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Thème : Droits des femmes

L’Ethique de responsabilité dévoyée par le politique - Ou quand N. Morano divise et ne mesure pas les conséquences de ses actes

Jamilla FARAH
Les propos polémiques de Nadine Morano nous ramènent d’une part à l’actualité de l’égalité homme-femme et ce qu’elle revêt, axe politique prioritaire dans nos sociétés dites « modernes » où le droit, ici, assure théoriquement à chacun la possibilité de la revendiquer. D’autre part, régulièrement, les médias, depuis plus d’une décennie rapportent des déclarations de politiques qui stigmatisent une frange de la population française, musulmane. Ce phénomène grandissant nous invite à revisiter la fonction essentielle du politique et son utilisation des médias. L’égalité homme-femme s’entend donc rationnellement en termes de droits inscrits dans la Constitution. Cependant, dans la réalité, la mesure de cette égalité est difficilement préhensible, et davantage dans le domaine de la sphère privée, celle du couple en particulier. Ce projet d’égalité homme-femme constitue donc une problématique en soi qu’il est intéressant d’analyser à la loupe. Quels sont les critères retenus qui (…) Lire la suite »

La guerre d’Israël contre les femmes de Gaza et leur corps (Muftah)

David Sheen
Attention : Cet article contient des mots et des images sexuellement explicites Alors que la dernière attaque d’Israël sur Gaza est entrée dans sa troisième semaine, les forces destructrices déchaînées sur la Bande de Gaza ont engendré un bilan de morts massif, avec plus de 650 morts palestiniens (l’article a été écrit le 23 juillet 2014 - NDT), environ 4 200 blessés –la plupart des civils– et environ une centaine de milliers de sans-abri. Tandis que Gaza est matraqué, le niveau des appels aux incitations racistes anti-Palestiniens de personnalités israéliennes politiques, religieuses et culturelles se poursuit à un degré maximal et a pris un ton misogyne dangereux. Promouvoir le viol de Gaza et de ses femmes Le 21 juillet, les médias israéliens ont rapporté que Dov Lior, grand rabbin de la colonie de Kiryat Arba en Cisjordanie, a publié un décret religieux sur les règles d'engagement en temps de guerre, qu'il a envoyé au ministre de la Défense du pays. L'édit stipule que, (…) Lire la suite »
l’OTAN est devenue antirusse après avoir été antisoviétique car, communiste ou pas, la Russie est un obstacle.

La cocotte qui tue.

Anatole BERNARD

Ici Beyrouth ! Nous sommes le samedi 8 mars 2014 à 14 heures et, depuis pas mal de temps, des femmes et des hommes convergent en direction du Musée National, lieu de départ de la manifestation de protestation des femmes Libanaises contre la violence ordinaire qui les tue et les minore ainsi que pour la mise en place d’une loi qui leur donnera enfin les mêmes droits qu’aux hommes.

Pendant ce temps, je découvre que rien n’a changé en France. François Hollande a le même ministre des affaires étrangères que Nicolas Sarkozy, Bernard-Henri Lévy, une gueule magnifique d’entarté chronique, mais surtout un fanatique pour qui celui qui ne pense pas comme lui est un révisionnisme ou un antisémite, en tout cas « une personne qui glisse sur une pente dangereuse », sa formule préférée. Alors, c’est l’éternel retour d’un cauchemar : je le vois à la télévision, blotti à l’arrière d’une voiture, un peu rabougri, tendance vieux beau, qui accompagne le boxeur autoproclamé « voie nouvelle de l’Ukraine » en direction de l’Elysée où un Président élu démocratiquement reçoit ce Vitali Klitschko triple champion du monde poids lourds choisi par les USA et l’Europe sans doute au bout d’une révolution que certains appellent plus prosaïquement un coup d’Etat : rien ne change, le choix des mots est tout simplement une guerre de communiqués. Ainsi, les médias fixés sur la Crimée, notre (…) Lire la suite »

Margaret Thatcher ne s’y attendait pas, mais ce sont les femmes de mineurs qui ont dynamisé la grève de 1984 (The Guardian)

Dawn Foster
30 ans après la grève des mineurs, les femmes qui ont participé au mouvement contre les fermetures des mines expliquent que cela a été un catalyseur qui leur a permis d'amorcer un nouveau tournant dans la vie. Leur action est la réponse des femmes à Margaret Thatcher, qui était persuadée que l'intérêt personnel l'emporte toujours sur la solidarité de classe et avait, donc, pensé que la grève des mineurs de 1984-5 s'arrêterait rapidement à cause des pressions qu'exerceraient les femmes de mineurs sur leurs maris. Parmi le lot de documents rendus publics, cette année, par les Archives Nationales, on trouve des notes manuscrites qu'avait prises Thatcher lors d'une réunion qu'elle avait organisée avec les femmes des mineurs gallois briseurs de grèves. Rose Hunter, du groupe de soutien des mineurs du North Staffordshire (North Staffordshire Miners' Support Group), raconte ce qu'elle a vécu lors d'une commémoration à Bethnal Green : "Thatcher pensait que les femmes allaient (…) Lire la suite »

