Auteur Bernard GENSANE

Le « projet » de la « famille »

Bernard GENSANE
Avant, mais c’était avant, on aurait dit : le « programme » du « parti ». Que penser de cette dérive ? Je vais suivre ici Le Robert. Le mot programme date du XVIIe siècle. Il vient du grec programma qui signifie « ce qui est écrit à l’avance ». Au XVIIe siècle, il va prendre le sens de « sujet d’un concours » ou « description d’un cours ». Le mot programme implique donc une description précise de ce qui va advenir, se dérouler. On affiche un programme, on le distribue. Dans le programme (…)

Beatles et historiographie

Bernard GENSANE
Erin Torkelson Weber. The Beatles and the Historians. An Analysis of Writings About the Fab Four. McFarland and Company. Jefferson, North Carolina, 2016. 55 ans après l’enregistrement de “Love Me Do”, des centaines de livres et des dizaines de milliers d’articles consacrés aux Beatles (du plus frivole au plus savant), il est de plus en plus difficile et stimulant d’écrire de manière novatrice sur le plus important groupe de musique populaire du XXe siècle. Récemment, le sociologue Laurent (…)

Le Monde Diplomatique (avril 2017)

Bernard GENSANE
Question de Serge Halimi : « Et cette fois encore, le piège du vote utile ? » Le premier tour de l’élection présidentielle, le 23 avril, opposera onze candidats aux opinions très diverses. Ce pluralisme a été en partie éclipsé par les affaires judiciaires et par la place que les médias ont consacrée au bal incessant des sondages. Néanmoins, la perception de la nature profondément antidémocratique des institutions françaises et européennes gagne les esprits. Mais la traduction en termes (…)
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Nommer De Gaulle

Bernard GENSANE
Quand j’étais jeune (qui a dit : « et beau » ?), on disait « De Gaulle ». Quand on était un de ses chauds partisans, on disait « le général De Gaulle ». C’est ainsi que lui-même se nommait parfois à la troisième personne. Sur sa tombe, que partagent sa femme Yvonne et sa fille Anne, le chef de la France libre a fait inscrire « CHARLES DE GAULLE ». Les gens de ma génération, qui n’ont pas connu la guerre, n’éprouvaient aucune révérence ou fascination particulière pour cet homme. Je me (…)

Souvenir de Chuck Berry

Bernard GENSANE
Milieu des années soixante. Une ville du nord de la France. Un concert de Chuck Berry. Avec deux copains, on s’y rue. Ce type est une merveille. Fabuleux guitariste dont l’instrument sonne de manière unique, présence sur scène inouïe, un sens du rythme parfait, des textes décalés. Á la fin du concert, avec mes deux copains, on parvient à se glisser dans les coulisses. On dit à son entourage qu’on a passé une soirée formidable et qu’on aimerait bien emmener Chuck boire un dernier verre en (…)

Les Zindignés n° 41

Bernard GENSANE
Le bimensuel change de format mais est toujours aussi indispensable et stimulant. Dans son éditorial, Paul Ariès fait le point sur les débats économiques et sociaux qui concernent directement les travailleurs : robots, revenu universel, réduction du temps de travail, gratuité. Éva Lacoste lance un signal d’alarme à propos des réfugiés climatiques : « Inondations, tempêtes, montée des eaux obligent déjà des millions de personnes à se déplacer. De nouveaux flux migratoires s’annoncent, et (…)

le Monde Diplomatique (mars 2017)

Bernard GENSANE
Pour Perry Anderson, il faut être très vigilant par rapport au bouillonnement antisystème : « Pas de flonflons pour célébrer le soixantième anniversaire du traité de Rome et du Marché commun, le 25 mars. La bannière européenne a perdu son éclat, tant les politiques de l’Union se sont révélées désastreuses. Partout ont fleuri des mouvements antisystème. Dans quelques pays, ils se situent résolument à gauche. Mais nombre d’entre eux font de la xénophobie leur fonds de commerce. » En (…)

Le clou de Vermeer, George Orwell et Roland Barthes

Bernard GENSANE
L’actuelle exposition Vermeer m’a ramené plusieurs décennies en arrière quand, à plusieurs reprises, je suis allé éprouver des émotions rares au Rijksmuseum d’Amsterdam ou à la Mautitshuis de La Haye. Après une très brève réflexion sur la différence entre un grand peintre et un génie, je livre ici une remarque un peu plus élaborée que je m’étais faite il y a une quarantaine d’années en lisant Orwell et Barthes. Considérons un instant la “Peseuse de perles”. Au sens propre du terme, ce (…)

Fillon et le Blitzkrieg

Bernard GENSANE
Le terme “Blitzkrieg” est apparu en 1935 dans la revue Die Deutsche Wehr (L’Armée allemande). D’après les théoriciens de cette organe, les États pauvres en ressources alimentaires et en matières premières (comme l’Allemagne de l’époque) devaient gagner la guerre au plus vite par un engagement massif et violent. Cette notion sera utilisée pour évoquer la guerre civile espagnole : « Nazi-Deutschland testete in Spanien seine späteren Blitzkrieg gegen Frankreich (L’Allemagne nazie a testé en (…)

La revanche du rameur

Bernard GENSANE
L’origine de cette fable humoristique semble remonter à 1997. Il en existe de nombreuses variantes. Deux universités ont pour habitude de se confronter annuellement dans une compétition d’aviron. Le doyen de l’université A, qui a perdu les deux confrontations précédentes contre l’université B, décide d’appliquer à son équipe les techniques managériales modernes enseignées dans son établissement. Il débloque un budget conséquent pour ce projet et fait appel au cabinet de conseil Mc Delsen (…)

Le Monde Diplomatique, février 2017

Bernard GENSANE
Dans ce numéro de février 2017, Serge Halimi (« L’Amérique d’abord ! ») explique que, désormais, les masques tombent avec Trump : « Dès son premier discours de président, M. Donald Trump rompt avec ses prédécesseurs. Promettant, le ton rogue et le poing serré, que le slogan « America First » (« L’Amérique d’abord ») résume la « nouvelle vision qui gouvernera le pays », il annonce que le système international créé depuis plus de soixante-dix ans par les États-Unis n’aura plus pour fonction (…)
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Faut-il être de gauche pour être trumpiste ?

Bernard GENSANE
J’avoue en avoir ras la casquette de ces gens authentiquement de gauche qui se réjouissent de la victoire de Trump au motif qu’il semble avoir adopté vis-à-vis de Poutine une attitude positive sans hostilité préconçue. Poutine, dont chacun sait qu’il n’est pas milliardaire et qu’il dirige une démocratie exemplaire. Pour l’anecdote, si les Russes ont un dossier sexuel sur le roi de l’immobilier aux multiples faillites, ils le tiennent et, quand la CIA l’aura décidé, le président des (…)