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Thème : Fascisme/Nazisme/Extrême droite

“ Fury Room ”

Frederic LORDON

Ce texte est extrait, sous une forme ré-adaptée, de la dernière partie d’un livre d’entretien avec Bernard Friot, coordonné par Amélie Jeammet et Marina Simonin aux éditions La Dispute, à paraître au mois d’octobre. L’emballement des événements récents ne rend pas absurde sa publication avancée.

Sommes-nous rendus au point de fascisme ? Pas encore. Sommes-nous en voie de fascisation ? Sans doute. En fait, il n’y a plus trop à hésiter : un processus est en cours. Ce que disait Lénine de la crise révolutionnaire vaut déjà au stade de la crise organique (Gramsci) : si c’est à des degrés divers, l’une et l’autre se reconnaissent à leurs rythmes caractéristiques, tout y est accéléré, les déplacements se produisent à des vitesses phénoménales. Qui, il y a deux ans, aurait pu imaginer des tribunes de militaires factieux, une manifestation de policiers du même métal, appelant à faire « sauter les digues de la Constitution » avec la bénédiction de presque toute la classe politique, des grands médias, comme CNews, demain Europe 1, à ce point fascisés, d’autres qui courent derrière (LCI, BFM), le service public toujours disponible pour tenir à l’agenda les pires sujets, ouvrir micro aux pires invités (1), un hebdomadaire d’extrême droite, Valeurs Actuelles, faisant l’agenda (…) Lire la suite »
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Ces officiers, défaits par le FLN, mais qui rêvent d’une revanche de la Guerre d’Algérie dans les banlieues de France.

Jacques-Marie BOURGET

Tout citoyen qui a fait un service militaire connait l'inutilité de l'armée, outil à transporter la mort et la brutalité, en Afrique ces derniers mois. A saigner le budget de la France par ses vaines agitations ou en tirant sur une noce au Mali. Content d'eux, plutôt que de s'excuser pour un siècle de batailles perdues, des officiers qui se jugent essentiels veulent "nettoyer" les banlieues, ratisser comme au bon vieux temps. Hasard, tous ces signataires d'un appel lancé à Macron, ou presque, sont des militants d'extrême droite.

Il est sot, mais n’est-ce pas leur domaine d’application, que ces militaires qui ont regroupé assez de neurones pour rédiger un « Appel à Macron », aient omis de nous préciser qu’ils entendaient gagner aujourd’hui une guerre qu’ils ont perdue hier : celle d’Algérie. Cette fois le djebel aurait nos banlieues pour décor. En préambule signalons que la qualité de la langue française, celle mobilisée pour annoncer l’offensive, est d’un médiocre rare. Que, dans le 9-3 on trouve aisément de petites « hordes » de scribes capables de mieux écrire que ces cerveaux trop confinés sous feuilles de chêne. Puisque nos traineurs de sabres ont placé le débat sur le « Français », qu’ils sachent qu’ils ont déjà perdu cette guerre. Mais ils en ont l’habitude. Nos journalistes saute-info n’ont pas cherché à informer le public, alors qu’il lui aurait été utile d’en savoir plus sur ces héros lanceurs « d’Appel ». Inexpugnables guerriers qui s’apprêtent pourtant à mourir dans leurs lits. Utile d’en (…) Lire la suite »
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Cali, Colombie. Les nazis sont parmi nous !

Gérard FENOY

La répression d’une violence inédite qui s’abat sur les participants à la grève nationale commencée le 28 avril indigne tous les amis de la Colombie et de l’Amérique Latine : les autorités reconnaissent une trentaine de morts ; les ONG des Droits Humains annoncent plusieurs centaines de disparitions, des milliers de blessés, des viols dans les casernes, le vol à grande échelle des téléphones portables, sacs à main et autres pièces d’identité etc.

Ce que nous appelons en France des « bavures policières » est devenu en Colombie le nec plus ultra de la stratégie anti-manifestation. Des motos sans immatriculation tirent dans la foule et disparaissent dans la plus totale impunité ; des étudiants sont tabassés sans pitié à un contre quatre ; on remarque comme au Chili des blessés éborgnés ; impossible de savoir où se trouvent les étudiantes arrêtées... Bref une stratégie de la terreur. Les Forces Armées et la Police colombiennes ont osé mettre en pratique les théories d’Alexis Lopez, officiellement invité à une série de conférences par l’État-major il y a quelques semaines. Le point de départ en est la « Revolucion molecular disipada » (Révolution moléculaire dissipée), qui expliquerait la multiplicité des protestations : au lieu d’avoir plusieurs fronts de guérillas, l’opposition au gouvernement démocratiquement élu organiserait dans toutes les villes, les quartiers et les villages des défilés contre les autorités. Pas (…) Lire la suite »

La « Fondation pour l’école » : harcèlement moral et extrême droite intégriste

Christian HUMBERT

En 2019, les cathos intégristes se sont écharpés pour une obscure association. Des divisions habituelles de l’extrême droite scolaire sont nées pléthore de nouvelles organisations qui, chacune à leur place, veillent au démantèlement de l’école de la République. Mais au royaume des fachos, certains sont (encore) pires que d’autres...

