Ici Beyrouth ! Nous sommes le samedi 8 mars 2014 à 14 heures et, depuis pas mal de temps, des femmes et des hommes convergent en direction du Musée National, lieu de départ de la manifestation de protestation des femmes Libanaises contre la violence ordinaire qui les tue et les minore ainsi que pour la mise en place d’une loi qui leur donnera enfin les mêmes droits qu’aux hommes.
Nous reproduisons un entretien réalisé le 13 décembre par des militantes de Pan y Rosas de l’État espagnol, groupe fondé il y a dix ans en Argentine et présent actuellement aussi au Mexique, au Brésil, en Bolivie et au Chili. Pan y Rosas revendique le lien entre l’oppression des femmes et la lutte anticapitaliste et part du principe que seule la révolution sociale des travailleur-se-s en alliance avec les secteurs les plus opprimés peut créer les bases de l’émancipation des femmes. Dans l’État espagnol Pan y Rosas regroupe des membres de Clase Contra Clase ainsi que des indépendantes [1]. Celles-ci ont été aux côtés des travailleur-se-s de Panrico tout au long de la grève [2]. Cet entretien est donc le fruit de ces rencontres et expériences partagées.
Extraits de la présentation du livre de Pinar SELEK, Devenir homme en rampant, Paris, l’Harmattan, par Jules Falquet :
L’interrogation première de Pınar Selek [3] était simple : qu’est-ce qui transforme au fil des années un innocent enfant en un adulte assassin ? La construction sociale de la violence, son lien avec la “virilité” et le service militaire — mais aussi de manière plus générale la (re)production de sociétés autoritaires et hiérarchiques et l’organisation de l’oppression des femmes — se trouvent au cœur de Devenir un homme en rampant.
À l’heure où se développent des discours masculinistes sur les hommes comme “victimes de la domination masculine”, Pınar Selek nous permet de penser plus loin. Dans la ligne des travaux sur les hommes comme dominants, elle nous invite ici à une profonde analyse des liens entre la construction sociale des hommes et la production structurelle du pouvoir masculin et de la hiérarchie sociale.
Au moment où la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, s’apprête à présenter un projet de loi-cadre pour l’égalité entre les femmes et les hommes au Parlement, Muriel Salmona, psychiatre-psychothérapeute, publie dans son dernier livre, des chiffres alarmants sur les violences faites aux femmes en France, et dénonce l’absence de prise en charge globale, médicale, sociale et judiciaire des victimes.
L’arrivée en masse des femmes sur le marché du travail a permis de déprécier celui-ci. Le capitalisme industriel nordiste étasunien a constitué un sous-prolétariat noir qui est rentré en concurrence avec le prolétariat blanc en venant mordre à la marge sur le marché du travail. Le patronat européen et en particulier français a procédé quasiment de la même façon. Le patronat importateur d’ouvriers ‘indigènes’ y trouvait un double bénéfice.
La réponse à cette manœuvre de division aurait dû -devrait- consister à refuser le fractionnement entre ethnies (ou religions) face au système qui élabore l’émiettement des luttes.
Quand une femme musulmane se retranche dans son vêtement et se soustrait à la nudité, c’est pour s’appartenir à elle-même. Son geste pourrait être de dire mon corps n’est pas une marchandise, mais cet implicite ne s’adresse pas spécifiquement à l’homme blanc ! Il n’est pas non plus un acte de soumission à une prescription patriarcale.
Lors d’une visioconférence organisée par le Département d’État des États-Unis le 29 octobre 2013, la célèbre dissidente cubaine a regretté le rôle « marginal » de la femme à Cuba. Selon Yoani Sánchez, la femme cubaine constitue le « dernier maillon d’une chaîne non-production et d’inefficacité ». Voici quelques vérités à ce sujet qui contredisent son point de vue.