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La loi du Talion : Deux poids deux mesures

Nous ne sommes pas très éloignés de ce qui arriva à l’Espagne me commentait François Mazou avec qui je m’entretenais sur les questions de la guerre , en Bosnie et en Palestine…

Il y a une réelle difficulté à définir sa pensée sur ce sujet tant on est attendu par la critique qui réagit presque toujours en retour de la façon la plus la plus ostentatoire qui soit et dans une attitude qui renvoie à l’autre en guise de réponse les mensonges les plus invraisemblables. Plus la supercherie est grossière, plus elle a de chances de réussir son effet. En cela, un parallèle peut être fait entre la guerre d’Espagne et le conflit Bosniaque... Nous nous trouvons là devant un bégaiement de l’histoire tout ce qui y a de plus classique. A l’Espagne du front populaire, l’Europe lui préfère l’Espagne de la dictature fasciste. Rappelons-nous comment, contre une Bosnie démocratique, l’Europe était ouverte à la Bosnie ultra nationaliste. Quant à la Palestine, tournée vers le droit international, laïque et démocratique, l’ONU a depuis longtemps opté pour une Palestine sans Palestiniens. Dans tous les cas, des palestiniens elle s’en fout.

L’Espagne : quarante années de dictature, la Palestine quarante trois années d’occupation militaire.

Le droit est-il seulement à l’usage des puissants ?...Oui ! surtout quand on prête ou que l’on cède à l’agresseur le droit des victimes.

Combien pèse la vie d’un Palestinien ? Le 25 janvier 2009, rien ! Pour 13 morts Israéliens c’est 1400 morts et 6000 blessés Palestiniens. Là il n’est pas question de les renvoyer dos à dos. Dans l’échelle des valeurs, que représente depuis 60 années la vie d’un Palestinien ? A quoi cela peut-il bien servir de toujours comptabiliser le poids du crime, alors que les crimes succèdent toujours au crime et les mensonges aux mensonges. Il serait urgent de faire une bonne fois pour toute l’autopsie de cette comédie morbide. Nous sommes démunis devant une situation quasiment inextricable tant la mauvaise foi se ligue contre un coupable tout désigné qui a cependant, si on se réfère au droit international, le droit avec lui mais à qui on refuse ce droit parce qu’une puissance régionale a l’outrecuidance de dicter son propre droit.

Les pays occidentaux dont les Etats-unis en tête ne respectent pas le droit international et les normes de protection des droits humains. La somme de mépris déployé par Israël, la force occupante quand elle déverse des déchets de toutes sortes sur le territoire palestinien occupé y compris à Jérusalem Est, participe à la détérioration écologique de l’environnement, portant atteinte aux droits, à la santé des populations civiles.

Une guerre qui ressemble à s’y méprendre à un crime contre l’humanité. L’état d’Israël parle de guerre, moi j’y ai vu un massacre qui n’en finissait plus contre une population civile sans défense, sans possibilité de fuir les bombardements vue l’étroitesse du territoire dans un couloir coincé entre la mer (interdite) et Israel. Là ou vivent dans un dénuement effroyable des populations de femmes, d’enfants, de familles résignées sous les milliers de tonnes de bombes. J’y ai vu une stratégie qui semblait vouloir en finir avec ces « animaux » à deux pattes, comme Begin et Sharon aimaient les appeler pendant le siège de Beyrouth en 1982.

Un crime de guerre ou plus explicitement une agression disproportionnée contre une population sans défense avec pour motivation principale de faire subir aux populations civiles une démonstration de force pour l’exemple. Non pas comme une opération défensive mais comme une punition collective avec l’intention de provoquer une situation de non-retour, de bannissement corporel par la mort la plus violente qu’il soit donné de recevoir par une armée qui jouit d’une impunité démentielle.

Gaza : une langue de terre et de sable aux proportions minuscules et qui pourtant abrite un million et demi de personnes. Pour une superficie de 320 km2 (si nous tentons une comparaison avec le département des Pyrénées-Atlantiques qui a une superficie de 6700km2, c’est-à -dire 20 fois plus grand pour une population de 600 000 personnes, la moitié de celle qui vit à Gaza). Gaza qui est aujourd’hui réduite à une plaie béante, à un tas de ruines. Cela donne une idée de ce qu’une armée d’occupation est capable de faire.

