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Thème : Désinformation & Propagande

Comment redescendre du lierre de Mr. Bourdin et cultiver notre propre jardin

Thierry DERONNE

De mai à juillet 2016, les médias espagnols firent de la « dictature bolivarienne » un thème central de la campagne électorale. Passé le scrutin, ils n’en ont pratiquement plus parlé (1). C’est pour la même raison que les médias français dominants, dont les mensonges sur le Venezuela rempliraient plusieurs bibliothèques, redoublent d’ardeur dans une campagne présidentielle, où la plus-value de 18 ans de désinformation quotidienne revêt un intérêt très particulier…

Ainsi, le 19 avril 2017, on nous annonce « deux nouvelles victimes lors de manifestations anti-Maduro ». Le lendemain matin, un animateur de radio (Jean-Jacques Bourdin) oblige un candidat à la présidence de la République (Jean-Luc Mélenchon) à condamner les « violences d’Etat au Venezuela comme au Bahrein, partout ». Ce qui est intéressant ici, c’est que ni Mr. Mélenchon, alors qu’il n’est encore que candidat, ni ses sympathisants, ne peuvent répondre autre chose. Est-il possible de garder un rapport serein, détaché, au réel dans un champ médiatique univoque ? Même pour le plus formé des militants, la quantité de mensonges devient vérité. En Espagne, Podemos a dû baisser la tête et prendre ses distances avec la révolution bolivarienne, par peur de perdre des voix. il y a un an, Nicolas Maduro organisait déjà des « auto-coups d’Etat »… à Madrid. En ce qui concerne le Venezuela, la réalité invite pourtant à la prudence. Selon des membres de la famille du jeune Carlos Moreno (17 (…) Lire la suite »
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L’école, la post-vérité et les « théories du complot ».

Michèle JANSS

Nouveau concept développé par Katharine Viner, éditorialiste au Guardian, la post-vérité serait un fléau apporté principalement par les réseaux sociaux : il n’a jamais été aussi facile de publier des informations mensongères qui sont immédiatement reprises et passent pour des vérités. Mais en plus, avoir la vérité de son côté ne suffirait plus à persuader, parce que le public se laisse guider par l’émotion. Les jeunes ne s’y retrouveraient plus et ne sauraient plus quoi penser. Dans l’enseignement, les formations sur les théories du complot et l’éducation aux médias débarquent en force.

Les médias L’idée de post-vérité est une diversion qui évacue la nature propagandiste des médias et le fait que la politique est devenue un spectacle à rebondissements du niveau des émissions de télé-réalité. Les débats auxquels nous assistons aujourd’hui, aussi bien à l’occasion des élections américaines que françaises, tournent davantage autour du thème : « un tel a menti, nous cache-t-on quelque chose ? » que sur les programmes économiques et sociaux. Les médias classiques préfèrent attribuer la crise qu’ils traversent et leur perte de crédibilité aux « complotistes » plutôt que de s'interroger sur leurs propres dysfonctionnements. Délaissés au profit d’internet et mis en péril, ils n’acceptent pas de tirer les leçons de leurs erreurs : armes de destruction massives en Irak, destruction de la Libye, énorme couverture médiatique de certains conflits et silence sur d’autres, faiblesse des analyses géopolitiques et économiques au profit de l'émotionnel, mépris affiché et/ou (…) Lire la suite »

La violence vue de l’intérieur dans un quartier chic de Caracas (La Tabla)

Marco TERUGGI
Ils ne sont pas plus de quatre cents. Ils se divisent en trois : l’avant-garde cherche la confrontation avec la police ; une masse fluctuante court vers les cordons de sécurité quand ils semblent gagner le bras de fer et recule en quatrième vitesse quelques secondes après, face aux gaz lacrymogènes ; et l’arrière-garde qui observe, suce des glaces à l’eau, discute, commente le show qui se déroule. Pour eux ce n’en est pas un : il s’agit d’une bataille contre la dictature qui les réprime. Ils en sont convaincus, ils se sentent dans un « trip » épique, héros du film diffusé jour après jour dans les télés privées de l’opposition, majoritaires au Venezuela. Sans se rendre compte qu’il est en direct, un journaliste d’une chaîne vénézuélienne parle aux manifestants de droite : « aidez-nous, criez des choses ! » : http://www.telesurtv.net/news/Periodista-exige-en-vivo-a-opositores-gritar-contra-Maduro-20170413-0043.html L’organisation spatiale est la suivante : l’arrière-garde se situe (…) Lire la suite »

