Auteur Bernard GENSANE

Mort de Claude Lanzmann : retour sur Le Lièvre de Patagonie

Bernard GENSANE
Au fil des années, j’ai de moins en moins aimé Claude Lanzmann. Autant j’avais été subjugué par Shoah, que j’avais vu dès sa sortie dans une petite salle parisienne, plus de neuf heures d’affilée, autant les prises de position de Lanzmann ces vingt dernières années m’ont souvent fortement déplu. Je reproduis ci-dessous un article publié en 2009 sur le site du Grand Soir sur les mémoires de Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie. Il n’est pas facile de rendre compte d’un livre considérable, (…)

Le Monde Diplomatique, juillet 2018

Bernard GENSANE
Dans Le Monde Diplomatique de juillet 2018, Serge Halimi analyse le caprice du prince. « Après avoir été confortablement élu à la présidence de la République avec le concours de la quasi-totalité des médias français, M. Emmanuel Macron exige que sa majorité parlementaire lui concocte une loi contre la diffusion de « fausses informations » en période électorale. Peut-être prépare-t-il déjà sa prochaine campagne. Le texte qui devrait être bientôt voté trahit à la fois la cécité des (…)

Le Monde Diplomatique (juin 2018)

Bernard GENSANE
Qui sont désormais les « paillassons de Washington » demande Serge Halimi : « Les suppliques et les marques d’affection de trois dirigeants européens — M. Emmanuel Macron, Mme Angela Merkel et M. Boris Johnson — venus cajoler M. Donald Trump n’auront servi à rien : le président des États-Unis a riposté en les humiliant. Il les menace de représailles commerciales et financières s’ils ne violent pas l’accord qu’ils ont eux-mêmes conclu il y a trois ans avec l’Iran. Les États-Unis ayant (…)

Sylvie Simmons. I’m Your Man. La vie de Leonard Cohen

Bernard GENSANE
Édité sous la direction de Jean-Paaul Liégeois. Traduit de l’anglais par Élisabeth Domergue et Françoise Vella. Paris : L’Échappée, 2018. Lorsque Bob Dylan fut distingué par un prix Nobel de littérature – qu’il alla chercher à reculons, certains estimèrent que Leonard Cohen aurait dû l’obtenir à sa place. Ne connaissant pas in extenso l’œuvre de ces deux géants de la culture populaire, je ne me prononcerai pas. Cette nième biographie de Leonard Cohen arrive à point : chaleureuse mais (…)

SNCF : faisons le point

Bernard GENSANE
Pour les cheminots, la lutte continue. Ils se battent pour eux, et aussi pour nous, usagers – pardon : « clients » – de ce qui doit demeurer un service public, et pour nous citoyens face au capitalisme financier qui nous aliène et nous bouffe la vie. Il faut les aider matériellement. Pour ma part, c’est fait, et ce sera, si nécessaire, fait de nouveau. Quels sont les enjeux ? Au premier chef, empêcher la privatisation de cette société, voulue par Macron, après que d’autres – la droite, (…)

Le Monde Diplomatique (mai 2018)

Bernard GENSANE
Serge Halimi évoque Mai 68, « un espoir d’océan » : « Dans la vie d’un peuple, c’est un moment précieux. Le couvercle des lois sociales se soulève. Soudain, la résignation, les habitudes deviennent des sujets de réflexion, puis sont remises en question. Le « fleuve des villes grises, et sans espoir d’océan » en rencontre d’autres, s’illumine ; et tous rejoignent la mer. Le « pourquoi pas ? » succède au « c’est comme ça ! ». Une contagion des soulèvements — il y a cinquante ans, on ne parlait (…)

Frappes

Bernard GENSANE
Il faudrait que tous ceux qui s’expriment sur Internet (et ailleurs) arrêtent d’utiliser l’expression “ frappes chirurgicales ”. Il s’agit en effet du calque étasunien “ surgical strikes ”. C’est-à-dire des “ frappes ” tellement précises et ciblées qu’elles détruisent au millimètre près (en évitant, cela va sans dire, au maximum, les “ dommages collatéraux ”, autrement dit des civils innocents). Et, sous-entendu, qu’elles “ soignent ” (quoi ? Je vous le demande). Les expressions “ frappes (…)

Tension à l’Université de Toulouse – Jean-Jaurès

Bernard GENSANE
Des personnels de l’université viennent de lancer une pétition intitulée “ L’Université ne mérite pas ça – Appel de l’Université Toulouse - Jean Jaurès ”. Cette pétition est une réponse à celle lancée par les collègues de la Maison de la Recherche qui soutiennent la politique de sélection du gouvernement et appellent à demi-mots à une intervention policière sur le campus. Ce texte a l’extrême singularité d’être signé anonymement (je n’avais personnellement jamais vu cela en cinquante ans (…)
17 

Ma pharmacie communique sur un programme cul-cul

Bernard GENSANE
Á la demande d’un certain Maxime V., voici un article, pas vraiment féministe je le concède, tiré de mon blog. Jusqu’où va-t-on s’enfoncer dans le globish ? Avec la caution d’une profession paramédicale – en l’occurrence les pharmaciens – les marchands du temple nous invitent à nous préoccuper de notre fessier. Leur plan-cul, autrement dit ... Observez cette affiche apposée à 15 mètres de chez moi (j’adore les grands reportages où je ne suis pour ainsi dire pas obligé de sortir de (…)

Aux États-Unis, les médias sont libres et pluralistes !

Bernard GENSANE
Bon, d’accord, comme des perroquets en cage, mais tout de même ! C’est donc par le plus grand des hasards que des volées de présentateurs du groupe de médias Sinclair (193 stations qui seront bientôt 233 après une fusion avec un autre groupe, excusez du peu !) répètent exactement les mêmes paroles au même moment. Il s’agissait de dénoncer les fausses nouvelles (les “ fake news ”), ce nouveau concept Zunien dont on nous abreuve dans le monde entier, comme s’il pouvait y avoir d’un côté (…)

Le Monde Diplomatique (avril 2018)

Bernard GENSANE
Pour Theresa May, Poutine est capable de tuer, donc il est coupable (Serge Halimi) : « La police estime que l’enquête prendra « de nombreux mois »,mais la première ministre britannique Theresa May a déjà identifié le coupable : l’ordre de tuer M. Sergueï Skripal serait venu du Kremlin. Pour le ministre des affaires étrangères Boris Johnson, le « comportement dangereux du président Vladimir Poutine » constitue en effet le « fil rouge »rattachant la tentative d’empoisonnement de l’ancien (…)

« Belle » journée !

Bernard GENSANE
Des linguistes, des sociologues l’ont exprimé il y a bien longtemps : la langue que nous parlons n’est pas en nous. Nous sommes dans la langue. Une des raisons pour lesquelles, lorsque le capitalisme financier nous oblige insidieusement à nous exprimer en anglo-américain, dans la langue de Wall Street, en globish, il se commet un crime d’acculturation contre notre intelligence, notre intégrité, notre identité. Nous entrons dans la langue comme dans un costume déjà taillé pour nous. En tant (…)