En avril 2015, Mme Hillary Clinton a prononcé un discours à l'Université de Columbia dans lequel elle a admis ce que l'on peut lire dans n'importe quelle statistique carcérale : environ un détenu sur quatre dans le monde se trouve dans les prisons des États-Unis (US).(1) Bien sûr, elle n'a pas eu de pensée pour Julian Assange, qui à ce moment était caché depuis trois ans à l'ambassade d'Equateur pour échapper à cette folie carcérale. Elle n'a pas non plus mentionné la peine absurde de 175 ans qu’encourt Assange encourt s'il est reconnu coupable aux États-Unis. Elle ne parlait pas de la peine de mort toujours appliquée, ni du côté le plus sombre du système pénitentiaire US : le régime des prisons de sécurité maximale (supermax) et des mesures administratives spéciales (SAM). Là encore, l'affaire Assange a levé un bout du voile : une juge anglaise a statué en janvier 2020 qu'il ne survivrait pas à une incarcération dans une prison supermax ou à l'imposition des SAM.
Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, avait refusé de rendre visite à Julian Assange avant 2019. Il était totalement d'accord avec la version des médias, jusqu'à ce qu'il commence à y regarder de plus près, à lire les rapports et rende visite à Assange. Trois ans plus tard, il écrit "The Trial of Julian Assange - A Story of Persecution", un appel urgent à tous les journalistes. "Ce qui arrive à Assange vous concerne tous".
J’étais à Londres en tant qu’invité de Julian Assange et Stella Moris pour leur mariage, mais même ce jour-là, les autorités ont poursuivi leur implacable campagne de cruauté contre Julian.