Poursuite de la grève illimitée :
Grève renconduite à Radio France, la direction envisage 200 à 300 départs volontaires
Paris - Les syndicats de Radio France ont décidé mardi de reconduire pour un septième jour consécutif leur grève, qui perturbe fortement les antennes, après l’annonce de la direction d’un possible plan de départs volontaires, a-t-on appris de source syndicale.
Le président du groupe public, Mathieu Gallet, a annoncé mardi qu’il envisageait un plan de départs volontaires concernant 200 à 300 salariés, afin d’économiser 17 à 24 millions d’euros de masse salariale d’ici à 2019, selon les mêmes sources.
Ces informations sont confidentielles, s’est contentée de déclarer la direction, interrogée par l’AFP.
Ce plan a été immédiatement rejeté par la CGT, premier syndicat français, marqué à gauche : c’est non, a-t-elle indiqué sur son compte Twitter.
Radio France regroupe plusieurs radios dont Radio France Internationale, France Inter, France Culture et France-Info.
Craignant un sévère plan d’économies et des réductions d’emplois, les syndicats du groupe, sauf le Syndicat national des journalistes, ont déclenché le 19 mars une grève illimitée, dont la reconduction est décidée chaque jour pour le lendemain.
Malgré un faible taux de participation -244 grévistes lundi selon le syndicats-, les radios publiques sont très largement paralysées, de nombreux programmes étant remplacés par des bandes musicales. Lundi et mardi, la matinale de France Inter, son émission phare, a notamment été annulée.
Cible d’une polémique sur les frais élevés de rénovation de son bureau, révélés la semaine dernière par Le Canard Enchaîné, Mathieu Gallet avait dû présenter lundi ses excuses au personnel.
L’hebdomadaire satirique avait écrit que les frais de rénovation du bureau de Mathieu Gallet, âgé de 38 ans et nommé président en mai 2014, avaient coûté plus de 100.000 euros.
Le Canard Enchaîné est revenu à la charge, mettant à nouveau en cause ses dépenses dans son édition à paraître mercredi.
Selon le journal satirique, depuis son arrivée en mai, Mathieu Gallet a engagé moyennant une rémunération de 90.000 euros par an, aux frais de Radio France, un spécialiste en communication personnelle, et ce sans appel d’offres.
Pour la première fois de son histoire, Radio France est lourdement déficitaire, prise en ciseau entre une baisse de la dotation de l’État et des charges -dont 60% de masse salariale- qui continuent à croître. Le budget 2015 prévoit un déficit de 21,3 millions d’euros, du jamais vu.
Le groupe public doit économiser 50 millions d’euros, avait indiqué en début d’année Mathieu Gallet.
http://www.romandie.com/news/Greve-renconduite-a-Radio-France-la-direction-envisage-200-a-300-departs-/577924.rom