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« République exemplaire » ou « République bananière » ?

Monsieur Manu, président de la République,

Le petit jeune avait tout compris en vous APOSTROPHANT sur le mode du tutoiement. LE VOUVOIEMENT, CELA SE MERITE. Alors, choisissons l’hybridation... « Vous-tu » as été élu, sur un rejet du Front national.

« Vous-tu » n’étais, disais-tu, ni de droite ni de gauche. « Vous-tu » est rapidement devenu ambidextre : « vous-tu » voles les pauvres des deux mains.

En fait, « vous-tu » cachais ton véritable visage de banquier vorace, surfriqué, sans scrupules. Ami des plus riches.

Ce qui étonne, président Manu, c’est votre-ta haine du peuple, des ouvriers, des salariés, et surtout des militants. Ah, si tu pouvais les parquer dans un stade ! Tu hais les militants, notamment ceux des secteurs les plus emblématiques : ceux de La Poste, de la SNCF, de l’Enseignement, de la Santé... « Vous-toi », tu devais te charger de la « taxe sur les yachts » qui devait rapporter gros. Le montant s’est avéré ridiculement dérisoire. Alors parle, vas-y ! « Vous-toi » qui te considères comme le roi de l’éloquence. On a rarement vu un président semer autant le mépris des petits, comme « vous-tu » le fais, avec autant de détachement.

Mais désormais, Manu, votre-ta « République exemplaire » est tombée de l’Olympe. « Vous-tu » en a fait la République des ripoux, de la canaille, des « copains et des coquins », des milliardaires, des « au-dessus des lois ». « Vous-tu » sais comment l’on appelle cela en Amérique centrale ? Une « République bananière ». Un régime d’opérette, sanglant, un gouvernement fantoche, inféodé, qui relaie les coups d’Etat. Bref, des apparences de République seulement... Corruption, arbitraire et déliquescence à tous les étages. Une multinationale peut faire et défaire les gouvernements... Si c’est « votre-ton » modèle, assume-le ! Parle ! Si les services publics français sont pour « vous-toi » des start-up, dis-le !

Monsieur le président Manu, tu collectionnes les bourdes. Cette fois-ci « vous-tu » t’es fourré dans une « affaire d’Etat » qui donne une image crado de notre République et de la France. Le sieur Alexandre Benalla, qui semble bien peu fréquentable, était le pilier central de ta garde rapprochée. Ton « chouchou », dit-on. On a vu sa bestialité sur des images glaçantes. Qui l’a accrédité ? Quels liens avait-il avec « vous-toi » ? Comment a-t-il obtenu autant de passe-droits, de privilèges, de possibilités d’usurpation de fonctions ? Les syndicats de policiers s’en émeuvent... Les images du premier mai font froid dans le dos. Pourquoi avoir étouffé l’affaire pendant plus de deux mois ? Pourquoi ces dérisoires « sanctions » ? 15 jours de « mise à pied », dans la discrétion la plus totale !!! Rétrogradé puis vite promu par l’attribution deux mois après ses actes bestiaux d’un appartement « quai Branly ». Un barbouze logé dans une dépendance de l’Elysée !!! Comment a t-il pu se procurer ces privilèges ? Enfin licencié... parce que vu et pris... Oui, mais pas pour les brutalités du premier mai, pour s’être procuré auprès de hauts gradés des images de vidéos surveillance (ultraconfidentielles) sur les faits. Enfin licencié, oui mais après un tollé général... Pour ce qui te concerne, d’après les médias, tu considérais la sanction suffisante. Rien que pour cela Manu, « vous-tu » devrais démissionner !

Monsieur le président Manu,

Tu peux bien changer le visage de Marianne sur les timbres, tu ne laveras pas cette infamie. Tu voulais un nouveau visage, c’est mal barré ! Tes hommes de l’ombre sont des révélateurs de la vraie nature de ta conception du pouvoir. Tu voulais une Marianne « inaltérable », mais rien ne l’est autant que ta condescendance. « Votre-Ton » terrible et coupable silence.

Jean ORTIZ, universitaire.

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Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d’oppresseurs les récompensent par d’incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d’en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d’entourer leur nom d’une certaine auréole afin de « consoler » les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l’avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire.

Lénine

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