[Il y a une figure récurrente dans le politico-médiatique, celui de deux France et de deux électorats. Il y aurait un électorat moderne, dynamique, diplômé, qui voterait sur les enjeux réels, le développement économique par exemple, sur les valeurs universelles comme la démocratie, et de l’autre côté, un ours mal léché, obtus, qui ne pense qu’à son emploi, à son pouvoir d’achat et qui par pur ressentiment deviendrait le vivier de l’extrême droite.]
Jeudi 11 août 2005
Le mensuel Le Manifeste, journal de l’opposition communiste, a demandé à Danielle Bleitrach, de tenir une rubrique sur l’évolution de la société française. Voici les deux premiers articles, et en avant-première le troisième qui devrait être publié en octobre 2005.
I - Société française : Le rapport capital/travail
Depuis le début des années 80 et jusqu’à la fin des années 90, a été
proclamée "la fin de l’histoire". Le sociologue Henri Mendras décrivait
alors la société française comme une toupie : une énorme classe moyenne,
les très riches et les très pauvres ("les exclus") représentant deux pôles
minuscules. La classe ouvrière avait disparu et, avec elle la charge de
contestation de l’ordre existant. L’idée que les profits d’aujourd’hui
engendraient les emplois de demain était de l’ordre de l’évidence. Le
patron, à la Tapie, était le nouvel aventurier des temps modernes. En
réalité, l’exclusion - chômage et précarité- gagnait du terrain et ce fait
fournissait matière à toute une littérature sur les "laissés pour compte"
d’une société d’abondance. Un gouvernement de gauche inventait "les fins de
droit".
La contre-offensive du Capital
Attribuer à une nouvelle phase d’accumulation du capital et à son
corollaire le paupérisme, la pression sur l’emploi et sur les salaires,
l’extension, en France comme au niveau mondial, du chômage et de la
précarité, paraissait relever des "vieilles lunes marxistes". Le premier
symptôme social de cet "âge nouveau" fut pourtant la multiplication des
"invalides du Capital"selon le mot de Marx, ceux que l’on appelait
justement les exclus. Aujourd’hui, comme nous le verrons dans le prochain
article, ce sont les salariés, les couches moyennes qui entrent dans la
paupérisation.
Si l’on prend "la valeur ajoutée" créée, par "l’entreprise" selon le
langage codé qui veut que le PDG de Carrefour soit dans le salariat au même
titre que la caissière, il y a un partage de la "valeur ajoutée". Il y a
d’un côté les salaires, (mais également les cotisations et prestations
sociales), de l’autre "les profits" (financement des investissements,
impôts sur les bénéfices, et rémunération du capital). Le XXe siècle a été
marqué par une relative stabilité du "partage", la part du travail se
situant entre 65 et 70 % et celle du Capital entre 35 et 30 %. En 1981, par
suite des luttes des années 70-80, le profit a atteint son étiage le plus
bas 27,1 %. La contre-offensive du Capital, qui a pris le nom de
néo-libéralisme, a lieu dans le contexte d’une énorme mutation
technologique, qui ne se résume pas à l’informatique [1] , la finalité
capitaliste est de relever le taux de profit et de faire payer au travail
les investissements technologiques . Cette contre-offensive amorcée au
début des années 80, a coïncidé en France avec l’arrivée de la Gauche au
pouvoir, mais elle a lieu partout, en particulier dans la Grande Bretagne
de Madame Tatcher. En 1988, à la fin du premier septennat de François
Mitterrand, la part du profit est remontée à 35,6%, c’est le meilleur score
depuis la fin de la seconde guerre mondiale. En 2004, la part du profit
atteint 39,7 % . En 1980, le cours moyen des actions françaises était deux
fois inférieur en pouvoir d’achat à celui des années 70. En 1995, on avait
assisté à un redressement spectaculaire puisque le cours moyen était sept
fois supérieur à celui de 1980. On peut considérer donc que "la gauche"
française, et singulièrement le PS hégémonique, s’est montrée "le meilleur
gestionnaire du Capital", dans le cadre mondial d’une offensive du Capital,
sous la forme financiarisée des multinationales, qui imposent partout la
prééminence du profit. Résister supposait une volonté politique, c’est peu
de dire qu’elle a manqué.