Tunisie - Aux femmes de mon pays - À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes

Salah HORCHANI
Femmes tunisiennes, que de luttes vous avez menées, Petites filles, bien avant la puberté, Adolescentes, célibataires ou mariées, Souvent, toutes seules, incomprises, bafouées Parfois, humiliées, violentées, malmenées, En famille, à l’école, au travail, en société, Dans un monde qui est gouverné et dominé Par une gent masculine brutale et bornée, Sans parler de votre quotidien à trois journées : Famille-maison-emploi, qu’il faut toujours gérer, Mais, sans cesse, combatives, dignes et décidées. Votre condition s’est substantiellement améliorée Avec la promulgation du Code du Statut Personnel Code dont le contenu vous a donné des ailes Pour recouvrer votre liberté, votre dignité Mais, les conflits sont, hélas, loin d’être terminés ! En vérité, votre combat est aussi pour les autres, Puisque votre bien-être est également le nôtre, Dont dépendent le vivre-ensemble et sa sérénité, La douceur de la vie, le progrès social et ses qualités, Car, si la (…) Lire la suite »

Etat Espagnol : les femmes de PANRICO en lutte

Leire Izar Gorri, Cynthia Lub et Veronica Landa

Nous reproduisons un entretien réalisé le 13 décembre par des militantes de Pan y Rosas de l’État espagnol, groupe fondé il y a dix ans en Argentine et présent actuellement aussi au Mexique, au Brésil, en Bolivie et au Chili. Pan y Rosas revendique le lien entre l’oppression des femmes et la lutte anticapitaliste et part du principe que seule la révolution sociale des travailleur-se-s en alliance avec les secteurs les plus opprimés peut créer les bases de l’émancipation des femmes. Dans l’État espagnol Pan y Rosas regroupe des membres de Clase Contra Clase ainsi que des indépendantes [1]. Celles-ci ont été aux côtés des travailleur-se-s de Panrico tout au long de la grève [2]. Cet entretien est donc le fruit de ces rencontres et expériences partagées.

« Ce qu’il faut c’est une révolution ! Avec tout le monde dans les rues ! Et cette révolution doit venir d’en bas. Tout ce qu’on a réussi à obtenir s’est fait comme ça, en faisant grève, en arrêtant tout”. (Paquita, travailleuse à Panrico) Ces conversations avec les travailleuses de Panrico n’ont pas été les premières et ne seront sans doute pas les dernières. Pendant ces deux mois de grève nous avons partagé avec elles des expériences intenses dans les piquets de grève, dans les manifs, par la dureté de la répression, en discutant, en faisant les caisses de grève… Mais aussi, par la force des rencontres, des rapports humains qui se tissent dans la lutte. Nous avons parlé avec Paqui, Sole, Pilar, Isabel, Reme, Marisa et Gertru sur leur piquet de grève en face de l’usine, dans un cadre impeccable, et surtout, très accueillant : il est très difficile de quitter ces femmes capables de transmettre autant de force, de générosité et de courage. Parlez-nous de vos vies à l’usine, de (…) Lire la suite »
Le service militaire ou la production sociale d’une classe de sexe dominante

Au-delà des larmes des hommes

Jules Falquet

Extraits de la présentation du livre de Pinar SELEK, Devenir homme en rampant, Paris, l’Harmattan, par Jules Falquet :
L’interrogation première de Pınar Selek [3] était simple : qu’est-ce qui transforme au fil des années un innocent enfant en un adulte assassin ? La construction sociale de la violence, son lien avec la “virilité” et le service militaire — mais aussi de manière plus générale la (re)production de sociétés autoritaires et hiérarchiques et l’organisation de l’oppression des femmes — se trouvent au cœur de Devenir un homme en rampant.
À l’heure où se développent des discours masculinistes sur les hommes comme “victimes de la domination masculine”, Pınar Selek nous permet de penser plus loin. Dans la ligne des travaux sur les hommes comme dominants, elle nous invite ici à une profonde analyse des liens entre la construction sociale des hommes et la production structurelle du pouvoir masculin et de la hiérarchie sociale.

Une violence considérable et ses effets Même si elle ne semble pas spécifique au service militaire turc et qu’on la retrouve dans toutes les armées, la violence incessante, arbitraire et brutale qui est exercée contre les jeunes recrues, tout particulièrement pendant la première période — celle des classes — constitue l’un des thèmes les plus saillants des témoignages. Dès l’entrée dans la caserne, commence la description parfois difficilement soutenable de la violence exercée par ce qui apparaît comme une institution totale — rappelant les prisons, les hôpitaux psychiatriques, voire même les camps de concentration. Tous les éléments de la déshumanisation se déploient l’un après l’autre : Tonte systématique de jeunes recrues, mise à nu pour l’examen “médical”, traitement anonyme et pluie d’injures. Les uniformes grotesques, de taille inadaptée, l’entassement dans des lieux inconnus, l’obligation d’user d’un langage hiérarchique et dépersonnalisant, organisent l’humiliation et (…) Lire la suite »
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Entretien avec Muriel Salmona

« La réalité des violences sexuelles est l’objet d’un déni massif »


Anna Musso

Au moment où la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, s’apprête à présenter un projet de loi-cadre pour l’égalité entre les femmes et les hommes au Parlement, Muriel Salmona, psychiatre-psychothérapeute, publie dans son dernier livre, des chiffres alarmants sur les violences faites aux femmes en France, et dénonce l’absence de prise en charge globale, médicale, sociale et judiciaire des victimes.

