Je suis antisioniste parce la Nakba, le nettoyage ethnique prémédité de la majorité des Palestiniens en 1948-49 est un crime qu’il faut réparer.
Je suis antisioniste parce que je suis anticolonialiste et que je suis humaniste.
Je suis antisioniste parce que je refuse l’apartheid qui vient d’être officialisé en Israël et parce que je suis antiraciste (parler de races humaines est le fondement du racisme).
Je suis antisioniste parce que nous devons défendre partout le « vivre ensemble dans l’égalité des droits ».
Je suis antisioniste à cause de l’occupation, de la colonisation, de la spoliation, du blocus de Gaza, des humiliations subies au quotidien par les Palestiniens, à cause aussi de la répression, des arrestations d’enfants, des emprisonnements massifs, de la torture officialisée dans la loi...
Je suis antisioniste et je suis outré par les soutiens inconditionnels de l’État français à la politique de l’État sioniste. Je suis outré que l’on puisse réhabiliter Pétain et que l’on puisse préparer une loi liberticide, une loi scélérate assimilant allégrement l’antisionisme à l’antisémitisme. Nous avons le devoir de lutter contre ces manipulations en particulier, et contre « la fabrique du consentement » en général.
Je suis antisioniste et je n’oublie pas que l’antisémitisme a engendré les pogroms, les rafles et le génocide des Juifs : je sais que « le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde » (*).
Je suis antisioniste et je ne peux me taire car je ne veux pas être complice des crimes présents et futurs : être juste, c’est se trouver toujours, en tout lieu, en tout temps, du côté des opprimés.
Que je sois Juif ou non, je soutiens donc la déclaration, la démarche, les engagements de L’UJFP (l’Union Juive Française pour la Paix).
PERSONNE
D’après « Nous sommes Juifs et nous sommes antisionistes », http://ujfp.org/spip.php?article6938
(*) Épilogue de La Résistible Ascension d’Arturo Ui, Bertolt Brecht