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Thème : Droits des femmes

De l’Afghanistan à la Syrie : Droits des femmes, propagande de guerre et CIA

Julie LEVESQUE

Les droits des femmes sont de plus en plus utilisés comme instrument de propagande favorisant des desseins impériaux.

Les chefs d'État occidentaux, les représentants de l'ONU et les porte-paroles militaires font invariablement l'éloge de la dimension humanitaire de l'invasion de l'Afghanistan d'octobre 2001, menée par les États-Unis et l'OTAN, laquelle aurait pour but de combattre les fondamentalistes religieux, d'aider les petites filles à aller à l'école et de libérer les femmes soumises au joug des talibans. La logique d'une telle dimension humanitaire de la guerre d'Afghanistan est contestable. N'oublions pas qu'Al-Qaïda et les talibans ont été appuyés par les États-Unis dès le début de la guerre soviéto-afghane, et ce dans le cadre d'une opération clandestine de la CIA. Voici comment l'Association révolutionnaire des femmes en Afghanistan (RAWA) a décrit la situation : « Les États-Unis et leurs alliés ont tenté de légitimer leur occupation militaire en Afghanistan sous la bannière de la "liberté et de la démocratie pour le peuple afghan" . Cependant, en ce qui concerne le (…) Lire la suite »

La femme oubliée (Countercurrents)

Rosemarie Jackowski

LGS publie ci-dessous un article « venu d’ailleurs » qui va échauffer des esprits. Mais il nous a semblé qu’il contenait quelques éléments utiles à la réflexion et d’autres susceptibles d’ouvrir une polémique. Si vous intervenez, merci de rester courtois(e)s.
Le Grand Soir.
(Les illustrations dans le corps de l’article ont été ajoutées par LGS).

Le dernier livre de Sheryl Sandberg met une fois de plus le projecteur sur le Mouvement féministe. Il n’y a aucun doute que la plupart du temps, dans le cours de l’histoire, les femmes ont été dépréciées. Il n’y pas non plus de doute que les leaders des mouvements féministes méritent que leurs efforts soient reconnus.

Mais il y a un aspect du problème qui a trop souvent été vu comme une conséquence fortuite et de ce fait ignoré. Le mouvement n'a pas toujours libéré les femmes ni élargi leurs options. Les femmes ont souvent été forcées d'aller travailler à l'extérieur à des tâches encore moins intéressantes que celles qu'elles faisaient chez elles. De quelle libération bénéficiait une femme obligée de travailler en usine ? Beaucoup de femmes sont passées de femmes au foyer à fabricantes de gadgets. Abandonner la poêle à frire pour être jetées dans le feu, voilà à quoi s'est résumé le mouvement de libération pour beaucoup de femmes. Le mouvement n'a pas aidé la maman de couleur de Detroit, ni la maman blanche des Appalaches, ni la maman latino du Texas, ni la famille de fermiers immigrants de Californie. Celles qui étaient en bas de l'échelle économique ont été oubliées. Et dans beaucoup de cas, leur sort a même empiré. Beaucoup on dû quitter leurs foyers pour se rendre, sans moyen de transport, (…) Lire la suite »
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Vers une charia catholique ?

Bernard GENSANE

Dans l’Église catholique, les forces réactionnaires ne sont jamais en repos. Ainsi, pendant les grands débats sur le mariage pour les homosexuels, on les a vues déployer des arguments surprenants.

Le mariage, disaient ces farouches défenseurs de la famille, est « sacré ». Non, bien sûr. Le mariage est tout simplement un contrat, et un contrat ne saurait être sacré, sauf si l'on se place dans une perspective chariesque. Les relations hétérosexuelles, toujours selon ces défenseurs, étaient « naturelles ». Non plus. La nature connaît toutes sortes de relations sexuelles, jusques et y compris quand une femelle dévore le mâle avec qui elle vient de copuler. Dans ce contexte, merci à la Confédération syndicale internationale (la CSI représente 175 millions de travailleurs de par le monde) d'avoir interpellé le Vatican (le siège ou souffle l'esprit saint) , le 8 mars 2013, pour lui demander de mettre fin à sa campagne visant à empêcher les Nations unies d'adopter des normes plus strictes relatives à la violence à l'égard des femmes, lors de la réunion de la Commission de la condition de la femme des Nations unies. Selon la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, « il est (…) Lire la suite »

Les institutions européennes n’aiment pas les femmes

Capitaine Martin

On commémorait le 8 mars la journée internationale des femmes. Cette journée, héritage d’une proposition faite en 1910 par Clara Zetkin à la deuxième conférence de l’Internationale socialiste des femmes, est historiquement liée au mouvement révolutionnaire, à l’émancipation des femmes contre l’exploitation capitaliste. Le 8 mars est devenu, au fil du temps, une célébration symbolique des luttes de toutes les femmes pour leur émancipation.