Dès l’introduction de votre Livre noir des violences sexuelles [20], vous précisez que les violences sexuelles sont en augmentation, et que les victimes sont à 80 % des femmes. Cette situation paraît aberrante dans notre pays, au XXIe siècle… Muriel Salmona : Malheureusement, les chiffres sont catastrophiques. Toutes les enquêtes le montrent, les victimes sont issues de tous les milieux sociaux et de toutes les catégories professionnelles, et les violences sexuelles sont commises essentiellement par des hommes, par des proches ou quelqu’un de connu par la victime dans 80 % des cas. Malgré le Mouvement de libération des femmes (MLF) et les progrès en matière d’égalité ces quarante dernières années, nous sommes encore loin du compte concernant les violences, les discriminations et les inégalités subies par les femmes en France. Concernant les violences conjugales, 10 % des femmes en ont subi dans l’année écoulée ; pour les viols, les chiffres sont aussi effrayants : 75 000 femmes (…) Lire la suite »

Féminisme, races et sécateur du réel

Badia BENJELLOUN

L’arrivée en masse des femmes sur le marché du travail a permis de déprécier celui-ci. Le capitalisme industriel nordiste étasunien a constitué un sous-prolétariat noir qui est rentré en concurrence avec le prolétariat blanc en venant mordre à la marge sur le marché du travail. Le patronat européen et en particulier français a procédé quasiment de la même façon. Le patronat importateur d’ouvriers ‘indigènes’ y trouvait un double bénéfice.
La réponse à cette manœuvre de division aurait dû -devrait- consister à refuser le fractionnement entre ethnies (ou religions) face au système qui élabore l’émiettement des luttes.
Quand une femme musulmane se retranche dans son vêtement et se soustrait à la nudité, c’est pour s’appartenir à elle-même. Son geste pourrait être de dire mon corps n’est pas une marchandise, mais cet implicite ne s’adresse pas spécifiquement à l’homme blanc ! Il n’est pas non plus un acte de soumission à une prescription patriarcale.

Avant de parler du féminisme, citons deux femmes remarquables, elles marquèrent leur temps d’une empreinte qui perdure jusqu’à nos jours. Fatima Al Zahra al Fihri, fille d’un savant de Kairouan émigré à Fez avait fondé grâce à ses propres deniers, provenant de l’héritage paternel dont elle disposait librement, la première université au monde [21]. En 859, était construite à Fez l’université de la Qaraouyine avec la cité universitaire attenante capable d’accueillir des centaines d’étudiants étrangers à la ville ou venant de plus loin, comme le futur pape Gerbert d’Auvergne plus tard investi sous le nom de Sylvestre II. Fatima Al Fihri avait légué des biens habous, gérés par des institutions religieuses, fours à pain et hammams, dont les revenus étaient destinés à l’entretien de l’université, de la cité universitaire, de l’habillement, des soins et de la nourriture des étudiants. Il est à noter que cette institution académique a fonctionné sans discontinuer depuis sa création (…) Lire la suite »
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25 vérités sur la place de la femme à Cuba (pour Yoani Sánchez)

Salim LAMRANI

Lors d’une visioconférence organisée par le Département d’État des États-Unis le 29 octobre 2013, la célèbre dissidente cubaine a regretté le rôle « marginal » de la femme à Cuba. Selon Yoani Sánchez, la femme cubaine constitue le « dernier maillon d’une chaîne non-production et d’inefficacité ». Voici quelques vérités à ce sujet qui contredisent son point de vue.

Depuis le triomphe de la Révolution en 1959, l’État cubain a fait de l’émancipation de la femme l’une de ses principales priorités, avec la création en août 1960 de la Fédération des femmes cubaines (FMC) fondée par Vilma Espín, qui compte aujourd’hui plus de 4 millions de membres.Avant 1959, les femmes ne représentaient que 12% de la population active et recevaient une rémunération sensiblement inférieure à celle des hommes pour un emploi équivalent.Aujourd’hui, à travail égal, la législation cubaine impose que le salaire de la femme soit strictement le même que celui de l’homme.Cuba est le premier pays au monde à avoir signé la Convention sur l’Élimination de toutes les formes de discrimination contre la femme, et le second à l’avoir ratifiée.Des 31 membres du Conseil d’État cubain, 13 sont des femmes, soit 41,9%.Il a 8 femmes ministres sur 34, soit 23,5%.Au Parlement cubain, sur les 612 députés, 299 sont des femmes, soit 48,66%.Cuba occupe le troisième rang mondial du plus grand (…) Lire la suite »
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