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La fin du pétrole ne saurait plus tarder ? (Think Progress)

UNE ANALYSE ; L'une des plus grandes banques du monde pense que l’ère du fossile touche à sa fin ! Nous pensons que l'économie des énergies renouvelables est impossible à concurrencer par le pétrole !

La chute des prix des batteries et des énergies renouvelables entraîne une révolution des véhicules électriques (EV) si rapidement que l’économie du pétrole « est maintenant en déclin implacable et irréversible ».

C’est la conclusion surprenante d’une nouvelle analyse détaillée pour les « investisseurs professionnels » de l’économie des véhicules électriques par rapport aux voitures à essence, produites par BNP Paribas, la huitième banque mondiale en termes d’actifs totaux.

Le rapport est une bonne nouvelle pour l’humanité car il signifie que la pointe de la demande de pétrole ne pourrait dépasser une décade, ce qui signifie que les objectifs climatiques ambitieux seront plus abordables que ce que l’on pensait auparavant.
Mais l’analyse de la banque, « Wells, Wires and Wheels », est dévastatrice pour Big Oil. Elle conclut que « l’industrie pétrolière n’a jamais auparavant, dans son histoire, été confrontée au genre de menace que représente pour son modèle commercial : l’électricité renouvelable en tandem avec les Voitures Électriques !

Les voitures électriques pourraient déjà rendre les voitures à essence aussi obsolètes que les téléphones à clapet, selon les experts

En quelques années, les véhicules électriques (VE) seront à tous égards supérieurs aux voitures à essence . Cela est dû en partie au fait que les moteurs électriques sont beaucoup plus efficaces que les moteurs à essence. Et c’est aussi en partie parce que l’énergie solaire et éolienne et les batteries ont connu des baisses de prix stupéfiantes au cours de la dernière décennie - et devraient connaître des baisses tout aussi importantes dans les années à venir.

Mais l’une des conclusions les plus surprenantes est que, comme le coût de fonctionnement des véhicules électriques à énergie solaire ou éolienne baisse si rapidement, la seule façon pour les voitures à essence de rivaliser avec ces véhicules électriques à énergie renouvelable dans les années 2020 est de savoir si le prix du pétrole devait baisse à 11 $ à 12 $ le baril. Le prix actuel du pétrole dépasse 50 $.

Pire encore pour le pétrole, cette analyse économique ne tient même pas compte de la plupart des autres avantages de faire fonctionner les voitures sur des énergies renouvelables plutôt que sur le pétrole. Ceux-ci incluent les vastes avantages pour la santé publique de ne pas respirer la pollution atmosphérique causée par la combustion de pétrole, ainsi que les avantages de ne pas avoir d’énormes déversements de pétrole et de ne pas détruire un climat habitable déjà fortement fragilisé par les GES.

Le rapport est rédigé par Mark Lewis, responsable mondial de la recherche sur le développement durable à la banque. Lewis a précédemment travaillé en tant que responsable de la recherche sur les services publics européens chez Barclays et en tant que responsable mondial de la recherche énergétique chez Deutsche Bank.
Lewis note que de nombreuses analyses indépendantes - y compris Bloomberg New Energy Finance et la société de gestion des risques DNV GL - ont conclu que dans la période 2022-2024, le coût total du cycle de vie de la possession d’un véhicule électrique sera moins cher que celui de la possession d’une voiture à essence.

Le rapport examine également les coûts du cycle de vie du pétrole (forage, production et transport) par rapport au coût du cycle de vie des centrales électriques renouvelables (construction et exploitation).

Nous pensons que l’économie des énergies renouvelables est impossible à concurrencer par le pétrole lorsqu’on le regarde au cours du cycle », conclut l’étude.

A titre d’exemple l’Appel d’offre conclu par le Qatar en Janvier dernier, pour 800 MWc Photovoltaïques établit un prix record de l’énergie solaire de 0,01567 $ / kWh ! Sachant que la consommation d’une voiture électrique varie, selon la puissance du moteur de 10 à 20 kWh au 100 km !

Si l’avenir est si mauvais pour le pétrole, alors pourquoi n’y a-t-il pas eu un effondrement du prix du pétrole ou des cours des actions des grandes compagnies pétrolières ? "Il y a un hic, et c’est un gros", explique le rapport, "le pétrole a un énorme avantage historique."

