
N’étant pas un spécialiste des États-Unis, je ne sais trop où se situe le curseur droite/gauche, et donc si Obama est, pour ce pays, un homme de gauche. En revanche, et même s’il n’écrit pas lui-même ses allocutions, même s’il ne choisit pas toujours forcément les mots qu’il prononce en public, le discours de ses discours est, comme pour tout un chacun, révélateur de sa personnalité profonde.
Lors de son discours sur l’état de l’Union, Obama a déclaré :
« Nous savons que notre économie est plus forte quand nos épouses, nos mères et nos filles peuvent vivre leurs vies libérées de toute discrimination sur leur lieu de travail et de la peur des violences domestiques. » (« We know our economy is stronger when our wives, mothers, and daughters can live their lives free from discrimination in the workplace and free from the fear of domestic violence. »)
Il est clair dans cette phrase que les femmes sont « nôtres », les possesseurs étant les hommes, la société. Les femmes ne sont pas des sujets autonomes, mais des épouses, des mères, des filles qui n’existent que par rapport aux hommes. Lorsqu’il évoque « nos épouses », il s’adresse, plus ou moins consciemment, aux hommes, à qui il parle de leurs femmes. Dans son esprit, les femmes sont « femmes de », « filles de », « mères de ».
Une vision patriarcale, paternaliste.
Ne pas nommer l’autre pour ce qu’il est, c’est lui infliger une souffrance.