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Pour une démocratie moins opportuniste

Ce texte s’adresse à ceux et celles qui désirent œuvrer en politique... Étant donné qu’en France, au Québec et au Canada, il n’y a pas d’option politique satisfaisante et que beaucoup de gens votent pour « le moins pire » des candidats, ou le parti qui détient la possibilité d’empêcher l’élection des plus indésirables, je suggère une idée. Elle semblera irréaliste à certaines personnes, mais pourrait convaincre la part blasée de l’électorat : le vote électronique de tout ce qui touche l’avenir collectif d’une nation.

Nous pourrions décider de ce que l’on accepte d’accorder à ces gens qui ne sont censés que nous représenter :

♠ Rendre illégal le transfert de pouvoir à des instances non-élues, sous prétexte de contenir des experts, lorsque cette élite prône des mesures que la majorité de la population désapprouve. Exemples :

♠ Augmenter le budget militaire pour plaire à l’OTAN ;

♠ Se mêler de conflits en pays indépendants ;

♠ Obliger à se plier à des interventions sanitaires inefficaces ;

♠ Dépouiller des populations de leurs ressources ;

♠ Octroyer des droits à des entreprises qui ne respectent ni les travailleurs ni l’environnement ;

♠ Privatiser ou diminuer des services publics ;

♠ Donner des contrats à des entreprises privées, au lieu de nationaliser des secteurs rentables ;

♠ S’endetter sous conditions inacceptables auprès de la Banque Mondiale ou du Fonds Monétaire International ;

♠ Privatiser des ressources collectives vitales comme l’eau.

Ce n’est qu’en conférant ce pouvoir à la population que nous pourrions enfin parler de démocratie.

Compte tenu que les gouvernements sont constitués d’un corps législatif et d’un exécutif, séparés pour éviter autant que possible les intromissions et influences, il est aberrant que l’on concède aux responsables de l’État le droit d’augmenter leurs revenus.

Jusqu’à maintenant, ce sont les patrons qui décident du salaire des employés. En suivant cette logique, la décision de revoir les modes de paiement des membres du gouvernement devrait être soumise à leur employeuse : la population !

Nous devrions pouvoir décider :

☼ Un montant maximum d’augmentation de salaire selon les responsabilités ;

☼ Le maintien ou l’abolition d’une partie du salaire exempt d’impôt et de bonus ;

☼ Une marge à ne pas dépasser en frais d’hôtel, restaurants, voyages en avion ;

☼ Des limites à l’embauche de « firmes conseils » alors que des fonctionnaires sont déjà payés pour le même genre de travail ;

☼ Le congédiement de toute personne qui déroge à ces règles.

Le consentement électronique

Des opportunistes prétendent que les élections, au Venezuela, n’ont pas été claires. Cela paraît d’autant plus faux qu’il s’agit d’un des seuls pays à procéder à deux modes de scrutin : les gens votent en remplissant un bulletin, de manière traditionnelle, puis par voie électronique. Il faut que le compte des deux variantes correspondent, ce qui élimine beaucoup de possibilité de fraude. De fait, les opposants à Nicolas Maduro cherchaient davantage à bousiller le réseau informatique qu’à empêcher les gens d’entrer dans les zones favorables à sa réélection. Quoi qu’on pense du Venezuela et de Maduro, cela démontre qu’instaurer un système de vote électronique ne serait pas si complexe.

Après tout, entrer en politique est l’unique métier qui n’exige aucun diplôme particulier. Seulement de bons contacts et de l’argent, ce que démontre beaucoup de ministres, en charge de dossiers auxquels ils ne connaissent rien. On peut être avocat, journaliste, acteur, économiste, et se retrouver au Ministère de la Santé, ou changer de ministère à chaque réélection. S’il est difficile de mettre fin à leur incompétence, au minimum, finissons-en avec leurs abus.

Le plus tragique dans cette situation, c’est de prétendre que la politique est une affaire sérieuse. En ce moment, l’Europe est menacée de conflit généralisé, à cause d’un pitre élu Président. On aurait dû le laisser derrière un piano, à faire semblant de manier des touches d’ivoire avec son bijou de famille. Il faut croire que les dirigeants étasuniens apprécient les comédiens et scénarios de série B, pas aussi inoffensifs et fictifs qu’on les imagine.

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Bernard Stiegler est un penseur original (voir son parcours personnel atypique). Ses opinions politiques personnelles sont parfois un peu déroutantes, comme lorsqu’il montre sa sympathie pour Christian Blanc, un personnage qui, quels qu’aient été ses ralliements successifs, s’est toujours fort bien accommodé du système dénoncé par lui. J’ajoute qu’il y a un grand absent dans ce livre : le capitalisme financier. Cet ouvrage a pour but de montrer comment et pourquoi la relation politique (…)
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