C’était le temps de l’effondrement de l’URSS, et avec elle de l’alternative
communiste, mais la social démocratie dont toutes les réalisations
antérieures relevaient d’un compromis capital-travail sous la pression du
"danger" communiste, s’écroulait logiquement dans le sillage. Le Capital
n’avait plus à passer de compromis, ni sur la régulation du marché du
travail, ni sur une forme quelconque de gestion planifiée. Les temps
étaient ceux d’un nouveau Far West et des appétits brutaux... Sur lequel
"le politique"n’avait plus de prise, souvenez-vous de Jospin déclarant que
l’État ne pouvait rien face à ce qui se passait à Michelin.
Crise de la politique
"L’exclusion" fut présentée comme le produit de l’État providence qui
redistribuait les ressources nationales à des couches moyennes
embourgeoisées, à ses fonctionnaires devenus "les privilégiés". Le coût de
fonctionnement d’un tel État, devenu prohibitif, était à l’origine du
chômage donc de l’exclusion [2] . La propagande dénonçait la ringardise des organisations collectives, vantait l’individualisme et substituait l’émotion médiatique aux solidarités institutionnelles. "La réforme" et "la Modernité" s’identifiaient à la contre-révolution.
Le fond était que de1982 à 1998, au niveau mondial, comme en témoignent
les statistiques du BIT, on avait assisté à une atonie des luttes sociales.
Le mouvement de 95 en France faisait figure d’exception. C’est durant cette
période que se sont développés de grands espaces continentaux de "marchés" ouverts, dans lesquels ont été mis à mal les instruments de protection nationaux, l’ALENA en Amérique, l’Union Européenne, etcS. La décision s’y éloignait du citoyen. Des lobbys supranationaux y imposent les exigences des multinationales. L’opacité bureaucratique en est la règle, comme d’ailleurs l’intégration consensuelle des appareils politiques et
syndicaux. Mais à partir de 98, partout dans le monde, les luttes sociales
sont reparties à la hausse sans que pour autant les appareils politiques en
donnent une traduction, inventent une alternative. La crise de la politique
s’analyse dans ce double mouvement, celui d’une contre-révolution et celui
d’une rupture actuelle entre "élites" et le peuple, qui s’est remis en
mouvement.
La victoire du NON au référendum constitutionnel, alors même que 90 % des députés, la quasi totalité des médias, les "élites" autoproclamées, nous
adjuraient de dire OUI manifeste désormais une rupture forte entre ces
"élites" et le peuple. Jusque dans les années 80, plus de 80 % des inscrits
exprimaient un avis lors du premier tour des élections présidentielles, et
95 % des votes jusqu’en 1981 se portent sur des partis de gouvernement. En
2001, avec une participation de 71% (dont 3.5% de blanc et nul), Jacques
Chirac + Lionel Jospin + François Bayrou + Noel Mamère + Alain Madelin + Robert Hue totalisent environ 52% des votants soit moins de 40% des
inscrits. Nous y reviendrons.
Et si l’avenir de l’Europe, de la France, ressemblait au présent de
l’Argentine ? Dans ce pays lointain où les SDF,des classes moyennes de hier,
dans des vêtements "de marque" usés jusqu’à la trame, ont glissé dans le
sous développement avec une société qui s’était engouffrée avec
enthousiasme dans les mirages du néo-libéralisme ? La toupie chère à Mendras a déjà pris l’allure d’un sablier avec un lent écoulement du sommet vers la base... Et parce qu’il ne peuvent plus faire autrement les peuples ont
commencé à résister... En rupture avec "les élites"...
DB
II - L’évolution sociologique et politique de la société française
Et si l’avenir de l’Europe, de la France, ressemblait au présent de
l’Argentine ? Dans ce pays lointain où les SDF,des classes moyennes de hier,
dans des vêtements "de marque" usés jusqu’à la trame, ont glissé dans le
sous développement avec une société qui s’était engouffrée avec
enthousiasme dans les mirages du néo-libéralisme ?
