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Thème : Capitalisme

Monique et Michel Pinçon-Charlot : "La classe dominante use aussi d’une violence idéologique"

Monique et Michel Pinçon-Charlot

Fête de l’Humanité. Deux ans après la parution du Président des riches, Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon reviennent sur le devant de la scène avec la Violence des riches. Une plongée dans l’univers d’une classe dominante dont les instruments de pouvoir, économiques, financiers, culturels, médiatiques et politiques, déstabilisent 
de plus en plus notre démocratie au détriment du peuple. Ils étaient ce samedi les invités des Amis de l’Humanité à La Courneuve.

Après plusieurs plongées au cœur de l’oligarchie française, vous avez décidé dans votre dernier livre de décrypter la violence que la classe dominante exerce sur le peuple. Comment se traduit cette violence ? Monique Pinçon-Charlot. De plusieurs manières… Il y a d’abord la violence économique, dans sa version néolibérale, avec une finance spéculative qui prend le pas sur la production industrielle. Les exemples d’entreprises françaises comme Peugeot, Arcelor et bien d’autres, licenciant à tour de bras malgré des bénéfices énormes sont légion. C’est l’exemple immédiat de cette violence exercée par la confrérie des grandes familles ! Il y a ensuite la violence politique avec le mensonge d’État comme technique assumée. Le président Hollande et son gouvernement ont beaucoup trahi leurs promesses de campagne et les valeurs socialistes. C’est une violence terrible que le mensonge politique. La classe dominante use aussi d’une violence idéologique puisqu’il s’agit de faire croire que le (…) Lire la suite »
¨Le capitalisme est profondément analphabète¨. Gilles Deleuze

Vers une philosophie du capitalisme. Une lecture de Gilles Deleuze.

Jean-Jacques CADET

Il est sans conteste que le capitalisme est devenu chez Gilles Deleuze un objet philosophique proprement dit. Il a fait de ce mode de production l’une de ces préoccupations majeures dans sa démarche philosophique. Ce qui est encore à remarquer chez Gilles Deleuze, est qu’il a mobilisé la psychanalyse dans sa tentative d’appréhender le capitalisme. Dans son texte en commun avec Félix Guattari écrit en deux tomes, Capitalisme et Schizophrénie, il a fait l’historique du capitalisme pour saisir la singularité de cette formation sociale. La question de la subjectivité qui devient dominante depuis mai 68 va caractériser le capitalisme dans ses différents mouvements.

En bon ¨marxiste¨, Gilles Deleuze va beaucoup s’appuyer sur les thèses de Karl Marx développées depuis les Manuscrits de 1844 jusqu’au Capital pour construire cette intelligibilité philosophique autour du capitalisme réservé généralement au champ économique. Un tel croisement avec Marx (et avec d’autres auteurs) enrichit la philosophie deleuzienne du capitalisme. Quels sont les contours de cette philosophie du capitalisme ? Dans quel niveau la philosophie peut appréhender le capitalisme qui est avant tout un système économique ? Peut-il exister une philosophie du capitalisme ? Le capitalisme est selon Gilles Deleuze une ¨entreprise mondiale de subjectivation¨ . C’est une formation sociale qui est à distinguer des précédentes en sa qualité de créer constamment des sujets ¨sans objet¨, donc pauvres. Ces sujets sont à retrouver au niveau de la machine capitaliste qui est là pour réguler les ¨flux de désirs¨. Le capitalisme est caractérisé par cette multiplicité de désirs déterminée (…) Lire la suite »

Réformisme et marxisme à l’épreuve de la crise

Greg OXLEY

Les événements récents en Turquie et en Grèce, comme l’instabilité sociale grandissante dans de nombreux autres pays européens, sont une expression de la maturation des prémisses de la future révolution européenne.

Pour l’heure, les secousses les plus violentes se sont produites dans les pays les plus fragiles du continent. L’économie de la Grèce a connu un véritable effondrement. Le Portugal et l’Espagne sont sur la même voie. Mais prochainement, les puissances européennes les plus importantes – l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France – seront, elles aussi, aspirées dans le tourbillon d’une instabilité politique et sociale croissante. Prémisses de la révolution Karl Marx et Frédéric Engels nous ont expliqué quels sont les ressorts fondamentaux d’une époque révolutionnaire et notamment comment, à un certain stade du processus historique, le développement de la technique et des forces productives se heurte aux limites de l’ordre social existant. Dans la préface de sa Critique de l’économie politique (1859), Marx résume brillamment les conclusions générales auxquelles il était arrivé à ce sujet : « Le résultat général auquel j’arrivai et qui, une fois acquis, servit de fil conducteur à (…) Lire la suite »