À l’heure actuelle, le pétrole profite du fait que l’ensemble de son système de production et de livraison a été construit pendant des décennies et que les investissements confèrent au pétrole un gros avantage à court terme par rapport aux véhicules électriques, qui n’ont pas encore construit leur infrastructure de ravitaillement à l’échelle mondiale.

« La conclusion claire de notre analyse est que si nous construisions le système énergétique mondial à partir de zéro aujourd’hui », explique Lewis, « l’économie seule dicterait que, au minimum, l’infrastructure de transport routier serait construite autour de véhicules électriques alimentés par le vent - et l’électricité produite par l’énergie solaire. »

Mais le pétrole a une grande longueur d’avance. Et, bien sûr, Big Oil utilise ses vastes revenus actuels pour acheter du pouvoir politique afin de ralentir les investissements et les politiques gouvernementales visant à faire avancer les voitures électriques.

Lewis, cependant, fait valoir que d’un point de vue politique, les gouvernements doivent commencer à investir beaucoup plus dans les voitures électriques et leurs infrastructures de ravitaillement, tout simplement parce que l’économie devient si bonne pour les véhicules électriques et que les avantages pour la santé publique et le climat sont énormes.

Étant donné que BNP Paribas est une grande banque et que le rapport s’adresse aux investisseurs, un point clé de l’analyse est que les sociétés pétrolières investissent des sommes colossales dans la recherche et la production de nouveaux puits - et la plupart d’entre elles vont perdre beaucoup de cet argent.

"D’ici la fin des années 2020", explique Lewis, une fraction importante du pétrole produit aujourd’hui "ne pourrait être compétitive qu’à un prix inférieur au coût de production total [des compagnies pétrolières]". Pire encore, cette fraction "augmentera au cours de la durée de vie de ces projets à mesure que le taux de pénétration des VE augmentera".

Si vous ne pouvez pas produire du pétrole de manière rentable à moins de 10 $ ou 20 $ le baril, votre compagnie pétrolière est en grande difficulté.

Dans une perspective plus large, Lewis prévient que tout cet argent actuellement dépensé pour trouver et produire du nouveau pétrole est un énorme gaspillage - « un coût d’opportunité pour la société dans son ensemble ».

Quel est exactement le coût ? BNP Paribas calcule « la taille de ce coût d’opportunité est de 24 billions de dollars sur les 25 prochaines années uniquement pour l’essence ». Et c’est sans compter le coût de la sauvegarde d’un climat habitable.

Il est temps que les investisseurs et les gouvernements s’éloignent de Big Oil avant le crash - et avant qu’il ne soit tout simplement trop tard pour sauver nos enfants et les générations futures de la catastrophe.

Joe Romm

Traduit par CHEIKHALIFA Mohamed

 https://thinkprogress.org/oil-faces-irreversible-decline-thanks-to-electric-cars-and-solar-warns-worlds-8th-largest-bank-d128101ef4a8/
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COMMENTAIRES  

16/02/2020 10:41 par Georges SPORRI

Je suis un peu surpris et navré de constater qu’un article aussi sous informé, jusqu’au crétinisme, puisse être écrit et publié avant ou après le premier avril... ???

16/02/2020 15:57 par CN46400

"Sachant que la consommation d’une voiture électrique varie, selon la puissance du moteur de 10 à 20 kWh au 100 km !" et qu’il faut en mettre le double pour charger la batterie.....

18/02/2020 12:23 par mb

bonjour, cet article est une propagande pour l’industrie de la voiture electrique en utilisant l’argument du big oil comme ils disent. c’est une ficelle bien simpliste. l’affaire est bien plus complexe. on est bien loin de pouvoir remplacer le petrole sur les transports, qui plus est avec des energies renouvelables.

de plus, le petrole va atteindre son pic petrolier durant cette decennie provoquant d’autres consequences.

ce ne sont que deux elements... sans parler de la géopolitique...de la haute finance... etc...

mb

19/02/2020 07:58 par Chin-Chin

ARTICLE DU SITE FLASH INFO EN LIGNE du 14 JUIN 2019
SI JE COMPRENDS BIEN, QUESTION RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE, C’EST DEJA CUIT ?