Toujours reconnue d’utilité publique, la Fondation pour l’école (FPE), qui n’est aujourd’hui que l’une des organisations de promotion de la « liberté scolaire » (lire l’école pour les riches ou pour endoctriner), fait l’objet d’une double enquête judiciaire, pour harcèlement moral, fraude fiscale et abus de confiance. Elle est de surcroît convoquée au tribunal des Prud’hommes pour la mise à pied et licenciement pour faute grave de plusieurs salariés dont sa directrice générale. Et là ça ne rigole plus. Retour vers le passé Il faut dire qu’entre les errances de la Fondation « Espérance banlieues », placée à l’époque sous la responsabilité légale de la fondation pour l’école qui l’abritait et établies par un audit extérieur dont le rapport a été rendu fin mars 2019 (et que nous nous sommes procuré), et les frasques fiscales alléguées d’un administrateur, la justice doit s’amuser. Ah ! Espérance banlieues, la coqueluche des médias de « droite » bienpensante mi-catho mi-marteau (…) Lire la suite »

Pourquoi l’assaut du Capitole n’est qu’un début

Marc VANDEPITTE

Le 6 janvier 2021 nous avons été témoins de scènes à Washington qui sont habituellement réservées à des républiques bananières. Ce n’était pas une ultime tentative pour sauver la présidence de Trump, comme certains le pensent, mais c’est le début d’une escalade de la violence et d’une période turbulente de l’histoire des États-Unis. L’analyste politique Marc Vandepitte résume les faits et scrute l’avenir.

Une action “sauvage” planifiée Ces événements choquants ne sont pas tombés du ciel. Quelques semaines auparavant, Trump, via une série de tweets, avait appelé ses partisans à venir manifester le 6 janvier. Un de ces tweets laissait peu de doute : « Soyez là, ce sera sauvage !” (“Be there, will be wild !”). Fin décembre, il était déjà clair que les partisans radicaux prévoyaient une action de protestation importante et violente pour empêcher la validation de la victoire électorale de Joe Biden. Le groupe néo-fasciste armé Proud Boys avait réservé des hôtels à Washington des semaines à l’avance. Dans les forums cryptés, il était question de trafic d’armes et de l’installation d’un « camp armé ». De nombreux émeutiers semblent avoir des liens ou être membres de milices d’extrême droite. Parmi les personnes arrêtées se trouvait un lieutenant de l’armée de l’air à la retraite. Une heure et demie avant l’invasion du Capitole, Trump ameutait ses partisans sur Twitter : « Vous ne (…) Lire la suite »
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Exit Hannah Arendt, II (La mystification du système totalitaire)

Bruno GUIGUE

Le spectre du totalitarisme, chez Arendt, plane au-dessus de l’histoire réelle et de ses affrontements de classe. Occultant la genèse historique des deux mouvements, cette théorisation ignore l’opposition irréductible entre communisme et nazisme. Elle fait comme si la mystique de la race et l’idéal prolétarien étaient de même nature. Elle passe résolument sous silence la relation structurelle entre nazisme et capitalisme.

Absorbant toutes les activités humaines pour leur donner une signification univoque, le totalitarisme, pour Hannah Arendt, est un système qui transcende ses incarnations particulières. Peu importent alors les différences concrètes entre communisme et nazisme. L’abstraction du concept de totalitarisme, chez la philosophe, l’exonère d’une analyse proprement historique du phénomène. Appareil destructeur livré à sa propre démesure, le totalitarisme y revêt les traits d’une entité abstraite et homogène. Déconnectée de l’histoire réelle, l’idéologie paraît se suffire à elle-même, exercer ses effets en toute autonomie, modeler le cours des événements à son image : c’est la « logique d’une idée ». Rien d’étonnant, dès lors, à ce que le spectre du totalitarisme, chez Arendt, plane au-dessus de l’histoire réelle et de ses affrontements de classe. Occultant la genèse historique des deux mouvements, cette théorisation ignore l’opposition irréductible entre communisme et nazisme. Elle fait (…) Lire la suite »
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À l’ONU, l’Italie s’abstient sur le nazisme

Manlio DINUCCI

L'art de la guerre. La signification politique de ce vote est claire : les membres et partenaires de l'OTAN ont boycotté la résolution qui, sans la nommer, remet principalement en cause l'Ukraine, dont les mouvements néo-nazis ont été et sont utilisés par l'OTAN à des fins stratégiques.

