l’Europe et sa liberté d’action autant commerciale que militaire.(6)

Les revendications chinoises sur les mers proches, étendre le contrôle des vastes zones économiques exclusives, n’est pas que l’indice d’une volonté nationaliste d’étendre le territoire national de la manière la plus pointilleuse. C’est également le choix de s’imposer des points d’appui pour la marine et divers centres d’écoute entre le littoral chinois et les États de l’Asean : Selon la loi anti-sécession de 2005, une des fonctions majeures de la marine chinoise est de s’assurer une suprématie militaire dans le détroit de Formose, afin de dissuader l’île de Taïwan de proclamer officiellement son indépendance. Théoriquement, la Chine partage avec l’Inde un certain nombre de points communs. Ce sont deux vastes États très peuplés, deux vieilles civilisations, deux vieux Empires luttant séculairement pour leur unification autour d’un pouvoir central, et en particulier face aux puissances coloniales.(6)

Les relations avec les Etats-Unis : une guerre inéluctable ?

Nous avons vu que l’économie chinoise avance résolument et on prévoit qu’en 2025, elle dépassera celle des Etats-Unis. Ces derniers laisseront-ils le leadership mondial leur échapper ? Depuis les années 1980, l’Armée populaire de libération a opéré une professionnalisation de ses troupes, qui sont constituées aujourd’hui de 2,250 millions de soldats, avec un budget qui ne cesse de croître, pour atteindre aujourd’hui plus de 129 milliards de dollars La doctrine de défense chinoise se fonde plus que jamais sur la défense du territoire et se prépare à « faire face à des conflits armés dans toutes les directions ». Avec, en première ligne, l’influence militaire américaine dans le Pacifique et l’Asie du Sud-Est, où la Chine veut imposer son hégémonie. La Chine a lancé son premier porte-avions en mer en 2012 et s’efforce de rattraper son retard dans la marine et l’armée de l’air. En 2011, les États-Unis ont consacré 711 milliards de dollars (560 milliards d’euros) à leurs dépenses militaires, soit 41% des dépenses militaires mondiales, selon le rapport annuel du Stockholm International Peace Research Institute (Sipri).. « La troisième guerre mondiale, écrit Pierre Haski, commencera-t-elle en Asie ? Deux titans s’y défient. L’un, les Etats-Unis, traverse un moment de déprime, mais n’entend pas moins rester une superpuissance inégalée. L’autre, la Chine, dopée par un miracle économique sans équivalent dans l’histoire par son ampleur et sa rapidité, veut retrouver son statut de puissance régionale incontestée. Le shérif global et le seigneur local. Ils s’observent dans la vaste étendue qu’ils partagent, le Pacifique. Ils s’arment. Leur étroite imbrication économique et financière n’empêche pas une rivalité stratégique croissante. Leur duel dominera le siècle. »(7)

«  Les raisons sont d’abord : économiques : les sujets de contentieux économiques sont nombreux, même si la Chine est paradoxalement le principal « banquier » des Etats-Unis avec ses achats de bons du Trésor américain. Mais les plaintes se multiplient auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour les pratiques de « dumping » dans de nombreux secteurs, et Washington continue à faire pression sur Pékin sur le cours du yuan, la monnaie chinoise. Ensuite stratégiques : la Chine a le sentiment d’être « encerclée » par les Etats-Unis qui disposent de bases ou d’alliances militaires tout autour d’elle, des Philippines jusqu’au Japon en passant par Taïwan, la Corée du Sud, et un rapprochement palpable avec le Vietnam. Dans le cadre de sa politique de « pivot », l’administration Obama a déplacé le centre de gravité de son outil militaire vers l’Asie, en resserrant ses liens en matière de défense avec les Philippines, le Vietnam, l’Indonésie, Singapour, la Malaisie et la Nouvelle-Zélande. Enfin politiques : la Chine accuse les Etats-Unis d’ingérence dans ses affaires intérieures, comme dans l’affaire de l’avocat dissident Chen Guangcheng. Pour les Américains, la Chine est d’abord un concurrent (66%), en qui on ne peut pas faire confiance (68%), économiquement plus que militairement (59% contre 28%). Côté chinois, en revanche, il y a une vraie dégradation : de 68%, la part des Chinois, qui pensent que la caractéristique de la relation sino-américaine est marquée par la « coopération », est tombée à 39% en 2012.(7)

Qu’en conclure ? Sartre disait que quand les puissants se font la guerre ce sont les faibles qui meurent. Dans ce combat de titans, les petits pays n’ont aucune chance, seul le compter-sur-soi, le développement à marche forcée, le travail, la création de richesse et une diplomatie intelligente nous permettront de tirer le meilleur parti de cette géostratégie.

Chems Eddine Chitour

1. http://www.rue89.com/2012/11/04/comment-devient-le-president-d13-milli...

2. http://blog.mondediplo.net/2012-11-08-Tetes-nouvelles-et-programmees-au-Parti

3. http://www.rue89.com/2012/11/08/cinq-choses-savoir-sur-xi-jinping-futu...
4.Wu Zhong Hu Jintao cède l’armée à Xi Jinping Asia Times Online |15 novembre 2012

5. C.E. Chitour http://www.legrandsoir.info/la-chine-en-afrique-opa-ou-reelle-aide-au-...

6. Géostratégie de la Chine : Encyclopédie Wikipédia

7. P. Haski Chine et Etats-Unis : les deux géants du siècle choisissent leur chef Rue 89


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