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Thème : Energie Nucléaire

Nucléaire : une vie de sans abri

Gaëtan PELLETIER
"Il faut se méfier des ingénieurs, ça commence par la machine à coudre, ça finit par la bombe atomique." Marcel Pagnol Dans les années 60, en pleine guerre froide, les journaux affichaient des plans d'abri nucléaire pour... la famille. Poches de sable, nourriture, eau, piles, etc.Sans oublier la femme... Il fallait s'asseoir et attendre peut-être des centaines d'années que l'effet des radiations s'estompe. J'avais alors une sorte de cahier dans lequel je collais les articles et les plans. Le plus simple était constitué de sacs de sable superposés. Abri pour pauvres... Suffisant pour filtrer les radiations, du moins pour un temps. C'est ce qu'on prétendait. Je croyais à l'abri comme on certain croient en "dieu"... Quant à l'emmagasinage de nourriture, je me heurtais à un mur : nous mangions à notre faim, mais avec un menu à une variante de trois ou quatre "thèmes" : pommes de terre, pâtes, et fèves au lard. Le triptyque parfait toutefois pénible après des mois... Néanmoins, je (…) Lire la suite »

Lanceurs d’alerte à Minamisōma

Pierre FETET
J’ai pris connaissance il y a quelques jours d’une carte qui m’a tout de suite interpellé. Elle affiche des mesures de la radioactivité à la fois précises et inquiétantes. Ne connaissant pas le japonais, j’ai demandé à Kurumi Sugita, présidente de l’association Nos voisins lointains 3.11, de me traduire le texte. Elle a tout de suite accepté et m’a expliqué de quoi il s’agissait : « Le Projet de mesure de la radioactivité environnementale autour de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (Fukuichi shûhen kankyôhôshasen monitoring project) est mené par une équipe de bénévoles relativement âgés (qui sont moins radiosensibles que les jeunes) pour réaliser des mesures de radioactivité avec un maillage serré de 75 x 100 m pour la radioactivité dans l'air et 375 x 500 m pour la contamination du sol. Les mesures de radioactivité ambiante et du sol sont réalisées principalement dans la ville de Minamisōma et aux alentours. Ils essaient de réaliser des mesures détaillées afin de (…) Lire la suite »

Comment la France se prépare-t-elle à l’éventualité d’un Fukushima ?

Philippe NADOUCE

L’histoire du nucléaire de ces quarante-cinq dernières années est marquée par de belles conquêtes technologiques et par cinq accidents graves dont quatre catastrophes du type Fukushima. La fonte des réacteurs d’une centrale nucléaire – en d’autres mots : Armageddon- est une éventualité que les experts et les états sous-estiment systématiquement.

Dans cet article, nous allons passer en revue cinq arguments qui nous aideront à étayer cette déclaration plutôt alarmante. Dans l’éventualité d’une catastrophe nucléaire en France, le premier argument défendu ici est que les systèmes de sécurité imaginés et mis en place par les experts ne seront pas suffisants. Le second est que les plans d’urgence, qu’ils soient envisagés pour protéger les populations ou pour limiter les effets de la catastrophe dans l’environnement seront un échec. La troisième - qui est généralement la conséquence des deux premières - est la contamination durable des nappes phréatiques ou des sources en eaux potables. La quatrième – systématiquement minimisée par le lobby du nucléaire après chaque catastrophe - est que des gens mourront des conséquences d’un empoisonnement radiologique et la dernière, nous l’avons dit précédemment, est que, tant les risques que les moyens mis en œuvre pour lutter contre une catastrophe éventuelle, sont grossièrement (…) Lire la suite »

Tchernobyl, Fukushima : les aménageurs de la vie mutilée

Collectif

Proclamant qu’il faut « gérer » sa peur à la suite de catastrophes comme celles de Tchernobyl et de Fukushima, les aménageurs de la vie mutilée, relayés par des représentants d’instances étatiques ou associatives, prétendent réduire à néant toute possibilité de mise en cause de la déraison nucléaire, enjoignant à chacun d’en tirer au contraire parti, plutôt que de se hasarder à en rechercher les responsables et à rendre inhabitées des terres inhabitables.

