De mai à juillet 2016, les médias espagnols firent de la « dictature bolivarienne » un thème central de la campagne électorale. Passé le scrutin, ils n’en ont pratiquement plus parlé (1). C’est pour la même raison que les médias français dominants, dont les mensonges sur le Venezuela rempliraient plusieurs bibliothèques, redoublent d’ardeur dans une campagne présidentielle, où la plus-value de 18 ans de désinformation quotidienne revêt un intérêt très particulier…
Nouveau concept développé par Katharine Viner, éditorialiste au Guardian, la post-vérité serait un fléau apporté principalement par les réseaux sociaux : il n’a jamais été aussi facile de publier des informations mensongères qui sont immédiatement reprises et passent pour des vérités. Mais en plus, avoir la vérité de son côté ne suffirait plus à persuader, parce que le public se laisse guider par l’émotion. Les jeunes ne s’y retrouveraient plus et ne sauraient plus quoi penser. Dans l’enseignement, les formations sur les théories du complot et l’éducation aux médias débarquent en force.
Quand nous sommes bombardés d’informations sur un « massacre » servant à justifier des bombardements US, on a toujours intérêt à se souvenir des précédents. En 2013, on a déjà accusé Damas. Mais l’enquête officielle de l’ONU (pourtant fort infiltrée par les USA) a conclu à l’impossibilité de désigner le camp responsable.
Deux cas récents de militaires israéliens surpris à tuer des manifestants palestiniens révèlent bien le pouvoir et les limites de toute une nation qui a décidé de croire ce qu’elle entend croire, en dépit des preuves évidentes du contraire.