Tension à l’Université de Toulouse – Jean-Jaurès

Des personnels de l’université viennent de lancer une pétition intitulée “ L’Université ne mérite pas ça – Appel de l’Université Toulouse - Jean Jaurès ”.

Cette pétition est une réponse à celle lancée par les collègues de la Maison de la Recherche qui soutiennent la politique de sélection du gouvernement et appellent à demi-mots à une intervention policière sur le campus. Ce texte a l’extrême singularité d’être signé anonymement (je n’avais personnellement jamais vu cela en cinquante ans de pratique de l’université française).

La Dépêche a repris la pétition des anti-grévistes tandis que les appels à vider l’Université des crypto-zadistes (les personnels et étudiants en lutte) se multiplient. Cette pétition invite la minstre à « ne pas reculer » et affirme que repousser le calendrier des examens serait « criminel ». Le texte est ici.

L’appel des grévistes est plus large et plus positionné sur le fond : contre la ORE (loi Orientation et réussite des Etudiants), maintien d’un vrai baccalauréat national. Les signataires estiment que les valeurs de progrès et d’égalité sociale sont mises à mal par :

-  la réforme du baccalauréat, diplôme qui ne garantira plus un accès universel à l’Enseignement Supérieur. Son contenu ne sera également plus commun à l’échelle nationale mais modulé selon les établissements du secondaire ;
-  la sélection à l’entrée à l’université instaurée par la loi ORE et Parcoursup, et l’augmentation prévisible des frais d’inscription (comme l’expérimente actuellement l’Université de Nice – anciennement présidée par la Ministre Frédérique Vidal – avec 3 Masters passés à 4000€), qui vont exclure nombre de lycéens fragiles des études supérieures ;
-  les coupes budgétaires dans les domaines de l’éducation, la santé, la justice et la culture, qui sont autant d’attaques envers notre modèle social. Depuis une décennie, la stagnation des budgets de l’enseignement supérieur corrélée à l’augmentation du nombre d’étudiants provoque mécaniquement une baisse de la dotation par étudiant.

Pour en savoir plus et pour signer, c’est ici.

COMMENTAIRES  

15/04/2018 06:49 par alain harrison

Bonjour.

Il faut revenir au programme du CNR modernisé et renforcé.
Un retour historique.
Tout le PIB à la cotisation
Ainsi, quand la cotisation sociale augmente, elle fait grandir le PIB en réduisant la part du profit et des revenus liés au marché du travail car elle augmente le nombre de personnes payées grâce à elle : les soignants (caisses d’assurance‑maladie), les retraités (caisses de retraites), les chômeurs (Unédic), les parents (caisses d’allocations familiales). Elle prouve que l’on peut travailler — et qu’on travaille mieux, plus heureux et pour des productions plus utiles — sans employeurs et sans actionnaires.
La cotisation n’est pas un coût sur le travail, c’est une contribution décisive au PIB qui change le sens du travail.
Le taux de cotisation est passé de 0% du salaire brut plafonné dans les années 1920 à 16% dans les années 1930, après la législation sur les assurances sociales et sur les allocations familiales et à 32% en 1945 avec la sécurité sociale. Les luttes salariales ont permis d’imposer à nouveau son doublement entre 1945 et le milieu des années 1990, où il atteint 66% du salaire brut total (22% de cotisations dites « salarié » et 44% de cotisations dites « patronales »). La sécurité sociale n’est pas une « dépense publique » financée par un « prélèvement obligatoire » : c’est une production publique qui génère un ajout de valeur anticapitaliste. Et c’est parce que depuis quinze ans le taux de cotisation stagne, voire recule, que notre économie s’installe à la fois dans la récession et dans la fuite en avant capitaliste.
http://www.reseau-salariat.info/3d02042ea4f8daa3b5dda0f837ed0971?lang=fr

La France sous le programme du CNR (cotisation, le nouveau paradigme écono..?) a failli passer à l’étape de l’État Démocratique ?
Faut-il continuer à chercher quand on a trouvé ????

17/04/2018 03:05 par alain harrison

En tout cas, la gauche n’est pas pro-active.
Encore une leçon libérale.
Faut pas se gêner pour faire de la récupération, quand l’objet peut avoir un effet synergique.
L’imagination libérale en économie en est une d’une grande leçon.
L’économie est un montage et un consensus.
La seule chose de scientifique ce sont les math.
Espérons que le monde étudiant s’éveil aux leçons de l’histoire.

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