L'aut'journal, novembre 2006.
Les pétrolières souhaitent le retour d'une droite « civique »
Après neuf mois de pouvoir, le gouvernement bolivien de gauche d'Evo Morales fait face à de sérieuses tentatives de déstabilisation. Le 8 septembre, une « grève civique », organisée par les élites économiques des riches provinces de Santa Cruz, Beni, Tarija et Pando, paralysait l'Est bolivien avec l'aide active de l'Union des jeunes de Santa Cruz, milice néo-fasciste et bras armé de ces mêmes élites depuis 1957.
Le prétexte de cette grève était l'Assemblée constituante, promise par le président pour « refonder la Bolivie ». Depuis son démarrage, le 6 août dernier, le processus est dans l'impasse sur la question du mode d'adoption des décisions. Le gouvernement cherche à instituer la majorité simple tandis que, minoritaire, la droite exige le respect d'une majorité des deux-tiers, comme le requiert l'actuelle loi sur la convocation de la constituante.
Mais, malgré la grève, le 29 (…)Lire la suite »
(Si la loi c'est le droit d'avoir faim,
La Révolution est un droit.)
Les dix transnationales qui exploitent les hydrocarbures boliviens ont accepté de nouveaux contrats beaucoup plus favorables à l'Etat. La Paz prend le contrôle de la commercialisation et voit ses revenus exploser.
Le Courrier, mardi 31 octobre 2006.
Dimanche matin, à peine quelques heures après l'échéance fixée par le gouvernement, la dixième transnationale pétrolière active en Bolivie posait à son tour son paraphe. La « nationalisation soft » des hydrocarbures annoncée par Evo Morales le 1ermai dernier devenait réalité. Dès la ratification parlementaire, la société d'Etat YPFB reprendra à son compte leur commercialisation et cogérera l'exploitation des 54 gisements boliviens avec les transnationales devenues « prestataires de service » pour le compte de la puissance publique. Financièrement, la Bolivie annonce une multiplication par huit de ses revenus d'ici 2011. Pour le président bolivien, qui a besoin (…)Lire la suite »
Nous publions ci-dessous cet article paru le 8 octobre 2006 sur le site Rebelion. Il est possible de débattre de l'analyse de H. Dietrich. Toutefois, les menaces qu'il souligne participent d'un processus que d'aucuns veulent ignorer, dans la conjoncture présente, en Amérique latine. La solidarité avec les travailleuses et travailleurs de Bolivie motive la publication la plus rapide de cet article. (réd)
Des sources dignes de confiance issues des cercles les plus élevés du gouvernement bolivien ont révélé que la première tentative de coup d'Etat contre Evo Morales est planifiée pour le mercredi 11 octobre 2006. L'utilisation de francs-tireurs lors de la tuerie de Huanuni [4], qui a causé la mort de 16 personnes [et blessé plus de 60], indique l'utilisation de spécialistes de coups de force lors de l'affrontement entre mineurs. Des militaires chiliens seraient incorporés à cette conspiration.
1. A la recherche de généraux tueurs
Depuis quelques semaines, des officiers de la (…)Lire la suite »
Le Courrier, samedi 19 Août 2006.
Dans l'est de la Bolivie, 3000 familles indigènes vivent sur des haciendas privées dans des conditions proches du servage. Des « communautés captives » emblématiques du gigantesque problème de la terre dont a hérité Evo Morales.
Une trentaine de cahutes émergent de la forêt. De bois et de paille, entre rivière et collines, Itakuatia a des airs de paradis originel. Pourtant, dans ce petit bout de Chaco [8], à cinq heures de Jeep de Camiri, la capitale pétrolière, guaranis et latifundiste [9]. jouent et rejouent un drame ancestral. Comme des dizaines d'autres communautés indigènes de l'est bolivien, les habitants d'Itakuatia vivent sur les terres d'une hacienda. Spoliés de leur territoire, endettés de père en fils auprès de leur karay (seigneur), harcelés par ses sbires, oubliés des autorités, les villageois n'ont d'autre choix que de vendre à vil prix leur force de travail. « On dit que nous sommes une 'communauté captive'... Je n'aime pas. Mais (…)Lire la suite »
Le Courrier, La Paz, mardi, 4 juillet 2006.
Un plébiscite. Les électeurs boliviens ont confirmé dimanche en masse leur soutien au Mouvement au socialisme (MAS) d'Evo Morales, envoyant une majorité d'élus du parti au pouvoir à la future Assemblée constituante. S'il n'a pas transformé en votes les 75% d'approbation populaire du président, le MAS dépasse nettement les 54% obtenus par M.Morales lors de son élection en décembre 2005. Il s'impose en outre comme le seul parti possédant une réelle assise nationale. Avec ses victoires dans les bastions de l'oligarchie bolivienne -Santa Cruz, Tarija et la circonscription résidentielle de La Paz- Evo Morales inflige un magistral camouflet à l'opposition. Agiter l'épouvantail d'une prétendue intrusion du président vénézuélien Hugo Chávez dans les affaires boliviennes ou afficher un mépris plus ou moins marqué envers les peuples andins ne suffit pas à fonder une politique.