Syrie : A qui profite le crime ? (CounterPunch)

Uri AVNERY
Cui bono – « Qui en profite ? » - est la première question qu'un détective expérimenté doit se poser lorsqu’il enquête sur un crime. Comme j'ai été moi-même détective dans ma jeunesse, je sais ce que cela veut dire. La plupart du temps celui qu’on soupçonne de prime abord n’est pas le coupable. Quand on se demande « cui bono ? », un autre suspect, auquel on ne pensait pas, apparaît. Depuis deux semaines, cette question me taraude. Ça ne me quitte pas. En Syrie, un terrible crime de guerre vient d’être commis. La population civile d’une ville rebelle appelée Idlib a subi une attaque de gaz toxiques. Des dizaines de civils, y compris des enfants, sont morts d'une mort épouvantable. Qui peut avoir fait une chose pareille ? La réponse est évidente : ce terrible dictateur, Bashar al-Assad. Qui d'autre ? Et donc, quelques minutes (littéralement) après l’attaque, le New York Times et beaucoup d'excellents journaux occidentaux ont proclamé sans hésiter : C’est Assad, le coupable (…) Lire la suite »

Bombardement US en Syrie : Trois réflexions pour inciter à la prudence

Michel COLLON

Quand nous sommes bombardés d’informations sur un « massacre » servant à justifier des bombardements US, on a toujours intérêt à se souvenir des précédents. En 2013, on a déjà accusé Damas. Mais l’enquête officielle de l’ONU (pourtant fort infiltrée par les USA) a conclu à l’impossibilité de désigner le camp responsable.

1. Réfléchir avec prudence ! Quand nous sommes bombardés d’informations sur un « massacre » servant à justifier des bombardements US, on a toujours intérêt à se souvenir des précédents. En 2003, les « armes de destruction massive » avaient déjà servi de prétexte à George Bush pour plonger l’Irak en enfer. A l’époque, nous disions : c’est un médiamensonge, on ne nous a pas crus. Maintenant tout le monde le reconnaît mais pour les Irakiens, il est trop tard. En 2013, on a déjà accusé Damas. Mais l’enquête officielle de l’ONU (pourtant fort infiltrée par les USA) a conclu à l’impossibilité de désigner le camp responsable. Par contre, le Massachusetts Institute of Technologies (USA) a attribué l’attaque aux rebelles. Dans mes livres, j’ai exposé comment chaque guerre est précédée d’un grand médiamensonge (Vietnam, Panama, Irak, Yougoslavie, Palestine, Afghanistan, Libye, Syrie, Côte d’Ivoire). C’est une technique pour chauffer l’opinion, il convient de ne pas se laisser (…) Lire la suite »

Syrie : encore une fois, un jugement hâtif et dangereux (Consortium News)

Robert PARRY
Avec le dernier jugement hâtif sur les morts par gaz toxique dans une région occupée par les rebelles au nord de la Syrie, les médias mainstream se révèlent comme une menace pour le journalisme responsable et pour l'avenir de l'humanité. Encore une fois, nous assistons au scénario troublant où le verdict précède l'enquête, même si un tel comportement peut conduire à une escalade dangereuse de la guerre ainsi que du nombre de victimes. Avant même toute évaluation minutieuse des preuves, Le New York Times et d'autres grands sites d'information US avaient déjà désigné le gouvernement syrien de Bashar al-Assad comme le coupable. Ce qui a relancé l'exigence des États-Unis et d'autres pays de mettre en place une « zone d'exclusion aérienne » en Syrie, ce qui constituerait le début d'une nouvelle guerre de « changement de régime » et entraînerait les Etats-Unis dans une guerre probable avec une Russie dotée d'armes nucléaires. Alors qu'on en était encore à chercher ce qui s'était (…) Lire la suite »

Les Médias font l’impasse sur les révélations sur la guerre en Syrie (The Antimedia)

