RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les dilemmes de la transition cubaine : l’heure des changements révolutionnaires.









Le Monde diplomatique, édition du cône Sud, avril 2007.


« Commandant en chef, à vos ordres ! ». La consigne de la crise des missiles de 1962 est toujours en vigueur. Cependant, ni Cuba, ni le monde ne sont les mêmes qu’à cette époque de Guerre froide et d’enthousiasme débordant devant une révolution qui faisait ses premiers pas. 48 ans après cette geste, la « génération héroïque » s’éteint peu à peu et les nouvelles portées et les imaginaires et valeurs de la société sont très différents de ceux de 1959. (...)


Les CUC ont un destin : le « chopin » (pour shopping) ; des magasins en tout genre, des kiosques aux salons de coiffure ou restaurants, à des prix presque européens. « Le CUC est une monnaie fantôme, l’État - qui emploie presque 80% de la population - paie en pesos cubains mais de plus en plus de produits sont vendus en CUC », dit un Havanais d’environ 35 ans qui vient de commencer à travailler sur une ligne aérienne internationale, mais qui utilise sa voiture comme taxi pendant son temps libre. Le gouvernement argue que les prix élevés sur le marché libre - imputés de taxes élevées - servent à subventionner ceux qui ne peuvent pas accéder à la monnaie convertible. Ils disent même qu’interdire la circulation du CUC serait une mesure impopulaire pour ceux qui n’en ont pas et qui aspirent à en avoir. Certaines estimations indiquent que le carnet de rationnement fournit environ 50% des aliments, le marché libre en monnaie nationale 25% et le marché libre en CUC les 25% restant. « Les Cubains inventent des façons d’obtenir des CUC », dit le chauffeur d’un « cocotaxi » - scooter qui transporte deux passagers, propriété de l’État- qui parcourt tous les jours le Malecón havanais. Et parmi les « inventions » figure en premier lieu la corruption massive, à plus ou moins grande échelle, qui émerge par tous les pores de l’économie planifiée et a amené Fidel à prévenir en novembre 2005, que « ce pays et cette révolution peuvent s’autodétruire  ». (...)

Il y a de plus un fait biologique : la majorité de la population - née après 1959 - n’a non seulement pas connu le Cuba prérévolutionnaire, mais a aussi vécu une grande partie de sa vie dans la crise. Ainsi, dans l’imaginaire collectif, le « socialisme » est associé à la pénurie économique et aux relations sociales verticales. « Avec les réformes des années 90, chez beaucoup de gens, s’est installée la sensation que le capitalisme fonctionne mieux que le socialisme. La preuve en étaient les petites entreprises privées comme les paladares (restaurants qui ont très peu de tables) ou des activités à compte propre, comme les plombiers, tout cela avec un certain succès en termes monétaires. La même chose s’est passée parmi les dirigeants des secteurs ouverts à l’investissement étranger. Pour eux, le modèle alternatif est déjà inventé : c’est le capitalisme », explique Monreal. Pour cela, en 2003, le gouvernement est revenu sur ses pas, a éliminé plusieurs des mesures qui ont libéralisé les activités des petits métiers - qui subsistent au marché noir - et a recentralisé la gestion des entreprises.

Dans ce contexte, la transition est un secret d’Etat plus grand encore que la santé de Fidel Castro. La seule chose sûre est que presque personne n’évoque la possibilité d’une « perestroïka caribéenne » et que, à la différence de l’URSS et de l’Europe de l’Est, il y a moins de naïveté dans la population en ce qui concerne les effets d’une restauration tout court du capitalisme sur « les conquêtes de la révolution et la dignité nationale ». (...)

Pour des communistes critiques comme Celia Hart, les processus ouverts au Venezuela et en Bolivie pourraient servir à éviter la voie chinoise. « Les indices de mortalité infantile dans le Cuba du blocus sont plus bas qu’en Chine, qui est une puissance. Le modèle chinois se base sur la surexploitation du travail. Le grand rôle des expériences novatrices comme la vénézuelienne ou la bolivienne est de montrer qu’il y a d’autres chemins, avec une participation populaire », ajoute-t-elle dans sa maison du quartier de Miramar de La Havane. (...)

- Lire l’ article http://risal.collectifs.net






Fidel Castro malade, Miss Monde acnéique, presse métastasée, par Maxime Vivas.


Cuba - Tchernobyl : Lettre à Maria, par Viktor Dedaj.

Sur John Lennon, Cuba et les années 60, par José Perez.

Le statut des gays à cuba : mythes et réalité, par Larry R. Oberg.


A LIRE : Les dernières mesures des USA contre Cuba, par Wayne S. Smith, ancien responsable de la section des intérêts US à la Havane.






URL de cet article 5247
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Cuba Miracles
Ramon CHAO
(précipitez-vous pour acheter Cuba Miracles, cet "objet -livre", merveille de couleurs, d’odeurs et de musiques) Le « dictateur » cubain Fidel Castro vient de passer les rênes de l’Etat à son frère Raúl. C’est bien la première fois qu’un chef d’État abandonne ses fonctions motu proprio. Un certain nombre d’hommes politiques n’ont pas, eux, daigné se démettre de leur fonction avant de mourir. Souvenons-nous par exemple des longues agonies des entubés Georges Pompidou, François Mitterrand, ou Jean-Paul II, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si les lois de Nuremberg étaient appliquées, chaque président des Etats-Unis de l’après-guerre aurait été pendu.

Noam Chomsky

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.