« Si la science un jour règne seule, les hommes crédules n'auront plus que des crédulités scientifiques. » - Anatole France) Un documentaire consacré aux désastres de Tchernobyl et de Fukushima a été présenté par Arte le 26 avril dernier, lançant une pernicieuse invitation à « vivre avec » la contamination radioactive, « défi » que prétendent, en ces jours sombres, relever les missionnaires de l’accommodation à la vie en zones contaminées par la radioactivité. L’« Initiative de Dialogue pour la réhabilitation des conditions de vie après l’accident de Fukushima », présentée dans ce film, a été pilotée par de supposés, et néanmoins dangereux experts à l’œuvre à Tchernobyl hier, à Fukushima aujourd’hui, et en France demain. Puisque la France a dans ses rangs des champions de la réhabilitation post-catastrophe, tels que Jacques Lochard ou Gilles Hériard-Dubreuil, soutenus par la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR), l’Institut de Radioprotection et de (…) Lire la suite »

Fukushima : le monde en danger

Arnie Gundersen
(Traduction de la transcription de la vidéo) EEMCEE : Je vais commencer par une citation du célèbre philosophe américain W.C. Field qui a dit une fois « Il arrive une fois dans les événements humains où l’on doit prendre le taureau par la queue et regarder les choses carrément en face ». Et c’est ce que nous allons faire ce soir. Alors Arnie Gundersen, c’est à vous. AG : Ce dont je voudrais parler, et Tim y a fait allusion, est comment l’industrie nucléaire a réussi à exposer son argument sur le nucléaire. Il y a un livre:Ne pensez pas à l’éléphant. Quelle est la première chose à laquelle vous pensez ? A l’éléphant. Et la personne qui expose l’argument gagne généralement cet argument. Nous nous retrouvons étiquetés anti-nucléaires. Nous ne les appelons jamais zélotes du nucléaire. Ils ont été capables d’élaborer l’argument. Voici un exemple. Qu’est-ce qui est faux dans cette phrase : l’accident de Fukushima s’est produit le 11 mars 2011. (Public : accident). Accident. En fait (…) Lire la suite »

Fiasco nucléaire

Jeremy Leggett

La rapidité avec laquelle les industries du renouvelable seront en mesure de se développer dans les années à venir, sera largement influencée par les efforts de croissance déployés par les industries du gaz et du nucléaire. Ayant analysé le marché du gaz dans ma dernière chronique, permettez-moi de parler aujourd’hui du nucléaire, et de me concentrer sur un projet qui aura beaucoup à voir avec les perspectives nucléaires à l’échelle mondiale : l’usine EDF de Hinkley Point C.

Je commence par un ensemble de chiffres sûrement destinés à devenir un cas d’école pour les étudiants en commerce. Imaginez que vous êtes le directeur financier d’une entreprise qui a une capitalisation boursière de 18 milliards d’Euros sur les marchés. On vous demande de trouver 22 milliards d’investissements pour une nouvelle centrale nucléaire, la première d’une toute nouvelle série. Sans cette série, votre entreprise ne peut espérer se développer, en supposant que sa technologie soit en adéquation avec le marché et ne coule pas son business model en exposant son échec. Pourtant, votre jouet est la centrale la plus chère du monde, et l’un des projets de construction les plus coûteux jamais envisagé par les humains, en termes réels. Et voici que vous portez votre bilan à 37 milliards d’Euros de dette nette. Vous avez deux autres problèmes. Le premier sont les € 55 milliards d’engagements estimés pour maintenir une flotte de réacteurs vieillissants issus des générations (…) Lire la suite »

Non, les sanctions nucléaires contre l’Iran n’ont pas fonctionné

Moon of Alabama
Des gens qui croient avoir tout compris disent que la mise en œuvre de l'accord sur le nucléaire iranien montre que « les sanctions ont marché » : DougSaunders@Doug Saunders Le paradoxe iranien : cette semaine a prouvé que les sanctions marchent. C’était donc la pire semaine que le Congrès des États-Unis pouvait choisir pour imposer de nouvelles sanctions 17 janvier 2016 10H42 - C’est complètement faux. Les sanctions n’ont pas marché en ce qui concerne le problème nucléaire avec l'Iran. Les sanctions ne marcheront pas davantage contre le programme de missiles balistiques de l'Iran. D'autres auteurs ont déjà expliqué cela en détails, mais il faut y revenir. L'Iran considère, et a toujours considéré, le développement d'un programme nucléaire civil pour l'électricité et d'autres besoins, comme le seul moyen de devenir un Etat moderne entièrement développé. Les États-Unis et Israël ont voulu l’en empêcher. Israël considère l'Iran comme une puissance concurrente au (…) Lire la suite »

Les cobayes humains de l’armée française.