Les riches ne paieront pas : ils préfèrent l’injustice, ou le chaos

Caleb IRRI

Le titre du « Le Monde week-end » daté du 10 août est : « Europe : la fragilité des banques menace la reprise ». Je n’en reviens pas ! Avec les bénéfices qu’elles se font sur le dos du particulier, les tricheries dont elles profitent et le peu d’impôts qu’elles paient, les erreurs et les mensonges dont elles sont responsables, l’argent qu’elles ont déjà reçu, les difficultés qu’elles font aux emprunteurs et les frais bancaires qu’elles appliquent à ceux qui n’en ont pas les moyens, « Le Monde » nous apprend qu’elles sont « fragiles »… Et que cette fragilité menace la reprise ! Mais quelle reprise ?

C’est quand même un peu fort ! non seulement on veut nous faire croire à la « reprise », mais en plus on nous prépare à aider les banques une nouvelle fois ? Car que veut dire ce titre si ce n’est : « la reprise est là, mais comme les banques (les pauvres petites) sont fragiles, cela menace cette reprise. Si nous aidons les banques à devenir moins fragiles (en leur donnant encore de l’argent, ou des nouveaux droits…), cela signifie donc que rien ne menacera plus la reprise ». Mais de qui se moque-t-on ? Alors que ce sont justement les banques (et non pas leur fragilité) qui ont conduit à la crise, et que c’est bien elles qui constituent une menace non pas pour la reprise mais bien pour les plus fragiles, on voudrait nous apitoyer sur le sort de ces entreprises dont les pratiques sont sans doute parmi les plus choquantes. Quelle pitié ! Mais derrière cela il y a une autre information qu’on peut y lire : les gouvernants européens ne lâcheront rien. Plutôt que de se confronter à (…) Lire la suite »

Le capitalisme : décrypter les mimiques et grimaces de son visage pour en contrer les effets pervers et destructeurs

Jules Dufour
Les valeurs promues par le capitalisme ultralibéral sont celles des pouvoirs absolus ou autoritaires des grandes puissances et de leurs serviteurs les plus soumis, pouvoirs exercés sur l’ensemble des sociétés. S’enrichir au détriment de l’État ou de la collectivité est le mot d’ordre donné. Acquérir des biens et les vendre dans un environnement spéculatif, en toute liberté, est la recette toute rêvée. Puis, vient cette soif insatiable du pouvoir et de domination sur l’ensemble de l’humanité d’une minorité de privilégiés (http://www.journaldunet.com/economie/magazine/l-homme-le-plus-riche.shtml) auxquels il a donné naissance, une situation mise en relief par le mouvement des Indignés. Au menu quotidien du fonctionnement du capitalisme se déploie une publicité souvent mensongère et trompeuse de biens non essentiels à la vie, de produits de prestige et de produits destructeurs comme les armements. Tous les jours est exhibée la propagande des plus puissants possédants : se mieux (…) Lire la suite »
Quelle issue pour les pays "périphérisés" par la division internationale du travail ?

Le monde se dévoile

Ahmed HALFAOUI

Quelle issue pour les pays "périphérisés" par la division internationale du travail ? C’est la seule question qui n’est pas posée.

Tous les "économistes", imposés par un contrôle pointilleux, sur la pensée économique et sociale, des institutions au pouvoir et de la machine médiatique mondialisée, n'accordent aucune place aux rapports de production impulsés dès le XIXe siècle, qui configurent la planète en deux mondes distincts. Un Nord industrialisé et développé, représenté par le Groupe des 8, et un Sud voué au sous-développement et à une dépendance multiforme de ce Nord. De ce fait les incommensurables inégalités de potentialités, les immenses disparités en termes de rapports de forces technologiques, économiques et militaires, sont évacuées du champ du discours. Alors que ces facteurs pèsent de tout leur poids dans un système où seul le profit est le moteur, où la concurrence commerciale féroce est la règle et le moyen privilégié et où la domination, voire l'hégémonie politique, est une donnée déterminante. Sont omises de même, par les "analystes", les mécanismes d'élaboration des règles qui régissent le (…) Lire la suite »

Crise, quelle crise ?

Robert GIL

Il paraît qu’il y a une crise, mais soyons réaliste, si la crise ne profitait à personne il n’y aurait pas de crise. D’ailleurs, Stéphane Bailly, propriétaire d’un groupe de location et de vente de voitures (453e du classement de Challenges) ne nous le cache pas : « La crise, ce sont des difficultés pour les petits, mais ce sont aussi, souvent, des opportunités pour les gros. » Et, jamais, depuis 1996, année où Challenges a lancé son classement des “500”, leur fortune globale n’avait atteint de tels sommets.