Attention penser la planète à travers un rapport Nord-Sud ne doit pas
occulter des tendances plus fondamentales ! Qu’il s’agisse des Etats-Unis
ou de l’espace européen, imaginer un nord homogène exploitant un Sud tout
aussi homogène est une hérésie. Le Nord est travaillé par la mondialisation
impérialiste comme le Sud. [3] Le plombier polonais n’y trouvera pas plus
son avantage que le chômeur français [4]. Les véritables bénéficiaires des
délocalisations sont les multinationales.
"La vache n’a plus besoin d’être nourrie !"
Deux phénomènes au moins interviennent pour développer à l’intérieur du Nord, les problèmes Nord/Sud. Le premier est l’installation des grandes
multinationales à l’étranger. Plus les entreprises se développent à
l’étranger, moins elles ont besoin de soutenir la consommation en payant
bien les salariés dans leur pays d’origine. Certains économistes, face à la
baisse des salaires, en particulier ceux des moins qualifiés dans les pays
du nord, affirment que les salaires ne peuvent baisser indéfiniment même
sous la pression du chômage, " Si l’on veut traire la vache, il faut la
nourrir ", la vache étant le consommateur salarié, mais selon d’autres
économistes, il suffit comme les entreprises allemandes de favoriser la
croissance à l’extérieur pour être moins vulnérables aux aléas de la
consommation intérieure. Ainsi l’Allemagne a ravi aux États-Unis la palme
du premier exportateur mondial en 2004. Certes l’économie allemande s’est
contractée de 0,2%, les salaires corrigés de l’inflation ont baissé de 1,5
% l’an dernier et le chômage touche un nombre record : 5,2 millions au
total mais des entreprises comme Siemens, la Deutsch Bank, ont des
liquidités en masse croissantes, leurs actionnaires touchent des dividendes
de plus en plus coquets. Elles ont misé sur l’étranger.
Même topo pour Carrefour, numéro 2 mondial de la distribution. 1,4 milliard d’euros de bénéfices pour 2004, distribue à ses actionnaires des dividendes de 27 %, mais ses salariés ont reçu des " augmentations " plus basse que l’inflation. Près de la moitié des hypermarchés que prévoit d’implanter Carrefour le seront en Chine. De quoi effectivement offrir un complément de retraite de 29 millions d’euros et une indemnité de 9,8 millions d’euros à son PDG qui a développé cette intéressante stratégie : se passer sur le sol national du consommateur salarié, aller le chercher ailleurs et s’émanciper donc de la nécessité de le payer correctement quitte à asphyxier l’économie et faire baisser le niveau de vie...
Les pays de l’Est dans un tel contexte jouent pour un temps le même rôle
que le Mexique de l’ALENA a joué pour les Etats-Unis, mais la logique
voudrait qu’ils subissent à leur tour le même effet que le Mexique.
Aujourd’hui les entreprises états-uniennes quittent le Mexique pour aller
s’installer sur le marché asiatique et Carrefour qui prévoit d’installer de
nouveaux hypermarchés en Chine, ferme les siens au Mexique.
Une nouvelle structure de la consommation
Le second phénomène marquant est la montée du coût de la vie en Europe. Les prix mondiaux sont en plein chaos et l’arrivée sur les marchés européens de produits industriels de moindre coûts (hier le Japon aujourd’hui la Chine)
masque l’augmentation de tous les prix et services non soumis à la
concurrence asiatique, en particulier lors du passage à l’euro. Ceux qui en
font les frais sont les salariés qui ne peuvent pas négocier leurs
salaires, en particulier ceux des services publics. La France est dans
cette spirale, mais le pays le plus touché est l’Italie...
Résultat on tend vers une structure de la consommation propre aux pays du Tiers Monde avec un dualisme marqué de la consommation, une partie de la population jouit du luxe, maisons, grosses voitures, tourisme, bons
restaurants... L’autre partie s’enfonce dans la précarité... Et sert la
première... Pour le moment la grande différence réside encore dans la
taille de la population susceptible de se sentir protégée à la fois de la
concurrence et du coût de la vie, donc de bénéficier de fait de la
précarité accrue des autres. Mais déjà les salariés diplômés de la fonction
publique vivent des phénomènes que d’autres diplômés ne connaissent pas. La rupture entre paris et la province, entre les élites politiques,
médiatiques, a aussi cette dimension de l’écart croissant entre ceux qui bénéficient de la mondialisation concurrentielle et ceux qui en sont les
victimes. L’atlantisme des uns et la protestation censurée des autres a aussi cette dimension, cette base matérielle.
