Moins 37. À n’en pas douter, c’est le chiffre de la semaine. Il ne s’agit pas de la température au Groenland mais du prix du baril de pétrole WTI au soir du lundi 21 avril. Comment expliquer cette bizarrerie ? Quel va être l’impact sur l’économie mondiale ? Que se passe-t-il en coulisse entre les grandes puissances pétrolières ? La dégringolade des prix du pétrole va-t-elle emporter les économies latino-américaines ? Quels vont être les conséquences au niveau géopolitique ? Se dirige-t-on vers de nouvelles guerres du pétrole ?
Pour répondre à ce foisonnement de questions, déterminantes pour notre futur à tous, nous sommes avec Jacques Sapir, économiste, directeur d’étude à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).
UNE ANALYSE ; L'une des plus grandes banques du monde pense que l’ère du fossile touche à sa fin ! Nous pensons que l'économie des énergies renouvelables est impossible à concurrencer par le pétrole !
D’une défense de la patrie à une défense des puits de pétrole
« En terme de préhistoire, on parle de l’âge de pierre, de l’âge du fer, de l’âge du bronze. En survolant toute l’histoire de l’humanité, ne devrait-on pas parler de l’âge du bois, du charbon, du pétrole ou de l’atome ? » Roger Molinier
Il y a une année était votée par le parlement brésilien, majoritairement compradore, ultra réactionnaire et ultra libéral, la loi 4567/2016 modifiant le rôle de l’entreprise publique PETROBRAS dans l’exploration et l'exploitation des gisements pétroliers pré-salifères.Vendredi 27 octobre 2017, soit une année après le vote de cette loi que les progressistes Brésilens vivent comme une loi de trahison nationale, le gouvernement Temer, issu du golpe parlementaire qui destitua Dilma Rousseff, à la fin du mois d’août 2016, a mis aux enchères les premiers lots de puits de pétrole pré-salifère. Cette vente s’annonce comme le prélude de la liquidation, du bradage, de gisements, qui s'étendent sur une superficie de 149 000 km2, au profit des multinationales pétrolières.
On considère à juste titre le prix du pétrole comme une sorte de thermomètre de l’économie mondiale. La chute spectaculaire du prix du baril de brut (coté à environ 150 dollars au mois de juin 2008, contre environ 30 dollars actuellement), alimente une agitation qui va bien au-delà du secteur de l’énergie et des matières premières sur les marchés mondiaux.