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La désobéissance, première des vertus

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« Sous un gouvernement qui emprisonne quiconque injustement, la véritable place pour un homme juste est en prison. » Il n’est pas souhaitable de cultiver le même respect pour la loi et pour le juste. Les lois, qui sont toujours plus nombreuses et amenuisent toujours plus le champ des droits naturels, ne rendent nullement les individus un brin plus justes, et, par l’effet du respect qu’ils leurs témoignent, les gens les mieux intentionnés se font chaque jour les commis de l’injustice, les (…)

Un aller simple pour la Salle 101

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Julian est assis. Une lumière vive et artificielle lui tombe sur le visage. Il est sanglé sans pouvoir bouger ses membres engourdis. Il lui faut du temps pour prendre conscience de ce qui l’entoure : il est au centre d’une pièce immense à la paroi circulaire qui semble de béton brut et sans issue. Il a l’impression de venir d’un autre monde : il ne sait pas combien de temps a duré son dernier voyage. La lumière du jour n’est, pour lui, plus qu’un vague souvenir. Tant de saisons passées à (…)

Matins liberticides

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Depuis plusieurs semaines, l’air était irrespirable, le ciel lourd, comme si un linceul recouvrait l’espace. Le printemps et ses couleurs tardaient à s’épanouir. Dehors, c’étaient toujours les mêmes sons, toujours les mêmes déflagrations, toujours les mêmes odeurs suffocantes, comme une resucée des heures peu glorieuses. Conditionnées, les brigades canines sillonnaient sans relâche les boulevards, les rues, et jusqu’aux moindres venelles. Elles étaient chargées d’assurer en priorité la (…)

Pourquoi je suis antisioniste

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Texte écrit avant la publication par Le Grand Soir (le 19 février 2019) de la déclaration de l’UJFP. Je suis antisioniste parce la Nakba, le nettoyage ethnique prémédité de la majorité des Palestiniens en 1948-49 est un crime qu’il faut réparer. Je suis antisioniste parce que je suis anticolonialiste et que je suis humaniste. Je suis antisioniste parce que je refuse l’apartheid qui vient d’être officialisé en Israël et parce que je suis antiraciste (parler de races humaines est le (…)

Se contenter de voter, c’est abdiquer !

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« Le peuple […] a par sa faute perdu la confiance du gouvernement. Et ce n'est qu'en redoublant d'efforts qu'il peut la regagner. Ne serait-il pas plus simple alors pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d'en élire un autre ? » (La solution, Bertolt Brecht) Ils se sont révoltés parce qu’ils veulent la justice sociale, fiscale et équitable, et qu’ils ne voient que l’injustice régner autour d’eux. Le capitaliste a tous les droits, même celui de voler ici – (…)

Venezuela, unique objet de leur acharnement

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La famille Trump a la joie, pour ne pas oser dire l’extrême privilège de vous annoncer une grande et belle nouvelle pour un petit pays. Un grand changement, qui ne doit rien au hasard, pour une petite nation pacifique, mais assurément un grand pas pour l’Humanité. Dans un élan de générosité, dans un sursaut de philanthropie dont l’Occident conquérant a toujours le secret, Donald et consorts reconnaissent, en Juan Guaido, le nouveau visage du Venezuela, comme un père reconnaît son enfant, ou (…)
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Alexandre Langlois, policier et lanceur d’alerte

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Le premier qui dit la Vérité sera viré. Citer Aristote et conclure qu’en France nous avons plus affaire à une oligarchie qu’à une République, encourager à la lecture de Diogène et inciter à se servir de l’arme du ridicule ne peut qu’éveiller l’intérêt. Un intérêt d’autant plus grand que celui qui parle ainsi est policier et lanceur d’alerte : il se nomme Langlois, Alexandre de son prénom (secrétaire général du syndicat VIGI police). Eu égard aux propos tenus dans deux vidéos (1 et 2), (…)

Du Blanqui revisité

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Oui, Mesdames, ceci est la guerre entre les riches et les pauvres. Oui, Messieurs, les riches l’ont voulu ainsi, car ils sont les agresseurs. Seulement ils trouvent mauvais que les pauvres fassent preuve de résistance ; ils diraient volontiers en parlant du peuple : « Cet animal est si féroce qu’il se défend quand on l’attaque. » Toute la philippique, toute l’accusation de M. le procureur peut se résumer dans cette phrase. On ne cesse de dénoncer les précaires comme une foule (…)

Vers un futur luddisme ?

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« La ruine de nos monuments, le pillage et l’incendie de nos plus riches quartiers, ne laissent aucune place à la pitié – aujourd’hui la clémence serait de la démence. La répression doit égaler le crime, et, tout en espérant le prochain rétablissement de la légalité, il est à désirer que Paris reste sous le régime militaire jusqu’au jour où il aura été complètement épuré. » (e Figaro, 8 juin 1871) « Quand on voit des types qui tabassent à coup de pied un malheureux policier à terre, que (…)

C’est à ce prix

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« C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe » (Voltaire) En approchant de la ville, ils rencontrèrent un pauvre hère étendu à terre, n’ayant plus sur le dos que la moitié d’un san-benito, cette casaque jaune des condamnés ; il manquait à ce pauvre bougre et l’œil gauche et la main droite. Eh, mon Dieu ! lui dit Candide, que fais-tu là, mon ami, dans l’horrible état où je te vois ? J’attends mon bon président, répondit le hère. Est-ce ce monsieur de chez Rothschild, dit Candide, (…)

La Charte oubliée, les illusions perdues

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« Être journaliste, c’est publier quelque chose que quelqu’un d’autre ne voudrait pas voir publié. Tout le reste n’est que relations publiques » (Orwell) Quand le vin de Champagne eut monté à toutes les têtes, la raison de la visite que faisaient à Lucien ses camarades se dévoila. Tu ne peux pas, lui dit Lousteau, te faire encore le soutien de Julian. Assange est un activiste, il est isolé, c’est maintenant l’heure de l’hallali, et l’opinion publique a bien d’autres préoccupations. Cela (…)

La démocrature comme seul horizon ?

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C’est l’histoire, plus qu’imaginaire car cauchemardesque, d’un pays qui, par un long glissement progressif, est passé d’une apparente et douce démocratie représentative à une démocrature pernicieuse et délicieuse. Cette dernière est une forme de gouvernance qui reprend l’habit de la démocratie vidée de sa substance pour travestir une pure dictature. Le tout venant servir les intérêts d’une oligarchie financière à l’avidité sans borne : on pourrait donc parler d’une démocrature de marché (…)