Nicolas PLUET

01/04/1960 : 150 prisonniers algériens utilisés comme cobayes humains lors du second essai nucléaire français à Reggane.

01/04/1960 : 150 prisonniers algériens utilisés comme cobayes humains lors du second essai nucléaire français à Reggane. René Vautier est mort le 4 janvier 2015. Résistant à 15 ans, il fut, avec pour seule arme sa caméra, engagé sa vie durant contre le colonialisme et les injustices ; emprisonné dès son premier film à 21 ans ; censuré comme nul autre réalisateur français ne le fut. Lui qui avait des liens si forts avec l'Algérie s'était fait l'écho d'un témoignage terrible qui, jusqu'ici n'a pas été évoqué dans la presse française. Il est temps de le faire. Cela se passe au CSEM (Centre Saharien d'Expérimentation Militaire) situé à Reggane, à 700 km au sud de Colomb Bechar. Les tirs sont effectués à Hamoudia, à une cinquantaine de km au sud-ouest de Reggane. Le premier avril 1960 a lieu le second essai nucléaire français, sous le nom de code “Gerboise blanche”. La bombe dégagea environ 4 kilotonnes. Le tir a été l'occasion d’étudier la résistance des matériels militaires (…) Lire la suite »
... la tartufferie Hulollandesque

« Osons » le zéro Hulot pour le zéro nucléaire

Thierry Ribault

Dans un entretien accordé au journal Le Monde, le 7 octobre 2015, le spectaculaire Nicolas Hulot entend faire trembler dans les chaumières, reprenant de manière péremptoire ce qu’il avait déjà affirmé dans les colonnes des Échos du 24 août : « Le pétrole, le charbon et le gaz sont les ennemis du climat, donc les ennemis de l’humanité ».

Mais au-delà de l’ironie du fait qu’il ait troqué, sans transition, ses pales d’hélicoptère pour celles des éoliennes, au delà des ambitions démesurées du catéchisme unanimiste affichées sur la page « Osons » du site de sa fondation - du type : « Osons casser les codes et sortir des standards », « Osons l’amour, la plus renouvelable des énergies », ou encore « Nous pouvons sécher les larmes du monde » - il convient surtout de rappeler combien et comment Nicolas Hulot trompe sur plusieurs plans - à moins qu’ils ne se trompent eux-mêmes - les signataires de son appel à « oser ». On peut, tout d’abord, se demander pourquoi les « ennemis de l’humanité » selon Nicolas Hulot n’ont ni nom ni visage. Second point, les amis du climat peuvent aussi être les « ennemis de l’humanité ». Dans un troisième temps, nous reviendrons sur la « métastase étatique »[1] que constitue la Fondation Nicolas Hulot, notamment sur son rôle d’agence de communication au service du chantage nucléariste. Les « (…) Lire la suite »
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Des taux de cancer de la thyroïde des moins de 18 ans multipliés par 50

A Fukushima, bilan d’une situation sanitaire inquiétante

Cécile Asanuma-Brice
Tant est grand l’irrationnel en cet affaire et par-delà les contradictions qui dépassent l’entendement, simultanément à l’annonce des résultats du groupe de recherche INWORKS (Ionising radiation and risk of death from leukemia and lymphoma in radiation-monitored workers) selon lesquels le risque de mortalité par leucémie ou myélome multiple des travailleurs de centrales nucléaires après exposition à des faibles doses est désormais avéré[1], le gouvernement japonais, avec l’aval de l’AIEA[2], a relevé les doses acceptables pour les travailleurs du nucléaire de 100msv/an à 250 msv/an en cas d’urgence[3]. Pour rappel, cette même norme qui était à 20 msv/an avant l’explosion de la centrale de Tepco - Fukushima Dai ichi a été réhaussée à 100 msv/an après l’accident (pour les travailleurs du nucléaire) et à 20 msv/an pour la population civile. Suite au réhaussement de la norme, lors du seul mois d’août 2015, on compte trois décès parmi les travailleurs de la centrale nucléaire de (…) Lire la suite »