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Auteur : William BLUM

L’esprit des médias de masse : échange de courriels avec un important journaliste en politique étrangère du Washington Post

William BLUM
18 juillet 2018 Cher M. Birnbaum, Vous écrivez Trump "n'a fait aucune mention des ingérences de la Russie en Ukraine". Eh bien, ni lui, ni Poutine, ni vous n'avez mentionné les ingérences des Etats-Unis en Ukraine qui ont abouti au renversement du gouvernement ukrainien en 2014, ce qui a conduit à l'ingérence justifiée russe. Donc... ? Si la Russie renversait le gouvernement mexicain, reprocheriez-vous aux États-Unis de prendre des mesures au Mexique ? William Blum Cher M. Blum, Merci pour votre courrier. "Les ingérences des Etats-Unis en Ukraine" : de quoi parlez-vous ? La dernière fois que j'ai vérifié, ce sont les Ukrainiens dans les rues de Kiev qui ont poussé Ianoukovitch à s'enfuir. Que ce soit une bonne chose ou non, on pourrait en discuter, mais ce ne sont pas les Etats-Unis qui l'ont fait. Ce sont bien les forces spéciales russes qui se sont déployées en Crimée en février et mars 2014, selon Poutine, et ce sont les Russes arrivés de Moscou qui ont alimenté le (…) Lire la suite »

Pourquoi fuient-ils ?

William BLUM
L'exode massif actuel des populations d'Amérique centrale vers les États-Unis, avec les histoires quotidiennes à la une des journaux sur les nombreux enfants séparés de leurs parents, signifie qu'il est temps de rappeler à mes lecteurs une fois de plus l'une des principales causes de ces migrations de masse périodiques. Ceux qui, aux États-Unis, sont généralement opposés à l'immigration se font un point d'honneur de déclarer ou d'insinuer que les États-Unis n'ont aucune obligation légale ou morale d'accueillir ces Latinos. Ce n'est pas vrai. Les États-Unis ont en effet l'obligation parce que beaucoup d'immigrants, en plus de fuir la violence liée à la drogue, fuient une situation économique dans leur pays d'origine directement rendue désespérée par la politique interventionniste des Etats-Unis. Ce n'est pas que ces gens préfèrent vivre aux États-Unis. Ils préfèrent rester avec leur famille et leurs amis, pouvoir parler leur langue maternelle en tout temps et éviter les (…) Lire la suite »

Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

William BLUM
Qu'il ne soit pas qualifié n'est pas important. Qu'il n'ait jamais occupé un poste de gouvernement ou d'élu est sans importance. Que sur un plan personnel il soit un crétin est sans importance. Ce qui compte pour moi, surtout à ce stade - contrairement à cette chère Hillary – c'est qu'il est peu probable qu'il déclenche une guerre contre la Russie. Sa remise en cause du caractère absolument sacré de l'OTAN, qualifiée d' « obsolète », et sa rencontre avec la députée Démocrate Tulsi Gabbard, critique de la politique américaine de « changement de régime », en particulier en Syrie, sont des signes encourageants. Plus encore, sa nomination du général Michael Flynn comme conseiller en matière de sécurité nationale. Flynn a dîné l'année dernière à Moscou avec Vladimir Poutine lors d'un gala célébrant RT (Russia Today), la chaîne de télévision de langue anglaise, de gauche, de l'État russe. Dans les médias américains, Flynn porte désormais le stigmate de celui qui ne voit pas la (…) Lire la suite »
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Rapport anti-empire n° 146 du 6 novembre 2016

Quelques pensées sur la politique étrangère américaine

William BLUM

Il a fallu à Louis XVI une révolution. Il a fallu à Napoléon deux défaites militaires historiques. Il a fallu à l’empire espagnol du Nouveau Monde des révolutions multiples. Il a fallu aux tsars russes une révolution communiste. Il a fallu aux empires austro-hongrois et ottoman une première guerre mondiale. Il a fallu à l’Allemagne nazie la deuxième guerre mondiale. Il a fallu au Japon impérial deux bombes atomiques. Il a fallu à l’empire portugais d’Afrique un coup d’État militaire sur son sol. À l’empire soviétique, il a fallu Mikhaïl Gorbatchev… Que faudra-t-il à l’empire américain ?