Les institutions européennes ont fait mine de se mobiliser à l'approche de cette journée. Une table ronde a été organisée sur les mutilations génitales. Le Parlement a, quant à lui, organisé un séminaire consacré aux effets de la crise économique sur les femmes. Beaucoup de bruit mais au bout du compte, rien de vraiment concret. Toutes les statistiques présentées par l'Union européenne ou la commission européenne montrent bien entendu que les conditions de travail des femmes en Europe ne sont en rien comparables à celles des hommes. Elles subissent plus sévèrement les effets de la crise, c'est désormais un lieu commun. Elles sont plus touchées par la destruction des fonctions sociales de l'État. Elles ne sont pas loin d'un tiers (31,6 %) à travailler à temps partiel dans l'Union européenne (tandis que les hommes ne sont 8,1% à évoluer dans les mêmes conditions). Très peu de femmes parviennent à prendre les commandes d'une grande entreprise (2,4 % en 2012), et l'écart salarial (…) Lire la suite »

Obama et le nom des femmes

Bernard GENSANE
N'étant pas un spécialiste des États-Unis, je ne sais trop où se situe le curseur droite/gauche, et donc si Obama est, pour ce pays, un homme de gauche. En revanche, et même s'il n'écrit pas lui-même ses allocutions, même s'il ne choisit pas toujours forcément les mots qu'il prononce en public, le discours de ses discours est, comme pour tout un chacun, révélateur de sa personnalité profonde. Lors de son discours sur l'état de l'Union, Obama a déclaré : « Nous savons que notre économie est plus forte quand nos épouses, nos mères et nos filles peuvent vivre leurs vies libérées de toute discrimination sur leur lieu de travail et de la peur des violences domestiques. » (« We know our economy is stronger when our wives, mothers, and daughters can live their lives free from discrimination in the workplace and free from the fear of domestic violence. ») Il est clair dans cette phrase que les femmes sont « nôtres », les possesseurs étant les hommes, la société. Les femmes ne sont (…) Lire la suite »

La Brigade Rose, des femmes indiennes combattantes

Sanjit Das

Le Bundelkhand est l’un des endroits les plus pauvres de la région de l’Uttar Pradesh, dans le nord de l’Inde. C’est aussi l’un des territoires les plus denses d’un pays déjà largement surpeuplé. Confrontés à des terres infertiles, à une justice corrompue et au système de caste indien, oppressif et archaïque, les habitants du Bundelkhand doivent lutter quotidiennement pour leur survie.

Bref, on s'y amuse beaucoup. Et ce n'est peut-être pas très surprenant, mais annonçons-le d'emblée : les violences domestiques et la relégation des femmes au rang de citoyens de seconde zone font que l'Inde n'est pas exactement la terre des droits de la femme. Dans cet environnement catastrophique, un groupe d'autodéfense baptisé le Gulabi Gang (gulabi signifie rose) se bat"souvent au sens propre"pour plus d'égalité. Ce gang est constitué de plus de dix mille femmes qui portent toutes le même uniforme, un sari rose. Elles sont expertes dans le maniement du lathi, un bâton de combat indien traditionnel. Trop beau pour être vrai ? On pensait la même chose avant de les rencontrer. Ces femmes épatantes sont de vraies dures. Elles n'hésiteraient pas à vous exploser les genoux d'un coup de bâton. Fondé il y a deux ans à peine, le gang est déjà sous le coup de nombreuses accusations pour rassemblements illégaux, émeutes, agression d'un représentant de l'État et obstruction à (…) Lire la suite »

Tunisie : Bilan d’un an de "légitimité" . Droits des femmes : Un statu quo au goût de recul

Sana SBOUAI

L’année écoulée en Tunisie aura été rude pour les femmes : elle aura commencé avec une Souad Abderahim, députée du parti Ennahdha qui crachait sur les mères célibataires et elle aura fini avec deux policiers accusés du viol d’une jeune fille. Entre ces deux événements la situation a été tendue toute l’année : beaucoup d’appréhension et des citoyens sur le qui-vive face à l’impression d’une tentative de retour d’un conservatisme imposé par le haut. Toute l’année il a fallu batailler pour qu’aucune législation régressive ne soit mise en place, rien n’a été fait d’un point de vue socio-économique et les violences faites aux femmes n’ont pas reculées.

Pourtant il y a un an 59 femmes étaient élus députées. Un bon début même si ce résultat n'est que le fait de la loi sur la parité. Reste que cette entrée sur la scène publique est un bon exemple : mettre des femmes en charge des affaires publiques, représentantes de la population, responsables devant tous, est un bon exemple pour les générations à venir. Si des femmes ont participé à la rédaction de la Constitution, loi suprême du pays, quel poste ou fonction peut alors leurs être refusé ? La législation : Avec autant de femme députées au sein de l'ANC on aurait pu s'attendre à ce que de nouveaux acquis pour les femmes voient le jour. Ca n'a pourtant pas été le cas. Etre femme ne signifie pas être activiste pour l'égalité. Et finalement on peut s'interroger sur le rôle des femmes députées : femme d'action ou femme alibi ? La loi sur la parité, la levée des réserves sur la CEDAW et le discours modéré du parti Ennahdha avaient donné l'espoir à Ahlem Belhadj, présidente de l'ATFD, (…) Lire la suite »
Dis-moi comment tu écris, je te dirai qui tu es...