A contrario, le succès des candidats du MAS témoigne de (…)Lire la suite »
La nationalisation des hydrocarbures réalisée le 1er mai 2006 par le gouvernement d'Evo Morales met un terme à un premier cycle de réformes d'à peine trois mois. Cette troisième nationalisation de l'histoire de la Bolivie - après celles de 1937 et 1969 - n'a en effet pas seulement attiré les projecteurs des médias internationaux sur le plus pauvre des pays d'Amérique du Sud : elle a également démontré la prédisposition du gouvernement Morales à conduire ce processus nationaliste et populaire vers des transformations structurelles de l'économie et de la société boliviennes, comme en témoignent les premières mesures prises en matière de politiques économiques et sociales, ou encore de politique étrangère. Au grand dam des États-Unis, des gouvernements sociaux-libéraux sud-américains et des « partenaires » économiques de l'Union européenne qui, chacun à leur manière, ont fait montre des limites de leur solidarité à l'égard de Morales et de sa politique.
Inprecor, juin 2006. (…)Lire la suite »
Le Courrier, mercredi, 3 mai 2006.
Le président bolivien Evo Morales a tenu sa principale promesse électorale : la nationalisation des hydrocarbures. Une ère aussi cruciale que délicate s'ouvre pour le pays andin.
« Avec cette mesure, nous jouons notre survie. » Le vice-président bolivien Alvaro Garcàa Linera n'est pas du genre à se jouer des mots. En décrétant lundi la nationalisation des hydrocarbures puisés dans le sous-sol bolivien, le gouvernement d'Evo Morales a ouvert une période d'incertitude pour l'avenir de son projet politique. Radical, déjà qualifié en sous-main de « confiscatoire » par les sociétés affectées, le décret bouleverse bien des droits acquis. A La Paz, on scrute attentivement les réactions des sociétés transnationales (STN) et de leurs parrains.
Prononcée symboliquement un 1er Mai, cent jours après la prise de pouvoir de M.Morales, la décision a pris tout le monde par surprise. Si les milieux pétroliers se doutaient que quelque chose se tramait au (…)Lire la suite »
Le harcèlement du gouvernement du président Evo Morales semble commencer
Granma, La Havane, 28 Mars 2006.
Avant même d'avoir gagné les élections présidentielles boliviennes, le 18 décembre 2005, et d'avoir reçu l'investiture, le 22 janvier dernier, Evo Morales figurait sur une des listes noires de Washington, sous l'étiquette de « populiste », qui sert à la Maison Blanche et à son Département d'Etat -le censeur en charge des avertissements— à indiquer ce qui leur déplaît ou les dérange.
Dès lors on commence à entendre parler de situation défavorable aux investissements, de problèmes économiques en perspective, de nationalisme et d'anti-américanisme, d'attaques contre la démocratie, de menaces contre la sécurité nationale nord-américaine, de relations non recommandables, le tout formant une étrange équation qui conspirerait contre les intérêts des Etats-Unis.
Le Nord s'inquiète du fait que le premier président indigène d'un pays majoritairement indigène ait accédé à (…)Lire la suite »
Le Monde Diplomatique Cône Sud, janvier 2006.
Evo Morales est entré dans l'histoire le 18 décembre dernier. Avec 53,7 % des votes - et 25 points de différence sur l'ex président conservateur Jorge "Tuto" quiroga - le candidat du Mouvement au Socialisme (MAS) a obtenu le triomphe le plus résonant des 30 dernières années de l'histoire bolivienne [15]. La Bolivie rejoint ainsi les pays sud-américains immergés dans des profondes transformations politiques.
Le résultat obtenu par le MAS n'a pas seulement représenté un coup dur pour une droite qui se postulait comme mur de contention face à l'émergence indigène-populaire, mais aussi pour un conglomérat de puissants médias de communication qui ont joué leurs cartes pour éviter un triomphe de la gauche [16] et pour des instituts de sondage qui, comme en occasions antérieures, continuent à ne pas enregistrer le pouls de la Bolivie profonde.
Malgré les avancées opérées depuis la Révolution Nationale de 1952 et de la reconnaissance (…)Lire la suite »
il manifesto, samedi 27 janvier 2006.
Le 22 janvier 2002, Evo fût chassé du Paradis, c'est-à -dire : le député Morales fût chassé du Parlement. Le 22 janvier 2006, en ce même lieu aux allures fastueuses, Evo Morales a été sacré président de la Bolivie, c'est-à -dire : la Bolivie commence à savoir qu'elle est un pays à majorité indigène.
Au moment de l'expulsion, un député indigène était plus rare qu'une mouche blanche.
Quatre ans après, nombre de législateurs mâchent de la coca, habitude millénaire qui était interdite dans l'enceinte parlementaire sacrée.
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Bien avant l'expulsion de Evo, les siens, les indigènes, avaient été expulsés de la nation officielle. Ils n'étaient pas des fils de la Bolivie : ils n'étaient que sa main d'oeuvre. Jusqu'à il y a un peu plus de cinquante ans, les indigènes ne pouvaient pas voter et pas même marcher sur les boulevards dans les villes. Evo, dans son premier discours présidentiel a dit, En connaissance de cause, que les indigènes ne (…)Lire la suite »