En vrac dans ce classement on retrouve sans surprise Bernard Arnault (LVMH, 24,3 milliards) ; Liliane Bettencourt (L’Oréal, 23,2 milliards) ; Gérard Mulliez (Auchan, 19 milliards) ; Serge Dassault (12,8 milliards) ou encore Vincent Bolloré (8 milliards). Parallèlement, dans le classement de décembre 2011 des 300 plus riches en Suisse on retrouve 44 Français, parmi lesquels les familles Wertheimer, 7 milliards de fortune, ou encore Peugeot avec 1,3 milliards. Vous savez Peugeot celui qui licencie et touche des subventions de l’Etat ! Pendant ce temps, on demande aux français de se serrer la ceinture, en bloquant les salaires, en exigeant toujours plus de sacrifices, en leur demandant de renoncer à leurs droits fondamentaux, comme le droit à la retraite à 60 ans. Les salaires stagnent, les fonctionnaires voient leur rémunération gelée et les Smicards n’ont eu droit à aucun « coup de pouce », et, à l’autre bout de la chaîne, d’autres Français se gavent…bonjour la solidarité ! Ces (…) Lire la suite »

La société du hold-up (le nouveau récit du capitalisme), Paul Vacca

Olivier Bleuez
Qu’est-ce qu’un hold-up et quelles sont les conditions qui ont permis l’apparition de ce genre de crime ? Voici comment débute cet essai sur ce que l’auteur va cerner au fur et à mesure du livre : la société du hold-up. Il a fallu la conjonction de deux choses pour l’apparition du hold-up : l’accumulation de richesses et la liberté individuelle. L’auteur, en passant par la description des grands casses et de l’influence réciproque entre cinéma et hold-up, arrive à notre époque et en conclut que « le braquage n’est plus ce qu’il était. » Là se trouve le nœud du livre : certes le braquage n’est plus ce qu’il était mais il n’est plus là où on l’attend. Il se situe au niveau des puissances financières, des nouvelles techniques numériques, des lancements d’objets culturels : son mécanisme s’est généralisé au point d’infuser toute la société. Paul Vacca prend trois exemples fondamentaux de « braquage postmoderne » autour des subprimes, des hedge funds et du sauvetage des banques par (…) Lire la suite »

Et alors ? Pour conserver son pouvoir, Dieu créa bien le Diable !

ADSkippy
« Pour démystifier l’autorité, il faut banaliser le pouvoir » L’histoire de l’humanité n’est qu’une lutte interminable contre la crédulité, la servilité et la soumission. Quand le « bon » Dieu, (le premier despote et autocrate) créa l’homme, très vite il réalisa que pour préserver toute son autorité il lui fallait un allié objectif mais contradictoire, l’antithèse, constamment présent dans la conscience de l’homme. Ainsi, il créa le Diable, « le mal ». Et depuis, Dieu et Diable collaborent pour préserver l’homme dans un état de servilité, domestiqué par le chantage et la crainte de l’enfer et du purgatoire éternels, côté Diable, ou, celle d’une vie éternelle au paradis, qui exige « le vote utile », l’obéissance aveugle, côté Dieu. Dieu, dans sa miséricorde, « légitime du bien » est responsable des plus grandes abominations, injustices et crimes contre l’humanité, mais, à chaque fois, se disculpe en accusant (sa création), le Diable, comme l’instigateur coupable. Donc Dieu (…) Lire la suite »

Un salaire à vie. Pourquoi ?

Bernard FRIOT

La retraite n’est pas une libération du travail mais une seconde carrière libérée de l’emploi.

La pension de retraite a été construite avec comme objectif syndical la continuation à vie du salaire atteint à 55 ans. Le modèle a été le régime de la fonction publique, étendu à l’EDF (où on parle de « salaire d’inactivité »), à la SNCF et aux autres entreprises publiques. Une conquête révolutionnaire Ainsi, au début des années 1990, le taux de remplacement du dernier salaire net dans la première pension nette était dans le privé en moyenne de 84 % pour une carrière de 37,5 ans. L’objectif de la CGT n’était pas encore atteint, mais on s’en était considérablement rapproché. Les axes de l’action syndicale ont été la hausse du taux de cotisation afin d’arriver à un taux de remplacement de 75 % du meilleur salaire brut, soit 100 % du net, à un âge le plus bas possible (55 ans et 50 ans pour les métiers pénibles), avec indexation sur les salaires de la pension. La hausse constante du taux de cotisation (passé entre 1945 et 1995 de 8 à 26 % du salaire brut), en reconnaissant (…) Lire la suite »
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