Le sexe aurait mauvais genre, et le genre mauvaise allure ?

BABELOUEST

Avec la meilleure volonté du monde, c’est un pavé douloureux qui a été lancé par votre serviteur.

La "genrification" (encore un mot à soumettre aux Sages du Quai Conti) des termes, des textes et des thèmes a ses partisans, mais aussi ses opposants qui ne manquent pas d’arguments. C’est en lançant, je ne me le cache pas, une dérivation osée du thème principal d’un article particulièrement important et pertinent que j’ai eu le malheur de lancer la polémique.

Au nom de je ne sais quelle Deffense & Illuftration de la Différence des Sexes, des auteurs (d'une certaine gauche apparemment) se sentent obligés d'accoler les deux moitiés du genre humain à chaque détour d'une phrase. Un peu comme un chemin de fer qui se croirait obligé, tous les deux cents mètres, de passer de la voie gauche (habituelle) à la voie droite pour une "banalisation"* peu banale. La "morale" est sauve, mais pas la fluidité du récit. A preuve cette "adaptation" (pardon, je cite) de Maxime Vivas d'un poème d'Aragon qui témoigne de l'opacité du résultat. La rose et le réséda Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n'y croyait pas Tous (toutes) deux adoraient la belle prisonnière (le beau prisonnier) des soldat(e)s Lequel (laquelle) montait à l'échelle et lequel (laquelle) guettait en bas Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle cette clarté sur leur pas Que l'un(e) fut de la chapelle et (…) Lire la suite »
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(La prostitution et la loi ) - Un grand commerce, de Buenos Aires à Cancun. (Pagina 12)

Raúl Kollmann

Une femme a dénoncé son père, Raul Martins, ancien agent de la SIDE, pour gérer des centres de prostitution.

Selon Lorena Martins, son père possédait sept établissements à Buenos Aires et un grand bowling à Cancun, dans les Caraïbes Mexicaines, et elle a dénoncé qu'il donnait de l'argent aux autorités de la Police. Au cours de l'enquête, des femmes ont déclaré avoir été emmenées au Mexique. La fille d'un homme considéré comme un tsar de la prostitution en Argentine et à Cancun, au Mexique, s'est présentée à la justice la semaine dernière pour dénoncer son propre père, apportant des détails sur la façon dont il brisait les filles, les emmenait au Mexique et les maintenait sous un régime très dur. Lorena Cristina Martins est celle qui a fait cette dénonciation contre Raul Martins, agent de la SIDE [service de renseignements du gouvernement d'Argentine] pendant 13 ans, qui entretenait à Buenos Aires un commerce de sept établissements et était aussi le maître des nuits de Cancun avec un établissement unique mais de grande envergure dans la zone touristique de cette ville. La procédure (…) Lire la suite »

Londres 2012 - «  Pas de femmes, pas de Jeux »

Cédric Rutter / Institute for Gulf Affairs

Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne, qu’elle soit pour des raisons raciales, religieuses, politiques, de sexe ou autres, est incompatible avec l’appartenance au Mouvement olympique. Ceci est un fondement de la Charte olympique. Or, cet été à Londres, vous ne verrez certainement pas de femmes saoudiennes. En plus de ne pas avoir le droit de conduire, ni de s’adresser à des hommes n’étant pas de leurs familles, il leur est interdit de participer à des compétitions sportives. L’ONG Institute for Gulf Affairs lutte pour que la Charte soit respecté et demande le boycott des pays pratiquant cette discrimination. Ali Al-Ahmed et Jolane Lauzon ont répondu à nos questions.

Quels pays sont concernés par votre action ? Notre organisation se spécialise sur la région du Golfe. Pour ce qui a trait à notre campagne No Women No Play, nous concentrons toutes nos énergies sur la situation des femmes en Arabie Saoudite, pays extrêmement rétrograde. Notre but est de mettre de la pression sur les dirigeants saoudiens via la médiatisation de leurs pratiques et le support de la communauté internationale. Puisque les prochains Jeux Olympiques se tiendront à Londres, nous sommes entrés en contact avec plusieurs pays européens, par le biais de leurs ambassades américaines. Par exemple, nous sommes entrés en contact avec la Belgique, le Royaume Uni, l'Irlande, l'Espagne, etc. Êtes-vous entendus par les organisateurs des JO ? Il est très difficile d'influencer les décisions prises par les organisateurs des Jeux Olympiques. Nous avons réussis à entrer en contact avec certains Comités Olympiques nationaux, dont celui de la Belgique, mais aucune action concrète n'a (…) Lire la suite »