« Je ne crois pas que quelqu’un déclenchera consciemment la troisième guerre mondiale. La situation actuelle fait davantage penser à la veille de la première guerre mondiale, c’est-à-dire au moment où les grandes puissances étaient armées et prêtes à en découdre aussitôt que quelque chose mettrait le feu aux poudres. Dès l’instant où Gorbatchev a eu naïvement mis fin à la guerre froide, les États-Unis démesurément armés se sont appliqués à encercler la Russie avec toutes sortes de systèmes d’armements, d’exercices militaires agressifs et d’expansions de l’OTAN. En même temps, ces dernières années, la démonisation de Vladimir Poutine a atteint le niveau d’une propagande de guerre. Les Russes ont toutes les raisons de croire que les États-Unis se préparent à leur faire la guerre et ils prennent évidemment les mesures défensives qui s’imposent. Ce mélange de préparatifs militaires excessifs et de propagande dénonçant un « ennemi haïssable » rend de plus en plus possible un (…) Lire la suite »

La Guerre froide, aujourd’hui, demain, tous les jours et jusqu’à la fin du monde.

William BLUM
« La Russie soupçonnée d'ingérence électorale. Les Etat-Unis enquêtent sur un plan visant à semer le doute chez les électeurs » Voilà le titre en première page du Washington Post, le 6 Septembre. Pensez-y. L'élection que les Américains doivent endurer, rouges de honte, et qui les fait envisager de déménager à l'étranger, de renoncer à leur citoyenneté ; une élection qui provoque des nausées chez les Pères Fondateurs qui se retournent dans leurs tombes... parce que les Diables russes sèment le doute chez les électeurs ! Qui l'eût cru ? Bien-sûr, c'est ainsi que les Communistes agissent - Oh, attendez, j'avais oublié, ils ne sont plus communistes. Mais alors, que sont-ils ? Ah oui, ils sont toujours cet horrible et vieil épouvantail digne d'une condamnation de tous les gens honnêtes - Ils empêchent les Etats-Unis de dominer le monde. Quel culot ! La première guerre froide a effectué une lobotomie sur les Américains, en remplaçant leur matière cérébrale par de la matière (…) Lire la suite »

L’exceptionnalisme américain nous offre une élection sortie tout droit de l’enfer.

William BLUM
Si la course à la présidentielle américaine se termine avec Hillary Clinton contre Donald Trump, et que mon passeport se retrouve confisqué, et que je suis en quelque sorte forcé de choisir entre les deux, ou que l'on me paie pour le faire (il faudrait me payer beaucoup) ... je voterai pour Trump.. Ma principale préoccupation est la politique étrangère. La politique étrangère américaine est la plus grande menace pour la paix mondiale, la prospérité et l'environnement. Et quand il s'agit de politique étrangère, Hillary Clinton est un véritable désastre. A cause d'elle, de l'Irak et la Syrie à la Libye et le Honduras, le monde est devenu un endroit bien pire ; si bien que je la considère comme un criminel de guerre qui devrait être poursuivi. Et il ne faut pas s'attendre à beaucoup mieux sur les questions intérieures de la part de cette femme qui a reçu 675.000 $ de Goldman Sachs - une des sociétés les plus réactionnaires, anti-sociales dans ce triste monde - pour quatre discours, (…) Lire la suite »
Et priez pour que Bush et Cheney restent en vie assez longtemps pour être un jour pendus.

Nouvel An, 2016

William BLUM

Au lieu d’aller me coucher à l’heure habituelle, je suis resté debout environ deux heures de plus pour regarder la célébration du Nouvel An à Times Square.

Pour une seule raison : voir des gens heureux.

Une année comme 2015 peut provoquer ce genre de réaction.

La vue de milliers de jeunes debout dans le froid pendant des heures, les embrassades, qui criaient et riaient, était très précieux.

