Auteur PERSONNE

Lettre à un ami du genre humain

PERSONNE
Cher Antonio, J’ai bien reçu ton journal, à numéro unique, intitulé La cité future (1). Tu espérais que celui-ci fût « une invitation et une incitation » (2). Comme une perche tendue doit être saisie, je vais donc te donner mon point de vue et des nouvelles cisalpines. Tu as écrit : « les révolutionnaires de 89 ne prévoyaient pas l’ordre capitaliste. Ils voulaient mettre en œuvre les droits de l’homme » (3). Sur ce point, je partage plutôt la vision d’Albert Soboul : « (…)

Je hais les inconscients

Antonio GRAMSCI, PERSONNE
« On domine d’autant mieux que le dominé en demeure inconscient. Les colonisés et leurs oppresseurs savent que la relation de domination n’est pas seulement fondée sur la suprématie de la force. Passé le temps de la conquête, sonne l’heure du contrôle des esprits. C’est pourquoi, sur le long terme, pour tout empire désirant durer, le grand enjeu consiste à domestiquer les âmes. » (I. Ramonet, « Un délicieux despotisme ») Je hais les inconscients. Ceux qui se moquent des conséquences de (…)

Les nouveaux visages de la République

PERSONNE
« Nous sommes nés… il y a 24, 30 , 40 ou 72 mois. Nous nous engageons. Nous nous sommes mis en Marche ! Aujourd’hui, nous avons décidé de faire un pas de plus. Pourquoi nous ? Parce que nous sommes vous ! Nous croyons dans le progrès, nous croyons que demain sera meilleur qu’hier. Nous sommes plus de cinq cents (*) : nous sommes des millions. Nous sommes avec Emmanuel, notre bon pasteur. Nous sommes les nouveaux visages de la République. » PERSONNE (*) Nous partîmes cinq cents ; (…)

Pensées gramsciennes (sous-titre : Pourquoi les Shadoks marchent-ils ?)

PERSONNE, Antonio GRAMSCI
À l’heure de la Macronie triomphante qui semble avoir trouvé la pierre philosophale, à l’heure de la « société civile » qui est En Marche ! , il est peut-être salutaire de parcourir les « Cahiers de prison » de Gramsci : les mots d’hier gardent-ils leur pertinence, suscitent-ils une certaine résonance ? De l’hégémonie culturelle : Tout État est éthique dans la mesure où une de ses fonctions les plus importantes est d’élever la grande masse de la population à un certain niveau culturel (…)

La « révolution passive » En Marche !

PERSONNE
Merci ! Vous avez sauvé et la République et les valeurs. Vous avez sauvé et la Démocratie et les apparences. Chère aimable clientèle, la bourse vous en saura, assurément, gré. D’accord, on vous a un peu forcé la main, c’était un peu à l’insu de votre plein gré, mais sachez que c’était au nom du bien. Bien évidemment, de méchantes langues diront que cela ressemble au casse du siècle (avant la casse sociale). N’empêche, ce fut un casse sans effraction, tout en douceur, tout en (…)

Placard du Comité de Salut Public

PERSONNE
République Sociale Française Liberté – Égalité – Fraternité Comité de Salut Public Élections CITOYENS, Ce qui se passe en ce moment est l’éternelle histoire des Nantis cherchant à maintenir, voire à amplifier leurs privilèges. Aidés d’une poignée de faussaires, de parjures, de traîtres, de pseudo-frondeurs, de calomniateurs et de folliculaires stipendiés, ils souhaitent en finir avec l’idée même de justice sociale, pousser toujours plus loin leurs avantages, détricoter les acquis (…)

À l’adresse des Indécis, des Abstentionnistes

PERSONNE
République Sociale Française Liberté – Égalité – Fraternité Comité Central Élections CITOYENS, La campagne électorale se termine, le spectacle offert prend fin. Ne vous laissez pas distraire. Vous semblez indécis, voire tentés par l’abstention. Ne soyez pas soumis aux diktats, ne soyez pas fatalistes. Soyez persévérants, intransigeants car une élection n’est pas une fin en soi, mais peut être un commencement. La Solidarité n’est pas un vain mot : l’avènement de la (…)

Miscellanées au beurre (ou florilège de "l’Assiette au beurre")

PERSONNE
Voici quelques illustrations tirées de numéros de ’’l’Assiette au beurre’’, datées de 1901 à 1912, accompagnées de leur légende originelle ( publications numérisées par la B.N.F., disponibles sur : http://gallica.bnf.fr/ark :/12148/cb327033728/date&rk=85837 ;2 ). Chacun a toute latitude pour établir certains parallèles, pour déceler certaines similitudes avec ce que nous connaissons, ici, ou avec ce que subissent d’autres, ailleurs. Les grillages d’hier sont devenus des murs qui (…)

Attention ! Un Ordre peut en cacher un autre

PERSONNE
Lors d’un rangement, j’ai redécouvert un texte et des croquis. Le Temps a jauni le papier, mais certaines formules sont toujours d’actualité. Comme si les mots d’Hier résonnaient encore... ’’De tout temps, les hommes furent des tigres, les uns à l’égard des autres. En mainte occasion, d’entregent en connivences, de monopoles en gains sordides, de spéculations en fraudes, d’usures en spoliations, de mises au chômage en guerres, les riches et les avares ont ruiné le peuple et placé la (…)

Nouvelles de la Ferme des Droits des Animaux

PERSONNE
Au sortir d’une « Période sombre » de leur histoire, les Animaux convinrent de reconstruire leur Ferme sur de nouvelles bases solides et généreuses. Ils avaient en mémoire ces « Jours Heureux », écrits en commun par des Sages-Résistants. Avant que de commencer, ils gravèrent, dans le marbre et pour l’éternité, les Trois Commandements suivants : Tous les Animaux sont égaux en droit et en dignité, Chaque Animal a droit à un rôle dans la Ferme, et aux conditions nécessaires à son (…)

L’homme en marche, ou l’illusionniste

PERSONNE
Socrate. - Alors, mon cher Glaucon, tu me sembles perdu dans tes pensées. G. - Oui, je me sens parfois comme un prisonnier du doute... S. - Si tu te sens comme tel, tu es déjà en voie de guérison, rappelle-toi... G. - … l’étrange tableau et les étranges prisonniers dans la caverne (1), je m’en souviens. S. - L’allégorie est là pour frapper les esprits. G. - Je pense ne plus être ce prisonnier, ce jouet des apparences, mais... S. - Ne serais-tu pas sur ce point présomptueux ? G. (…)

L’Argent, ou le vrai visage du Tyran

PERSONNE
Damoclès se lamentait sur son sort, sur son ingrate destinée, sur la modicité de sa chaumière. Il aurait voulu sécher les larmes de sa fille chérie, offrir à sa Lydia tout ce qui brillait. Comme il était un bon client (1), plutôt du genre flatteur, il en appela à la munificence de Denys (2). Il félicita ce tyran pour la magnificence de son palais, la grandeur de son pouvoir. Il loua l’opulence de sa royale demeure, il admira sa domesticité pléthorique, son armée talentueuse, ses (…)