La Troisième Commission des Nations Unies – chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles – a approuvé le 18 novembre la Résolution “Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée”. La Résolution, rappelant que “ c’est notamment la victoire remportée alors sur le nazisme qui a amené la création de l’Organisation des Nations Unies, appelée à empêcher de nouvelles guerres et à préserver de ce fléau les générations futures”, lance l’alarme sur la diffusion de mouvements néonazis, racistes et xénophobes dans de nombreuses régions du monde. Elle se déclare “profondément préoccupée par la glorification, quelle qu’en soit la forme, du mouvement nazi, du néonazisme et des anciens membres de l’organisation Waffen-SS”. Elle souligne ensuite que “le néonazisme n’est pas que la glorification d’un (…) Lire la suite »

Pandémie, menace sur la paix, fascisation et crise du capitalisme

Georges GASTAUD, Fadi KASSEM

Georges Gastaud et Fadi Kassem, co-secrétaires nationaux du PRCF dans une interview accordée à Initiative Communiste apportent éclairage et propositions dans la situation de crise actuelle.

Initiative communiste : pandémie, réchauffement climatique galopant, blocus et agressions contre les peuples en luttes, menaces sur la paix mondiale, décadence visible de notre pays sur les plans industriel, social et culturel... Existe-t-il encore des raisons d’espérer et de lutter pour les jeunes générations... et pour les vieux militants ? Georges Gastaud : Les fondateurs du PRCF furent les premiers à formuler l’idée que « l’exterminisme est le stade suprême du capitalisme-impérialiste ». A l’époque (début des années 1980), même de prétendus « marxistes orthodoxes » ricanaient quand nous constations cette évidence : planétairement déstabilisés par la défaite des EU au Vietnam, applaudis par les « nouveaux philosophes » français BHL, Glucksmann et Cie, Reagan et Bush étaient prêts à risquer une guerre nucléaire mondiale pouvant mener à l’ « hiver nucléaire » et à l’extermination de l’humanité pour épuiser, et si possible éliminer le camp socialiste. Etant donné que (…) Lire la suite »
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Le nouvel ordre mondial capitaliste/fasciste se met en place sous couvert du Covid-19

Jimmy DALLEEDOO

Karl Marx affirmait : « Le capital abhorre l’absence de profit ou un profit minime, comme la nature a horreur du vide. Que le profit soit convenable, et le capital devient dangereux : 10% d’assurés, et on peut l’employer partout ; 20%, il s’échauffe ; 50%, il est d’une témérité folle ; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines ; à 300%, et il n’est pas de crime qu’il n’ose commettre, même au risque de la potence. Quand le désordre et la discorde portent profit, il les encourage tous deux ; pour preuve la contrebande et la traite des nègres » (Le Capital tome 3). Alors pourquoi les forces du capital ne prendraient-elles pas le contrôle de nos existences via le confinement, les règles sanitaires sous couvert de la Covid-19 ? Pourquoi elle le ferait ? Eh bien…

1- Les origines du virus Nous ne verserons pas dans le complotisme évidemment. Mais connaître les origines du virus est une question qui mérite quelques lignes. La première hypothèse consiste à affirmer que la Covid-19 aurait été transmise à l’Homme via les animaux. Pour la virologue Chinoise Shi Zhengli, ce virus a été différencié des autres virus il y a environ 40 à 70 ans. Le génome de ce nouveau pathogène est composé d’environ 30 000 nucléotides et est très proche du RaTG13 qui avait été identifié en 2013 dans la province de Yunnan en Chine. Ce virus serait doté d’une caractéristique troublante : il reconnaîtrait les récepteurs situés à la surface des cellules humaines lui permettant ensuite de les infecter. Certains virus circulent via des intermédiaires. Le pangolin ou la chauve-souris ont été considérés très rapidement comme étant de possibles « intermédiaires ». Des virus peuvent donc passer de l’animal à l’Homme : c’est ce qu’on appelle le transfert zoonotique. (…) Lire la suite »
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Foire aux cancres ou chronique politique ?

FALD

Ce matin du mercredi 7 octobre 2020, ma radio est comme souvent branchée sur France Inter. Chronique politique de Monsieur Thomas Legrand.

Ce qu’il raconte est souvent contestable, mais il y a des jours où il franchit les bornes au delà desquelles il n'y a plus de limites. Comme ce 7 octobre. Il nous place d’abord qu’autrefois, les libéraux étaient de gauche. Quand ? Dès leur fondation, ils étaient pour la prétendue liberté d’entreprendre, autrement dit pour la loi de la jungle, avec tout pouvoir au patron et aucun droit aux salariés. C'est de gauche ? Certes, il y a trois ou quatre siècles, quand ils s’opposaient à l’absolutisme, ils avaient peut-être quelque chose de ce que par la suite, on a appelé la gauche. Mais c'est fini depuis une certaine nuit du quatre août 1789. Il serait temps que Monsieur Thomas Legrand s’en aperçoive. Ceci n’était que le hors d'œuvre du plat qui m'a collé une indigestion. Ensuite, Monsieur le Chroniqueur Officiel nous assène que l’extrême droite deviendrait laïque et sociale. Rien que ça ! La laïcité des lepenistes ne combat que les Musulmans. Elle n’a par contre que de (…) Lire la suite »
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