DB
III - La rupture entre les élites et le peuple
Il y a une figure récurrente dans le politico-médiatique, celui de deux
France et de deux électorats. Il y aurait un électorat moderne, dynamique,
diplômé, qui voterait sur les enjeux réels, le développement économique par
exemple, sur les valeurs universelles comme la démocratie, et de l’autre
côté, un ours mal léché, obtus, qui ne pense qu’à son emploi, à son pouvoir
d’achat et qui par pur ressentiment deviendrait le vivier de l’extrême
droite.
L’éclatement du champ politique
A chaque élection où la France ne vote pas comme les partis "officiels",
ceux susceptibles de participer à une majorité de gouvernement, et encore
moins comme la quasi-totalité des médias, les y invitent, on ressort ce
double visage de l’électorat. On accuse "les chômeurs" [5] et plus
généralement les couches populaires d’être la masse de man¦uvre des forces
obscures qui menacent notre beau pays, l’Europe, voire le monde. Car il
faut bien noter que cette partition ne concerne pas que la France. La
catégorie "populiste", ce vocable pseudo "savant" qui permet de désigner à
peu près n’importe quoi tout en stigmatisant, voir en insultant, le vote
populaire, s’étend à la planète. Cela va du vote iranien à la dénonciation
de Chavez au Venezuela. En gros, quand les peuples respectent le rituel
électoral instauré par l’Occident comme unique test de la démocratie, et
que le processus n’est pas contrôlé de A jusqu’à Z par les Etats-Unis et
par les autres puissances occidentales, le résultat en est stigmatisé.
Notons tout de suite que ce discours, loin d’être le reflet d’une
quelconque objectivité "d’experts" politologues, relève , selon nous, de
plusieurs faits que nous allons tenter d’explorer dans cette série
d’articles. Le premier est le simple reflet de l’évolution, depuis les
années 70, de la représentation de la classe ouvrière, du peuple, pour le
politico-médiatique ce "peuple" est devenu une masse indistincte, arriérée,
dangereuse. La seconde, parallèle à la première, est la négation totale des
enjeux réels pour ces mêmes peuples et la construction d’un champ politique
qui relève plus d’un jeu sportif, avec ses champions, ses règles internes,
ses commentateurs éclairés, que d’un débat de société. Qu’il puisse exister
au-delà de ce jeu, d’autres enjeux concernant la vie et les valeurs des
couches populaires, qu’ils structurent les votes et que surgisse, comme
lors des résultats du 29 mai au référendum sur la Constitution, un vote de
classe qui échappe au jeu politicien, et qui ne peut même pas être classé
dans la traditionnelle opposition droite gauche [6] est vécu comme un
véritable séisme par le politico-médiatique. Est-ce que, pour reprendre une
référence conceptuelle de Bourdieu, le champ du politique, c’est-à -dire un
lieu social où les enjeux de classes trouvent leur manière spécifique de
s’exprimer, ce qu’a longtemps représenté l’opposition droite gauche en
France, avec le poids particulier du PCF, n’est plus tout simplement en
capacité d’exprimer le consensus républicain où les adversaires
s’affrontent tout en revendiquant des valeurs commune ?
La négation des enjeux
Si l’on reprend les résultats du 29 mai, il y a bel et bien eu vote de
classe [7], mais avec perte d’une identité, d’une perspective, et une
négation par le politico-médiatique de la manière dont se construisent les
enjeux électoraux pour les couches populaires. Un exemple, dans la campagne du référendum sur la Constitution européenne, jamais les porte-parole du OUI et ceux du NON n’ont abordé un thème pourtant omniprésent dans les conversations de la rue et dont on peut penser qu’il a joué un rôle central dans le refus de la Constitution européenne : la baisse du pouvoir d’achat des Français et la manière dont cette baisse était attribuée à l’euro. Il
suffisait d’écouter les doléances spontanées : "l’euro fond dans les mains,
ce qui valait un franc vaut désormais un euro, sauf pour les salaires et
les pensions qui ne suivent pas".