Les États-Unis, premier pays producteur et consommateur de pétrole en 2018
 En 2018, la production pétrolière mondiale a augmenté de 2,4% par rapport à l’année précédente et la consommation pétrolière a affiché une hausse de 1,5% au cours de la même période
Övünç Kutlu,Ayşe Betül Gedikoğlu |14.06.2019

Ankara
AA - Ankara
Les États-Unis ont été le premier pays consommateur et producteur de pétrole en 2018.
Selon les informations recueillies dans un rapport du géant pétrolier BP, la production pétrolière mondiale a augmenté de 2,4% en 2018 par rapport à l’année précédente, atteignant en moyenne 94,72 millions de barils par jour.
En 2018, 16,2% du pétrole mondial a été produit aux États-Unis. Ainsi, les États-Unis sont devenus le pays leader en production de pétrole durant cinq années consécutives.
Par ailleurs, la production pétrolière des États-Unis a notamment augmenté de 16,6% en 2018 par rapport à l’année précédente, atteignant en moyenne 15,31 millions de barils par jour. En 2017, les États-Unis avaient produit en moyenne 13,13 millions de barils par jours.
Selon le même rapport, l’Arabie Saoudite s’est placée au deuxième rang des pays producteurs de pétrole avec une production moyenne de 12,28 millions de barils par jour en 2018.
Enfin, la Russie, avec une production moyenne de 11,43 millions de barils par jour, a été le troisième pays producteur de pétrole.
Le rapport a souligné que la consommation pétrolière mondiale a affiché une hausse de 1,5% en 2018 par rapport en 2017, s’enregistrant à 99,84 millions de barils.
En 2018, la consommation moyenne de pétrole a été de 20,46 millions de barils par jour, se plaçant ainsi en tête des pays consommateurs de pétrole.
La Chine, avec en moyenne 13,53 millions de barils par jour, a été le deuxième plus grand pays consommateur de pétrole, suivie de l’Inde avec une moyenne de consommation de 5,16 millions de barils par jours.

19/02/2020 11:00 par babelouest

Allons Chin-Chin, vous savez bien que la part anthropique dans les divagations du climat est minuscule ! C’est le soleil qui a des fluctuations, et cela, on n’y peut rien. C’est pourquoi on oscille entre des périodes glaciaires et d’autres bien plus chaudes, avec tous les intermédiaires. Vous savez sans doute qu’aux XIIe-XIIIe siècles il faisait bien plus chaud que maintenant : je ne pense pas que les gigantesques industries des premiers capétiens y aient été pour quelque chose, pas plus que la noria de navires qui allaient en Chine chercher des épices....

19/02/2020 21:36 par Chin-Chin

@ Babelouest

vous m’avez ouvert les yeux !
Cdt.

19/02/2020 23:41 par Assimbonanga

@babelouest, tu dis "C’est pourquoi on oscille entre des périodes glaciaires et d’autres bien plus chaudes, avec tous les intermédiaires. "
Je me demande quel effet ça a fait aux gars de l’équipement d’avoir pas sorti une seule fois les chasse-neige cet hiver... Ils doivent se demander si l’an prochain on les garde ou si on décrète la fin d’une ère. Pour chez nous, c’est tout à fait anormal, je t’assure.
Quant aux ploucs qui se sont acheté une lame pour facturer des heures de déneigement à la commune, bah, ils pourront demander à Macron une allocation exceptionnelle pour changement d’ère !

20/02/2020 06:35 par guy

Surtout que le pétrole "biotique" que l’on veut nous faire avaler ne l’est peut etre pas .......

20/02/2020 10:47 par Georges SPORRI

@ Guy / Les carburants seront produits à partir du CO2 atmosphérique, sans extraction et sans raffinage, par des réacteurs Steinfeld. Le gaz naturel sera produit, lui aussi, à partir du CO2 atmosphérique. Les réincarnations de saint Jean l’évangéliste font semblant de croire les fables de l’espace fini et de la rareté des ressources pour nous vendre des plans d’austérité pire que ceux de Sarkozy, Hollande et Macron. Et une société néo puritaine encore plus chiante que celle des amish et encore plus niaise que les chiottes secs des campeurs clandestins des forêts...