Et aussi un peu énervant. Qu'est-ce qui leur arrive ? Ne savent-ils pas dans quel monde ils vivent ? Ne savent-ils pas que leur fête est une cible de choix pour les terroristes ? Eh bien ... il ne s'est rien passé... Merci Dieu, en qui je ne crois pas... continue le bon travail... En 2007, Christopher Hitchens, en réponse à un article du chroniqueur conservateur Michael Gerson : « Ce à quoi les athées ne peuvent répondre », écrivit : « Ce que son article laisse entendre est insultant : l'insinuation épouvantable que je ne saurais distinguer le bien du mal si je n'étais pas guidé par une dictature céleste surnaturelle ... Ce qui suppose tout simplement que la religion, qu'elle soit métaphysiquement « vraie » ou pas, serait pour le moins synonyme de moralité. ... Voici mon défi : que Gerson me cite une seule déclaration ou action éthique prononcée ou réalisée par un croyant qui ne saurait être prononcée ou réalisée par un non-croyant ». Il convient de noter que Gerson, grand (…) Lire la suite »

Guerre froide, version 2.0

William BLUM
Guerre froide 2.0, 1ère partie Dans mon Rapport Anti-Empire du mois dernier, je vous avais rapporté la dernière aventure de la porte-parole Département d'Etat américain, Jen Psaki, qui tentait de défendre l'indéfendable. Elle a dit : « La politique constante des États-Unis est de ne pas soutenir les transitions politiques par des moyens non constitutionnels, » ce qui m'a poussé à informer mes lecteurs que : « Si vous savez comment contacter Mme Psaki, dites-lui de jeter un coup d'oeil sur ma liste de plus de 50 gouvernements que les États-Unis ont tenté de renverser depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. » Le 13 Mars, lors d'une des attaques coutumières contre tout ce qui est russe, on trouve cet échange avec Matthew Lee, journaliste d'Associated Press : Lee : A ce propos, pouvez-vous nous en dire plus sur cette demande fait au Vietnam concernant la baie de Cam Ranh et de ne pas autoriser les avions russes de s'y ravitailler ? Psaki : Eh bien, pour être claire - je ne (…) Lire la suite »
Extrait du livre "Killing Hope" ("les Guerres Scélérates"), publié initialement dans les années 80 et régulièrement révisé depuis.

Cuba : la Révolution impardonnable.

William BLUM

La présence d’un gouvernement révolutionnaire socialiste, à seulement 90 miles et ayant des liens de plus en plus étroits avec l’Union Soviétique, disait avec insistance le Gouvernement des Etats-Unis, est une situation qu’aucune superpuissance qui se respecte ne peut tolérer, et entreprit l’invasion de Cuba en 1961.

Mais à moins de 50 miles de l'Union Soviétique se trouvait le Pakistan, un allié proche des Etats-Unis, membre depuis 1955 de l'Organisation de Traité de l'Asie du Sud-Est, l'alliance anticommuniste créée par les Etats-Unis. Sur la frontière même de l'Union-Soviétique se trouvait l'Iran, un allié encore plus proche des Etats-Unis, et son réseau implacable de postes d'écoutes électroniques, de surveillance aérienne et d'infiltration du territoire Soviétique par des agents étasuniens. Et à coté de l'Iran, toujours sur la frontière de l'Union-Soviétique, se trouvait la Turquie, membre de l'ennemi mortel des Russes, l'OTAN, depuis 1951. Bons et mauvais missiles En 1962 durant la « Crise des Missiles Cubains », Washington, apparemment dans un état proche de la panique, informa le monde que les Russes étaient en train d'installer des missiles « offensifs » à Cuba. Les Etats-Unis mirent rapidement sur pied une « quarantaine » de l'île - une démonstration puissante de forces navales et (…) Lire la suite »

L’assassinat de journalistes... les leurs et les nôtres.

William BLUM
Après Paris, la condamnation du fanatisme religieux est à son comble. Je suppose qu'il y a même de nombreux progressistes qui rêvent de tordre le cou à des djihadistes, en enfonçant dans leurs crânes quelques réflexions sur l'intelligence, la caricature, l'humour et la liberté d'expression. Nous parlons ici, après tout, de jeunes qui ont grandi en France, pas en Arabie saoudite. D'où provient tout cet intégrisme islamique des temps modernes ? La plupart vient – formé, armé, financé, endoctriné - d'Afghanistan, d'Irak, de la Libye et de la Syrie. Au cours de différentes périodes, des années 1970 à nos jours, ces quatre pays ont été les états-providences les plus laïcs, modernes, instruits du Moyen-Orient. Et qu'est-il arrivé à ces états-providence laïcs, modernes et instruits ? Dans les années 1980, les Etats-Unis ont procédé au renversement du gouvernement afghan qui était progressiste, où les femmes jouissaient de tous les droits, croyez-le ou non (1), pour aboutir à la (…) Lire la suite »
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