Darius Shahtahmasebi
Quand un magicien vous montre un tour de magie avec sa main droite, il faut toujours observer ce que fait la main gauche. Lors d'un conflit armé, il faut toujours se méfier d'un gouvernement qui bat les tambours de la guerre contre un autre gouvernement ou entité. Posez-vous la question : Pourquoi maintenant, pourquoi cette entité là, et pour quels enjeux ? Un bon exemple est l'Afrique. Depuis 1998, près de 6 millions de personnes ont été tuées en République Démocratique du Congo en raison de la lutte pour le contrôle des ressources minérales, dont beaucoup sont utilisées dans les téléphones cellulaires à travers le monde. Les grands médias n'en parlent pratiquement pas. En revanche, on nous a dit que la Libye, le pays dont le niveau de vie était le plus élevé de toute l'Afrique, devait être bombardée dans le cadre d'une « intervention humanitaire » pour empêcher un massacre qui allait peut-être, ou peut-être pas, se produire. Bien qu'il y ait des différences de nature évidentes (…) Lire la suite »

Montrer la dette, pour cacher les dividendes.

Fabrice AUBERT
Préambule : C’est suite à une discussion du café du commerce, à Martigues, avec des militants politiques engagés à soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qu’un militant, expliquant que celui-ci n’avait pas répondu aux questions sur la dette et surtout fourni de chiffres, que l’idée de ce papier m’est venu. Il ne s’agit pas d’un papier pro ou anti Mélenchon, juste donner des éléments de réflexion pédagogiques sur la question de la dette. Il peut être utile aux militants syndicalistes, politiques, associatifs comme au simple citoyen qui s’interroge sur l’importance, la gravité et la légitimité de la dette dite publique… J’espère qu’il est d’accès et de lecture facile, j’ai en tout cas, comme toujours, cherché à être le plus pédagogique possible, sans pour autant baisser le niveau du conte UNE ELECTION PRESIDENTIELLE ? A quoi reconnait-on qu’une élection Présidentielle va avoir lieu dans notre Pays ? C’est facile, car les faits se répètent inexorablement à l’identique. A (…) Lire la suite »
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« Pallywood » : comment les Israéliens se persuadent d’être, quelle que soit l’horreur de leurs crimes, purs et innocents

Eishton

Deux cas récents de militaires israéliens surpris à tuer des manifestants palestiniens révèlent bien le pouvoir et les limites de toute une nation qui a décidé de croire ce qu’elle entend croire, en dépit des preuves évidentes du contraire.

On a appelé cela « Pallywood ». À l’instar de la matière noire, il s’agit d’un phénomène non observable, dérivé de notre besoin d’établir une contradiction entre ce qui est visible et ce à quoi on s’attend. Alors que nous observions les étoiles, un univers dont on présumait qu’il perdait de la vitesse était en fait en pleine accélération et en expansion. La matière aurait donné le résultat opposé (une contraction) et l’antimatière était en quantité insuffisante pour expliquer les forces provoquant l’expansion de l’univers. Quelque chose d’autre devait être présent, quelque chose d’invisible et ayant pourtant une masse et qui, bien que nous ne puissions le détecter directement ni prouver son existence, donne un sens au monde tel que nous le connaissons. La nature de l’humanité est telle que nous comblons le vide de notre savoir par un savoir dont nous présumons qu’il est incontournable. Plus grande que notre incapacité à comprendre le cosmos, il y a notre absence de désir (…) Lire la suite »

Quand la dénonciation d’une "fausse nouvelle" est elle-même une fausse nouvelle.

Moon of Alabama
Un nouvel article assez amusant sur les fausses nouvelles a été publié dans le New York Times d'aujourd'hui. Voilà son titre : fausses Nouvelles, faux Ukrainiens : Comment un groupe de Russes a influencé un vote hollandais C'est amusant parce qu'aucun élément de l’article ne vient corroborer le titre. Au contraire, l’article se révèle n’être lui-même rien d’autre qu’une fausse nouvelle. Il fait état d’événements anciens, qui ne sont pas des nouvelles, et il n’apporte aucun élément à l’appui de sa thèse. Quelques expatriés ukrainiens ont fait campagne aux Pays-Bas contre un vote sur un accord d'association UE-Ukraine. Des Hollandais d'origine russe ont fait campagne dans le même sens. Les Néerlandais ont finalement rejeté l'accord avec 61,1% de voix contre et 38,1% pour. Ce vote a eu lieu en avril 2016. Je ne comprends pas pourquoi ce vote mérite aujourd’hui un article. Son but n'est certainement pas de d’informer sur l’actualité ou sur le vote lui-même. L’article n'explique (…) Lire la suite »