Les faits donnent raison à cette perception populaire. Apparemment si l’on considère le pouvoir d’achat moyen des Français, leur revenu réel depuis
2001 a cru de 2,6 %, mais cela masque d’énormes disparités. Ainsi le
pouvoir d’achat des commerçants a cru de 23 %, alors que celui des ouvriers
a perdu 1,8 % et celui des instituteurs 4,3 % . En gros, les salariés
toutes catégories confondues, du PDG de Carrefour à la caissière, n’ont
connu qu’une croissance de 0,5 %.(3) Au même moment les dépenses ont enflé, il y a bien sûr le coût de l’essence, mais aussi les assurances et le
logement dont le coût ne cesse de grimper, les Français puisent dans leur
épargne et en multipliant les crédits (plus 9% en 2004), au point que le
nombre de ménages insolvables ou simplement endettés d’une manière
excessive est en train d’atteindre les 20%. Notons tout de suite que les
cadres sont également touchés, si pour ceux du haut de l’échelle, on peut
accuser la morosité boursière, la grande masse a subi une forte pression
sur leurs salaires en 2003 (-2,3%), pourtant leur niveau de vie est resté à
peu près stable depuis 2001(-O,1%). En revanche pour les ouvriers, la
situation n’a cessé de s’aggraver depuis 2001, avec une accélération en
2004.
Là encore cela mériterait une analyse en profondeur des effets
différentiels des 35 heures suivant que le salarié était en situation de
négocier. Comme d’ailleurs de la manière dont les grandes entreprises, dont
les profits sont gargantuesques, ne cessent de faire pression sur leur
masse salariale et surtout sur celle de leurs sous-traitants, avec la
question subsidiaire de la condition et de la place des ouvriers au sein du
dispositif. Il est frappant de voir la secrétaire du PCF prendre dans
l’Humanité, la question des profits énormes et des licenciements boursiers
sous un aspect "moralisateur", en dénonçant "un patronat sans âme", l’enjeu
même du rapport capital travail étant alors évacué, comme d’ailleurs ce que
nous avons analysé dans notre précédent article : la recherche systématique
du marché "extérieur" et donc l’aggravation de la pression "interne"sur le
salariat. Chez les fonctionnaires, si les cadres supérieurs ont progressé,
il n’en est pas de même des autres. Certains ont limité les dégâts comme
les policiers et les militaires, mais ça a été la débâcle pour les
contrôleurs des impôts, les douaniers, les infirmiers et les éducateurs et
surtout les enseignants du primaire et du secondaire, avec un record battu
de moins - 4,1 %.
L’euro, nous avait-on dit était passé comme une lettre à
la poste, mais dans la rue il en était autrement. Sa dénonciation
s’accompagnait de la découverte des indemnités du PDG de Carrefour, dont
aucun débatteur n’eut la présence d’esprit de parler lors du premier débat,
tant les tenants du Non étaient occupés à dire leur amour de l’Europe pour
se distinguer de Le Pen éructant. La question de l’euro se trouvait
pourtant à la charnière d’enjeux politiques essentiels, ceux concernant le
rapport capital/travail et la Nation, qu’aucune force politique, aucun
leader n’a su porter et qui ont été renvoyés à la catégorie "populiste"
d’extrême-droite.
Danielle Bleitrach, sociologue
Lire aussi de Gérard Filoche :<BR>
Les intégristes libéraux, le « contrat nouvelle embauche » et l’explosion qui vient, 11 août 2005.
– Lire entre autres de Danielle Bleitrach :
Sarkosy ou la pornographie médiatique.
Pour un droit à l’information.
Les barbares et les civilisés : Comment peut-on être Chiite ?
Les enseignements d’une émission détestable
Le NON n’ est pas un vote de gauche, c’est un vote de classe ...
Référendum : Les leçons d’un srutin.
Censure et Empire, Dieudonné et l’usage de l’"antisémitisme", par Diana Johnstone et réponse de Danielle Bleitrach.
– Photo : CFK http://perso.wanadoo.fr/extasegalerie