Les bombardements vus aux infos donnent une petite idée sur le but poursuivi : une offensive dont l’ampleur n’a d’égale que le potentiel mis à disposition pour accomplir une mission de destruction gigantesque et disproportionnée quand on pense à la superficie du lieu et le nombres de personnes au km2 qui y vivent. Il y a là tous les éléments pour être traduit devant un tribunal international pour crimes de guerre. Pour la première fois, le monde a surpris l’Etat d’Israël en flagrant délit de mensonge après la mise en scène qui a suivi le bombardement des locaux de l’ONU. Le mensonge a toujours été la philosophie du terrorisme d’ETAT pratiqué sur les populations civiles par Israël.
L’utilisation de bombes au phosphore, les obus à uranium appauvri… c’est quoi, si ce n’est pas le terrorisme le plus accompli et le mieux occulté ? Gaza n’est pas sans rappeler le ghetto de Varsovie qui enfermait 380000 juifs. Gaza n’est ni plus ni moins qu’un immense ghetto à la fois prison et camp de concentration où la population paye le prix de sa résistance à l’occupation coloniale de sa terre de Palestine.

François aimait donner un avis éclairé sur toutes choses qui étaient à sa portée.

« On appelle un chat un chat et il ne viendra pas (je n’ai pas dit jamais) à l’idée de personne de l’appeler autrement. Dans le confit Israélo/ palestinien Je suis persuadé, continuait-il, que c’est une situation inextricable parce que la puissante « Amérique » est derrière et cela permet au monde entier de se « voiler la face » affublé de cet accoutrement autrement plus dangereux qu’il est virtuel. Un voile qui gomme toute personnalisation de la pensée et qui permet au monde occidental de pas perdre la face. On peut dire que cette guerre n’est pas une guerre mais une agression caractérisée contre un peuple sans défense qui n’attire de compassion que la bonne volonté et le combat solidaire des hommes et des femmes épris de justice et de liberté ».

Un grand nombre d’individus ne se sent pas concerné pas cette ignominie et encore moins par la question, il ne faut pas se voiler la face. Alors pourquoi les Médias passent leurs temps à nous voiler la notre en abordant la question sous la forme de balivernes grossies à souhait pour désinformer. Et quand il s’agit de questions complexes, leur jargon fait le reste. François était catégorique : « ont ne peut pas raconter l’histoire en s’appuyant sur des mensonges aussi énormes pour soutenir des actions de guerre qui n’arrêtent pas de faire des victimes civiles depuis plus d’un demi siècle et toujours dans le même camp. Comment peut-on rester aussi détaché devant tant d’hypocrisie ? »

Israël est un état criminel. Les grandes dates de son histoire depuis 1947 n’ont été qu’une suite d’exactions de gouvernements colonisateurs et réactionnaires, fauteurs de guerre qui, avec l’aide de l’Europe et des Etats-Unis, ont manipulé le monde avec une idée forte : posséder un jour toute la Palestine historique. Un seul accroc est venu perturber ce plan : le plan Rabin qui offrait au peuple Palestinien un début d’espoir de vivre enfin sans occupation militaire à la merci d’une armée pour qui le crédo c’est l’exode des Palestiniens hors de leur pays. Le seul accroc à cette politique, c’est à Rabin qu’on la doit, le premier ministre qui fut le premier homme d’Etat Israélien à parler de paix urgente. Mais juste avant de concrétiser, il paya sa « forfaiture », assassiné par un militant - quoi qu’on en dise - de l’extrême droite Israélienne.

Ce sont les faucons de la droite (actuellement au pouvoir) qui ont dynamisé une campagne qui par sa teneur a motivé la liquidation pur et simple de Rabin par l’extrême droite actuellement associée au pouvoir. "Et la gauche" me direz-vous, au pouvoir aussi, mais un voile de gauche garde le plan pour des futurs stratégies électorales. C’est une situation toujours plus caricaturale tant le crime reste impuni. Le droit international a déjà ces dernières années pris des dispositions afin que s’arrête cette abominable situation pour le peuple Palestinien. Le rapport d’Amnesty Internationale a dénoncé les actes qu’il a jugés comme étant des « crimes de guerre » puis très vite les« crimes contre l’humanité ». Le grand problème c’est que, malgré les condamnations, Israël ne bouge pas parce qu’il n’y a personne pour faire appliquer la sentence, c’est à dire le droit ; les complicités à travers le monde ne sont pas prêtes à céder le pas à la paix. La paix, on en parle beaucoup mais faut-il encore être deux pour la faire. Israël parle de paix mais ne veux pas de la paix, il veux la guerre. Ainsi il pourra atteindre ses buts : posséder toute la Palestine, sans aucun compromis.

Luis Lera

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