20/02/2020 11:37 par babelouest

@ Assimbonanga

Le problème avec le climat, c’est qu’on ne peut faire la part des choses que quand cent ans ont passé, parce que les hauts et bas locaux cachent la réalité. Or actuellement, à part le fait qu’à UN point de l’antarctique il y a un réchauffement dû à des volcans sous la glace, le continent du froid se porte bien, merci. Ajoutons (j’ai vu passer l’info plusieurs fois) que l’extension des glaces au pôle NORD cette année est largement supérieure à celle des années antérieures, bien qu’étant inférieure à la moyenne d’il y a cinquante ans. Voir aussi que le niveau des océans, qu’on disait prêts à submerger nos côtes les plus basses très bientôt, n’a augmenté que de deux centimètres, soit quelque chose comme dix fois moins que prévu.

Je ne conteste pas qu’il puisse y avoir globalement un certain réchauffement, mais manifestement "Y’a pas l’feu au lac", comme on dit à Genève. En revanche, la pollution par les superpaquebots, les industries chimiques à base de produits très dangereux (nitrates, sulfates, cyanures, fluorures, et autres) est très peu mise en avant, c’est bizarre, non ?

20/02/2020 17:21 par Assimbonanga

@babelouest, tu me surprends. Tu es un familier de NDDL et tu minimises le changement climatique. Y a un truc je comprends pas.
Là où j’habite, il y a beaucoup de neige en hiver depuis des siècles. C’est le premier hiver sans neige. Fatalement, ça va avoir des conséquences. Les végétaux sont calqués sur l’alternance saisonnière et les fruits et légumes aussi. Si les bourgeons démarrent en février, que va-t-il se passer ensuite ?
A côté de ça, les températures sont en hausse graduelles depuis quelques années et les chenilles processionnaires ont conquis le territoire depuis 3 ou 4 ans. Pour l’été prochain, on va peut-être avoir aussi de la dingue et du chicoungougna. Et tous les trucs auxquels on ne s’attend pas encore !
Pourquoi sépares-tu le changement climatique des autres fléaux environnementaux (qui sont mis en avant, t’inquiète ! Tu devrais lire chaque jour Reporterre : c’est la cata.) ? Nierais-tu que janvier 2020 a été le plus chaud jamais enregistré ? Ou si tu préfères ne pas savoir genre "Encore un peu monsieur le bourreau, ça peut pas déjà s’arrêter" ?

22/02/2020 17:58 par Zinsmann

Une heure d’ensoleillement sur Notre Mère Terre ; couvrirait les besoins en énergie de l’Humanité pour une Année !

23/02/2020 09:53 par cunégonde godot

Pendant que certains pays gavés d’idéologie écolo-rétrogrades anti-énergie fossile renoncent à l’énergie la moins "carbonée" et à terme la moins chère – l’énergie nucléaire –, d’autres pays grands producteurs-consommateurs d’énergie fossile comme les Etats-Unis, la Russie ou seulement consommateurs comme la Chine etc. investissent concomitamment et massivement dans l’énergie... nucléaire.
Un des plus grands scandales énergétiques français se déroule actuellement sous nos yeux : la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, qui pouvait largement encore fonctionner au moins une vingtaine d’années. Un symbole et une étape du suicide énergétique français, et de son suicide tout court...

23/02/2020 16:04 par babelouest

Cunégonde, bien au contraire, le nucléaire est un gouffre immense le jour où l’on veut s’en débarrasser. Il ne suffit pas de couper le courant, il faut démanteler, et manier de loin des produits extrêmement dangereux pour longtemps, et les entreposer on ne sait trop où. Et là c’est quand la centrale a été arrêtée à froid : à Fukushima dans cent ans ce ne sera pas terminé. Et pourtant il aura fallu inventer de nombreuses machines, et les fabriquer à l’unité.

27/02/2020 17:00 par Chin-Chin

comme aurait pu dire De Rugy ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, c’est à dire ministre des dégradations planétaires passées, présentes et à venir, dues à la domination (sans transition) de l’économie dite libérale :
"Homard m’a tué !".

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